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 Elle  fert  auffi-bien  que  la  banane à faire  
 des  tarres  en  y  mettnnt  avec  fe fucre  &  
 la  poudre  de  canelle  un  peu  d'écorcede  
 citron ou  d'orange;  mais commef t  chair  
 n'a  pas  à beaucoup  près  tant  de  confiftance  
 que  la  banane,  on ne peut pas  l'accommoder  
 en  autant  de  différentes  maniérés. 
   
 Les  Efpagnols  appellent  Banane  ce  
 que  les  François  appellent  Figue,  &  
 Plantain  ce  que  les  François  nomment  
 Banane.  Je  ne  fçai  qui  a  plus  de  raifon  
 j  car  pour  le  droit  de  nommer  on  
 ne  peut  pas  raifonnablement  le  leur  
 contefter j  ils ont  découvert  l'Amerique  
 les  premiers,  ils  ont  par  confequent  acquis  
 le  droit  d'impofer  aux fruits du  païs  
 les  noms  qu'ils  oiu  jugé  leur  convenir. 
   
 Il  croît  dans  toute  l'Atrierique  une  
 plante  qui  a  tant  de  rapport  au  bananier  
 êc  au  figuier  qu'il  n'eft  pas  poffible  
 de  les feparer.  C'efl: le Balifier.  Son  
 tronc,  fes feiiilles,  ill racine,  fes  rejettons  
 ,  fa maniéré de pouiTer  font les mêmes. 
   J1 n'a  pas  befoin  d'être  planté,  il  
 croît  de  lui-même  &  naturellement  
 dans  tous  les  lieux  qu'on  défriche.  Sa  
 feuille  eft bien  plus  forte  que  celle  du  
 bananier,  &  refifte bien  mieux  au  vent.  
 Il  ne  porte  aucun  fruit  qui  foit  <ie  
 quelque  utilité  connue,  du  moins  jufqu'à  
 prefent.  Il  produit  trois  ou  quatre  
 fleurs  qui  dans  le  commencement  
 font  vertes  avec  un  peu  de  jaune  fur  ks  
 bords,  qui change enfin en un rouge  fort  
 vif  Elles  ne  relfemblent  pas mal  à  ces  
 flammes  qu'on  met  fur  des  vafes  pour  
 fervir  d'amortiflemens  fur des  frontons  
 ou fur des colonnes,  fur  tout  dans  des  apareils  
 lugubres.  Elles  fontcompofées  
 de cinq  ou  fix  vafes  en  maniéré  de  cornets  
 évafez,  attachez  des  deux  côtez  de  
 la  tige  qui  s'emboëtent  d'environ  un  
 tiers de leur hauteur l'un  dans  l'autre,  
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 qui  fe  terminent  en  une  pointe  partagée  
 en  trois  langues.  Cette  fleur  toute  entiereaprès  
 d'un  pied  de  hauteur,  fix  à  
 fept  pouces  dans  û  plus grande  largeur.  
 Se deux  pouces  Se demi  d'épaiifeur.  On  
 trouve  dans  le fond  des cornets  de  petites  
 graines  prefque  rondes,  d'un  trèsbeau  
 rouge,  avec  une petite  tache  noire  
 à  une  des  extrêmitez,  qui  y  font  attachées  
 par  de  petits  filamens.  Les  côtez  
 des cornets ont  quatre  à cinq  lignes  d'épaiifeur  
 dans  le  fond,  &  environ  deux  
 dans le haut.  Je  me  fuis fouvent  fervi  de  
 ces  fleurs  pour  orner  les  Autels  &  les  
 portes des Eglifesles jours de Fêtes.  Elles  
 font de  loin  un  fort  bon  effet,  fiir  tout  
 quand elles  font  accompagnées  de  fleurs  
 &  de  feuilles  d'orangers.  Elles  durent  
 plus de quinze  jours  avant  de  fe  flétrir.  
 Qiioique  le  balifier ne  porte  point  de  îî^î«  
 f r u i t ,  il  ne  laiffe pas  d'être  d'une  trèsgrande  
 utilité  pour  les  habitans,  &  ihrfjlnl' ,  
 tout  pour  les chaffeurs.  Sa  feiiilie  étant  deSaliamoTtie  
 fur  le feu  devient  fouple,  & ne fi»'- 
 fe  caife point.  Elle  fert  à envelopper  le  
 roucou,  lesfromages, 6cune  infinité  de  
 denrées  où  il  faudroit  employer  du  papier  
 ou  de  la  toile.  Deux  ou trois de  ces  
 feuilles  fuffifent  pour  faire  un  paraffol  
 pour  garder une perfonne du  foleil &  de  
 la  pluye,  6c  lorfqu'on  eil: furpris  de  la  
 nuit  dans  les  bois,  il  n'y  a  qu'à  couper  
 une  vingt-aine  de  ces  feiiilles  que  l'on  
 étend fur trois  ou  quatre gaulettes  où  on  
 les  attache  par  une  hoche  qu'on  fait  à  
 leur  queiie,  6c  on  fe  trouve  logé  6c  à  
 couvert  de  la  rofée  8c  de  la  pluye.  
 Les  chaffeurs fontaffeurez de  trouver  
 de  l'eau  dans  tous  les  lieux  où  ils  trouvent  
 des  balifiers.  Il  fuffit de  les  percer  
 d'un  coup  de  couteau,  6c prefenter  fon  - 
 chapeau  ou  un  coùy  pour  recevoir  deux  
 ou  trois  pintes  d'une  eau  trés-bonne,  
 très-claire  ,  6c  toujours  très-fraîche  ,  
 <îuelq,ue  chaleur  qu'il  faffej  ce  qui n'eft  
 pas.  
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