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 f i l  NOUVEAUX  VOYAGES  AüX:XSLES  
 tiirej  celui  qui couvrait  les  épaules,  &  
 celui  qui  couvroit  les  cuifles,  étoient  
 beaucoup  plus  larges  que  ceux  quicouvroient  
 le  refte  du  corps.  Il  me  lemble  
 qu'il  y  en  avoit  en  tout  douze  rangs,  
 qui  s'emboëtoient  &  fe  mouvoient  les  
 lins  fur les  autres,  comme  les  cuiflars  
 &  les -braflars  des  gens  armez  ,  par  le  
 moyen  d'une  peau  ou maniere  de  cartilage  
 qui  uniiToit  tous  ces  rangs  d'écailles. 
   Elles  font d'une  couleur  de  gris  
 fale  ,  avec  quelques  petites  marques  
 blanches.  Elles  avoient  l'épaifleur  d'une  
 piece de  quinze  fols.  Cet  animal eft  
 fort  fenfible j  il  fe plaignoit  &  fe mettoit  
 en  boule  dès  quej e  preflbisunpeu  
 fes  écailles.  Je  remarquai  que  tous  ces  
 rangs  ,  outre  le  mouv-cment  qu'ils  avoient  
 pour  s'emboëter  les  uns  fur  les  
 autres,  en  avoient  encore  un autre  tout  
 le  long  de  l'épine  du  dos,  par le moyen  
 duquel  ils  s'étendoient &  s'élargiflbient  
 pour  donner  la  liberté  aux pieds  de  l'animal  
 de  fe montrer,  de  s'alonger,  de  
 fe mouvoir.  La peau  qu'il  a fous  le ventre  
 eft  grife,  fans poil  &  paroît  aflez  
 délicate.  Dès qu'il  a  peurjpil  retire  fa  
 tête fous  fon écaille,  & ne laifle paroître  
 que  le  petit  bout  du  groiiin.  11 ployé  
 cnfuite  fes pieds  fous  fon  ventre  &  fa  
 queuë par delTus -, fes écailles fe referment  
 ¿cíes  cachent  entièrement,  &  les deux  
 extrémitez  de l'animal  fe  raprochant,il  
 devient  comme  une  boule  applatie  fur  
 fes deux  poles.  On  voit  aiTez qu'il  n'eft  
 pas  difficile  de  le  prendre  quand  il  eft  
 dans cette  iîtuacion.  On  dit  qu'il eft  affez  
 mal  aifé delà  lui  faire changer,  parce  
 que  la penr lui fait  reiTerrer  toutes fes  
 écailles  à mefure  qu'il  fent  qu'on  fait effort  
 pour les  ouvrir V mais  il  obéit &f e  
 montre  dès  qu'on  l'apprôche  aiTez  dix  
 feu  pour  lui en  faire reflèntir  la chaleur.  
 Il  vit  de feuilles,  de  fruits & de racines  
 qu'il  découvre avec fes griíFes,  &  ^' i l  
 coupe  avec  fes dens.  Il  n'eft pas  d'une  
 raille  à grimper  fur les arbres n'y à courir  
 bien  vite.  Je  croi  plutôt  qu'il  fe cache  
 en  terre  ou  dans  des  iôuches  ou  
 troncs  d'arbres.  Je  n'ai  point  mangé de  
 fa chair  à  la  Martinique,  mais  étant  à  
 la Grenade  en  1700.  j'en  ai  mangépluiieurs  
 fois}  elle  cft blanche,  grall'e  &  
 délicate : elle ne peut  gueres  être autrement, 
   vû  la nourriture  qu'il prend : elle  
 a pourtant befoin d'être  aiTaifonnée avec  
 des épiceries,  parce" qu'elle  eft  un  peu  
 fade.  
 Les  Efpagnols  appellent  cet  animal  
 Armadillo,  à  caufe de  l'cfpece  d'armure  
 dont  il  eft  couvert.  Il  y  en a  quantité  
 dans la Terre-ferme.  Le Sieur  de Rochefort  
 qui eft le copifte du Pere du  Tertre  
 ,  dit  qu'il y en  a à Tabago  ou Tabac,  
 Ille appartenante cy-devant aux Holjandois. 
   Ces deux Auteurs,  Georges  Margrave, 
   Monard,  Pifon,  François  Ximenes  
 &  autres,  qui  felon les  apparences  
 fe font copiez  es uns  les autres,  attribuent  
 de grandes vertus  aux  os &aux  
 écailles  de  cet ^animal.  Ils  difent  que  la  f  
 poudre  de  fes écailles eft excellente pour  â»  
 guirir  la  vérole i  que  celle du  premier  
 os  de  la  queuë,  c'eft-à-dire,  de  celui  
 qui  eft  le  plus  proche  du  corps,  étant  
 mife avec un  peu de  cotton dans l'oreille  
 ,  guéri t la furdité; que celle de la queuë  
 prifc  dans  du  vin  faifoit uriner j  &  que  
 celle  de fon armure miiê  en  pâte  &  appliquée  
 fur  les  parties du  corps  oîi  il  y  
 a quelques épines enfoncées,  les  attiroit  
 dehors.  Voilà  bien de belles  chofes,  il  
 ne s'agit que de fçavoir fi elles font vraies.  
 Des  expériences  faites avec foin & réïtep  
 rées,  peuvent  découvrir  ce  qu'on  eh  
 peut  croire.  
 Le nom de Tatou que cet  animal  porte  
 chez nous,  eft le  mot  Caraïbe  dont  
 nos  Indienç  fe  fervent  pour  le  defi- 
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