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 î f è  NOUVEAUX  VOYAGES  AUX  ISLÎIS  
 i5p6.  gâtées,  dont  oneitfouvent  obligé  de  
 iè  fervir  qui  caufent pour  l'ordinaire  le  
 que  ces Meilleurs font au poil Se à !a plu-  m  
 r i  '  ,  -, ,  ,  .  C'étoit  un  fort  honnête homme,  w.'  
 icorbut, contre  lequel  le Gingembre eft  Creole,  qui fe feroit  fait eftimer  par fes /«i s  
 un  puiflant  antidote.  bonnes maniérés,  fi elles n'avoient point  
 ^ Nous  partîmes de  Sainte Marie  auiïï-  été  gâtées  par  un peu  trop de vanité  6c T'^  
 tôt  que  Monfr. le Gouverneur  eut ache-  par un certain  air pédant qui étoit  rép'mvece  
 qu'ilyavoità  faire.  Nous  trouva-  du  fur  toute  fa  petite  perfonne.  I  me  
 mes  les  chemins  très-beaux  jufqu'à  une  pria  de ne  point  partir  du  quartier fans  
 ravine  qui  termine  ce Marquifat, parce  lui  indiquer un  endroit  oii  il pût  couper  
 que  nous  marchâmes  toûjours  dans  de  une  petite  riviere  qui  pafl'e furfcinhabigrandes  
 allées  de poiriers ,  où  cinq  ca-  tation,  afin de faire un moulin à eau.  Je  
 roiTes  peuvent  pafler  de  front.  Après  le lui  promis,  &  jel'executaj  lefur-lencela  
 nous  eûmes mille  à  douze  cens pas  demain  matin,  pendant  que  Monfieiir  
 de  très-mauvais  chemin,  non que le ter-  Auger  regloit  les  affaires  du  quartier,  
 rein  foit  mauvais  par  lui-même,  mais  après  avoir fait la revûë de la Compagnie  
 parce que les habitans  ont  négligé  d'en-  de Cavalerie de la Cabefterre qui étoit de  
 tretenir  les chemins.  Le Gouverneur  en  près  de quatre-vingt  Maîtres bien  monfit  
 des reproches aux Officiers de Milice  tez  &  bien  armez,  
 qui  étoient  venus  au  devant  de  lui,  &  Nouspaflames  parle  Bourg du Mari- 
 Grande  
 chemins  ne  fuflènt  accommodez,  afin  difes  ,  en  attendant  que  les  barques  les  
 qu'en  cas de  befoin  on  pût  aller  la  nuit  viennent prendre.  Ilyavoit  trois ou quacomme  
 le jour  dans  les lieux où il feroit  tre Marchands  ,  quelques  ouvriers,  &  
 necelfaire pour  s'oppofer  aux entreprifed  des  cabarets,  qui dans ces  pays-là  font la  
 des ennemis.  partie eiTentielle des  Bourgs.  
 Nous  paflames deux  ou  trois  ravinds  
 rvviere  Q U  petites rivieixs, avant  d'arriver  à une  
 qu'on  appelle  la  Grande Riviere,  parce  
 " qu'elle  eft  effeétivement  la  plus  grande  
 de  toute  la Cabefterre.  Elle  a  plus  de'  
 irente  toifes  de  large  dans  l'endroit  oà  
 on  la pafle.  Nos  chevaux  avoient  l'eau  
 prefqueauxfangles,  quoi  qu'elle  ne  fut  
 L'Egliiè  Paroiiïïale  eft  éloignée  du  
 Bourg  d'environ  trois  cens  pas.  Le  P.  
 Romatiet Religieux de mon Ordre  qui  k  
 deiTervoit, étoit  venu faluerMonfieurle  
 Gouverneur  à Sainte  Marie,  qui  eft  le  
 commencement de faParoîfle de ce côtélà. 
   Il  l'attendit enfuite à  la  porte  de fon  
 .  ^  .  Eglife,  où  il  luiprefenta  de l'eau  benîte  
 alors ni debordée  ni enflée par  les pluyes.  & lui  fit  compliment.  Après  que  Mon- 
 Son  eau eft belle & claire, mais fon lit eft  fieur  Auger eut  fait fa prierre,  il fit la regâté  
 par  une  infinité de  groiTes roches  vûë delà Compagnie  de Milice  du Sieur  
 fini pn rpnripnt  1P  NNFLACTF>qui  en rendent  le paifage  difficile i&^rrtnonui-t   Î^Iipvt^I  
 à  fait  impraticable,  lorfqu'elle  eft  plus  
 groflè qu'à  l'ordinaire.  
 LeSkur  Nous  nous  arrêtâmes  pour  nous  ra- 
 Chevalier,qui  fe trouva d'environ foixante  
 hommes.  Je  voulus  demeurer  avec  
 mon Conifere, mais Monfieur Houel qui  
 étoit  venu joindre Monfieur  le Gouverneur  
 ^^^^  ^^ Sieur Chevalier,  Con-  ncui  . I C  I C  V U U I U L  jamais  permettre,  et  
 ne  le  voulut  6c  
 Supérieur, & Capitaine  m'emmena  chez  lui.  Sa maifon  étoit  à  
 de Milice.  On voit  par  ces deux qualitez  une petite  demie-lieuè  de l'Eglife.  
