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Hìfpojìt
ion des
• fourneaux
des Sucreries.
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a j o NOUVEAUX VÔV
delà cuilTon le fuc des Cannes qui orit été
écrafées au Moulin.
Quand les Sucreries ont des Moulins à
eau, elles y font d'ordinaire attachéèsj autant
qu'on le peut, on les doit faire de maçonniere,
& on les doit difpofer de maniere,
que les bouches des fourneaux
foient toujours fous le vent, c'eft-à-dire,
qu'elles doivent être couvertes par l'épaiffeur
du bâtiment, pour n'être point expofées
au vent alifé, qui fouffle toûjours
depuis le Sud-eft jufqu'au Nord-Eft. Elles
doivent être hautes & bien percées,afin
que la fumée & les exhalaifons qui s'élevent
des chaudieresayentla Hbertédefor
l ' i r . 17- l t i r , y éOtf rat tn- i »t- naiivd^éA eA os par l'air qui entr„ e par
3es portes & parles fenêtres. Leur grandeur
doit être proportionnée à la quantité
de Sucre que l'on peut fabriquer en
deux ou trois femaines.
^ Soit qu'elles ne faflent qu'un corps de
bâtiment avec leMoulinà eau,ou qu'aïant
un Moulin à Chevaux, elles en foient
éloignées de cinq ou fix toifes au plusj
elles doivent toûjours avoir une porte ou
une fenêtre qui regarde dedans, afin que
JeR afineur ouSucrier puifle voir ce qu'on
. y fait, & y donner commodement les ordres
neceiTaires > 8c une autre porte pour
en fortir les Sucres, & pour les autres
liiâges. Autant qu'on le peut, il faut
qu'il y ait une fenêtre qui éclaire la^derniere
chaudiere où le Sucre achevedeie
Guire, parce que c'eft dans celle-là & dins
Îiivoifine qu'il reçoit fa derniere perfection
oij par confequent il eft abfolument
neceiTaire d'avoir du jour.
Quand les Sucreries font de bois , on
ne peut fe difpenfer de faire de Maçonnerie
le côté ou les chaudieres font mojitées
avec deux retours de la largeur des
niêmes chaudieres. C'eft ordinairement
le pignon du bâtiment que l'on choifit
pour cet ufage.
Si l'on fuppofe qu'une Sucrerie ait
AGËS AUX ISLÉS
cin(| chaudieres, elles peuvent être montees
à un pignon, mais fi elle ett a davan- '
tage, on doit les placer fur un long côté,
parce que chaque chaudiere occupant
fept pieds de terrain, c'eft un efpece dé
trente-cinq pieds pour cinq chaudieres,
qui eft confiderable pour la largeur d'un
Bâtiment, & qui croîtroit exorbitammenc,
fi on excedoit le nombre de cinq
chaudieres.
Suppofons donc une Sucrerie à cinq
chaudieres montées au pignon, elle aura
trente-cinq â trente-fix pieds de large
dans l'oeux're, & on pourra lui donner
cinquan-te pieds de long, pour la rendre
commode 6c propre à tous fes ufages,
comme on va voir par le partage que je
vais faire de ce terrain.
La largeur du pignon fera occupée par Partm
les cinq chaudieres qui entreront fix pieds dx urdans
la Sucrerie, tant pour leur diamètre, ''f'"
que pour l'efpace qu'on laiiTe entre elles t""'.
£c le mur, que pour celui qui eft entre ne.
leur bord & le petit mur qui les renferme
au dedans delà Sucrerie parallèlement
au pignon. C'eft tout l'efpace renfermé
entre ces deux murs, qu'on appelle le
glacis des chaudieres. On laiiTe enfuitc
un chemin ou efpace de neufa dix pieds
de large, tant pour le paflage ou chemin
d'une porte à 'autre, que pour mettre
les canots où le Sucre brut fe refroidie
avant que d'être mis dans les barriques,
ou pour planter les formes que l'on remplit
de Sucre auffi-tôt qu'il eft forti de
la batterie, que pour la place neceiTaire
à ceux qui travaillent aux chaudières.
