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188 NO U,V E A U X . V O Y-A G E S ; A ;U X . I S L E S
1696. poids, : parce qu'il eil fort roide. ; Ori en
Grojjiur trouve aiTcz, fouvent qui ,portent jufqu'à
îuf/rê ^ d'équariffiage,
d ' u n B a - ^ .j'en ai fait débiter un à laGuadeloukias.
pe qui avoit plus de cinq pieds étantéquari
, &c quarante^deux pieds de tigei
L a . feuille de cet arbre eft petite fòrte
6c raboteufe. II croît pour l'ordinaire
dans des coftieres & en d'autres terres
leches & pierreufes.. O n s'en fert pour
toutes les groflès pieces de charpente ,
comme les poutres, les entraits & autres.
: On. en fait auffi de reiTente.,- des
J^.kre rais de roiiès & des dents de moulin.:-;
a p p e l l i L'Acomas,'felon le langage deschari-
^co^aas. pentiers, eft le roi des arbres à bâtir,
i l eft admirable dans la terre, dans l'eau,
dans l'air, comme à couvert. On eu
peut faire les plus groiTes pieces de char'
pencerie& les plus petites de menuiferie.
Il vient très-grand & trés-gros. Son
écorceeftaffez épaifle & adherante; elle
cft brune & tailladée. L'aubier & le
coeur ne fe diftinguent qu'avec peine -,
ils font l'un & l'autre de couleur d'écorce
d'orange feche, mais il fe décharge
beaucoup en fechant. Ce bois eft comr
p a d & plein; il ai e grain fin, auffibien
que les fibres qui iont fort ferrées^
Il eft doux à travaillery il fe polittrèsbien
; il eft fort roide, nes'éclatepoint,
&n'eftguercsiujet aux vers ni aux poux
de bois. Ceux que l'on trouve dans les
bonnes terres ou auprès des rivieres ,
font plus gros que ceux que l'oni renconi
r e dans les terres feches & pierreufesj.
Il pouffe une tige fort haute avant que
de fe fourcher > il pouffe enfuite de tresgrandes
Sc de très-groffes branches.) Sa
• feiiille eft ovale, alFezgrande, un peu
dentelée vers la pointe ^ d'un beau verd
& fort douce. :
? a l m i f t e Le Palmiftc eft mâle & femelle. Le
d e u x mâle fe nomme Angolin. La femelle
, ^^ conferve le nom de Palmifte. La couleur
feule fait la difièrence de l'irn òc de
l'autre. lime faut pas: confondre cet arbreavec
le palmier y il'ne lui reflemble
ipn aucune forte,: L é mâle efl rougeâtrela.
femelle eft un peu plus blanche.. La
feuille de. cet;arbre éft aftez grande,
longue;,: forte ,& dure. L'écorçe en eft
épaiffe d'un demi pouce.- Le mâle l'a
rougeâtre, & kfemeliè î'^ plus blanche.
L'aubier de l'im 6c de l'autre tire
beaucoup fur le blanc;: il eft fujet aux
•vers, 6cn'eft pas t rop bon; mais le coeur
; dure très-long-tems étant à couvert, ou
•tout-à-fiiit idans l'eau. On s'en fert aux
^roffes pieces, à quoi feulement il eft
F R A N C O I S E S DE L'A M E R I Q:.Ù E. 189
g™"- ^^ ^ tout ce qui eft vir pour la eharpenterie,& pour d'autres
3n, car il.ne fe travaille jamais polr-
- ment , parce que fes 'fi bres fe le vent ai fément.
Se rendent toujours l'ouvrage in-
;égal , & plein de petites efquillesquis'attachenc
aiixi mains quand on les paffe
•deiîiis.-uOn trouve de ces Arbres qui
'.font fort gros & fort droits. •
-- ' Les bors dont on fe fert le plus à la
•Martinique pour le carrelage, es lattes
les planches, font les bois de riviere,
bois doux ou de montagne, bois amer,
; bois de rofe, bois de cyprès & d i l'acajou
que les Efpagnols appel'lènt cèdre.
Ce dernier y eft à prefent très-rare, &
par confequent fort cher.
Le bois le plus commun eft celui d e B é k
riviere, qui fe nomme bois refolu à
la Guadeloupe.- On en trouve par tout ¡¡^
excepté fur les bords de la mer & dan» "'
ks.terres mafécageufes. Cet arbre vient
fort grand & bien branchu. Sa feiiille
eft' de la grandeur de' la mainaffez
pointue par le bout. Ses nervures font
fort élevées; elle eft d'un beau verd
pardeffus, & plus pâle par deflbus. L'écorce
en eft grife, mince , peu adhc
rante fcors Ic.tems de la féve-, car alors
i l l e eft très-foi'tement attachée au bois
qui eft plus rempli d'eau qu'aucun autre
arbre de l'Amerique, excepté l'acajou.