 On  
 F R A N C O  O I S  EST  DE  L'AMERIQ^UE.  rp  
 Oirpéut  croire  fans  que  je  le  diféj  feiti,  puifquec'étoit unterrein plus  élevé  
 que tourle refte de vingt-huit  à  trence  
 qui  auroit  donné  à la  mai- 
 W>'  .  -  -  ^  
 1  que fon  habitation,  car  c'eft ainii  qu'oa  
 tX  appelle  aux  liles  les établiifemens,  foit  
 imfr.  de  fucrerie  ou  d'autres  manufaélures y  
 f f '  on  peut  donc  croiïe  que  cette  habita- 
 '  tion étoit très-belle6c très-grande,  puifqu'elleavoit  
 été  faite par  feu  Monfieur  
 Houel,  dans  le  tems  qu'il  étoit  encore  
 Seigneur  Se  Propriétaire  de  l'Ifle;  elle  
 s'appelloit  Saint  Martin.  La  maifon  cependant  
 étoit  peu  de  chofe,>elle  n'étoit  
 que  de  bois,  mais  grande  &  aifez  logeable. 
   Le  moulin; à eau^,  la fucrerie,  
 la purgerie,  t5éruve,  les  atieliers  de  les  
 differens ouvriers,  &  lès  autres  dépendances  
 d'une  grande  habitation  étoient  
 en très-bon  état  j  &  ce  qui  me  parut  
 meilleur,  étodt  un  troupeau  de  près  de  
 quatre  cens  N egres  grands  ou  peWs,  
 les plus  beaux  qui  fuffent dans  le  pays,  
 avec des beftiaux de toute  efpeceen  trèsgrande  
 quantité  & en  très-bon  état.  Ce  
 Seigneur étoit  fort civil,  fort  genereux  
 & tout-à-fait  bienfaifant.  H- avoit  l'ate  
 pieds,  
 fon  que  l'on y  auroit  bâti,  la  vûë 5c  
 fupériorité  fur  tous  les  environs.  On  
 voyoit  en  face l'Ifle  de  Marie-galante,  
 à  une  diftahce d'environ  fix  lieues.  Les  
 Mesdes Saints paroiffoient fur la  droite,  
 6c  dans  l'éloignement  on  voyoit  les  
 montagnes  de  la  Dominique.  La  vûë'  
 de  la gauche  s'étendoit  fur  le  Marquifat  
 de Sainte  Marie,  k  petit  cul-de-fac  
 8c  la  Grande-terre.  Je  fis  mefurer  ce  
 terrein  ,  que  je  trouvai  fuffifant  pour  
 la  maifon  qu'on  propofoit  d'y  faire.  Je  
 lui  confeillai de-l'envelopper  d'un  parapet  
 qui  feroit  un  quarré  long,  dont  les PfoM  
 angles  feroient  couverts  d'un  baftion,  
 Se les  faces antérieures  6c  poftérieures  ,firte.  
 c'eft-à-dire,  celle  qui  regarde  la  montagne, 
   &  eelle  qui  feroit du  côté  de  la  
 mer,  pourroient  être  couvertes  d'une  
 demie lune au delà  du foflë, dans l'efcarpe  
 duquel  on  feroit  les ouvertures  des  
 bord  un  peu  froid ,  ÔC  ne  fe  communi-  offices 6c des magazins  qui  feroient fous  
 quoit  pas  à  beaucoup  de  perfonnes  ni  o_j  ...  i_  u.r.:  
 bien  vite j  mais  quand  il connoiiToit  du  
 mérite  dans  quelqu'un ,  il  lui  donnoit  
 volontiers  fon  amitié,  6c  quand  il  l'avoit  
 dit  une  fois,  on  pouvoir  compter  
 fur lui comme  fur  un  ami  fincere.  Il  
 étoit  fervi en grand Seigneur,  Se iè fai^  
 foit honneur  de  fon  bien.  
 Le  Vendredi  je dis la Meflé dans  fa  
 le bâtiment;  &  dans  le  befoin on  pourroit  
 faire  uii  chemin  couvert  qui  occuperoit  
 tout  le  refte  de  cette  hauteur.  
 De  cette  maniere  on  feroit  une  maifon  
 non  feulement  très-belle,  mais  encore  
 très-forte,  qui mettroit  en  feuretétous  
 les  environs.- 
 -  Je  lui  fis  voir  la facilité  qu'il  y  avoit  
 dans  l'executionde  ce  delfein  fansbeau- 
 Ghapelle domeftique d'aiTez  bon matin,  coup  de  dépenfe  8c  fans  déranger  les  
 après quoi nous montâmes à cheval  pour  
 aller voir  un  terrein  où  il vouloit  bâtir  
 la maifon dont il m'avoit  parlé.  Cet  endroit  
 étoit  à fept ou  huit  cens  pas  du  
 bord  de  la  mer.  Comme  tout  ce  pais  
 cft uni 8c en pente  douce  depuis  le  bord  
 de lafalaife, au  pied  de  laquelle  la  mer  
 bat  jufqu'à  trois  ou  quatre  mille  pas  
 vers  les montagnes;  celieu  étoit le plus  
 travaux  de  fon  habitation.  J'avois  remarqué  
 en  paflant que  la  pierre  de  taille  
 n'étoit  pas  rare,  qu'on  pouvoit  faire  
 de  la  brique  aux  environs,  &  pour  ce  
 qui  étoit  des bois neceflaires,  il en avoit  
 à  S. Martin  8c la  pointe  d'AntigUes  en  
 quantité.  
 Après  que  nous  fûmes  retournez  au  
 logis,  je  me  mis à travailler  à  quelques  
 propre  qu'on  pût  trouver  pour fon def-  defleins particuliers,  fur ]e  plan  general  
 que  
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