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fhets.
178 NOUVEAUX V O Y
iCx/r. facilement que le Vefou, de forte qu'on
ell obligé de les changer, & de les employer
à d'autres ufages, dès qu'on en voit
le milieu brûlé & dégarni de poil : Se
comme les extrêmitez le font beaucoup
Ecom- moins, Se prefque encore neuves,l'écono-
""f mie qu'on en peut faire, eil de couper le
JeuTfal- blanchet par e milieu de fa longueur, &
re fur les de coudre enfemble les cotez oppofez,
èim- qui en deviennent ainfi le milieu, ce qui
en augmente la durée. Sur toutes chofes
il ne faut point delezine en cela, parce
qu'on n'employe ces blanchets que pour
fairedu Sucreblanc, où l'on ne peut trop
prendre de précaution pour le purger, &
pour le bien nettoyer. Quand les blanchets
ne font plus en états de fervir, on
les donne aux Negres & aux NegreiTes
pour les aideràfe couvrir,ôcpourenveloper
leurs enfans.
Cette forte de drap fe vend aux Ifles
felon le prix courant des autres marchandifes.
Lorfque j'y étois, on les achetois à
raifon de fept francs l'aulne.
La leffive qu'on jette dans le Vefou
pour le faire purger, eft une des plus importantes
parties de la fcience d'unRafineur.
On fefert ordinairement d'un baril
vuide de viande ou d'autre denrée pour
la faire. Mais lorfqu'on veut faire un
vaiileau expi es pour cela, on lui donne
la figure d'un cône tronqué , on lui
donne trois pieds de haut 6c deux pieds
dans fon plus grand diamètre, en diminuant
jufqu'à fix pouces pour le plus petit
, au mi ieu du quel on fait une ouverture
d'un demi pouce de diametre : on
pofe le bout de ce vaiiTeau fur une fellette
percée à propos pour le recevoir commodément
: au deifous du trou on met un
vaiiTeau pour recevoir la leflive à mefure
qu'elle coule.
Le Baril à leffive étant pofé fur la fellette
ou fur un trepied, on en bouche le
trou avec une quantité de paille longue Se
La Leffive.
Bsril à
Leffive.
A G E S AUX ISLES
entiere, après quoi on y met une couche irtj«.
compofée des herbes fuivantes, après les
avoir broyées entre ces mains, 6c après les
avoir hachées.
Herbe à blé: c'eft uneherbe qui croît Herk
par touffes comme le blé qui-eft levé de- ^
puis deux ou trois mois, 6c à qui elle reffemble
beaucoup. On arrache la touffe
entiere avec fii racine qui eft fort petite.
La fécondé fe nomme herbe à pique,
Cette plante a une tige droite de la grof- ^ f'ï"'-
feur d'un tuyau de plume d'Oye, Scde
la hauteur.de quinze à dix-huit pouces.
Son extrémité porte une feuille comme
celle de l'ozeille pour la couleur 6c pour
la confiilence, mais qui reiTemble entièrement
au fer d'une Pique.
Latroifiéme eft la mal-nommée. C'efl ïamd.
une petite herbe déliée, fine, 6c frizée à ""f
peu près comme les cheveux des Negres.
On met ces trois fortes d'herbes par
portion égale, avec quelques feuilles 6c
quelques morceaux de lianne brûlante.
Cette lianneeft uneefpece de lierre, dont j^'f«»»
la feuille eft plus tendre, plus mince, 8c
le bois plus fpongieux que le lierre d'Europe.
On écrafe un peu le bois 6c les feuilles
avant que de les mettre dans le barril.
C'eft avec ces quatre fortes d'herbes qu'on
garnit le fond dubarril jufqu'à trois pou- /^{X,
ces de hauteur} on les couvre d'un lit de pourU
cendre de pareille épaiileur, 6c l'on choifît
la cendre faite du meilleur bois qu'on
>ait brûlé, comme font le chataigner, le
bois rouge, le bois caraibe, le raifinier,
l'oranger, ou autres bois durs, dont les
cendres 8c les charbons font remplis de
beaucoup de fel. On met fur cette couche
de cendre une couche de chaux vive
deméme épaiiFeur, 6c fur celle-ci uneautre
couche des mêmes herbes, aufquelles
on ajoûte une ou deux Cannes d'inde ou
de feguine bâtarde, amorties au feu, 6c J/^/aicoupées
par rouelles de l'épaiflèur d'un «eii-
Ecu. Cette plante vient fur le bord des
eaux
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F R A N C O I S E S DE L 'AMERi aUE. ¿79
eauxmarécageufes,fatigeeftronde d'un metreàleur V^t^
pouce ou environ de diametrei fa peau bouton. On fe fert de bo.s cara.be pour
eft fort mince 6c fort verte > le dedans eft en faire, parce qu'il eft ro.de, & qu il a
blanc, affez compafte, 8c rempli d'une les fibres longues & preiTees. ^
liqueur extrêmement mordicante , qui Les Couteaux a mouvoir ou a remuer ^^^^^ .
