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414 n o u v e a u x VOYAGES AUX ISLES
ifiyi. près d'un melon bien meur foutenuë jour & demi ou deux jours, après auaJ
par quantité de fibres ongues & délica- il s'aigrit infenfiblemem" & eS cinq ou
tes j elle eft remphe d un fuc agréable, fix jours il devient un viLigre des dus
fucre avec un petite pointe d'aigreur qui forts ^ ^ ®
S " f i ^ ? e n Le coroflblier vient beaucoup mieuv
a:fle manger quelques tranches aux ma- de graine que de bouture. o 3 on eÎ
lades,parcequ'on pretend qu'il tempê- -veut faire des lizieres , on planté les
re les ardeurs de la fièvre. 11 eft certain graines en pépiniere, & lor fque ï s jeS
que c'eftun rernede ipeafique pour gué- ont quatorze ou quinze pouces de hlu!
n r a diaree lorfqu'elle eft caufée par la teur^ on les leve'dans u l tems dÎpIuv"
T n ^ r • r & on les plante au cordeau comme f'a
La fubftance de ce fruit renferme dit cy-devanr en parlant des oranseri
quantité de graines noires comme de Ces fortes de lizierL viennent fort v S
petites feves, fi dures, qu'elles ne fe di- elles font trés-bonnes, couvrent biei le
gerent jamais 5 c'eft ce qui fait que les lieux qu'elles doivent ¿ r d e r .L^ u r S
chevaux & les boeufs qui en mangent les qui font fortes & en grand nombeaucoup
deviennent malades, & fou- bre, refiftent facilement à i'impîï^.
vent en meurent. On en a ouvert quel- fité du vent, & leur bois qui eft foît
ques-unsdontonatrouvelesinteftins& fouple & ployant, eft moins fuiet à
nieme la veflie remplis de ces petites fe rompre que de arbres p 4 S e s
tífferem
ufages
qu'on
fait de
& plus forts. Quand on 'veut donner
à ces lizieres une force extraordinaire
, on entrelafle les premieres
branches des pieds qui font voifins les
uns des autres , & on les attache enfemble
jufqu'à ce qu'elles ayent pris cette
fituation i après quoi on les laiife laonr
ter environ deux pieds , & on recom-.
menee de nouveau à les entrelaifer,graines. A cela près, c'eft un très-bon
f r u i t , des plus agréables & des plus rafraîchiiTans.
On le cueille fouvent avant qu'il foit
tout-à-fait meur j onlepele,onl e coupe
par tranches, & après en avoir ôté les
graines, on le frit avec l'huile ou le
ce fruit, heure, ou le feing-doux que les Efpagnols
appellent Manteguë, & on le mang, .. ^ , , , entreiailer, ce
avec unjusd orange. Qiielquefoisapre§ qu'on continue de faire iufqu'à ce qu'ils
qu il eft coupe par tranches bien min- foient arrivez à la hauteur qu'on veut
ces, on le paiTe dans une paté claire, donner, pour lors on les- arrête en les
on le faicftrire comme des bignets aux ététant, afin que le pied & les branches
pommes & on le mange avec le fucre fe fortifient & jettent une plus grande
& le JUS d orange quantité de branches 8c de f cui l l t Abi
on exprime le fuc de ce fruit, on près les orangers rien n'eft meilleur pour
en fait une liqueur tout-a-fait rafraîchif- couvrir les cacoyeres & autres lieux
vi» de fante & agreable en y mettant un peu qu'on veut défendre du vent, fur toue
caroli, de fucre pour corriger la pointe de fes fi on fait les lizieres doubles. Cet arbre
acides.^ Si on la laiiTe fermenter pendant porte du fruit à trois ans, lorfqu'il eft
a heures.trente à quarante heures, eellllee npeerrdd ttoouurtfe fenl.
fon acidité, £c devient comme un petit
vin gaillard & des plus agréables, mais
qui donne furieufement à la tête. Ce
vin demeure dans fa borné pendant un
feul,mais quand il eft en hziere, il lui
en faut fix ou fept. C'eft une regle generale
que les arbres qu'on plante en liziere/
ont le double du tems avant de
rapporter du fruit.
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