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120 NÛUV E A U X VOYAGES AUX ISLES
fleurs commencent par un bouton longuet
, dont le bout clt de couleur de
pourprcj il s'ouvre & fe partage en
cinq Feuilles, dont le fond fait un petit
calice au milieu duquel s'éleve une petite
Colone ou piiHl, qui porte dans fa maturité
une goulle qui renferme deux petites
graines à côté l'une de l'autre, applaties
du côté qu'elles fe touchent, &
rondes du côté oppofé. C'eit la femence
de la plante j mais comme elle vient
beaucoup mieux & plus vite de bouture,
il eil très-rare qu'on s'amufe de
mettre ces femences en terre, il n'y a
que les curieux qui l'ont fait pour s'éclaircir
fi ces petites graines étoient véritablement
la femence de l'arbriiîcau.
Les Jaiinins doubles , rouges 6c
blancs ne different des fimples que par
le nombre de leurs feuilles j l'odeur des
uns & des autres eft douce, & nelaiflc
pas de s'étendre ailez loin, fur tout le
foir & le matin, car quand le foleil eft
hau.t, la chaleur qu'il répand diiîipe
beaucoup les odeurs de toutes fortes de
fleurs.
Pflnmes • Les Pommcs de Liannes font les fruits
dcLian- de Certains oziers, ou comme on dit
'¡¡"ur Je certaines liannes qui cou-
Ja Paf. rent & qui multiplient beaucoup. La
/m», «a feuille eft d'un très-beau verd, aflez
divifée ou échancrée en quatre
endroits j elle approche de la vigne foll
e , la queue qui l'attache à la tige eft
alTez courte, elle eft garnie à fa naiffance
de deux petites feuilles ovales &
d'un filet allez long & tortillé, par lequel
la tige fe foutient en s'attachant à
tout ce qu'elle rencontrej les feuilles
font en grand nombre, &font parconféquent
un bel ombrage. Cette lianne
porte des fleurs violettes à leurs extrémitez,
faites à peu près comme des
clochettes d'un pouce de diametre, 6c
d'environ autant de hauteur, compofées
de filets aiTez g ros , dont les extrémitez
font de cou eur de pourpre j ils
fortent d'un fond jaune, au milieu duquel
s'éle-.'e un piitil de même couleur,
qui a uu. peu la figure d'un marteau,
qui eft chargé de trois petits boutons
qui ont celle d'un cloud ; c'eft ce qui a fait
donner à cette fleur le nom de fleur de la
Paffion. Les fruits qui fuccedent à ces
fleurs font de la groiTeur d'un oeuf, &
de la même figure, excepté qu'ils font
également pointus par les deux bouts.
Leur écorce qui eil verte au commencement,
devient jaune quand le fruit
eft meur; elle n'a pas plus d'épaifleur
qu'un écu, ni plus de confiftence qu'un
parchemin.Elle eft remplie d'une liqueur
grifâtre, épaifle comme de la gomme
détrempée 6c remplie de petites femences,
grifes, aflez dures 8c fort gluantes.
Pour manger ce fruit on fait avec la
dent 8c le couteau une petite ouverture
à un des bouts, 8c on fucce par-là tout
ce qu'il contient, qui femble une gelée
fucrée dans laquelle on auroit mis du
fuc de grenade.
Ce fruit eft fort bon pour la poitrine,
il eft rafraichiiTant 8c de bonne odeur.
On en donne aux malades.
Les rats en font extrêmement friands,
ils ne manquent jamais de fe trouver
fous cette plante, fur tout quand le
fruit eft mur , 8c d'y attirer par conféquent
les icrpens : ces deux incommoditez
m'obligèrent bien-tpt à me défiiire
de ces liannes. J'en ai vfi de fembkbles
à Civita-vechia dans la vigne du
fieur Santini > il elt vrai que les feuilles,
les fleurs 6c les fruits font bien plus petits
qu'aux Mes, 6c que les fruits ne
meuriflent pas bien.