Ses fibres font longues, droites,
mékliocremtsnt .preifées aufli-bien que le
graift
hors de terre. On en fait des planches,
ducartelage, deseffentes, des fonds de
bariques. Il fe fcie & fe fend bien, 6c
quand il eft travaillé avec foin, il fe polit
bieîî. Il eft un peu pefant, 6c quand
on le fcie il eft fujet à fe fendre , fur
tout .vers le cceur, .6c quand ks billes
font larges. Il faut alors que ks ouvriers
ayent' foin de donner un coup de fcie
dans le milieu de l'épaiiTeur de chaque
planche pour y faire entrer une lianne,
dont les noeuds paroiflant dehors des
deux cotez, entretiennent le bois, 6c
l'empêchent de s'éclater. .
- Le bois de montagne, qu'on appelle
Ma- bois doux à la Guadeloupe, fe nomme
ainfi, parce qu'on le trouve ordinairement
dans les montagnes, 6c rarement
dans les lieux plats ou aquatiques. Sa
feiiille eft plus petite & plus étroite
que celle du bois réfolu; elle eft fort
douce , fort pliante 6c en très-grand
nombre. Sion écorce eft brune, aflèz
épaiffe, crevaffée6c peu adherante. Le
bois en eft gris, avec de grandes ondes
de différentes teintes, depuis kgr isjuf -
qu'au brun. Il a ks fibres longues 6c mêlées
, ce qui le rend filaffeux : par cette
raifon il eft pl us difficile à fcier que le
bois de riviere. Il eft leger. Quand on
le blanchit à la varlope,, il faut prendre
garde aux différentes couches de fon fil.
pour lesfuivre, car autrement l'ouvrage
feroit tout filaffeux 6c comme égratigné.
A cela près c'eft un très-bon bois
& de beaucoup d'ufage. Il s'en trouve
de deux à trois pieds d'équarifiage.
l i m a r - J'ai déjà parlé du bois amer. J e par-
E ' ^^^^ de rofe, de cyprès 6cd'al&
T occafion. Mais
\irn. je ne dois pas oublier une chofe qui eft
de confequence , non feulement pour
l'Amerique, mais pour tous les païs du
monde. C'eft qu'il ne fuffit pasdefaire
abbattre k s arbres dont on veut fe ferufages
qui font de durée, dans le décours,
6c même dans les derniers jours de la
lune, fi on veut lesconferverlong-tems,
6ç k s preferver des vers 8c delà pourriture:
mais il faut prendre garde qu'ils
ne foient point en feve, parce que dans
ce tems-là le bois eft tout rempli d'humidité,
fes pores font ouverts, 6c fes
parties éloignées l'une de l'autre, 6c par
Gonfequent très-fufceptibles de recevoir
la femence des vers, ou de les produire par
la corruption de la feve qui y eft renfermée.
Les arbres des Ifles ont deux fevcs
par an; la premiere qui eft la plus confiderable,
fe remarque au commencement
de la faifon des pluyés, quand les
nouvelles feuilles fortent en pouffant dehors
ks anciennes : cela arrive vers le milieu
du mois de Juillet. La fécondé,qui
eft bien moins confiderable, 6c qui n'eft
pour ainfi-dire, quelerefte de a feve,
qui fentant la faifon fcche, fembk fe
preffer de fe répandre par tout l'arbre..
On s'apperçoit de cette fécondé féve s u p e r f l i -
vers la fin de Novembre. Les ouvriers
ont une pratique affez ridicule, qui eft Z^rhrs,
que le premier Vendredi de la nouvelle,
lune eft auffi-bon que le décours pour
couper les arbres; c'eft une efpece de
fuperftition indigne de gens de bon fens.
La charpente de la purgerie étant
jofée, 6c me manquant d'eiîcntes pour
a couvrir, je pris la refolution de la
couvrir de têtes de cannes , 6c pour
cela je fis faire du fucre pendant une
femaine. On fe fert ordinairement de
rofeaux au heu de lattes
pour cette
forte de couverture,
l'un de l'autre de fix
On les éloigne
pouces , en les
attachant fur des chevrons avec du
miby. C'eft une petite lianne de la tìame
groiîëur d'un tuyau de plume à écrire. "fP'^lif
Elle croît dans tous ks buiffons. Sa
feiiille eft ronde avec une petite échancrûre
qui la partage en deux du- tiers
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