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<î4 NOUVEAUX V O Y A G E S AUX ISLES
i6<;S. chaiTcnt à grands coups de bec les aurres
oifeaux. C'eli pour lors qu'on en prend
en quantité, fans fe donner la peine de
les tirer ; cette chafle eft pour les enfans,
ils font des attrapes avec un crin
de cheval & une Goyave bien meure, ôc
en prennent quantité. Nous avons des
grives de deux fortes, de grifes 6c de
noires, celles qui ont les pieds jaunes
font toujours les plus grail'es par conféqucnt
les plus délicates.
Proprk- Ce fruit eil fi fain qu'on le peut man-
G w w qu'il ioii:3 ians crain-
^ • dre djen être incommodé. Si on le mang
e vei-d il relTen-e le ventre, & fi on le
mange bien meur il le lâche. Ses boucr
geons bouillis avec un peu d'orge & de
regliflè font une tifanne excellente pour
la diarée, & même pour le flux de fang
lorfqu'iln'eftpas trop invétéré.
D i f f e - • O n mange ce fruit en plufieurs marentes
niercs. Les femmes, dont le goût eft
^j^^jOi'dinairement dépravé, l'aiment mieux
fer^h l ^erd que quand i eft meur. Je me fuis
ce f r u i t , n o m é quelquefois dans des maifons,
pu cinq ou fix femmes ou filles Créoles
faifoient collation ; je regardois avec
jétonnement comment elles pouvoicnt
manger des Goyaves vertes, des cannes
-de fucre,des oranges, des melons d'eau
.& des ananes , & tout cela fans pain,
fans vin & ians crever. Eft-ce la bonté
/les fruits ou celle de leur tempérament
qui les confei-voit ?
Goyaves J'ai mangé des Goyaves cuites au four
devant le feu, comme on fait cuire
4es pommes , avec un peu de fucre.
Cette maniéré qui n'eft pas des plus ufitées
ne laifle pas d'être fort bonne.
Goyaves Lamaniere la plus ordinaire de lesac-
^-»ngées commodcY,ci ï après les avoir peléeslegerement,
de les couper par tranches 6c
les mettre pendant une demie heure dans
le vin avec un peu de poudre de Capelle.
O n les met en compote en deux fa- [
çons. La premiere eft après les avoir •
pelées legerement de les faire boiiillir
dans l'eau claire , jufqu'à ce qu'elles
foient à demi-cuites, après quoi on les
retire & on les fait egouter. On les coupe
alors par moitiez ou par quartiers,
& on acheve de les faire cuire dans un
firop clarifié & de peu de confiftence,
dans lequel on met un peu de canelle en
bâton.
L'autre manière eft de les vuider après
les avoir pelées, pour ôter toute la pulpe
& les graines. On fait boiiillir dans
du fucre clarifié cette pulpe & ces graines,
pendant qu'on fait cuire à demi la
chair du fruit dans l'eau claire. On
preiTe enfuite le fucre où la pulpe & les
graines ont boiiilli, dans un linge, Se
on les prefie pour en exprimer tout
le fuc, & on acheve de faire cuire les
Goyaves dans ce fuc avec un peu de canelle.
Cette compote eft bonne, elle
eft peéloralei on en donne aux malades.
,
O n fe fert encore des Goyaves pour G&k
faire de la gelée. Pour cet effet on fait
boiiillir les Goyaves pelées Se coupées""'
par morceaux, jufqu'à ce qu'elles foient
prefqueconfommécs, & qu'il refte peu
d'eau. On les preiTe pour lors dans un
linge pour, en exprimer tout le fuc,
qu'on acheve de faire cuire dans un fii'op
bien clarifié, & de la confiftence neceffaire.
On y jette quelques goûtes d'effence
d'ambre ou autre ; en le retirant
de deiTus le feu & en refroidiflant, il
îrend la confiftence degelee. Si on veut
ui donner une belle couleur rouge , il
n'y a qu'à y mêler un peu de firop ou de
jus d'ozeille de Guinée, ou de pommes
de raquettes.
: Enfin on fe fert des Goyaves pour faire
des pâtes ô c des candis, comme on fait
'' des autres fruits.
L e
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- Deux
\ ftifom
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l'unnii.
