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Maniere
de cottirir
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Jeaux.
N O U V E A U X VG Y
de fa longueur. Ses feiiilles font toûjours
couplées. Cette plante porte
une petite fleur rouge, qui eft fuivie
d'une filique de la longueur de deux
pouces ou environ, oii il y a de petites
graines noires, plates & dures dont
on ne fait aucun ufage. L'écorce de
cette lianne eft fort déliée & fî peu
adhérante qu'elle fe leve fans peine
auffi-tôt qu'on la touche. La peau qui
fe trouve fous l'écorce eft verte. Le
bois eft gris, flexible, liant, fpongieux,
rempli dans fon milieu d'une moële brune.
Cette lianne attache & lie fortement
quand elle eft verte; mais elle ferelâche
à mefure qu'elle feche. On fe fert de
cette lianne pour amarer lesrofeaux dont
on paliiTade les cafes, & pour faire les
vanniers à crabes, 6c ceux où l'on prend
es rats ; mais pour les ouvrages plus
gros, ôc oil il eft befoin de plus grande
force, on employe la lianne gnfe ou
toute entiere, quand elle n'eftpas trop
groffe, ou fendue en deux. Onnefçauroit
croire combien ces fortes deliannes
font neceiîiiires à une habitation pour
amarrer les barrières & les hayes, pour
faire des paniers & autres chofes. Elle
ne vient qu'aux pieds des grands arbres,
fur lefquels elle s'appuye êc s'attache en
montant. Sa feuille eft ovale, aiTez épaiiTe,
d'un verd brun. Son écorce eft
grife 6f fi adhérante qu'elle ne fe leve
point que quand le bois en eft bien fee.
L e bois en eft gris, fort & pliant: il a
un peu de moelle blancheâtie dans fon
centre.
Voici la maniere de couvrir les maifons
avec des têtes de cannes. Après
qu'on a rofelé, c'eft-à-dire attaché les
rofeaux tout le long des chevrons à
fix pouces les uns des autres, enguifede
lattes, on attache un rofeau au bout de
latroifiéme latte, en commençant par
le bas, & on l'y arrête fortement avec
une aiguillette de miby, ou même d'une
A G E S AUX I S L E S
efpece de jonc qui croît en abondance jfe
dans les lieux marécageux & furie bord
des rivieres. Celui qui doit couvrir fe
tient fur les lattes, 8c reçoit de celui qui
le fert les têtes de cannes ou de rofeaux
deux ou trois à la fois. Il paiTe la tête
de la canne entre le rofeau & la latte ou
il eft attaché, & la tire jufqu'a cé que
la moitié foit palTée, pour lors il la ployc
fur le rofeau , les bouts des feiiilles demeurent
deflbus, & la tête de la canne
deiïïis. Il continué ainfi aïant foin de
preiTer le plus qu'il peut k s cannes les
unes contre lesautres, & de lier d'efpace
en efpace le rofeau avec la latte avec
des aiguilles de miby ou de jonc, dont
il a un paquet à fa ceinture, afin que le
poids des cannes ne le fafle pas ployer,
& qu'il demeure étendu bien droit le
long de la latte.
Quand ce premier couvreur eft avancé
de fix ou fept pieds à garnir le
long du rofeau qu'il a commencé, un
autre ouvrier monte au deffus de lui,
& attache le bout d'un rofeau à la latte
qui eft deflus celle où le premier a commencé
j ôc à mefure qu'ils avancent on
multiplie le nombre des couvreurs afin
d'avancer l'ouvrage. On met pour l'ordinaire
un ferviteur pour deux couvreurs;
& s'ils travaillent bien il a aflïz de peine
à leur fournir les têtes de cannes, quoiqu'il
les ait en paquet à fon côté.
Ces couvertures étant faites avec foini^arii
font bonnes & impénétrables à l'eau ; j^yj^
elles durent plus ou moins, felon la fi-'imirtuation
du lieu, felon la faifon qu'elles««;,
font faites, & felon la bonté des têtes
de cannes ou de rofeaux. Plus les cannes
font vieilles, & ont par confequent leurs
feiiilles grandes & fortes, plus elles refiftent
à l'humidité de l'air, à la pluyc
& à la chaleur du foleil. Surquoi il
faut obferver de ne les employer jamais
quand elles viennent d'être coupées ,
parce qu'alors elles s'échauffent & fe
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