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l i NOUVEAUX VOYAGES AUX ÏSLÊS
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galles.
arriéré en fe redreiTant, de maniéré
qu'ils pou (Tent l'eau fort violemment
de rriere e u s , Se f o n t ainiî avancer le bât i -
ment avec b e aucoup de viteiTe. O n conçoit
allez que ceux qui font à la g a u c h e ou
à bas bord du bât iment tiennent la pagàlle
de la main gauche & appuyent la droi -
t e fur l'extrémité du manche. Pourvif
q u ' u n canot ou pi rogue ait trois pieds de
î a r g e , deux hommes peuvent s'afleoir fur
le m ême banc, & nager, ce qu'ils ne pour -
roient pas faire s'ils avoient des rames ou
des avirons dont la longueur demande
plus de-place p o u r fe mouvoir. Ainii on
peut met t r e un plus g r and nombre de pagallcs
qued'avi ronsdans un canot , & faire
plus de diligence. Il eft vrai que cette
maniéré de nager eft plus fat igant e ; car fî
on conf ider e la rame comme un levier , il
taut dire en même temps que fon point
ftxe ou le cent r e de fon m o u v eme n t , eft
l'endroit du bord du bâtiment où elle
eft attaché ou appuyée, ce qui foulag
e par conféquent celui qui k fait agi r ,
nu ieu que la pagalle n'a-d'autre point
fixe ni d'aut r e centre de mouvement que
la main qui la tient auprès de la pel e ,
Se qu'elle reçoit tout fon mouvement &
t o u t e fa force de l'impreffion de la main
qui la tient par le b o u t j d'pù il s'enfuit
que l'agent ne reçoit aucun foulagem
e n t , & qu'il 'eft obligé d'emplayef
beaucoup plus de f o r c e , & de ti-àvailkr
bien davantage en nageant avec une pag
a l l e q u ' e n r a m a n t a v e c u n a v i r o n . JVIais
il me femble que cet inconvenient eft
bien balancé par pjuficurs raiforts : premièrement
, parce qu'on peut doubler &
tripler le nombre des rameurs. Second
ê m e n t , parla diligence extraordinaire
que l'on peut faire. £ n troifiéme lieu ,
parce que ceux qui font dans un canot à
pagalles ne lentent point ce mouvement
importun par fauts & par élancemens
q u ' o n fent quand il y a des avirons -, Se
enfin parce qu'on n'cft poin t étourdi par ifo,
le brui t que le frottement des avironsfait
neceiTairementfurlebordagedu bâtiment.
Ce dernier point eft d 'une pkis^
grande confequenee q u ' o n ne fe l'imagine.
Nos Flibuftiers qui l'ont apris des
Caraïbes, s'en fervent auffi-bien qu'eux
pour entrer la nuit dans les por ts, dansdes
rades, ou dans d'autres endroits oii>
ils veulent faire des defcentes , où la-
Kéuffite dépend de la furprife qu'ils feront
à leur& ennemi s dont les ferttinelles
ne pouvant les voir à caufe de l'obfcu,'
r i t é de la nui t , pourroient entendre le
bruit des avirons fi on ramoi t , au lieuqu'on
les furprend en nageant avec des
pagalles qu'on plonge dans l'eau Se
qu'on retire auffi fouvent que l'on veut
& fans faire le moindre bruit.
J ' a i di t que la pagalle de cel«i qui gouverne
étoit d'un tiers plus grande que
celles dont on fe fert pour nager. On
n'aura pas de peiné d'en concevoi r la raifon
fi on veut bien fe fpuveni r que j'ai
dit que l'arriéré des pirogues étoit toûjours
bien plus élevé que le milieu ;
on confidere que celui qui gouverne
devant voir par deiîiis les têtes de tous
ceux qui font dans la pirogue afin delà
conduire au lieu qu'il s 'eftpropofé, il doit
avoir fon fiege beaucoup plus haut que
les autres, & par confequent une pa*-
galle plus longue pour pouvoir la plonger
aiîez avant dan-s l'eau pour imprimer
à la pirogue le mouvement neceffaire -,
mais cela ne fuffit pas encore , il faut
fçav&ir que celui qui gouverne eft plu«
fouvent debout qu'aiîis, &que cette fituationjointe
à-la hauteur de la pirogue,
demande une pagalle bien plus longue
que les autres. Celui qui gouverne tient
fa pagalle à côt é du bord plongée dans
l ' e a u , la pelleparalelle au côté de la pi'-
-rogiie oppofé au'point où il la veut
conduire. Il eft vrai qu'il tiavaille bien
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