ÎZO NOUVEAUX VOYAGES AUX ISLES
nombre en l'avançant d'une figure en
Sucrier
ih 7non
îii^ne
erire
dont on
f.ùt les
barriânes.
Precaafiûli
four
conferce
btiis.
cette OTaniere.
4 2 0 p . liv.
4 1 0 .
3 7 8 p . •
& la fouiliacStion étant faite, on trouve
378î>. liv. de Sucre net, que l'on multiplfe
par le prix du Sucre, comme on a vû
ci-devant pour le prix du Sucre blanc.
Les Marchands rendent ordinairement
les futailles.qu'on leur livre, à moins
qu'on ne convienne autrement . L e Sucre
blanc, & même le Sucrepaile fe doivent
toujours mettre dans des futailles neuves,
ou du moins dans des futailles reblanchies.
Lorfque le Sucrier les fourni t , il kspafle
au Marchand fur le pied de quatre livres
dix fols, ou çentfolspiece.. L e boisdont
on les fait plus communément eft un bois
léger, un peu rougeâtre qui fe fend mieux,
qu'il ne fe fcie.LesNegres l'appellent bois
-à barriques, parce qu'on ne l'employe
I qu'àcetufage. Son véritable nom eft Sucrier
de montagne. Sonécorce eft brune
¿caflez épaifle,-,lorfqu'çlle.eft entamée,
elle diftille une huile qu'on appelle Baulme
à Cochon, dont je parlerai dans la
fuite. L'aubier decet arbre nefe diftingue
point du coeur. Safeiiilleeft tendre, longuette
, douce, & aflez déliée.. Ce bois
eft fujet aux vers & aux poux de bois,comme
tous ceux qui font doux & tendres,
c'eft pourquoi il faut les abbattre-non-feulement
en décours, mais encore dans le
tems qu'il ne font point en fêve.Lorfqu'ils
font à terre, on les tronce avec le harpon
de là longueur à peu prés que doivent
avoir les barriques, on les fend avec
des coins, & o n les dole àl'ordinaire, &
on a foin deles emporter hors du bois le
plutôt que l'on peut, & de les mettre à
couvert, parce qu'autrement l'humidité
y feroit naître des vers, ôclespQUxde
bois les «taqueroient. xfxj^
Les Sucreries où l'on travaille en Sucre
blanc, doivent toiijours avoir un ou deux
Tonneliers. C'eft un meuble dont on ne
leutfepaiTer. Car de s'attendre aux futail- Tonntksdes
Marchands, oude loiier desTonneliers,
c'eft un manque d'economieSc
de prudence qui coûte bien cher , il vaut hMubien
inieux en avoir chez foi & à foi, tion.
c'eft-à-dire, qu'il faut faire apprendre
le métier à quelque jeune Negr e dans lequel
on ait remarque de l'inclination poulie
métier, après quoi on n'en manque plus,
parce qu'on lui en donne d'autres à inftruire.
Comme ils font tous fort glorieux 6c
fuperbes, ils fe piquent de n'être pas au
rang de ceux qui travaillent à la terre, 6c
d'avoir d'autres Negres fous eux. Cela
les oblige à apprendre le métier, & à le
bien exercer; outre les profits qu'ils ont
à faire des couvertes ou bailles, des barils
,à eau 8c autres ouvrages qu'ils font, à
leurs heures de loifir, 8c ce que les Marchands
leur donnent en recevant une partie
du Sucre quand ik trouvent les futailles
bien foncées, 8c en bon état.
Les fonds des barriques fe font d'un
bois plus fortq ue le? douves. Tout e ibrte
deboisyéftbon. J'ai trouvé qu'il valoit
mieux les faire fcier, que de les fendre, 8c
qu'on avance bien davantage, parce que
quand on les fend, il faut encore les doler,
ce qui ne peut pasfe faire fans conlommer
du tems, qui eft comme l'on
fçait la chofe la plus chere qu'il y ait,
& fur tout aux Me s , où une bonne partie
; de l'application d'un Habitant doit être,
de mettre à profit tous les moraens,"ôc de
prévoir, Scd'anticiper, s'il peut , tout ce
qu'il doit faire.
Les cercles, dont on fe fert font des i-mnss
liannes appellées croces de chien. Elles
ontpour l'ordinaire un bon pouce de dia- ard", J
metre. L'écorce eft brune, mince, adhérente
8c unie^ Lafeiiilleeftunccfpecede
coeur,
F R A N C O I S E S DE L'AMERIQ^UE. ju
renferme,d'autantplus aifément, qu'il n'y liy«..
a rien au monde plus fufceptible de l'humidité
que le Sucre. L a raifon en eft fi naturelle
qu'elle faute aux yeux.
