
 
        
         
		•tï  
 ^  ij'  
 «iiâmijE: ..  "S'îÉ  
 fH.  '.'Irp  
 l i i - 
 144  NOUVEAUX  VO  Y  
 i^.'jj,.  ôc  prcfque triangulaire.  C'eft  une  erreur  
 de  croire  que  ces  animaux  frayent  
 ^quelquefois enfernble,  cela  n'arrive  jamais. 
   Qiiand  ils  frayent  chacun  dans '  
 fon  efpece,  ils  fe lient  &  s'entrelallent  
 cnfemble  comme  un  cable  ;  ils  font  
 dangereux  dans  cet  état.  Les  couleu- 
 -vres font  méchantes  quand  on  leur  jette  
 des  pierres  6c  qu'on  leur  fait  manquer  
 les  animaux  qu'elles  pourfuivent,  
 elles viennent  fur  ceux  qui  les  inquiètent  
 ,  &  quand  elles  peuvent  elles  fe  
 rjettent  fur  eux  ,  &  mordent  comme  
 des  chiens.  Elles  n'ont  point  de  crocs  
 •comme  les vipere^,  mais  feulement des  
 dents  aflèz  longues ,  fortes  &  aiguës  j  
 .cependant  elles  ne  mâchent  pas  ce  
 qu'elles  avalent,  elles  ne  font  que  le  
 fuccer & l'engloutiiTent  fi  elles  peuvent  
 tout  entier.  ^land  on  en eft mordu on  
 penfe  la  playe  comme  une  morfure  de  
 chien,  avec cependant  quelque précaution  
 contre  le venin  qui  pourroit  y être,  
 £omme  feroit  celui  d'un  animal  enragé 
 La  couleuvre  dont  je  viens  de  pai>  
 1er  paroiilbi:  avoir  plus  de  dix  pieds  
 _de long  ;_  elle  étoit  groffe  comme  le  
 gras  de  la jambe  d'un  homme,  fa" peau  
 j:achetée  &  ondée de diverfes  couleurs  ,  
 étoit  très-belle.  J'étois  furpris  de  la  
 yiteiTe  avec  laquelle  elle  couroit  ,  elle  
 auroit  fans difficulté atteint  un  homjne  
 coui-ant  de  toutes  fes  forces ,  6c  
 plufieurs  perfonnes  auroient  fait  une  
 trifte.  experience  de  la  viteiTe  de  ces  
 animaux  s'ils  n'avoient  pas  fçû  le  fecret  
 de  les laiiTer bien-tôt  derriere  eux,  
 .  i]ui  confifte  à  courir  en  zigzag  j  car  
 l'impetuofité  de  leur  naouvement  eft fi  
 grande,  qu'elles  ne  peuvent  pas  fe  détourner  
 aufiî  promptement  que  celui  
 qu'elles  pourfuivent  ,  6c  finiifent  ainfi  
 inutilement  une  carrière,  pendant  qu'il  
 en  a fait  une  autre,  6ç  s'eft  par  çonfe- 
 A G E S  AUX  ISLES  
 quent  cdnfiderablement  éloigné  d'ellci  i^,/  
 Elle  avoit  toûjours  la  tête  élevée  de  ,  
 prés  de  deux  pieds  de  terre.  Elle  avala  
 lagrenoiiilleteut  d'un coup fans la moindre  
 ni  la  mâcher,  de  maniéré  qu'oii  
 voyoit  diftinftement  tous  les  mouvemens  
 de  la grenoiiille  à melure  qu'elle  
 •entroit  dans  le xorps  de  la  couleuvre.  
 Quand  la  couleuvre  6c  le  fcrpent  fe  
 battent,  ils ne  vifent  àautrechofe  qu'à  
 fe  prendre  la  tête  l'un  à  l'autre,  car  ^  :  
 celui qui peut gober  ou  engloutir  la  tête  vU  
 defon ennemi  l'étoufte dans le moment, C"«'«'  
 6c  acheve  de  l'avaler  en  le  fuçant.  Il  
 arrive  fouvcnt  que  le  ferpent  doime  *  
 quelque  coup  de  croc  à  la  Couleuvre  
 qui  va  auffi-tôt  fe  frotter  à  une  herbe  
 qu'on  rappelle  la mal-nommée  ,  herbe  
 fine,  pointue,  aiTez douce  au  toucher,  
 mais  fort  âpre  au  goût,  on  en  trouve  
 prefque partout.  Cet  attouchement  la  
 guérit,  ôc  la  fait revenir  fur  le  champ  
 au  combat.  Cette  herbe  entre  dans  la  
 compofition  du  remede  dont  on  fe  fert  
 pour  la morfure  du  ferpent,  6c je  crois  
 que  c'eft  la  principale.  
 Il  y  a-à  la  Dominique  une  efpece  de ssrfm  
 ferpens qui  n'ont point de venin.  Onles  
 appelle,  Têtes  de  chien,  parce  qu'ils  
 ont  la tête fort groife 6c courte,  6c qu'ils  
 mordent com me des  chiens.  Ils font une  
 guerre  continuelle  aux  rats  êc aux  poules. 
   
