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1 FR A N C O I S E S D
l'ouvrage qu'ils en veulent faire. Ceux
qu'ils deftinent pourdiftinguer lescomparcimens
ont pour l'ordinaire quatre
j lignes de largucuri 8c ceux dont les comj
prtimens font compofez n'ontque deux
' a trois lignes. Lorfque les rofeaux font
polis ils font blancs, ou tout au plus
d'un jaune fort clair. Il eft rare qu'ils
leur iaiifent leur couleur naturelle , ils
leur en donnent d'autres, & fçavent fort
bien les teindre en rouge, enjaune, en
bleu, ou en noir qu'ils entremêlent fort
proprement pour diverfifier leur ouvrage,
& le rendre plus agréable.
Mmurt Après qu'ils ont déterminé la longueur
& la largeur qu'ils veulent donm
' panier qu'ils entreprennent , ils
trelfent leurs rofeaux, ou quarrément,
ou en compartiment, d'une maniéré fort
ferrée i ôc quand ils ont fait le deflbus
du panier & fa doublure qui eft de même
matière & de même proportion , ils
ajuftent entre deux des feiiilles de cachibou
ou de balifier amorties au feu
ou au foleil, d'une maniéré fi propre j
fi unie & fi preflee, que l'eau qu'on
met dans le panier ne peut pas s'écouler.
Ils couvrent les bords avec un
morceau de roieau ou de latanier afiez
large pour être doublé, & l'arrêtent
d'efpace en efpace avec des filets de
pite teints en couleur, parfaitement bien
filez & tors. Le deiTus du panier fe fiiit
de la même maniéré que le deilbus ,
qu'il couvre, 6c qu'il emboète fi jufte
que rien ne peur palier encre deux, excepté
l'eau quand on y plonge le panier
toute entier. Mais quelque pluye
qujl faiTe ou quelque quantité d'eau
qu il tombe defllis, on eft feur que ce
qui eft dedans ne peut être mouillé,
^es paniers font les coiFres & les ar
moires des Indiens, ils n'en connoiiTent
pointd'autres. LesFrancois & les autres
iiwopéens s'en fervent aufli bien que
Tom. Il ^
E L'AMERIQ_UE. 17
les Caraïbes parce qu'ils font fort proprès
, fort legers & fort commodes.
Quand on va d'un lieu à un autre , on
met dans un panier les hardes dont oa
croit avoir befoin pour changer lorfqu'on
eft arrivé. Un Negre le porte
fur fa tête & n'en eft pas fort chargé,
parce qu'étant fort leger il n'a que le
poids des hardes qui ne peut pas être
confiderable.
Ce font les hommes qui font les paniers
& les .autres ouvrages de cette
efpece. Ils en font non feulement pour
leur ufage, mais encore pour vendre
& pour ib procurer les chofes dont ils
ont befoin, comme des couteaux , des
haches , de la raflade , de la toile ,
& autres chofes, & fur tout de l'eaude
vie.
Surquoi il y a une remarque à faire,
qui eft qu'ils entreprendront un voyage
fouvent dans une faifon dangereufe, uniquement
pour acheter une bagatelle,
comme feroit un couteau ou autre chofc
femblable, 6c qu'ils donneront tout cc
qu'ilsont apporté de marchandifeou de
traitte pour cela, au lieu qu'ils n'en donneroient
pas la moindre partiej fiau lieu
de ce couteau on leur prefentoit une bou-'
tique entière d'autre forte de marchandife.
Outre leurs paniers & autres meubles
dont ils fe deiFont felon les befoins
qu'ils ont , ils nous apportent des
perroquets, des lézards, des volailles,
des cochons, des ananas, des bananes,
& quantité de crabes blanches & violettes.
La maniéré dont nos Caraïbes pren- j^tUce
nent les perroquets eft trop ingenieufe-i« c.»-
pour ne pas l'écrire ici. Je ne parle pas
des petits qu'ils prennent dans le nid,^'""',
mais des grands. J l s obfervent fur \ciTpeZ
foir les arbres où il s'en perche le roqatajt
plus grand nombre, & quand la nuit
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