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F R A N C O I S E S D
x6f4. & de reins, qui étoitfuivie tantôt d'une
groiTe fièvre, & tantôt d'une fièvre interne
qui ne fe manifeitoit point au dehors.
Souvent il furvenoit un débordement
de fang par tous les conduits du corps,
même par les pores , quelquefois on
rendoit des paquets de vers de différentes
grandeurs 8c couleurs, par haut êc
par bas > il paroiiToit à quelques-uns
des bubons fous les ailTelles 6c aux
aifnes, les uns pleins de fangcaiUé noir
& puant, & les autres pleins de vers.
Ce que cette maladie avoit de commode,
c'eft qu'elle emportoit les gens en
fort peu de temps i fix ou fept jourstout
au plus terminoient l'affaire. Le Pere
Loyer eft le feul de ma connoiffance
qui l'ait porté jufqu'à trente-deux jours,
& qui en foit guéri, & je n'ai connu
que deux perfonnes qui en foient mortes
après l'avoir foufferte pendant quinze
purs. .
Il eft arrivé à quelques perfonnes qui
ne fe fentoient qu'un peu de mal de
tête de tomber mortes dans les rues,
où elles fe promenoient pour prendre
l'air, & prefque tous avoient la chair
auffi noire 6c auiïï pourrie un quart
d'heure après qu'ils étoient expirés
que s'ils euffent été morts depuis quatre
ou cinq jours. Les Anglois que nosFlibuftiers
prenoient tous les jours, portèrent
cette maladie dans leurs Mes, elle
fe communiqua de la même façon chez
lesEfpagnols 6cchez les Hollandois : elle
feifoit encore de grands ravages lorsque
je partis des Mes en 1705-. J'en ai été
attaqué deux fois, j'en fus quitte la premiere
fois après quatre jours de fièvre 8c
de vomîffement de fang, mais la feconde
fois je fus pendant fix ou lept jours en
danger.
- Le Bourg ou Ville de Saint Pierre
pr^d fon nom de celui d'un Fort qui
Tom, /. — ^
7 deus dit
' mal de
•¿ji Siam,
E L'AMERia.UE. if
fut bâti en 166f. par M. de Clodoré, r^îy-f.
Gouverneur de la Martinique pour le
Roi, fous l'autorité de la fécondé Compagniequiétoit
propriétaire de toutes les s!'p7ef'e
Antilles. On le fit plutôt pour réprimer commt il
les fréquentes féditions que les habitans
faifoient contre Ja Compagnie , que
pour refifter aux efforts d'une armée ennemie.
C'eft un quarré long, dont un
des longs côtez eft fur le bord de la mer j
il eft percé deplufieurs embrazures pour
le canon, il défend Ja rade. Le côté op- PUn
pofé eft fur la place d'armes, il eft flanqué
de deux tours rondes avec des embrazures
pour mettre quatre canons à
chacune, la muraille qui joint ces tours
eft toute percée de meurtrieres, fans
foffé, chemin couvert ni palliiTadesj un
des petits côtez qui regarde l'Oueft, eft
lavé par la riviere de Roxelane, qu'on ,
appelle à prefent la riviere de Saint Pierre,
ou la riviere du For t ; il y a quelques
canons fur ce côté-Jà qui battent
dans la rade. La porte du Fort eft dans Plan de
le côté qui regarde l 'Ef t , elle eft couverte
pas une longue cour murée ducôté
de la mer avec des meurtrieres, 6c paliiTadèeducôtédelaplace,
le côté delà
cour oppofé àlaporte du Fort eft occupé
par un Corps de garde, une Chapele,
6c un petit logement pour le Chapelain,
s'il y en avoit un, mais il n'y
en a jamais eu. Ce Fort eft commandé
de tous les côtez, excepté de celui de
la mer. L'ouragan qui arriva en icTpf
avec la groffe mer qui l'accompagna,
emportèrent la moitié du côté qui regarde
la mer avec la batterie de 'angle
a côté de la riviere. On s'eft contenté
de relever le mu r, & de faire une plateforme
fur l'angle au lieu des bâtimens
qui y étoient, qui fervoient en partie
de logement au Gouverneur Général,
quand il y venoit demeurer. La place
^armes qui eft devant le Fort peut avoir
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