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loS NOUVEAUX VOYAGES AUX ISLES
r<îy<>, diamètre, qui font fermées & remplies
d'une matiere gr i fât re, fpongieufe comme
du liège, par lefquellesfélon les apparences
le fruit tire fa nourriture de
'arbre.
Quand on perce la noix en débouchant
ces trois ouvertures , il en fort
une liqueur blancheâtre comme du petit
lait, qui eft fucrée, avec une petite
pointe d'aigreur fort agreable. Lorfque
la noix eft jeune , c'eft-à-dire, longtems
avant fa maturité, elle eft toute
pleine de cette eau > mais à mefure
qu'elle meur i t , la quantité de cette eau
diminue. La noix étant fciée ou caflee,
on la trouve revêtue par dedans d'une
matière très-blanche, qui avant la perfaite
maturité du fruit, n'a pas plus de
confiftance que du lait caillé, & environ
deux lignes d'épaifleur. Pour lors
on la prend avec une cuillier, on la
met fur une affiette avec un peu d'eau
de fleur d'orange & de fuere. C'eft un
manger délicat qui rafraîchit beaucoup.
Mais quand le fruit eft mûr , cette
njatiere prend la confiftance d'un marón
cuit; on la trouve pour lors épaifle,
de quatre à cinq lignes, blanche comme
a neige. Son goût eft comme un
compofé de la noifette & du cul d'artichaut,
auffi lamange-t-on avec du fel
& du poivre. Elle eft compaéte, froide,
& d'aflez difficile digeftion. On prétend
qu'elle provoque l'urine, je n'en puis
rien dire de pofîtif, n'y aïant pas fait une
attention particulière. La noix dans cet
état renferme très-peu d'eau j il faut que
cette liqueur fe foit congelée peu à peu,
& qu'el e ait fervi de nourriture à la chair
blanche dont la noix eft revêtue par dedans.
v/a^t de On fe fert des noix pour faire des tafia
noix fes, des cuilliers 8c autres meubles. On
dt Cocos, polit le dehors en lepalTant fur la meule,
Si on le luftre çn le frotaat d'hqile de
Palma Chnfti, avec un morceau de 16«;
peau de requien ou de chien de mer , ôc
cnfuite avec du linge. Le dedans fe polit
avec un morceau de verre.
-Les Efpagnols en font des taflês pour
^rendre le chocolat. J'en ai vû de trèsjelles,
bien travaillées, cizelées, enrichies
d'argent fur un pied d'argent, 6c
d'autres fur un pied fait d'un autre morceau
de cocos bien cizelé.
Il y a une autre efpece de cocotier
qui porte des fruits de même forme
que ceux queje viens de décrire, mais,
qui ne font gueres plus gros que les •
noix ordinaires d'Europe. 11 y a une
difference très-confiderablc entre ces
derniers cocotiers, & ceux que j'ai décrits
ci-devant. Le tronc de ceux-ci paroît
comme une colonne renflée extraordinairement,
& plantée fur latête ou
à la renverfe ; car le pied eft afl'ez petit,
le milieu trois fois plus gros qu'il ne devroit
étrej Se le haut une fois & demie
plus gros que le pied. Il eft avec cela
tout couvert d'épines ou de pointes affez
longues & fortes qui l'environnent
depuis le bas jufqu'en haut en maniere
de volutes très-regûlieres. J'ai fouvent
admiré cet ouvrage de la nature.
Les branches & les feiiilles de cet arbre
font plus courtes de la moitié que celles
du vrai cocos, mais elles font plus
larges & toutes heriiTées d'épines. La
coque du fruit eft mince, peu dure,
& pleine d'une fubftance blanche, molle
& qui a un aiTez mauvais goût d'huile.
Cela n'empêche pas que les enfans
à qui tout eft bon, n'en mangent avec
avidité. Mais la difficulté d'en avoir
eft grande, car il faut des échelles, &
même fort longues pour aller cueillir
ces fruits, les épines dont l'arbre
eft herifle, ne permettant pas d'y monter.
On trouve aiTez fouvent au bord do
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