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ment de leurs flottes, lorfqu'elles moiiilleroient
à quelques-unes de ces Mes.
O n ne fçauroit s'imaginer combien ces
animaux ont multiplié, & quelle prodigieufe
quantité il y en avoit dans toutes
, les grandes & petites Ifles quand les François
6c les Anglois font venus s'y établir}
mais les uns & les au très ont trouv
e le moyen, par leur.indifcrétion, d'en
bien diminuer le nombre, & fur tout
dans les petites Mes, où on ne trouve
prefque plus de fangliersj ou fi on en
rencontre, c'eft dans des lieux les plus
reculez & du plus difficile accès.
On ne trouve des chevaux, des boeufs
& des ânes fauvages que dans les grandes
Ifles. Auffi es Efpagnols n'ont ils
mis de ces trois efpecesqu'àPortric,,S.
Domingue, Couve 8c la Jamaïque, Se
dans la l'erre-ferme. Le nombre de ces
animaux eft beaucoup diminué dans les
grandes Ifles, 8c diminue encore tous
les jours par l'indifcrétion des Boucaniersfqui.
tuent indiiFeremment les femelles
comme les mâles. Pour ce qui eft des
cochons marons, on en trouve encore
une aflez bonne quantité dans les grandes
Ifles, quoique dans des endroits bien
plus éloignez éc plus difficiles qu'autrefois.
Deuxef Les cochons marons qu'on trouve
l'ochns ^^ fortes, 8c il
r^anns. ^^ facile de les diftinguer. Ceux qui
viennent de race Efpagnole, c'eft-à-dire,
de ces premiers que les Efpagnoîs
y mirent dans les commencemens de
• leurs découvertes, font courts Se ramafléz
} ils ont la tête groiTe Se le
groûin court. Leurs défenfes font fart
Jongueâ j, ik ont les fambes de- devant
^lus courtes prefque d'un tiers, queceles
de derriere. Leiarpoil eft long, rude
8c tout iioir. Ils courent bien mieux
dans les plaines Sc en montant qu'en
defcendant} il leur arrive fouvent de
A G E S AUX ISLES
culbuter quand ils font contraints de ,5/1
defcendre quelque endroit un peu roide '
en fuyant, Sc cela à caufe de l'inégalité
de leurs jambes. Ils fe défendent vigoureufement
8c avec fureur contre les
chafléurs 8c les chiens, 8c ils font extrêmement
dangereux quand ils font
bleifez.
Avant que j'eufle été en Efpagne je
ne fçavois d'oii étoit venue la i-ace de
ces cochons}, mais j'ai reconnu étant àviì
Cadix 8c aux environs, que les premiers'""«»!
qu'on avoit portez en Amérique avoient
été pris en ce païs-là, parce que tous^Mi,
ceux qu'on y voit encore aujourd'hui
leur reflémblent entièrement.
L a feconde efpece vient des cochons
domeftiques qui fe font échapez des
paixs où on les nourriflbit.. Ils ne different
en rien de ceux de France, d'où leurs
ancêtres ont été apportez, Scilneparoît
5as qUe les deux efpeces fe foient mêées.
Ce feroit une chofe aflez particulière
que ces deux races de cochons euffent
canfervé ratr'elles l'antipathie qui
eft entre les deux nations qui les ont apportées
aux Ifles. Quoiqu'il en foit, on
eur donne à tous le nom de Cochonsmarons,
c'eft-à-dire fauvages, comme
on le donne aux Negres qui fe fauvent
de la maifon de leurs maîtres j pour vivre
en liberté dans les bois.
Les vaifleaux François qui ont tou-Cid*!
ché aux Ifles en revenant de Siam 8c ¿«i»
de la Chine, y ont apporté une autre^^ '
efpece de cochons, qui ont les jambes
fort courtes, très-peu de poil 8c le ventretrès
grosj de nwniere que celui des
tniyes traîne à terre quand elles font
pleines. La taille de ces cochons a tant
de reflemblance à celle des Chinois,
que le Pere le Comte nous adonnée dans
fa defcription de k Chine , qu'il me
iemble qu'on les devroit plûtôtappeller
cochons de U Chine, que cochons de
Siam»
Jia/mMi Je Lottûnier .
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