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 346  NOUVEAUX  VOYAGES  AUX  ISLËS  
 161)6.  des  cailloux  blancs  &  autres  tant  qu'on  
 Gommes  
 «n veut dans  les rivieres,  Se  le  centre  des  
 liles  eft  rempli  de  bois,  dont  l'abattis  
 donneroit lieu à faire  desCacaotieres,  ou  
 des plans  d'autres  arbres.  Il  eft  vrai  que  
 cette Manufafture  ne  trouveroit  pas  fon  
 débouchement  en France,  où il y  a  déjà  
 rcneñc  aíTez  de  Verreries  établies ;  mais  on  ne  
 laiiTeroit  pas  d'en  retirer  un profit  confiderable, 
   non-feulenient  parla  confommation  
 qui  s'en  fiiit  dans  lepaïs,  &  qui  
 augmenteroit  bien  davantage,  mais  encore  
 par  la  quantité  qu'on  en  pourroit  
 tranfporter  chez  nos  voilins  de  la  terre  
 fernîe,  ou  cette  c-archandifeferoitbien  
 vendue.  
 On  trouve  dans  toutes  nos  Ifles  une  
 quantité  très-cenfiderable  de  Gommes  
 de diiFei entes efpeces.  J'ai  parlé de  quelques 
 un^s  dans  ces  Memoives  ,  8c  j'ai  
 rapporté ce queje  fçavois de leurs vertus.  
 Se desufages  aufquels  on les pouvoir  employer  
 j  mais  mes  remarques  n'ont  pas  
 été  fort  loin,  parce  que mes  connoiiTances  
 n'étoient  pas fort étendues.  Le  Medecin  
 Surian,  le  Pere Plumier Se autres  j  
 que  la  Cour  a  entretenu  fur  les  lieux  ,  
 auroient  dû  ne  pas  négliger  cet  article.  
 Ce qu'il  y  a de certain,  c'eft  que  jufqu'à  
 prefentperfonnenes'eft  avifé  de recueillir  
 ces  gommes,  &  d'effayer  d'en  faire  
 quelque  Commerce.  Eft-ce  indolence,  
 ou ignorance,  leLeéteur  enjugeracom^  
 me  il  le  trouvera  à  propos.  
 Ce  que j'ai  remarqué  dans mon  voïage  
 à  la  Souphriere  de  a Guadeloupe,  fait  
 voir  que  nous  y  avons  abondamment  du  
 soufrt  fou/ïre  &  de  l'alun.  Je  fçai que ces  deux  
 cj'dua.  chôfesnefont  pas d'une fart  grande  confequence: 
   cependant  elles  font  d'uiâge,  
 oa  en confomme beaucoup.  J'ai  vû  étant  
 àCivita  Vecchia  quantité  deBarques,  de  
 Provence &  de Languedoc,  qui  venoient  
 charger l'alun que l'on fait à deux ou  trois  
 lieü€s de cette V i l l e ,  Se d'autres  qui  prenoient  
 le  fouffre qui  y  étoit  apporté  de  ifod;  
 difterens endroits  des Terres de  l'Eglife,  
 Se du  Grand  Duc  de  Tofcane.  (Juellc  
 necelîîté d'aller  chercher  chez  les  Etranïers  
 ,  ce  qu'on  peut  trouver  chez  foi?  
 J'ai  étudié avecapplication  tout ce qui regarde  
 la  fabrique  de  l'alun,  j'efpere  en  
 inftruire  à  fond  mes  compatriotes  dans  
 un  autre  Ouvrage.  
 J'avois  remarqué  étant  chez  les  Efpagnols, 
   qu'ils  font une prodigieufeconfommation  
 de  Safran  ,  ils  en  mettent  
 dans prefque  tout  ce qu'ils  mangent,  8c  
 ils  ne  font pas feuls,  les  Italiens,  &  les  
 Peuples  du  Nord  auffi-bien  que  les  
 Turcs,  Se  les  Afîatiques  en  ufent  auflî  
 beaucoup.  Ils prétendent  que rien  n'eft  
 meilleur  pour  a poitrine.  Je  les  en  croi  
 fur  leur  parole :  car je ne veux de  procès  
 avecperfonne.  Ce  que j'avois  remarqué  safran  
 de  la  confommation  de  ce  fimple  me  fit  '  
 venir kpenfée  d'en introduire  la  culture  
 dans nos Mes,  où  il n'y  a  point  de  doute  
 qu'il  n'eût  profité  Émerveille,  Se  rapporté  
 bien  plus  qu'en  Europe.  Ainfî  me  
 trouvant  dans  le  Comtat  d'Avignon  à  
 monpremierretourd'Italie,  je m'inftruifis  
 de  tout  ce  qui  regarde  cette  plante  
 du  terrain  qui  lui  eft  le plus  propre,  de  
 fon  expofition au Soleil,  du  temsdémettre  
 les  oignons  en  terre,  de  les  lever  
 de leur maturité,  en  un  mot,  détour  ce  
 qui pou voit faire réiiffir mon deflein.  J'achetai  
 environ  cent  livres de ces oignons  
 que j'encaiilài  proprement.  Se  que  j e  fis  
 charger  avec  d^autres  chofes  quej'envoyois  
 aux I fks j  Se j'engageai  un  jeûne  
 homme  du Comtat ,  qm  entendoit  parfaitement  
 bien  la  culture  de cette  plante  
 de  venir  avec  mot  à  l'Anaerique,  pour  
 donner  comraenceme&tàeette  nouvelle  
 marchandife.  