La plupart des légumes à qui on donne
dans les Ifles le nom de Pois, fe devroit
appeller des Fèves, pqifqu'elles
en Diît véritablement la figure. Les
Pois
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F R A N C O I S E S DE L'A M E R I Q^Ü E. l a i
Psis
à'Ango-
Pois que je plantai pour couvrir un des
cabinets de n]on jardin, s'appellent Pois
blancs } ils font plats, ronds, grands
comme un iiard 8c épais de deux, à trois
lignes. Leurs tiges courent, montent
tant qu'on veut, 6c s'attachent par tout j
leurs feuilles font afl^ez grandes 6c prefque
rondes en grande quantité. IlsfleuriiTentScportcnttoute
l'année, 6c peuvent
durer un an, 8c même plus fans être
replantez; ils cuifent facilement, font
tendres, 6c ils font un boiiillon de couleur
de gris de perle qui eft de fort bon
goût.
Les Pois d'Angole font originaires
du Royaume de ce nom fur la côte d'Afrique,
d'où ils ont été apportez aux
Mes par les vaifleaux qui vont chercher
es Negresen ces quartiers là. Ils
reiTemblent aflez à nos petites feves,
excepté pour la couleur } car ils font
bruns, auflî viennent ils delà côte des
Negresi ils forment un petit arbriffeau
fort agreable qui dure fept ou huit ans,
6c quelquefois plus felon la bonté du
terrein; il fleurit 8c porte du fruit pendant
prefque toute l'année ; l'écorce de
l'arbrifleau eft verte 8c fort mince, il
eftaffezbranchu, fes feuilles font longues,
étroites, minces, 6c d'un verd
un peu b run. . . . Je parlerai des autres
efpeces àmefure que l'occafions'enprefentera.
Le bois d'Inde vient ordinairement
fort grand 6c fort gros. Son bois eft
rougeâtre, dur, roide 8c pefant} fon
ecorce eft jaunâtre 6c aflez vive j fes
feuilles font femblables pour la forme
à celle de nos Lauriers, à la vérité un
peu plus petites 8c plus minces, mais
d une odeur plus forte 6c plus aromatique.
Il porte deux fois l'année^ de petites
fleurs blanches qui rotjgiflent un
peu vers leur extrémité} elles font par
bouquets, aufquels fuccedent de petites
graines grofles comme la fixieme par- 1694.
tie d'une noix-mufcade 6c de la même Bois
confiftence, dont l'odeur 6c le goût eft
femblable à celui que produiroient le
cloud de gerofle, la canelle 6c la mufcade
s'ils étoient pilez enfemble. Les
ramiers, les tourdres ou grives, les perdrix
6c les perroquets recherchent ces
graines 6c les mangent avec une avidité
furprenante : ils s'en engraiflentextraordinairement,
6c leur chair contraéle en
même-tems le goût de ces trois épiceries.
On s'en fert communément dans
les fauces, mais fur tout quand on fale
du cochon. On fitupoud.re de fel 6c de
ces graines bien pilées toutes les couches
de viande à mefure qu'on les arrange
dans les jarres ou dans les barils, 6c on
les couvre de feuilles feches du même
arbre,comme on fait en Europe des feuilles
de laurier. La viande ainfi accommodée
contrade un goût 6c une odeur admirable.
J e n'ai pas de peine à croire qu'il eft
défendu de tranfporcer de ces fortes de
graines en France} car il eft certain qu'elles
fuppléeroient aux autres épiceries qui
demeureroient ainfi fans debit.
Cet arbre eft long-tems à croître ,
comme il arrive à tous les bois extrêmement
durs comme il eft. Des deux
petits que j'avois achetez un fut rompu
par accident. J'ai laiffé l'autre de plus
de dix pieds de haut quand je fuis parti
des Mes, mais il n'avoit encore porté
ni fleurs ni fruits, quoiqu'il eût plus de
douze ans. Il eft vrai qu'il étoit planté
dans un endroit aflez expofé au vent.
Cet arbre vient ordinairement dans des
terres feches 6c arides. Je croi pourtant
qu'il viendroit encore mieux dans de
bonne terre, cependant on le trouve
rarement dans de bon terrein. Il y en
a quantité dans l'Ifle de Saint? Croix,
à la grande terre delà Guadeloupe, à la
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