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I I S NOUVEAUX VOY AGE S AUX ISLES
le recueillir, 6c c'eft ce qu'on ne man- parce que la diminution eft très-grande, ,
que pas de faire. Les Negres qui y font & toûjours ccrtaifte. '
employez ne cueillent point les goufles La machine pour l'éplucher éft aiTez ^ k
que quand ils les voyent , ou tout-à-fait fimpk. C'eft un chaffis quarfée
ouvertes, ou qui commencent à s'ou- compofé de quatre montans d'environftÎ
quatre pieds de haut, qui font joints
Terre Les Cottonmers ne demandent pas enfemble par huit entretoifes, quatre
îltks ^^^ veulent qu'un en haut & quatre en bas. Il eft tracctto?!
tei-rem leger & fee, & n'ont befoin de verfé par deux fufeaux ou quenouilles
pluye que pendant quelques jours après ' '
qu'ils ont été coupez , & après que le
fruit a été cueilli. Après cela un tems
fee rend le cotton plus beau & plus abondant.
Ttiers.
Il eft vrai que celui des Me s , furpafle
de beaucoup celui du Levant en blan-
Quditez
du
Coîton 1 U ~ — lAAv^ ii-o. j^icuo, ^ju-Il izrtuiiij WL
5 & en longueur. Cha- qu'il baiiTe fucceiTivement l'un après
niip r.,, fix l'autre , afin d'imprimer le niouve-
Sn graine
efl
"verte oli
nuire.
qui ont des rayeures dans toute leur
longueur, qui fe meuvent à l'oppofite
l'une de l'autre par des manivelles qui
font deiTous, & à côté du chaffis, aufquelles
il y a des cordes qui répondent
à des marches fur lefquelles celui qui
travaille met les pieds, qu'il häufle ôc
- ^ rm'il hniiTp riirrfffÎTrpiTif—- — --
que gouflc ou coque contient cinq,
ou fept graines großes comme les pois ment aux fufeaux : i'^eft pour cet effet
ordmaires , mais plates & rabouteu- affis devant le chaffis, & il a devant lui
f e s , ce qui fait que le cotton y eft ad- une petite planche de fept à huit pouces
de large, & auffi longue que le
Il y a de deux fortes de graines, 6c chaffis eft large j c'eft-à-dire de deux
par conféquent du cotton de deux efpe- pieds 6c demi ou environ. Elle eft atces.
Ces graines font vertes ou noires, tachée mobilement aux montans du
On prétend que le cotton qui à la grai- chaffis , vis-à-vis Sc tout proche des
ne noire, produit davantage, 6c qu'il deux quenouilles. C'eft fur cette planeft
plus facile à épulcher-, c'eft-à-dire, che que l'ouvrier met le cotton. 11 le
qu'on le fepare plus aifément de fes preijd dans un panier qui eft à Ça gaugraines
,^parce qu'étant plus hiTes elles che, & l'étend öcle pouiTe avec la droifont
auffi moins adhérentes. Mais on
convient que le cotton à graines vertes
.eft plus fin & plus longj Sequela difficulté
qu'il y a à l'épulcher, eft bien recompenfée
par fa beauté. On les mêle
ordinairement enfemble ; car outre que
tout le monde n'eft pas capable de conlioître
cette difference, l'un fait paffer
te tout le long des quenoiiilles , qui
font éloignées Tune de l'autre fufîiiamment
pour laifler paiTer le cotton qu'elles
attirent par leur mouvement, mais
trop proches Se trop ferrées pour laiiTer
pafléi les graines, qui étant forcées de
fe détacher du cotton qui les cnveloppoit,
ÔC auquel elles étoient attachées
Vautre, 6c le plus beau aide celui qui par les inégalitez de leurs fupcrficies,
l'eft moins. tombent a terre entre les jambes de
LoiTque le cotton n'eft pas épluche, l'ouvrier, pendant que le cotton qui
Cotton
enpe,- c'eft-à-dire, lorfqu'il n'eft pasfeparé de s'eft trouvé engagé dans les quenoiiilfcs
graines, on l'appelle Cotton en pier- les, paiîè de l'autre côté, & tombe
re. On ne le vend jamais de cette forte, dans un fac qui eft ouvert, 6c attaché
il eft prefque inoiii qu'on s'en charge, à Une aijtre petite planche paralelle à la
pre-
F R A N C O I S E S D
premiere, mais pofécun peu en pente
pour diriger la chûte du cotton dans le
iàc-O
n s'eft quelquefois fervi de quenoiiilles
d'acier. £lles duroient bien
plus long-tems que celles de bois, qu'il
faut changer ôc renouveller aiTez fouvent.