F R A N C O I S E S DE L 'AMERIQ^UE. 65-
L e bojs du Goyavier eft très-bon à tomber les anciennes, 8c on fent dans
l'air une fraîcheur agréable. Mais tous
ces avantages font contrebalancez par la
crainte où l'on eft d'efluyer des ouragans
qui n'arrivent jamais que dans cette faifon}
c'eft-à-dire, ainfi qu'une longue experience
l'a confirmé, depuis le vingtiém
^ Af ^ T n i l l / a ^ A J ' / ^ . , -
brûler. Il fait un'feu vif Se ardent, 6c
dure beaucoup. On en fitit auffi d'excellent
charbon pour les forges.
Tous les país qui font fituez entre les
deux tropiques n'ont que deux faifons :
celle des pluyes, 8c celle de la fechereiTe.
169?;
On regarde la premiere comme l'hyver, me de Juillet jufqu'au quinzième d'Oc-
& la feconde comme l'été. Il feroit plus tobre.
à propos à mon avis de prendre la faifon
des p uyes comme un printems oy la nature
iê renouvelle, ôc-celle de la fechereiTe
comme une automne, ou les moiffons
du fucre , du cacao & des autres
fruits font plus abondantes & meilleures.
Du refte la chaleur eft à peu près
égale.
Auffi-tôt que les pluyes ont commenc
é on trouve les embouchures des rivieres
6c toutes les roches qui font aux environs
ou dans leur l it, couvertes d'une
infinité de petits poiifons de toutes efpeces,
qui ne font pas plus grands 8c gueres
plus gros que de groflTeS épingles. JI
faut que dans ce tems-là les poiflbns de
Dans les païs qui font fituez au Nor d mer 8c d'eau douce ayent laiilé aller leurs
delmà LI .i1g r rnn fe» , c/^«o^»m-Y-» mW ^ eO font lleo rs» Aû nt i f l e s , r ^ ^ a 1 C r i  «
les pluyes commencent dans le milieu ou
au plûtard à la fin du mois de Juillet,
8c durent jufqu'au mois de Décembre.
Ce n'eft pas à dire qu'il pleuve continuellement
pendant ce tems-là i mais il
oeufs, qui étant éclos s'attachent à toutes
les roches qu'ils trouvent aux embouchures
des rivières , la nature leur
ayant donné l'inftinâ: de fe retirer dans
ces lieux de feureté où les gros poiflbns
ne fçauroient les aller devorer. C'eft
effeàivement dans ce tems-là qu'on
ne fe paiTe gueres de jours qu'il ne pieu- _ __ ^
ve, 8c fouvent les grains fe fuivent de trouve le plus grand nombre de po?ilbns
près, durent long-tems 8c tombent avec à la côte.
violence. Les éclairs 8c le tonnerre les
acconipagnent fouvent , fur tout à S.
Domingucoù ils font effroyables. Mais
quoique ces pluyes foient incommodes
pour ceux qui font en campagne ou qui
ont du fucre à faire, il faut pourtant
avoiier que ce font elles qui rendent les
O n appelle ces petits poiffons du nom
à e T i i i r i , à la Martinique. J e c v o i q u e p i f yLt
ce terme eft Caraïbe. On les nomme o^Lai-
P i f q u e t , à la Guadeloupe. Il s'en trouve
en quelques endroits de la Medi- ^¡oîffo».
terranée. Les Italiens les appellent Sa p e f -
L a t t a r i n i . On en trouve quatre ou cinq
terres iertiles. En effet dès que les pre- jours devant 8c autant de jours après
miers grains font tombez, on voit tout les pleines lunes des mois de Juillet,
reverdir 8c fe renouveller. Les favan- Août, Septembre 8c O f t obr e . Dans les
nés de^uillées de leur verdure par la premiers jours ils font blancs comme
lecherefle qui avoit grillé les herbes de neige, peu à peu ils groffiiTent 8c demaniere
qu'elles paroiflbient plûtôt des viennent gris , 8c ne font plus fi déliûbleï
arides que des prairies , fe couvrent
d'herbes en moins de vingt-quatre
heures, & ces herbes croiflent à vue
d oeil. On voit les arbres poufl'er de nouvelks
feuilles à mefure qu'ils laiffent
T o m . //.
cats.
L a pefche en cil fort facile. Quatre
perfonnes prennent un linceùil chacune
par un coin, 8c le tenant étendu elles
le pafleuç fous l'eau j QÙ pour parler plus
K • juf t e