îCi«;. coeur, elle eft roide 8c épaifle. Cette
plante jette d'efpace en efpace de petites
d/ei^ln. tie fix à fept pouces de longueur,
' de lagroiTeur d'un tuyau depiumeà écrire,
toutes armées d'épinçs crochues, aiTez
longues, roides, fortes & aiguës, 8c com- £) E
me ces branches fortent de tous les cotez,
8c que la plante même eft fo] t longue , 8c
fort flexible, on a toutes les peines du
monde à s'en débaraiTer, quand on eft
une fois pris dans ces épines. On coupe
ces liannes de la longueur neceiTaire pour
faire les cercles, on es fend par le milieu,
8c on les palTe fous le p ied, pour leur faire
prendre la courbure du cercle, 8c on en
fait des paquets.Le meilleur cependant eft
de l'employer verte. Se d'acrocher les cercles,
pliitôt que de les lier avec delà ficelle,
ou des aiguillettes de mahot , parce
que le crocq tient davantage, 8c ferre
beaucoup mieux.
'Autre ^ Il y a encore une autre lianne dont on
iert pour faire des cercles, elle eft plus
ques. ipongieufe que le crocq de chien. Le dedans
eft rougeâtre, 8c l'écoree noire, 8c
affez épaiiTe. Elle eft plus flexible, 8c plus
aifée à travailler que l'autre j c'eft pourquoi
les Ouvriers l'employent plus volontiers,
mais elle dure moins j elle eft fuj
e t t e à fe vermouler, 8c quand elle
vient à fecher, elle caile très-aifément.
Il y a une remarque à faire furies futailles,
quieftdene mettrejamaisde Sucre
blanc dans celles oii il y a eu du vin
rouge;parce que quelque foin qu'on prenne
de les laver, après les avoir laiiTé tremper,
de les démonter pour racler toutes
es douves, 8c leurs j o i n t s , Sctouslesen- tes.
droits, oil il pourroit y avoir encorequelque
reftede teinture du vin, celanefuffit
frendre jamais. La moindre humidité fait fuenter
fZilhs ^^ ^ ^^^ imbibé du vin qu'il a
dusucre renfermé, qui nemanquejamais de teiniUnc.
dre de la même couleur le Sucre qu'on y
V E A U - D E - F I E
de Cannes.
L'Eau-de-Vie qu'on tiredes Cannes eft
appellée Guildi ve.Les Sauvages 8c lesNegres
l'appellent Taffia., elle eft très-forte,
8c aune odeurdéfagreable, Scdel'acreté
à peu près comme l'Eau-de-Vie de
grain, qu'on a de la peine à lui ôter. Le
lieu oil on la fait fe nomme la Vinaigrerie,
je ne fçai par quelle raifon on lui
a donné ce nom qui ne lui convient en
aucune maniéré. J'ay déjà remarqué qu'il
feroit plus-à-propos de le nommer un
Diftilatoire j mais il n'eft pas aifé dechan- Difiiiia*
ger ces fortes de noms, quand ils font fire ou,
une fois en ufage. C e lieu doit étrejoinc,
ou du moins très-proche de la Sucrerie'i?' '"',-
C 1 n » .... ' Lîeu> 016
afin que les ecumes 8c les gros firops y Von fait
puiiTent être portez commodement, ou
avec des bailles 8c baquets, ou par le
inoyen d'une goutiere. Dans les Habita- n^s.
tions où il y a un Moulin à eau, il faut
placer la Vinaigrerie de maniéré qu'on y
puiiîc conduire ; avec des goutieres, l'eau
qui échappe de la roiie, tant pour remplir
les canots, que pour rafraîchir conti- ,
nuLeleles muefntet nlceisl lceos udl'euinjree Vs.i naigrerie con- ^f,
fiftent en quelques canots de bois, une ou JlLT
deux chaudieres avec leurs chapiteaux 8c
PricMiÙDH
qu'il
faut
Vinaigrerie,
leurs couleuvres, uneécumoire, quelques
jarres, des pots 8c des bailles ou cuvetes.
Les canots font de différentes grandeurs, •
felon la capacité du bâtiment 8c du tra- descZ'
vail qu'on y peut faire. Onfe fert plûtôt »«îde
canots de bois tout d'une piece, que
de bacs de maçonnerie, parce que les canots
de bois, s'imbibent du Suc qui s'efl:
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