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 ÏÂ94- 
 F R A N C O Ï S E S  DE  L'AMERIQ^UE.  
 plus  qu'il  ne  feroic  en  tenant  la  barre  rendit  à fon lieu d'aiTemblée,  &n'attend'un  
 gouvernail  -,  mais' fi fon  travail  eil:  
 plus  rude,  il  faut  avoiier  qu'il  a  bien  
 5lus d'eiFet,  fur  tout  quand  il  fautdoudoit  
 que les ordres pour  marcher,  quand  
 1Ö94,  
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 le  foleil  ayant  diffipéla b rume,  fit  voir  
 une vingtaine de pirogues  &  de  bacaflàs  
 )ler  une  pointe  fur  laquelle  le  vent  6c  quirangeoientlacôte  fansfongerànous,  
 k  mer  pouflent  le  bât iment,  ou  qu'on  &tout-à-fait  hors d'état de nous faire du  
 eil:  obligé  de  virer  avec  précipitation  mal.  
 pour  parer  quelque  roche  qu'on  n'avoit  Lorfque  les  Caraïbes  fe  mettent  en  
 pasapperceu,  ou  pour quelque autre cas  mer  pour  quelques expeditions  de  guerimprevûj  
 car  il eil: certain  qu'avec  un  re,  ils ne conduifent  avec eux qu'une  on  
 gouvernail on ne peut  donner  qu'un  feul  deux  femmes  par  bâtiment  pour  faire la  
 mouvement  au  bâtiment,  ôc  qu'on  ne  
 peut  pas  le  redoubler  iixns rompre  Terre  
 ou  le cours  que  le  bâtinîent  avoit  commencé  
 de  prendre ,  au  lieu  qu'on  peut  
 retirer  la pagalle  autant  de  fois que  Ton  
 veut,  la  replonger  de même,  &  imprimer  
 ainfi  plufieurs  fois de  fuite  le  même  
 mouvement,  ce  qui  l'augmente  fi  
 eonfiderablement  qu'on  peut  faire tourner  
 une  pirogue  autour  d'un  point  avec  
 autant  de  vireiTe  qu'an  fait  tourner  un  
 cheval  autour  d'nn  piquet.^  
 U â t u r e  Les pirogues des Caraïbes ont  ordinarf 
 '  P'"'<>-  rement  deux  mats  &  deux  voiles  quarrées. 
   Les bacaffiis ont trois mats &  allez  
 fouvent ils mettent  de petits huniers,  ce  
 qui  a faitquequelquefois on  a  été  trempé  
 ,  &  qu'on  a  donné  l'alarme  &  fait  
 prendre  les  armes  aux  habitans  pour  
 avoir  vû  une  trentaine  de  ces  bacalîas  
 avec leurs huniers.  Le  Sieur de S.  Aubin  
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 caflave,  & pour les rocoiier.  'Mais quand  
 ils  font  des  voyages  de  plaifir  ou  de  
 commerce  ,  ils  menent  leurs  femmes  
 &  leurs  enfans  ;  &  outre  leurs  armes  
 qu'ils  n'oublient  jamais  non  plus  que  
 leurs lits,  ils portent  avec eux  toutes lesi  
 uftenciles de leur ménagequiconf i f tenc  
 en des grages ,  des couleuvres , des  hebichets, 
   des  platines,  des  canaris,  desf  
 coiiis,  des  calebailes',  des  coyenboucs.  
 J'ai  parlé  ce  me  femble  de  toutes  ces  
 chofes  dans  ma  première  Partie,  &  je  
 viens  de  décrire  leurs  armes  &  leurs  
 ajuftcmens;  il  ne  me  refte  à  parler  que  
 de  leurs  lits  ,  leurs  matatous,  leurs  
 panieres,  leurs catolis, pour achever Tiiiventaire  
 de leurs  meubles.  
 Leur  lit  ou  hamac,  ear  c'efl:  le  nom- mfcrì^^  
 qu'ils lui donnent,  efb une piece de  r Q ( l .  t i o n  d e s - 
 fe toile  de  cotton  de  fix  à  fept  pie- de  h a m a c s  
 l i t s  
 ni  (h  
 M i l k i .  
 Sin  
 .  ,  long  fur  douze  à  quatorze  pieds  de  lar-  des  in- 
 Capitaine  du quartier  de  Sainte Marie  ,  ge,  dont  chaque  bout  elt  partagé  en  
 étoit fameux pour  une  pareille  méprife.  cinquante  ou  cinquante-cinq  parties  y  
 il vit  au  point  du  joln-  une  aflêz  grande  enfilées  dans de  petites  cordes  qu'onapquantité  
 de pirogues  6c  de  bacaiîas.  L'air  pelle  rabansj  elles  font  de  eotton ,  S e  
 plus communément  de p i t t e ,  bien  filées  
 6c bien  torfes,  elles  ont  chacune  deux  
 pieds  6c demi à  trois  pieds  de  longueur.  
 Toutes  les  petites  cordes  d'un  bout  de  
 Uuhm ^tnbrumé 6c la petiteiTe  de  ces  bâtimens  
 (¡«pilai- lui  firent  croire  qu'ils  étoient  fort  loin,  
 quoiqu'ils  fuiTent prefque  à  terre  :  11  
 les  prit  pour  ime  armée  navale  ennemie  
 qui  venoit  attaquer  la  Martinique,  lapiece  detoile  s'uniiTenteniemblepour  
 ri envoya  en diligence  en donner  avis  au  faire une boucle  oii Ton. paiTe une  corde  
 Gouverneur,  6i cependant il fit tirer Ta-  plus  grolTe  qui  fert  à  attacher  le  hamac  
 ferme,  elle  fe  répandit  par  toute  Tlile,  par  les  bouts  à  deux  arbres  ou  à  deux  
 on  prit les armes,  chaqiie Compagnie  fe  murs,. 6c  fupporter  la  perfonne  qui  eil  
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