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 274  NOUVEAUX  VOYAGES  AUX  ISLES  
 liîy'î.  Ceftamfiqu'onappellelelieuoùl'on  bien  on  la  feroit  cinq  ou  fix  fois.  irtnj  
 1 Eau-de-v,e,qu,  amonavis,feroitmieux  Les  chaudieres  fent de cuivre  rougej  mL  
 niere de dalle  ne m  a jamais plu  & je l'ai  Une  chaudiere du?oid^s de  trois cent  liûteedenos  
 Sucreries,  & de celles ou j'ai  vres fera épaiiTe environ  comme  un Ecu  t "  
 ete  prie  de  faire  faire  quelques  repara-  fur le bord,  &  plus  de  deux  fois  autant  
 tions,  parce qu'elle  rend toûjours legla-  dans  le fond.  
 CIS mal  propre,  Se  fert  de  pretexte  ou  Les  batteries font beaucoup plus épaifdexcufeauxRafineurs& 
   aux  Negres,  fes;  elles  font  fondues,  &  tout  d'une  
 quand on les reprend  du peu de foin qu'ils  piece,  au  lieu  que  les autres  chaudieres  
 ont  de  tenir  le glacis  bien  net.  J'avois  font de  plufieurs  pieces  battues  au  mariait  
 couvrir  tous  ceux  de  nos  Sucreries  teau,  &  jointes  enfemble avec  des clous  
 avec des nappes de plomb,tous unis & fans  rivez à tête plate.  Le prix des chaudieres,  
 dalle,  & je faifois mettre les ecumes dans  quand  on  les  achete  aux  Mes,  fe  regie  
 des  bailles,  G eft-a-dire, dans des efpeces  comme  celui  de  autres  marchandifes  ,  
 Me:lleu-  de  demifeaux fans anfe,  de  huit  pouces  felon le tems de paix ou de  ffuerre,fe!on  la  
 ^"r, ^^^^oTZt  à  quinze  dediame-  quantitédontlesMarchandss'entrouvent  
 four  sue  Ion  tenoit  a  cote  de  chaque  chargez,8c felon que ceux qui les achètent  
 u„ir U  chaudiere,  &  que  l'on  vuldoit  felon  la  peuvent les payer comptanr,ou en différer  
 tire  goutiere  long-tems le payement.  J'en  ai  acheté  à  
 '  i  •  quiles  portoit  alaVinaigrerie,  ouque  quarante-cinq  & à cinquante fols la livre  
 J on  reiervoit  dans des  canots  ,  ou  dans  pendant que je les voyois  vendre  à  d'au'  
 «ne  chaudiere montée  exprès &  feparée  tresjufqu'àquatrefrancs &  davantage  
 des autres,  ou  on  les faifoit cuire  tous  les  Quelques  années avant que  je  pfrtiiTe chau^  
 matins,  comme je le  dirai  en fon lieu.  des liles,  on y avoit apporté des chaudie- 
 Les glacis de cette forte fenétoyent fa-  res  defer.  Ceuxqui  en  avoient  acheté  
 cilement,  & il eft d'une neceffité abfoluë  difoient  qu'ils s'en trouvoient  bien  A  la  S "  
 d'y avoir  l'oeil,  fans s'en rapporter beau-  venté elles ont cela de commode  qu'elles  
 coup  aux  Rafineurs &  aux  Negres  qui  coûtent peu, qu'elles ne font pas fmettes à  
 l'oublient  fouvent,  ou  le  negligent  aux  i"e brûler, & que quand on  arrête le Moudepens  
 du Sucre de leur Maître,  dans le-  Im le Samedi à minuit,, on  n'eft  pasobliquel  
 ces écumes  retombent,  &  ne man-  gé de  les remplir d'eau,  comme celles  de  
 quent  jamais  de  le gâter.  Rien  au  refte  cuivre,  quife brûleroientfans  cette  prén'eft  
 p  us  aife que  de tenir le glacis  pro-  caution.  Mais  elles ont auffi ces défauts  
 pre,  auffi-bien que les chaudieres,  puif-  que quand elles font échauffées, une cueïlqu'il  
 ne  faut que  jetter  une baille  d'eau  leréed'eaufroidefuffit pour les faire  fendans  
 les chaudieres à mefure qu'on les vui-  dre,  deforte  que  l'on  eft contraint  d'ade, 
   la  laver & frotter avec un balai, auiïï-  voir  toûjours  une  chaudiere  de  cuivre  
 bien que fon euvage  & fon glacis,  & re-  pourlagrande ou premiere chaudicre  par  
 tirer  l'eau  avec  la  cueilliere,  pour  être  cequec'eftdans  celle-là que tombe  le jus  
 affure que le Sucre ne s'engraiflèra point,  des cannes en fortant du bac ou du canot  
 & ne  contradera  aucune mauvaifequali-  où  il a été reçu  en tombant de la table  *  
 t é ,  ni  aucune  ordure:  fans  que  cette  D'ailleursellesfonttoûjourscraflèufes  
 p-railîe diiSiifi-p,V  I^c  
 ÎTu/ivmux  
 imrkshx. 
   
 manoeuvre  confomme  une  demie-heure  la grailTe du Sucre & Tes  écume! s'Ta tude  
 tems  en  vingt-^uatre  heures,,  quand  chtot  facilement,^  &  ne  s'en  détachent- 
 F R A N C O I S E S  DE  L'AMERIQUE.  i 7 f  
 l6</>.  