Tout le refte de l'efpace jufqu'au pignon dtems
oppoféà celui où font les chaudieres,'^"'"'""
eft creuféjufqu'â la profondeur de cinq à
lîx pieds, & revêtu dans le fond & aux/erw
côtez de bonne maçonnerie, pour en fai- Í'-
reune citerne bien étanchée,c'éft-à-dirc,
qui conferve bien les firops qui y tombent,
fans qu'ils puiiîçnt couler & fc perdre
F R A N C O I S E S D
drc dans la terre. On couvre ce ruide
avec des foliveaux de quatre pouces en
quarré, éloigné l'un de l'autre de fix pouces,
8c entretenus dans deux foies adoffécs,
l'une au pignon, 8c l'autre au mur
qui termine la citerne, 8c on les éleve
de maniere qu'elles foient un demi pied,
ou envi r o n , au defl us du niveau de 'aire
du refte de la Sucrerie. On les entai le de
toute l'épaifleur des foliveaux où elles
font encaftrées} mais on ne les y cheville
p o i n t , afin de les pouvoir lever pour
prendre ce qui fe trouve dans la citerne.
C'eft fur ces foliveaux qu'on met les barriques
de Sucre brut pendant qu'elles purgent,
c'eft-à-dire, pendant que le firop
qui eft toûjours joint au giain du Suere,
s'en fepareSc tombe dans la citerne. On
l'y conferve, ou pour faire de l'eau-devie,
ou pour faire du Sucre, felon l'habileté
du Rafineur. Mais quand on travaille
au Sucre blanc, on couvre le.s foliveaux
avec des planches, fur lefquelles
on arrange les pots qui portent les formes,
où l'on met le Sucre que l'on veut
blanchir, que l'on laifle d'ordinaire dans
la Sucrerie jufqu'au Samedi au foir ou
Dimanche matin, qu'on Iç tranfporte à
la Purgeriej car de le laiflêr plus longtems
dans la Sucrerie 5 on courroit rifque
de le voir s'engraifler par les fumées &
par les exhalaifons onâueufes qui fortent
fans cefTe des Chaudieres. On fart encore
des fenêtres à ce pignon, qui font attachées
8c qui s'ouvrent en dehors pour ne
rien ôter de l'efpace du-dedans, où elles
s'attachent avec.des crochets quand elles
font fermées.
Le pignon ou lesChaudieresfont montées
doit être partagé en autant d'areades
qu'il doit contenir de Chaudieres,
afin d'y pratiquer les bouches 8c les évensdes
fourneaux. On fait ces arcades de
pierre de taille de toute l'épaifleur du
Hfur : elks fervent à le foûtenir, quand
E - L ' A M E R I Q ^ U E . ly i
on accommode les fovtrncaux ou leur entrée,
parce qu'on eft obligé d'ouvrir tout
le dedans des arcades pour les accommoder.
On voit aiTez de Sucreries où l'on eft
obligé de creuièr en terre pour trouver ¿^«Tct«-
l'airedes fourneaux, ce qui eft une gran- tierea"
de incommodité qu'il faut éviter, parce Uurproque
dans le tems des pluïes les eaux s'y i"""'""-
amaflent, gâtent les cendres, 8cempêchent
les Negres de faire leur devoir.
Quand on bâtit une Sucrerie, il faut
)rendre tellement fes mefures, que la
)ouche des fourneaux foit à trois pieds
hors de terre, afin que l'ouverture du
cendrier foit élevée d'un pied au-deiTus
du rez de chauffée de l'appentis qui couvre
les fourneaux. Labouchedechaque
fourneau doit avoir vingt pouces en
quarré. Le feùileft compofé d'une pierre
de taille d'un pied d'épaiffeur 8c de la
largeur du mur j 8c pour la conferver
)lus long-tems, 8c empêcher que les
)ois qu'on paffedeflùs en les jettantdans
les fourneaux, ne la rompent, on garnit
fon deflùs de deux ou trois bandes de
fer. Ce feùil eft porté fur deux pieds
droits de même matiere, ou de brique
qui laiffent entr'eux une ouverture aulîi
de vingt pouces en quarré ; c'eft par cette
ouverture qu'on retire les cendres 8c
charbons qui tombent du fourneau en
paffantautraversdesgrMles: 8cc'eftauiîi
par-là que l'air s'introduit dans le fourneau
pour allumer lebois. Le feiiil dont
je viens de parler, porte deux pieds
droits de pierre de taille de même largeur,
de même épaiffeur, 8c de vingt
pouces de hauteur,fur lefquels eft appuyé
le linteau qui forme la bouche du fourneau.
Ï1 faut prendre garde que toutes les
pierres de taille qu'on employe dans la.
cofiftruétion des fourneaux, foient dou^
ces, 8c ne foient pasfujettesà s'éclatter
ou à fe calciner. L'aire ou l'âtre du fourneatieftcompofé
de pierres de taille d'un
pied
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