-- • • " • -v , , r... le Sucre dans les formes, fontauili de bois mouvoir
fait une vilaine tache, 8cineffaçable fur „ - , . • , , , —
le linge 6c fur les étoffes, où elle tombe, caraibe > on leur donne trois pieds de long « r.-
Safeuilleefttout-à-faitfcmblablepourla fur deux pouces de large depuis 1 une des ^nner.
figure à celle de la PoréeouBette, mais extrêmitez jufqu'à fix on fept pouces,
elle eft plus verte 8c plus lifTe, 8c fes fi- pour fei vir de manche. Les couteaux ont
bresnefediftineuent prefque pas; on ne cinq lignes d'épaiffeur dans leurmiheu,
les met point dans la leifive. Toutes ces en diminuant vers les cotez, en façon de
herbes font extrêmement corrofives 8c couteau émoufle. ^
mordicantes. On remplit ainfî le barril de On s'en fert encore a prendre la preuve
cendre, de chaux, 6c d'herbes, par lits du Sucre, c'eft-à-dire, pour conno.trefî
jufqu'à ce qu'il foit plein, 6c on le ter- le Sucre qui eft dans la batter.eafon enmine
par une couche des mêmes herbes tiere cuiffon. Pour cet effet, on trempe le
bien broyées 8c hachées. Quand on fe couteau dans la batterie, 8c après l'avoir
• " • ' retiré tout couvert de firop, on le touche
fert de cendres qui viennent de fortir des
four.ieaux, 6c qui font encore toutesbrûlantes,
on remplit le barril avec de l'eau
froide , mais orfque les cendres font
avec le pouce de la main droite, 8c dans Confie
moment on appuyé un peu le doigt du ^^«J»
.V. milieu de la même main fur la partie du
froides, on fait bouillir l'eau avant que pouce où eft le Sucre qu'on a pris du cou- de ouïfde
la mettre dans le barril. On met un teau. On étend enfu.te le doigt d o u c e - ^
pot ou un autre vaiffeau fous le trou qui ment, pour faire filer le Sucre qui y eft ' '
eft bouché de paille, pour recevoir l'eau attaché, 8c on remue doucement le pouce
qui en dégoûte, que l'on remet dans le pour faire rompre le filet j plus il fe rompt
^alué barril, 8c que l'on fait paflcr fur le marc haut, c'eft-à-dire, près du doigt, moins
i. qu'il contient, jufqu'à ce que cette leffive il a de cuiffon, 8c plus il demeure long,
devienne fi forte, que la mettant fur la plus il en a : c'eft en ce point que conlangue
avec le bout du doit, on ne puiffe fifte toute la fcience desRafineurs. Car
pas l'y foufFi-ir,8cqu'ellejauniire le doigt, toutes les Cannes ne demandent pas le
comme fi c'étoit de l'eau forte. même degré de cuiffon. Celles qui font
Lorfque les Cannes font vertes, 8c par vertes, veulent une cuiffon plus forte que
conféquent grafles 6c difficiles à purger, celles qui font juftement dans le tems de
on ajoûte à ces herbes de l'antimoine crud, leur maturité,ou qui l'ont paffé. Le Sucre
réduit en poudre. Cette drogue dégi aifie brut veut beaucoup plus de cuiffon que
admirablement le Suci-e; mais elle noir- celui que l'on doit blanchir, en le metcit
la leffive, 6c i-end le Sucre gris. Onne tant fous la terre. Les jeunes Cannes ne
s'en fert ordinairement que pour le Sucre demandent pas une cuiflbn fi forte. Lorfb,
ur. que le Vefou eft gras, 6c qu'il file, il eil
Les poinçons dont on fefert pour per- impoffible de s'affûter de fa cuiffon par
cer le Sucre qui eft dans les formes, font la preuve ordinaire ; on doit la cheixher \
de fer ou de bois ; ils font de la longueur par la figure des bouillons qu'il jette, en
d'un pied Se d'environ un pouce de dia- le remuant avec lacueillier. Si on le voie
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