 Burma  
 'm  
 Yfijfeau,  
 qu'avec peine,  & emportent avec elles les  
 écailles qui  tombent quand elles font  vuides  
 ôc échauffées.  En  troifiemelieu,  elles  
 font  totalement  inutiles  quand  elles  
 font  fendues, &on  ne  peutnilesracommoder, 
   ni les employer à aucun  ufage.  
 Depuis  mon départ  des Ifles on  a  mis  
 en ufage une efpece de fourneau qui chauffe  
 bien,  8c qui confomme peu  de bois.  Je  
 n'ai  pasvû  ces  nouveaux  fourneaux,  8c  
 ceux  qui m'en  ont parlé,  n'ont  pû  m'en  
 donner  une  idée  alîez  diftinfte  pour  en  
 faire  ici  la  defcription.  Je  m'imagine  
 pourtant que ce n'eft qu'une  correétion,  
 ou  une  extenfion  des  dimeniions  d'un  
 fourneau  qui  fervoit  de  cuifine  dans  un  
 VaiiTeau  du Roi ,  dont je  peux  faire  ici  
 la defcription :  la  voici.  
 Cette machine,  longue d'environ  cinq  
 pieds,  large  de deux,  &  haute  de  trois,  
 , étoit  compofée  de  plaques  de  fer.  Son  
 deffus qui  étoit  horizontal,  étoit  percé  
 de  cinq  ou  fix  ouvertures  de  grandeurs  
 différentes, dans lefquelles s'enchaffoient  
 des  marmites,  des  cafferoles  Se  autres  
 inftrumens de  cuifine,  fijufteSc  fi  proprement, 
   que  la  fumée  du  feu qui  étoit  
 deffous,nepouvoit paffer. L'un des bouts  
 étoit ouvert de toute la largeur de  la  machinej  
 mais cette ouverture n'avoit  qu'un  
 pied  de  haut,  8c fe fermoit avec une  porte  
 de  fer.  L'autre  bout  n'avoit  qu'une  
 petite ouverture vers le haut,  garnie d'un  
 tuyau  pour  laiffer paffer  la  fumée.  Le  
 plancher  ou l'ûtre  n'étoit  point  parallele  
 au-deffus de la machine,  maisilmontoit  
 en  maniere  de rampe,  8c fe terminoit  à  
 l'autre bout à un pied près delà fuperficie.  
 On  allumoit  le  feu  un peu  en  dedans  de  
 la porte.  Se la  flâme  Se la chaleur fuivant  
 la pente du plancher,  feportoient  tout  le  
 long,  échauffoient  tout  ce qui  étoitaudeffus  
 d'eux,  Se comme  le feu étoit  renfermé, 
   il  operoit  avec  plus  de  vivacité  
 ôe de force,  de maniere  qu'avec  tres-peu  
 de  bois  on  faifoit boiiillir  cinq  ou  fix  
 marmites.  Le rôti fe faifoit à la  bouche  
 par  le moyen de quelques crochets  de  fer  
 qui fe tiroient,  8c  qui  fervoient  de  landiers  
 pour  porter  les  broches.  On  avoit  
 ménagé un four fous la rampe 8c quelques  
 autres  commoditez.  
 C'eft peut-être  fur ce modèle  qu'on  a  
 bâti les nouveaux  fourneaux que quelques  
 Habitans  ont fait  faire à leurs  Sucreries,  
 dont  on  m'a  affuré qu'ils  fe  trouvoient  
 très-bien.  Commejene  lésaipasvûs,  je  
 n'en  peux  pas dire  davantage.  
 Pour  achever  l'article  des  Sucreries il Nomt  
 faut feulement dire le nom  des chaudieres  ^"c^au- 
 8c des uftencilles,qui font neceffaires pour  
 la fabrique du Sucre,  8c  leur  ufage.  
 Dans les Sucreries,  où  il y  a  fix chaudieres, 
   celle quireçoitlejus des Cannes,  
 en  fortant  du  bac  ou  du  canot,  oii  il  a  
 été d'abord reciieilli en tombant  du Moulin  
 ,  fe nomme la Grande.  Elle eft en effet  LaGranla  
 plus grande  de  toutes.  Celle  qui eft  à  
 côté  de la grande,  fe nomme  la Propre:  ^^  Prê,  
 on  l'appelle  ainfi,  parce  que  le  jus  desi*"'- 
 Cannes  aïant été  écume  dans  la  grande,  
 8c aïant  commencé  à  être  purifié  par  la  
 cendre Se par la chaux  qu'on y a mêlé,  on  
 lepaffe au  travers  d'un  drap en le mettant  
 dans  cette chaudiere,  du  moins dans  les  
 Sucreries oil l'on travaille enSucre blanc,  
 8c comme  il  eft  épuré  des  plus  groffes  
 ordures,  8c des  écumes cpaiffes Se noires,  
 dont  il  s'eft  déchargé  dans  la  grande,  
 cette  fécondé chaudiere  eft  plus nette 8c  
 plu6  propre que  la  premiere.  
 LatroifiémefenommelaLeffive,parce  
 que c'eft dans celle-là que l'on commence  
 à  jetter dans le Vefou  une certaine leffive  
 forte qui le fait purger,  qui en amaffe les  
 immondices,  &  qui les fait monter  à  la  
 fuperficie,  où  elles  font  enlevées  avec  
 une  écumoire.  
 La  quatrième  fe nomme  le Flambeau,  
 LeVesffôc u  qu'on  y  tranfporte  de  la  troi-  U l T  
 N  n  2  fiéme,  
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