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Indigo
dt Sarquefe,
somment
il
fi fait.
oS NOUVEAUX VOYAGES AUX ISLES
tez. du
b^ri lupas
efperer la même Éhofe de l'Indigo.
L e fîeur Pomet auteur de l'Hiftoire
générale des Drogues, dit dans i;i premiere
partie, chap. lo. que les Indiens
du Village de Sarquefle, proche d'Amadabat,
ne fe fervent que des feiiillesde
l'Indigo, & jettent la plante Se
les branches, 6c que c'eft de cet endroit
là que vient l'Indigo le plus
eftimé.
J e fuis aiTez. de fon fentiraent, car
nous voyons que les gens qui prennent
la peine d'égrainer le raifin avant de
le mettre dans la cuve, 6c qui rejettent
abfolument la grappe, font un vin
beaucoup meilleur, parce que la grappe
contient toûjours un acide qui fe
melle avec le fuc du grain en foulant
Se preiTurantl'un 6cl'autre, êcpar une
femblable raifon la plante de l'Indigo
doit contenir un liquide bien moins
parfait en couleur que celui qui eft
dans les feiiilles, mais il faut avoir la
patience & le tems des Indiens pour
entreprendre un tel ouvrage, 6c trouver
des ouvriers à auiïï bon marché
qu'on en trouve en ce pays-là, fuppofé
que le fait foit veritable comme le
iîeur Pomet l'écrit fur le rapport du
iîeur Tavernier. Quoique je fois fort
aûii des experiences qui peuvent porter
nos Manufaftures à une plus haute
perfe£i:ion , je n'oferois propôfer celleci
à caufe de la dépenfe où elle engageroit
ceux qui la voudroient faire , 6c
que le profit qu'ils en tireroient ne la
payeroit peut être pas > Cependant je
donne ici la pratique des Indiens de
Sarquefle, afin de ne pouvoir pas me
reprocher d'avoir obmis une chofe qui
peut être de quelqu'utilité à ma nation.
' Le bon Indigo doit être fileger qu'il
flotte fur l'eau, plus il enfonce 6c plus
• il eft fulpeét d'un mélatîge de terre.
de cendre ou d'ardoife pilée. Sa cou- m
leur doit être d'un bleu foncé tirant
fur le violet, brillant, vi f , éclatant, il
doit être plus beau dedans que dehors,
6c paroître luifant 6c comme argenté.
S'il eft trop peiànt par rapport à fon
volume, il faut s'en deffier, 6c chercher
à s'éclaircir de fa qualité} car
comme il eft fou vent à un prix conilderable,
il eft bon que ceux qui l'achep- pi^ti)
tent foient avertis des fraudes qu'on y
pourroit commettre.
La premiere eft detropbattrela plante
dans la trempoire afin de confumer entièrement
les feiiilles 6c l'écorce de la
plante. Il eft conftant que l'on augmente
très confiderablement la quantité
delà matiere par cette diiTolution,
mais l'Indigo èn eft beaucoup moins
beau, il eft noirâtre, épais, pefant 6{1
plus propre à être jetté qu'à être employé.
La fécondé, eft de méfier des cendres,
de la terre, d'un certain fable
brun 6c luifant qu'on trouve aiTez
Communément dans les ances au bord
de la mer, 6c fur tout de l'ardoife pilée
dans la fecule à mefure qu'elle
tombe dans le diablotin , 6c bien remuer
le tout afin de le fiiire incorporer,
6c que la fraude ne paroiiîé pas,
6c cette fraude fe commet bien plus
facilement dans l'Indigo qui eft pilé,
que dans celui qui eft en tablettes,
parcequ'ileft très-difficile que ces corps
étrangers fe lient lî bien enfemble
qu'ils ne faiTent en bien des endroits,
comme des lits de matiere différente,
6c pour lors en rompant le morceau
d'indigo , on les y remarque facilement.
Voici deux expediens dont on peut
fe fervîr pour connoître la bonté ou la
mauvaife qualité de l'Indigo. Le premier
F R A N C O I S E S £)E L ' AME R i a U E - P9
mier cft d?ch faire diiToudrc un mer- iufqu'à quatre livres la livre , felon la
Sau dans un verre d'eau, s'il eft pur - beaute 6c le nombre des batimcns qm
& bien fait il fe diiToudra entièrement, étoient en charge. Je 1 ai vu depuis
^ J c .'il eft falfifié la matiere étran- a un prix bien au deflbps de celui-ki
coulera au fond du verre. Le fe- qupiqu'il en foit, 1 habitant ne laifle-
?nnd eft de le brûler. Le bon Indigo roit pas de faire un profit tres-confî-
S e n t i e r e r a e n t i au lieu qu'on trou- derable, ;quand il ne le vendroit que
es cendres la terre, le fable Sc quarante fols la livre, parce qu'il faut
rLdoife après que ce qu'il y avoit de bien moins d'attirail 6c de. dépenfes
veritable eft confumé. pour cette Manufadure que pour une
L'Indigo fevendoit aux Mes du V ent fucrene.
en i<594- «depuis trois livres dix fols
C H A P I T R E X I I.
Des diferentes efpeces àeToriués & manieres de les ¡^rendre,
ér de quelques autres Poijfons.
rons,
îE Mercredi 17. Mars, veille
de la mi-Carême, je me trouvai
à une grande pêche que
M. Michel fit faire dans Tance
du Macouba 6c aux envi-
6c le foir j'allai voir mettre la
folie', c'eft-à-dire le filet que l'on tend
pour prendre des Tortues. Ceci m'engage
à ne pas remettre à un autre endroit
à parler des différentes maniérés
dont on les prend, car il y en a plufieurs.
En voici trois les plus en ufage
dans les Ifles.
La premiere eftdelesobferver quand
elles viennent pondre leurs oeufs dans
'lefable, ou quand elles viennent fimplement
reconnoitre le terrein où elles
veulent venir pondre. Si on remarque
leur train ou leurs traces fur le fab e,
il eft infaillible que fi on vient au même
lieu le dix-feptiéme jour après qu'ont
a fait cette découverte, on y trouve k
Tortue qui vient pondre} dans ces deux
rencontres on prend la Torruè par le
côté, 6c on la renverfe fur le dos, bien
feur qu'elle ne fe retournera pas, ou ne
fe remettra pas fur le ventre pour s'enfuir
fi c'eft une Tor tue franche, car elle
à récaille du dos platte, 6c par confequent
peu propre à tourner. Il n'en
eft pas de même du Caret qui eft' une
autre efpece de T o r t u e dont l'écaillé eft
precieufe, 6c la chair de peu de valeur j
comme il aie dos plus rond, 6c qu'il eft
extrêmement vif, il fe remue violemment
ôc fe remet fur fon ventre : pour
l'en empêcher, on met de grolles pierres
autour de lui, ou bien on le tuë. Cette
maniéré deprendre les T o r t u e s , s'appelle,
tourner laTortuë,6c on la pratique
ordinairement à l'Ifle appellée la Tortill
e , 6c autres endroits peu habitez, où les
barques vont faire la pêche de ce poiiTon.
La fécondé maniéré eft de les varrer
quand elles viennent fur l'eau pour
prendre l'air , ou fouffler comme on
parle aux Ifles, car elles viennent de
tems en tems fur l'eau pour refpirer,
autrement elles étoufferoient. Lorfqu'on
veut varrer ou prendre les Tortues
à la varre, on va la nuit avec
un canot dans les endroits où l'on a rcjSf
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Premttre
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