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 IZ4  NOUVEAUX  VOY  
 ment  de leurs  flottes,  lorfqu'elles moiiilleroient  
 à  quelques-unes  de  ces  Mes.  
 O n  ne  fçauroit  s'imaginer  combien  ces  
 animaux  ont  multiplié,  &  quelle  prodigieufe  
 quantité  il y  en  avoit  dans  toutes  
 ,  les grandes &  petites Ifles quand les François  
 6c  les  Anglois  font  venus  s'y  établir} 
   mais  les  uns  &  les au très ont  trouv 
 e  le moyen,  par  leur.indifcrétion,  d'en  
 bien  diminuer  le  nombre,  &  fur  tout  
 dans  les  petites  Mes,  où  on  ne  trouve  
 prefque  plus  de  fangliersj  ou  fi  on  en  
 rencontre,  c'eft  dans  des  lieux  les  plus  
 reculez  &  du  plus  difficile  accès.  
 On  ne  trouve  des chevaux,  des boeufs  
 &  des  ânes  fauvages  que  dans  les  grandes  
 Ifles.  Auffi  es  Efpagnols  n'ont  ils  
 mis  de  ces  trois  efpecesqu'àPortric,,S.  
 Domingue,  Couve  8c  la Jamaïque,  Se  
 dans  la  l'erre-ferme.  Le  nombre  de ces  
 animaux  eft  beaucoup  diminué  dans  les  
 grandes  Ifles,  8c  diminue  encore  tous  
 les  jours  par  l'indifcrétion  des  Boucaniersfqui. 
 tuent indiiFeremment  les femelles  
 comme  les mâles.  Pour ce qui  eft des  
 cochons  marons,  on  en  trouve  encore  
 une  aflez  bonne  quantité  dans  les  grandes  
 Ifles,  quoique  dans des  endroits  bien  
 plus  éloignez  éc  plus  difficiles qu'autrefois. 
   
 Deuxef  Les  cochons  marons  qu'on  trouve  
 l'ochns  ^^  fortes,  8c  il  
 r^anns.  ^^  facile  de  les  diftinguer.  Ceux  qui  
 viennent  de  race Efpagnole,  c'eft-à-dire, 
   de  ces  premiers  que  les  Efpagnoîs  
 y  mirent  dans  les  commencemens  de  
 •  leurs  découvertes,  font  courts  Se  ramafléz  
 }  ils  ont  la  tête  groiTe  Se  le  
 groûin  court.  Leurs  défenfes  font  fart  
 Jongueâ  j,  ik  ont  les  fambes  de-  devant  
 ^lus  courtes  prefque  d'un tiers,  queceles  
 de  derriere.  Leiarpoil  eft  long,  rude  
 8c  tout  iioir.  Ils courent  bien  mieux  
 dans  les  plaines  Sc  en  montant  qu'en  
 defcendant}  il  leur  arrive  fouvent  de  
 A G E S  AUX  ISLES  
 culbuter  quand  ils  font  contraints  de  ,5/1  
 defcendre  quelque  endroit  un  peu  roide  '  
 en  fuyant,  Sc  cela  à  caufe  de  l'inégalité  
 de  leurs  jambes.  Ils fe défendent  vigoureufement  
 8c  avec  fureur  contre  les  
 chafléurs  8c  les  chiens,  8c  ils  font  extrêmement  
 dangereux  quand  ils  font  
 bleifez.  
 Avant  que  j'eufle  été  en  Efpagne  je  
 ne  fçavois  d'oii  étoit  venue  la  i-ace  de  
 ces  cochons},  mais  j'ai  reconnu  étant  àviì  
 Cadix  8c aux environs,  que  les  premiers'""«»!  
 qu'on  avoit portez  en Amérique  avoient  
 été  pris  en  ce  païs-là,  parce  que  tous^Mi,  
 ceux  qu'on  y  voit  encore  aujourd'hui  
 leur  reflémblent  entièrement.  
 L a  feconde  efpece  vient  des  cochons  
 domeftiques  qui  fe  font  échapez  des  
 paixs  où  on  les  nourriflbit..  Ils  ne different  
 en  rien de ceux de France,  d'où  leurs  
 ancêtres  ont été  apportez,  Scilneparoît  
 5as  qUe  les  deux  efpeces  fe  foient  mêées. 
   Ce  feroit  une  chofe  aflez  particulière  
 que  ces  deux  races  de cochons  euffent  
 canfervé  ratr'elles  l'antipathie  qui  
 eft  entre  les  deux  nations  qui  les ont apportées  
 aux  Ifles.  Quoiqu'il  en foit,  on  
 eur  donne  à  tous  le  nom  de  Cochonsmarons, 
   c'eft-à-dire  fauvages,  comme  
 on  le  donne  aux  Negres  qui  fe  fauvent  
 de  la  maifon  de  leurs  maîtres j  pour  vivre  
 en  liberté  dans  les  bois.  
 Les  vaifleaux  François  qui  ont  tou-Cid*!  
 ché  aux  Ifles  en  revenant  de  Siam  8c ¿«i»  
 de  la  Chine,  y  ont  apporté  une  autre^^  '  
 efpece  de  cochons,  qui  ont  les jambes  
 fort  courtes,  très-peu  de poil  8c le  ventretrès 
 grosj  de  nwniere  que  celui  des  
 tniyes  traîne  à  terre  quand  elles  font  
 pleines.  La  taille  de  ces  cochons  a  tant  
 de  reflemblance  à  celle  des  Chinois,  
 que le Pere le Comte  nous  adonnée  dans  
 fa  defcription  de  k  Chine  ,  qu'il  me  
 iemble  qu'on  les  devroit  plûtôtappeller  
 cochons  de  U  Chine,  que  cochons  de  
 Siam»  
 Jia/mMi  Je  Lottûnier  .  
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