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 6 i  NOUVEAUX  V  O  Y  
 1695:.  fouper chez tiJbi  avec mon  voifîn  A-lonfieurduRôi, 
   &  j'en  eiWoiai  à Meflieurs  
 Michel  &  Diuiville.  
 J e  troLvvai  à  mon  retour  un  malade  
 aiique]  je  ne  m'attendois  pas.  C'étoit  
 un  jeune  homme  de  vingt-deux  ans,  
 fortfage  &  fort  dévot,  nomméPhih'ppesRoche, 
   fils  de  la  veuve  de ce  nom,  
 dont j'ai  parlé  au  commencement  de ces  
 Mémoires.  Depuis  mon  départ  pour  le  
 cul-de-fac  de  la  Trinité}  il  avoit  fait  
 un  voyage  au  Fort  Saint  Pierre,  dont  
 il  ctoit  revenu  chez  fi  mere  quelques  
 heures  avant  que  j'arrivafle  chez  moi.  
 Ilfeplaignoitd'un  grand  mal  de  téte  &  
 de  reins,  lîmptomes  ordinaires  du  mal  
 de  Siam,  mais  on  ne  pouvoir  s'imaginer  
 que  ce  le  fut ,  parce que  depuis  près  
 de  fept  ans  que  ce  mal  regnoit  dans  les  
 Illes,  aucun  Créole  ,  c'eit  à  dire,  aucune  
 perfonne  née  dans  le  païs  n'en  
 avoit  été  attaqué.  Il  commença  dès  la  
 même  nuit  à  jetter  du  fang  en  abondance  
 par  la  bouche  &  par  le  nez  ,  ce  
 qui  ne  laiiTant  plus  lieu  de  douter  que  
 ce  ne  fut  le  mal  de  Siam,  onl'avoit  faigné  
 au  pied  &  au  bras  prefque  en  même  
 temps.  Je  l'allai  voir  auffi-tôt  que  
 je  fus  averti  de  fa  maladie,  &  comme  
 A G E S  AUXISLES  
 tout  eft  à  craindre  dans  ce  dangereux  n  
 mal,  jeleconfeflài,  refolu  dekii  donner  
 la Communion  dès que  fon  vomiiîernent  
 feroit  ceiTé.  Le  foin  qu'on  eut  de  lui  
 &  les  remedes  ne  furent  cependant  pas  
 capables de lui fauver  la  vie;  maisfajeiineflè  
 jointe à une  bonne conlHtution  qui  
 n'avoit  point  été  alterée  par  aucune  débauche, 
   lui  fit  refifter  au  mal  jufqu'au  
 qu'inziéme  jour  qu'il  mourut,  il  a  été  
 le premier  qui  ait  refifté  fi  long-tems  
 qui en foit mort.  Ce  qu'il y eut  de  particulier  
 dans  ce malade,  c'eft  qu'environ  
 deux  heures  avant  de  rendre  l'efprit  ,  
 lorfqu'il  fembloit  que  fon  corps  dévoie  M  
 être  épuifé  de  fang,  il  lui  en  vint  une''«!  
 fueur fi forte &  fi  abondante,  qu'il fembloit  
 qu'on  luipiquoit  tout  lecorpsavec  
 des aiguilles;  car non-feulement  lefang;«  
 fortoit  comme  l'eau  fort des  pores  dans  
 les fueursextraoï-dinaires,  mais  il jaillif-  S i  
 foit  comme  il jaillit  de la veine,  quand i  
 elle vient  d'être  piquée  avec la lancette:  
 ce nouveau  fimptome  que  je n'ai  remarqué  
 qu'en ce feul homme,  donna  matiere  
 à  nos Efcuîapes de faire  bien  des  raifonnemens, 
   auffi inutiles que leurs remedes  
 l'avoient  etéà  ce  jeune  homme.  
 C H A P I T R E  X  I.  
 DuGoyaviefi  duCerifier &  d'm^etit  pif  on appelle  Titiri ou Pifquot.  
 SE ne fçai  comment j'ai différé  
 -  jufqu'à  prefent  à  parler  des  
 Goyaves,qui eft un  fruit trèsbon,& 
  fi commun dans  toute  
 l'Arnerique, qu'on  en  trouve  
 partout,Scfouvent où on ne voudroit  pas,  
 ¿c  plus  qu'on  ne  voudroit,  parce  que  
 l'arbriiTeau  qui  le  porte  vient  tres-faci- 
 Jemcnt  par  tout  oij  fa graine  tombe,  &  
 remplit  en  peu  de  tems  les  favannes.  
 Ce  fruit  reiTemble  aiTez i  la  pomme  de  
 rainette,  excepté  qu'il  a une  couronne  
 à  peu  près  comme  celle  de  la  grenade,  V«  
 furleboutoppofé  à la  qiieuë.  Son  écor- ¡¡q,  
 ce  paroît  unie  &  douce  ,  quand  on  la 1  
 regarde  de  loin,  mais  on  la  trouve  rude  
 &  pleine  d'inégaJitez  lorfqu'on  la  
 confidere  de  plus  près.  Elle  a  trois  lignes  
 ou  environ  d'épaiifeur,  quand  le  
 fruit  eft  encore  verd,  &  un  peu davantage  
 lorfqu'il  a  toute  fa  maturité.  Elle  
 renferme  une  fubllance  rouge  ou  blansche, 
   
 ^.Tari.t/iiTim. I.Pan. Sti,  
 JjamcntLn  
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