Cependant on a quitté entièrement
celles d'acier parce que l'humidité
du païs les faifant rouiller, elles
gâtoient le cotton. Celles dont on fe
fert font de bois rouge ou autre bois
roidej elles n'ont pas le deffimt de iè
rouiller , ny de gâter le cotcon. On
appelle cette machine un moulin à cotton.
Un bon ouvrier peut éplucher cinquante
cinq à foixante livres de cotton
par jour.
um- Voici la maniere de l'embaler. On
fait un fac bien coufu auquel on emmw
aunes 6c demie de groffie
' toile de vitré, qui a une aune ôc trois
pouces de large. Après que le fac eft
trempé dans l'eau ôc bien imbibé, on
le fufpend en l'air en l'attacha par
fes bords à des traverfes cloiiécs à des
jioteaux plantez en terre de fept à huit
pieds de haut. On mouille le fac afin
que le cotton s'y attache, fans' cette
précaution il ne feroit que glifler, ôc il
feroit impoffible de le fouler. Celui
qui doit faire la baie entre dans le fac
qui a fix pieds neuf pouces eu environ
de profondeur, ôc foule le cotton=
qu'on lui donne avec les pieds ôc les
poings: il rafraîchit la toile de tems
en tems, en obfervant de^ fouler bien
également partout, ôc ne mettant dans
le fac que peu de cotton à la fois > ee
qu'il continuë de faire jufqu'à ce qu'elle
foit pleine : pour loi-s on la détache ôc
on coud l'ouverture. Le tems le plus
propre pour emballer le cotton eft un
temps humide ou» pluvieux , pourvu
qu'on travaille à couvert. Une balle
E L'AMERICLUE. ti f
de cette façon bien faite doit contenir iC^Gi
trois cens à trois cens vingr, livres dç
cotton.
Depuis 1598. jufqu'à la fin de 1701. T>ifferem
on le vendoit aux Mes quarante-cinq
livres le cent, c'eft-à-dire, neuf fols la '
livre, ce qui étoit un très-bon prix.
En 1705-. ilvaloit encore trente à trentecinq
livres. Ceux qui l'envoyent en
France pour leur compte payent pour .
le fret, c'eft-à-dire, pour le port en
tems de paix, deux fols par livre. En
tems de guerre cela fe regie felon le
nombre des vaiiTeaux qui font en charge.
Depuis la paix de Rifvik jufqu'en
1703. on a vendu le cotton à "Nantes,-
Bordeaux, la Rochel le, jufques à cent
quinze livres le cent, furquoi il faut
déduire le fret, lesdre^its d'entrées, les
avaries, lacommiffion, l'embalage, ôc
la tarre. On ôte ordinairement trois
pour cent pour la tarre , c'eft-à-dire
3our la pefeateur de la toile qui fait la
)ale.
Les gens qui paiTent des Ifles en France",
ôc qui ne portent avec eux qu'une
médiocre quantité de cotton, comme
mille ou douze cens livres, au lieu de
le mettre en baies, en font faire des matelats
5 ôc quand ils font arrivez, ib les Les mafont
defcendre à terre fous le nom de '«'"'s «f
difïerens Paffiagers ou Matelots. Ils évitent
par ce moyen les droits d'entrées, ¿-ifi.
parce que les Doiianniers ne demandent trées>
rien pour deux matelats pour chaque
perfbnne. C'eft à ceux qui font ce ménage
de voir s'ils peuvent en confcience
frauder les droits du Prince: ou fi le
prix de la toile qu'il faut pour faire les
Matelats, n'excede pas les droits d'entrées.
Les baies ou matelats de cotton font ^/"gedêi
fort utiles dans un vaiiTeau, quand on
eft obligé de fe battre. On les met Lmun
dans Vai^eaii,
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