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É r fa si
iri NOUVEAUX VOYAGES AUX ISLES
i.f.ç6. dantque nous ne les voyons point aux je me fis faigner, 6c met tre fur la poinies.
Car jV'aaii lu une Relation Hde ces
païs-là qui fait la defcription d'un oifeau
de paiTagequi s'y trouve depuis le
mois de Mai jufqu'cn Septembre ou
O f t o b r e , qui ell tout-à-fait femblable
à nos diables.
l l - m ' a r r i v a un accident quelques
jours après ce voyage qui penfa me
coûter a vie. Comme j e faifois travailler
au bord de la riviere, j'y defçendois
quelquefois pour me baigner,
& en remontant dans les falaifes je
cherchois des plantes , des racines &
autres chofes pour contenter ma curiofité.
Je trouvai une chute d'eau
dans nôtre riviere comme
trine des compreiTes trempées dans la
graiiTe de tortue dilToute dans de l'efprit
de vini cela me guérit en peu de
jours.
L e Dimanche huitième Avril je refolus
d'aller voir la montagne de la
Souphriere. Je pris l'occafion de quelques
uns de nos Negres qui alloieiit
à la chaiTe des diables j Se m'étant fait
accompagner par nôtre apprenti raffi,
neur, deux autres Creolles de nos voifîns^
& trois Negres, nous partîmes
après dîner pour nous rendre à la montagne
des diables , le plus près que
nous pourrions de la Souphriere.
une efpece L a feconde fois que nous paflames
de cataradle de plus de quarante pieds la riviere de S.Louis' , nous fûmes furde
haut , avec deux beaux baflins dont
celui d'enbas étoit fi profond que je
pris de l'entendre gronder bien plus
fort qu'à l'ordinaire} car comme il n'adem
Acd- ne pus en trouver le fond avec plus voit point plû en bas, & que le tems
iie vingt braiTes de liannes que j'y cou- avoit toûjours été beau, nous ne pouloi
om., tt , , vionsdevinerd'oii venoitc-sbruit,quand
nous la vîmes fe déborder fi, prompteqm
arrive
à
l'Auteur,
lai avec une aiTez groiTe pierre. Un
jour que je me baignois dans celui
d'enhaut, je vis un chien à qui j'avois
j e t t é un bâton preft à être entraîné
par le courant de l'eau. Je voulus le
îauver, mais dans le moment que j e le
faifiiîbis par une jambe de derriere, je
bronchai fur une pierre, 6c le courant
m'emporta avec le chien. Je jettai un
grand cri quand je me fentis emporter,
& les Negres qui travailloient vis-à-vis
de cet endroit me virent culbuter, &
coururent auffi-tôt en bas où ils croyoient
me trouver brifé & noyé. Mais j'eus le
bonheur de ne pas perdre tout-à-fait la
tramontane ; je fus à la vérité étourdi
de ma chute, 6c je me trouvai fur l'eau
tenant, toûjours le chien par la jambe.
J e ne fçai lï j e tombai fur le c h i e n , ou
fi ce fut la hauteur de la chute ou
la force de l'eau, mais je me trouvai
la poitrine meurtrie, 6c le lendemain
j e crachai quelques grumeaux de fang,
ment que nous eûmes toutes les peines
du monde à nousfa»Jver, par le moyen
de quelques racines 6c de quelques hannes
que ceux qui grimperent les premiers
jetterent à ceux qui étoient en
bas, qui avoient déjà l'eau jufqu'à la
ceinture.
Nous paflames parles mêmes endroits
où j'avois déjà pafle; mais nous allâmes
bien plus loin, 6c nous montâmes
jufques deflus les montagnes fur lefquelles
la Souphriere eft fituée. Pendant
que la moitié de la troupe étoit
occupée à dreflèr lacabanne, 6c à allumer
e feu, les autres furent à la chaffe.
On fe mit à plumer dès qu'ils furent
de retour, 6c nous fîmes cuire des
oifeaux, non feulement ce que nous crûmes
en avoirbefoin pour lefouper, mais
encore pour porter avec nous le lenderiiain.
