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 180  NOUVEAUX  VOYAGES  AUX  ISLES  
 chaux  
 Gmgemhre. 
   
 ^ » i ä s L  
 chaux  
 de  co- 
 ¡¡uiilage.  
 Sable  da  
 rh'iere.  
 Sable  dit  
 mer  
 blanc.  
 très  endroits,  comme  les  bois  marbrez  
 &  violets.  11 ne  feroit  pas  indigne  de la  
 curiofitédes  gens  qui  y  demeurent,  de  
 faire  foiiiller  en  diffcrens endroits  pour  
 connoître  queleille  fol,  jufqu'à  quelle  
 profondeur  on  trouve  cette  pierre  à  
 chaux,  en quelle  fituacion  elle elt  répandue  
 fous  répaifleur  de  la  terre  &  autres  
 circonftances  qui  pourroient  rumer  ou  
 fortifier ma  conje6ture.  Si  j'avois  fait  
 travailler  à  la  grande  terre  comme  j'ai  
 fait  à  la  Guadeloupe  ,  je  n'aurois  "pas  
 manqué  de  faire  quelques-unes de ces  recherches. 
   
 Il y a une efpece de chaux  appelléeGingembre, 
   parce qu'elle approche  en  quelque  
 maniéré  du  Gingembre  pour  la  figure. 
   Elle  n'ell  pas  fi  blanche  que  celle  
 qui eft péchée récemment,  &  n'eftgueres  
 plus  longue,  &  plus  groiTe  que  le  
 pouce.  Il y a des  Ancesqui  en  font  quellUeiois  
 toutes  couvertes,  après  de  groflès  
 marées.  Ce ne font  que des morceaux  
 l  
 de chaux ordinaire que la mer  a  rompus,  
 &  que  les  flots  ont  arrondis  en  les  roulant  
 jufque  fur  le  rivage.  Cette  chaux  
 cft b o n n e ,  mais  elle eft  plus dure  à  cuire  
 que  l'autre,  &  c'eft  ce  qu'elle  a  de  
 commun  avec  ceilede  la  grande  terre.  
 On  fait  encore  de  la  chaux  avec  de  
 groiTes coquilles, qu'on  appelledesLambis, 
   des Gafques,  des Porcelaines  £c autres. 
   Toutes  ces manières font  très-bonnes  
 ,  mais  elles  font  dures  à la  cuiiTonôc  
 confument  beaucoup  de  bois.  
 Nous  n'avons  que deux  fortes de fable  
 auxlfles.  Celui de mer  &  celui  de  riviere. 
   Ce dernier  fi  on  n'y  prend  garde  eft  
 fouvent  mêlé  de  beaucoup  de  terre,  &  
 quand  cela  arrive,  il  ne  fait  pas  un  bon  
 mortier}  quand  il  eft pur  il eft  très-bon,  
 s'incorpore  bien  avec  la  chaux,  &  fail  
 une  fort  bonne  liaifon.  
 Le  fable de  mer  eft  de  trois  fortes.  Il  
 y  en a de blanc  qm  eft  aiTez  fiaj,  il  n'eit  
 bon  que  pour  faire des  enduits.  On  en  rijj,  
 trouve  d'autre  qui  eft  plus g ros ,  grifâ-  saij,'  
 t r e ,  qui  fait  du  bruit  quand  on  le remue,  
 c'eft  e meilleur  pour  toutes  fortes  de  
 matieres.  
 L e  troifiéme  eft  de  couleur  d'ardoife  
 &  fort  fin.  Je  n'en  ai jamais  voulu  em-  mir,  
 ployer,  parce  qu'il  m'a  paru  trop  pelant, 
   &  peu  propre  pour  fe  bien  incor- ^  
 porer  avec  la  chaux.  
 Il  faut  avoir  foin  avant  d'employer  Wt»  
 le faBle  de  mer,  de  le  4-enfermer  dans  
 un  quarré  fait  avec  des  planches  foutenuës  
 par  des  piquets,  &  de  l'arrofer/Jwi  
 d'eau  douce,  orfqu'on  n'eft  pas  dans  
 la  faifon  des  pluyes,  afin  d'emporter  
 tout  le fel  qui  y  eft  attaché.  On  obferve  
 pour  cela que  l'aire  où  l'on  le met  ait  
 aflèz  de  pente  pour  l'ccqulement  des  
 eaux,  parce  que  fi  l'eau  dont  on  le  lave  
 y  demeuroit,  ce  feroit  une  fatigue  inutile, 
   &  on  le  trouveroit  aufli  falé  qu'eu  
 fortant  de  la  mer.  
 Paiirdu  fable  de  cavejen'en  ai jamais  
 trouvé,  quoique  j'aye  fait  travailler  &  
 foiiiller en  diiFerens  endroits  &  à  diverfes  
 profondeurs.  
 On  trouve en beaucoup d'endroits  des Tmi  
 bafiès terres  de  la  Martinique  &  de  
 Guadeloupe,  en  foiiillant  depuis  trois  
 jufqu'à  cinq  pieds,  une  certaine  terre  
 grafle de couleur  grife, qui  eft très-bonne  
 pour  maçonner.  On  s'en  fert  toute  
 feule  &  fans  chaux  pour  faire  des  murs  
 de  clôture &  autres  quinefoient  pas fort  
 élevez,  &  qui  n'ayent  pas  un poids  confiderable  
 à  porter.  Lorfque  ces  murs  
 font fees on  leur  fait  un  crépi  de  chaux  
 &  de  fable,  de  crainte  que  la  pluye  ne  
 les  pénétré  &  ne  les dégrade.  Ces  murs  
 ne  lont  bons  que  dans  les  quartiers  oii  
 l'on  prend  la  terre  qui  compofe  le  mortier, 
   parce  qu'i.n y trouve  auiTi des  pierres  
 qui  liaifonnent  avec  ce  mortier.  
 Nous  nous  fervons  de  ciiiq  ou  fix  
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