 La  graifle  de  ce  ferpent  cft  admira- RemJi  
 ble  pour  les douleurs  froides,  foulures  
 de  nerfs,  6c  même  pour  la  paralifie ;î""'"'  
 une infinité de  gens s'en font  fervis  avec  
 un  fuccés merveilleux  pour  la goutte de  
 quelque  qualité  qu'elle  puiife  être ;  car  
 on  dit  qu'il  y  en  a  de  froide  6c  de  
 chaude.  Qi,iand  je  dis  qu'on  s'en  eft  
 fervi  avec  un  fuccès merveilleux,  je  ne  
 prétends  pas  qu'on  croye  que  cette  
 graifle guérit  la goutte  radicalement,  je  
 tromperois  ceux  qui  liront  ces  Mémoires, 
   
 F  m  
 usili  
 F R A N C O I S E S  DE  L'AMERIQ^UE.  '  r4f  
 res,  &  i'expoferois  l'efpece  des  Têtes  rhumatifmes,  douleurs  froides,  foulude  
 chien  à  être  entièrement  détruite,  
 elle  ne  fait  que  diiTiper  la  fluxion  en  
 ' ouvrant  aifez  les  pores  pour  la  faire  
 tranfpirer,  8c  cela  très-promptementj  
 cnforte  qu'eh  moins  de  fix  heures  le  
 res ou  paralifies,  on  y  mêlera  de  l'efprit  
 de  vin  quand  elle  fera  fuffifamment  
 chaude;  même  pour  la  goutte.  
 Ces  trois  efpeces  de  iêrpens  mon- inflind  
 tent  fur  les arbres  pour  manger  les  pe-  'j."  
 goutteux  qui  ne  pouvoic  appuyer  iès  tits  oifeaux  dans  le  nid,  ou  pour  
 pieds à terre,  marche aifément,.n'a plus  mettre  au  fee  dans  le  tems  de  pluye.^i/««- 
 de  douleur, 6c  eft  auffi  long-tems  à  fc  Quand  les  oifeaux  voyent  un  ferpent  
 rcilentird'une  nouvelle  attaque de gouE-  dans  l'arbre  où  ils  ont  leurJiidj  
 te,  qifil  auroit  été  s'il  avoit  attendu  volent  autour  de  lui,  ils  crient  com-ZT7cr^  
 )atiemment  ou  impatiemment  dans fon  me  des  defefperez,  6c  fi  quelque  per-f«'..  
 "it  que  la  fluxion  fe^ fut  diffipée;  ce  fonne paiTe auprès  de  l'arbre,  bien  loin  
 de  s'effaroucher,qui demande  fouvent bien  du  temps.    ils  viennent  autour  
 La  maniéré  de  s'en  fci-vir  eftde faire  
 chauffer  cette  graiife, 6c d'en  oindre  la  
 partie  affligée,  6c  de mettre  delTus  un  
 ^Uunaifeau  imbibé  de  la  même  graif- 
 ,  Je  fuis  convaincu  de  la bonté  de  ce  
 remede  par  bien  des  experiences  faites  
 aux Ifles.  C'eft aux goutteux  de  France  
 à  l'éprouver  en  fe  mettant  pour  cet  
 effet dans  des  chambres  bien  chaudes,  
 6c réitérant  une  ou  deux  fois  cette  onftion  
 fi  la  premiere  n'a  pas  opéré  entièrement. 
   Si  on  l'emp  oye  pour  des  
 d'elle,  ils  s'approchent,  ils  crient,  6c  
 femblent  demander  du  fecours  contre  
 leur  ennemi.  On  ne manque  gueresde  
 leur  rendre  fervice  en  cette  occafion,  
 en  tuant  le  ferpent.  C'eft  un  vrai  plaifir  
 de  voir  la  joye  de  ces  petits  animaux  
 quand  ils  voyent  le  ferpent  étendu  
 parterre,  ils voltigent autour  de  lui,  
 crient,  lui  donnent  des  coups  de  bec,  
 s'approchent  de  ceux  qui  les  ont  délivrez  
 de  leur  ennemi,  comme  s'ils  les  
 vouloient  remercier.  J'ai  eu  plufieurs  
 fois ce divertiflement.  
 C H A P  I  T  R  E  X  I  X.  
 V  Auteur  ejl attaqué  du  mal de Siam.  Comment il en guérit.  Maniere âe  
 prier  les orangers m  Europe,  &  de les conferver,.  
 cE Jeudi  17. Juin jour  de l'Octave  
 du S. Sacrement, je fis la  
 Procefllon  comme  le  Jeudi  
 precedent avec les mêmes cérémonies. 
   AlafindelaMefle  
 jcmefentis tout  d'un coup  attaqué  d'un  
 violent  mal  de  tête  comme fi j'y  euffe  
 reçu  un  coup  de  m3.rtèau}  j'achevai  ce  
 qui  reftoit de  la MciTe  avec bien  de  la  
 peine i  en me deshabillant  il me prit  une  
 fi grande  douleur  de  reins,  qu'on  fut  
 •lom,  I.  
 obligé  de  me  porter  à  la  maifon,  Se  
 de  me  deshabiller.  Ces  deux  maux  s'étant  
 trouvez  accompagnez  d'une  fièvre  
 horrible,  qui  étoient  les  Çmptomes  les  
 plus  ordinaires  du  mal  de  Siam,  on  y  
 apporta  fur le  champ  les  remedes  convenables  
 ,  dont  le  premier  fut  de  me  
 faigner au pied ; pour empêcher le tranffort  
 au  cerveau.  Meflieurs Michel,  du  
 Roy,  Dauville  6c autres,  eurent un  foin  
 tout  particulier  de moi.  Mefdemoifel- 
 T  les  
 I :  
 f-t  
 •1  •  
 iS.  
 r ;  li  :  
 '.il- 
 1n   
 .  iK-'-i  
 i't»  '  •  i, i- i: .  
 • 1  J  ••  
 ;  .(•• ^ „»  
 iiti.-!.  
 ¡1 i:- 
 f - 
 r • i