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F R A N C O Ï S E S DE L'AMERIQ^UE.
plus qu'il ne feroic en tenant la barre rendit à fon lieu d'aiTemblée, &n'attend'un
gouvernail -, mais' fi fon travail eil:
plus rude, il faut avoiier qu'il a bien
5lus d'eiFet, fur tout quand il fautdoudoit
que les ordres pour marcher, quand
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le foleil ayant diffipéla b rume, fit voir
une vingtaine de pirogues & de bacaflàs
)ler une pointe fur laquelle le vent 6c quirangeoientlacôte fansfongerànous,
k mer pouflent le bât iment, ou qu'on &tout-à-fait hors d'état de nous faire du
eil: obligé de virer avec précipitation mal.
pour parer quelque roche qu'on n'avoit Lorfque les Caraïbes fe mettent en
pasapperceu, ou pour quelque autre cas mer pour quelques expeditions de guerimprevûj
car il eil: certain qu'avec un re, ils ne conduifent avec eux qu'une on
gouvernail on ne peut donner qu'un feul deux femmes par bâtiment pour faire la
mouvement au bâtiment, ôc qu'on ne
peut pas le redoubler iixns rompre Terre
ou le cours que le bâtinîent avoit commencé
de prendre , au lieu qu'on peut
retirer la pagalle autant de fois que Ton
veut, la replonger de même, & imprimer
ainfi plufieurs fois de fuite le même
mouvement, ce qui l'augmente fi
eonfiderablement qu'on peut faire tourner
une pirogue autour d'un point avec
autant de vireiTe qu'an fait tourner un
cheval autour d'nn piquet.^
U â t u r e Les pirogues des Caraïbes ont ordinarf
' P'"'<>- rement deux mats & deux voiles quarrées.
Les bacaffiis ont trois mats & allez
fouvent ils mettent de petits huniers, ce
qui a faitquequelquefois on a été trempé
, & qu'on a donné l'alarme & fait
prendre les armes aux habitans pour
avoir vû une trentaine de ces bacalîas
avec leurs huniers. Le Sieur de S. Aubin
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caflave, & pour les rocoiier. 'Mais quand
ils font des voyages de plaifir ou de
commerce , ils menent leurs femmes
& leurs enfans ; & outre leurs armes
qu'ils n'oublient jamais non plus que
leurs lits, ils portent avec eux toutes lesi
uftenciles de leur ménagequiconf i f tenc
en des grages , des couleuvres , des hebichets,
des platines, des canaris, desf
coiiis, des calebailes', des coyenboucs.
J'ai parlé ce me femble de toutes ces
chofes dans ma première Partie, & je
viens de décrire leurs armes & leurs
ajuftcmens; il ne me refte à parler que
de leurs lits , leurs matatous, leurs
panieres, leurs catolis, pour achever Tiiiventaire
de leurs meubles.
Leur lit ou hamac, ear c'efl: le nom- mfcrì^^
qu'ils lui donnent, efb une piece de r Q ( l . t i o n d e s -
fe toile de cotton de fix à fept pie- de h a m a c s
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. , long fur douze à quatorze pieds de lar- des in-
Capitaine du quartier de Sainte Marie , ge, dont chaque bout elt partagé en
étoit fameux pour une pareille méprife. cinquante ou cinquante-cinq parties y
il vit au point du joln- une aflêz grande enfilées dans de petites cordes qu'onapquantité
de pirogues 6c de bacaiîas. L'air pelle rabansj elles font de eotton , S e
plus communément de p i t t e , bien filées
6c bien torfes, elles ont chacune deux
pieds 6c demi à trois pieds de longueur.
Toutes les petites cordes d'un bout de
Uuhm ^tnbrumé 6c la petiteiTe de ces bâtimens
(¡«pilai- lui firent croire qu'ils étoient fort loin,
quoiqu'ils fuiTent prefque à terre : 11
les prit pour ime armée navale ennemie
qui venoit attaquer la Martinique, lapiece detoile s'uniiTenteniemblepour
ri envoya en diligence en donner avis au faire une boucle oii Ton. paiTe une corde
Gouverneur, 6i cependant il fit tirer Ta- plus grolTe qui fert à attacher le hamac
ferme, elle fe répandit par toute Tlile, par les bouts à deux arbres ou à deux
on prit les armes, chaqiie Compagnie fe murs,. 6c fupporter la perfonne qui eil
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