 Je ne doute millem«nt  qu'elle ne  réiiffît  
 i  merveille  aux  Mes,  la- chaleur  do  
 eiimat,. kboMéduteirain,  Se  iafiicilité  
 qu'il  
 Kiiiiïv  
 F R A N C O !  S E S  DE  L'A  M E R I  Q^UE,  H7  
 i6(jC>.  qu'il y  a à cultiver  les  plantes  qui ont  des  
 oignons,  me  perfuadent  que  ceux  qui  
 voudroient  prendre ce foin,  feroient  des  
 profits confiderables,  quand même  pour  
 en  faire  un  plus  grand débit,  ils la  don  
 bitans  à l'imiter.  Rien  au monde  n'auroic  
 été plus  avantageux au Royaume Se à nos  
 Colonies,  puifque  nous  aurions-trouvé  
 chez  nous  ce  que  nous  allons  chercher  
 chez  les  étrangers,  qui  s'enrichiflent  à  
 oeroient  à  meilleur  marché  qu'elle  nefe  . nos  dépens,  au lieu que  fi  nous  voulions  
 donne  ordinairemegt,  parce qu'ils pourroient  
 faire  deux  récoltés  par an,  au  lieu  
 qu'on  eft heureux  en Europe,  lorfqu'on  
 en  peut  faire  unequifoit  un  peu  bonne.  
 Des  raifons  qui ne font  point; de  ces  Mémoires  
 m'aiant  retenu  en  Europe,  mon  
 nous  donner  un  peîi  de  mouvement,  
 nous  les  obligerions  d'avoir  recours  à  
 nous,  Se de  nous  apporter  leur  argent,  
 pour  avoir  ce  que  nous  allons  chercher  
 chez  eux.  
 On  avoit  pourtant  abandonné  cette  
 projet  n'a  point  eu  de  fuite,  &  mes oi-  Manufaéhire  avant  que  j'arrivafle  aux  
 gnons ont été négligez.  J'exhorte cepen-  Ifles,  Se cela uniquement,  parce  que les  
 dant mes compatroites  d'éprouver la cul-  fourmis  Se les ravets  dont  j'ai  parlé  dans  
 ture  de  cette  plante,  il  ne  faut  prefque  
 ni  travail,  ni  dépenfe,  Se  ils  pourront  
 faire  un  profit  confiderable.  
 On  avoit  commencé  à  élever  des  vers  
 à  foye  à  la  Martinique,  Sc  quoiqu'on  ait  
 abandonné cette Manufaéture par les plus  
 mauvaifes  raifons  du  monde,  il  y  a  en- 
 La  Soye.  core  un  très-grand  nombre  de  meuriers  
 blancs  fur  pied,  qui femblent inviter nos  
 Habitans  à  s'attacher  de  nouveau  à  ce  
 riche  commerce.  
 L e  Sieur  Piquet  de  la  Celle  Commis  
 principal de la Compagnie  de 1664.  avoit  
 commencé  à  faire de la  foye  fur  fon  Ha  
 bitation,  en  la  Paroifle  de  Sainte  Marie  
 àlaCabeilerre  de  la Martinique.  Il  étoit  
 Provençal ayffi-bien que  fon  époufe,  &  
 par  confcquent  accoutumez  à- cette  manufaéture. 
   Il  y  réiiffit  le  premier,  6c  fi  
 heureufement qu'il fut  en état  d'envoyer  
 ma feconde Partie, s'attachoient aux  vers,  
 aux  cocons  Se aux  oeufs,  Se  y  faifoienc  
 du ravage.  Mais on pouvoir.  Se  on  peut  
 encore  à  prefent.  Se on  le  pourra  toujours  
 quand  on  voudra,  remedier  à  ces  
 accidens,  Se comme on a trouvé le  moyen  
 de  garaçitir  bien  d'autres  chofes  des  attaques  
 de ces  infeftes,  on  pourra  auÎK  en  
 garantir  les vers  à  foye,  quiferont  d'un  
 rapport  d'autant  plus  grand  qu'il  fera  
 continuel,  parceque  les  meuriers  étant  
 toûjours  chargez  defêûilles,  on  pourra  
 faire  éclore  les  oeufs  dès  qu'ils  feront  
 faits,  Se  avoir  ainfi  une  recolte  continuelle. 
   
 J'ai  parlé  du  Coton  dans  un autre  en -  COÎO».  
 droit,  auquel jerenvoye  leLeéleur,  afin  
 qu'il  y  puiiFe  voir  avec  quelle  facilité  ,  
 on  cultive  rarbrifleau  qui  le  porte,  le  
 profit certain qu'il y a fur cette  marchandes  
 éeheveaux  de  fa  foye  à  M.  Colbert,  dife,  Se combien  celui  des  Mes,  furpaiTe  
 ce  Miniftre  incomparable,  fi  zélé  pour  en  beauté,  longueur,  fineffe.  Se  bknla  
 gloire  de fon Prince,  Se pour  l'établif-  cheur,  tout celuiqu'on  apporte  du  Leiçm. 
 encdes Colonies, qu'onl'en peut dire  vant.  Je  pourrois  remarquer  ici  en  pafk  
 pere.  Ce  Miniftre  ne  manqua  pas  de  fant,  que  tous  les  étrangers  nous  donfaire  
 voir ces  nouvelles foyes au R a i ,  qui  nent  continuellement  un  exemple  que  
 enfut  fi  content,  qu'il donna  au  fieur  de  nous  devrions  fuivre.  Se  que  nous  ne  
 la  CaJle  une  gratification  de  cinq  cent  fuivons  point.  Ils  empêchent  l'entrée  
 écus, pour l'encouragera pourfuivre cet-  chez  eux  des  nrarchandifes  étrangères,  
 te ManHfeâure ,  Se exciter  feauUesHa-  quand  il«^ en  fahi-iquent  de  pareilles  ,  Se  
 Y  y  i  qu'ils  
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