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 Corbeilles  
 Oit  
 paniers  
 Caraibis. 
   
 16  NOUVEAUX  ypY  
 en  compartimens  tout  à  jour  fore  bien  
 entendu.  Celles  qui  font  travaillées  à  
 plein  font  fi  ferrées,  qu'on  les  peut  
 remplir  d'eau  ians  qu'il  en-  forte  une  
 goutte.  On  les  attache  fur  les  épaules  
 comme  en  Europe  avec deux  gallons de  
 cotton  larges  de  deux  pouces  &  allez  
 épais.  Cet  inftruroent  eil:  tellement  à  
 l'uGige  des  femmes,  qu'on  regarderoit  
 un  Caraïbe comme un  infâme  s'ill'avoit  
 porté:  de  forte  que  fi dans  untrès-preffant  
 befoin un homme eil  obligé  déporter  
 ce  quieftdedans,  illaiiTeralecatoH,  
 &  aimera  mieux  faire  plufieurs  voyages  
 pour  porter  ce qu'il  contenoit,  que de le  
 porter  en un feul dans le catoli.  
 Les  corbeilles  dont  fe  fervent  nos  
 Sauvages,  
 u  on  
 appelle  Paniers  Car  
 raibes,  ont  
 a  
 longueur  double  de  leur  
 largeur.  Ils  en  font  qui  ont  trois  pieds  
 de  long  fur  dix-huit  à  vingt  pouces  de  
 large,  &  d'autres  qui  n'ont  que  huit  a  
 dix pouces de  long  fur  une  largeur  proportionnée. 
   La  hauteur  dépend  du  caprice  
 ou de l'ufage auquel  on  les  deûine.  
 Pour  l'ordinaire  elle  n'(xcede  pas  neuf  
 à  dix  pouces  dans  les  plus  grands.  Le  
 fond  eft  plat  &  les  cotez  tous  droits  &  
 perpendiculaires  au  fonJi  le  defliis  ou  
 couverture  du  panier  eft  de la même  figure  
 que  le  deffbus qu'il  enchâiTe  trésj 
 u f t e ,  6c  fi  uniment  qu'on  ne  peut  pas  
 plus.  Il  a  un  tiers  de  hauteur  moins  
 •que  le  deflbus.  C'eft  dans  ces  paniers  
 grands  &  petits  qu'ils  renferment  tous  
 leurs petits  meuble^ &  leurs aj uftemens,  
 après  quoi  ils  les  attachent  contre  le  
 bord  de  la  pirogue  afin  qu'il  ne  fe  perde  
 rien  lorfqu'elle  vient  à  tourner,  ce  
 gui  arrive aiTez fouvent.  
 Ils  fe  fervent  de  queiies  de  l'atahier  
 ou  de  rofeaux  pour  faire  leurs  paniers,  
 leurs  matatous,  catolis,  couleuvres  6c  
 autres  meubles.  Ce  qui  eft  fait  de  rofeau  
 eft  plus  ferme  6c  dure  plus  long- 
 A G  E  S  A U X  ISLES  
 tems,  mais  le  latanier  fe travaille  mieux  ife  
 &  plus  facilement.  
 .  ; L e Latanier eft une efpece de palmifte; Di/oif  
 il  vient  fort  haut  6c fort d roi t ,  &  éga-,  
 lementgi-os  pai-tout.  Sa  tête  eft  en-f-"'  
 veloppée  d'une  grolle  toile  naturelle.,  
 rude  (Se  raboteufe,  de  laquelle  fortcnc  
 quinze,  vingt,  6c  quelquefois  jufqu'a  
 quarante branches toutes droites, véi'tes  
 íiñes,  fans noeuds  6c  aflez  fouples,  de  
 trois  à  quatre  pieds  de  longueur,  qui  
 portent  .à  leur  extrémité.  une  feiiillé  
 plifiee,  qui venant  à s'épanoiiir fe  parta-,  
 ge en  plufieurs pointes  qui  font  comme  
 une  étoile  à  plufieurs  rayons.  C'eft  de  
 ces  queiies  dont  les  Caraïbes  fe fervent  
 pour  faire  les  meubles  dont  je  viens  
 de  parler j  pour  cet  effet ils  partagent  
 la  côte  ou  queiie  du  latanier  en  plufieurs  
 parties  dans  toute  fa  longueur,  
 6c après  avoir  gratté  le  dedans  avec  un  .  
 coiheau  ou  une  écaille  de  moucle  pour  
 en  ôter  la  mouelle  ou  pulpe  brune  qui  
 y  eft  attachée,  ils  réduifent  ces  longueurs  
 félon  le  befoin  qu'ils  en  ont,  
 leur  laiflant  feulement  deux  lignes  ou  
 environ  de  largeur,  6c l'épaiflèur  d'une  
 piece  de  cinq  fols.  
 Les  rofeaux  qu'ils  employent  foiit de  
 même  efpece  que  ceux  que  nous  avons  
 en  Europe.  On  les  coupe  quand  H?  
 font encore  verds,  6c avant  qu'ils  ayent  
 fleuri,  parce  que  pour  lors  ils  font  plus  
 tendres  6c  plus  lians.  Ils  les  fendent  
 d'abord  en  huit  parties  dans  toute  leur  
 longueur,  ils  grattent  enfuite  le  deíTuj  
 jufques  à  ce  qu'ils  ayent  entièrement  
 effacé les  veftiges  des  noeuds  qui  y  font  
 de  diftance  en  diftance ;  après  quoi  ils  
 grattent.aufii  le  defibus  ou  dedans  pour  
 en  ôter  toute  la  pulpe  ou  moiielle  blanr  
 che  &  aflez  ferme,  dont  ils  font  remplis, 
   6c  les  réduire  à  l'épaifieur  d'enr  
 y iron  un  fol  marqué >  enfin  ils  leur  
 donpeat  la  largeur  qu'ils  veulent  feloii  
 l'on- 
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