Ceux
_ fans doute furpris que nous mangeaffions ^ galante, comme fi nous avions été defdes
averti que les Miffionnaires qui font aux nous vîmes fort à clair la Martinique,
k- ^ P^"^ conceffion Apofto-, Monfarat, Nieves6c les autres lûes voieûmes
iW«
F R A N C O I S E S DE L'AMERIQ^UE. nj
Ceux qui liront ces Mémoires feront les Saintes,? la grande Terre 6c Marie
oifeaux en Carême. Maison fera fus. Lorfque nous fûmes plus haut
,. ' i l - , n — - du n t a ï u c s VOl-
Ijque exercent ^en plufieurs chofes le fines. Je nc 'croi pas qu'il y ait un plus
nk pouvoir des Evéques, après une meure beau point de' vûë au monde; mais i l
délibération 6c une confultation des Me- eft fitué dans un endroit incommode,
decins, ont déclaré que les lézards 6c les 6c trop proche d'un voifin trop dandiables
étoient viandes maigres, 6c que gereux.
par confequent on en pouvoit manger <^and nous eûmes marché environ
en tout tems. trois heures 6c demie en tournant au-
Nous nous couchâmes aprèsque nous tour de la montagne, 6c montant tou-
:mes loUDe. 6c ie rnmmpnmi « à m'pn. «^„o
foupé,6c je commençois à m'endormir
dans l'efperance de répofer auiïïbien
que la premiere fois : mais il furvint
un orage de pluye, de vent , d'éclairs
6c de tonnerre fi furieux que nous
fûmes obligez de nous lever pour tenir
les poteaux de nôtre cabane, qui voujours,
nous nous trouvâmes dans des
pierres brûlées, 6c dans des lieux où
il y avoit près d'un demi-pied de cendres
blanchâtres c ' "
fort le foufFre. P
/
qui fentoient trèsus
nous montions,
plus la cendre augmentoit. Enfin nous
nous trouvâmes fur la hauteur. C'eft
bit nous quitter. Malgré tous les efforts une vafte platte-forme inégale, coula
couverture fut emportée, 6c nôt rel i - verte de monceaux de pierres brûlées
tiere tellement mouillée , qu'il ne fut de toutes fortes de groflèurs. La terre
plus poffible de fe coucher deiTus. Je fumoit en bien des endroits, 6c fur tout
m enveloppai dans mon manteau, 6c ^ ^ " ' '
nous paflames le refte de la nuit à trembler
6c à caufer.
Dès que le'jour commença à paroître
nous nous feparàmes. Nos chafleurs
furent chercher des diables , & nous
)rimes le chemin de la Souphrerie. Le
ommet de toutes ces montagnes eft pelé
} on n'y trouve que des fougeres, 6c
quelques méchans petits arbriflxaux
chargez de moufl'e -, ce qui vient du
froid continuel qui regne dans ces lieux
dans ceux où il y avoit des fentes 6c
des crevafl^es, où nous ne jugeâmes pas
à propos de nous aller promener i mais
nous prîmes à côté pour gagner le pied
d'une élévation qui peut avoir dix à
douze toifes de hauteur, 6c quatre fois
autant de circonférence. C'eft un amas
de groflïs pierres blanches 6c calcinées, Defcrtpon
l'appelle le Piton de la Souphriere. """ de
Comme il n'y avoit ni cendre ni fu- ''i
mée, nous y montâmes fans c rainte, 6c
1 " o nous vyîimime-so aauu deflôus duec nnoouuss dQuU ccôottée
élevez , des exhalaifons de la Souphrie- de l'Eft la bouche de la Souphriere
re,ecdes cendres qu'elle vomit quelque- Ceft un trou ovale qui me parut de La
Wt
Comme le tems s'étoit purgé par la
grande pluye qui étoit tombée pendant
la nuit, l'air fe trouva très-clair 6c fans
I z nuage. A mefure que nous mons
„ " t i o n s nous découvrions "
dix-huit à vingt toifes de large dans
fon plus grand diametre. Ses bords
étoient couverts de groflès pierres mê- Z Z e
lees de cendres 6c de morceaux de
fouffre. Quant à fa profondeur, nous
n P" ® " P'® P^^'^^ nous
£ // ^^ Dominique , ^ n étions pas affez p roche , & il n'y y
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