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N O U V E A U X VO Y
1^94, l'article de la mort, qui font contrits
& confeilez, ou du moins qui font contrits.
ip. D'accorder une Indulgence pleniere
trois fois l'annëe dans l'Oraifon
de quarante heures qu'on indiquera dans
- certains jours à tous ceux qui étant contrits
6c confeiTez, auront receu la fainte
Communion.
zo. De pouvoir s'appliquera foi-même
les mêmes Indulgences.
21. De celebrer la MeiTe des Morts à
quelque Autel que ce,foit, même fur un
Autel portatif, tous les Lundis qui ne
feront pas empêchez par une Fêté de
neuf Leçons, ou s'ils font empêchez,
ksMardis, £cde délivrer felon leur intention
une amedu Purgatoire par maniéré
de fuiFrage.
2,2. De porter le très-Saint Sacrement
aux malades fans ceremonie & fans
lumiere,_Sc de le garder de la même
maniéré pour la même fin, pourvu
cependant que ce foit dans un lieu décent
j s'il y a quelque danger d'un facrilege
du côté des Heretiques ou des
Infideles.
23. De fe vêtir d'habits iéculiers, lî
les Miffionnaires ne peuvent demeurer
ou pafler autrement dans les lieux de leur
Milîîon,
De garder dans leur maifon &
Hde
lire les Livres des Heretiques
qui
traitent de leur Religion, afin de
es
-conabattre, & tous les autres Livres
A G E S AUX; I S LES
deflfendus, excepté les ouvrages de
Charles Molinos, de Nicolas Machiavel
Sctous ceux qui traitent de l'Allrologie
judiciaire, principalement ou incidemment,
ou de quelque maniere
que ce foit, à condition que ces Livres
ne pourront être tranfportez hors
des lieux des Miiïïons, £c que les Miffionnaires
ne pourront donner à d'autres
la permiiîlon de les lire.
25. De communiquer ces privilèges
en tout ou en partie aux Religieux de
ià Miffion que la Congregation aura
approuvée, non à d'autres, pour le
tems & les lieus que le Prefet Apoilolique
jugera à propos, avec pouvoir de.
revoquer ou diminuer ces mêmes pouvoirs
qui font accordez, au Vice-prefet
ou autre qui fuccedera, & en cas de
mort à celui ou à ceux qui font nommez
par la Congregation, ou qui leur
fuccedent de droit afin que la Mifijon
ne demeure pas fans chef.
25. D'adminiftrer tous les Sacremens
quifontdela competence,des Curez ou
Ordinaires i excepté ceux de l'Ordre &
de la Confirmation î enfin de fe fervir
de ces privileges, & de les adminiftrer
i ceux qui en. auront befoin fans aucune
retribution.
Tels font les pi-ivilcges que le Pape
accorde aux Miffionnaires. J'ai jugé à
propos de les mettre ici, afin que le piiblic
puiffe juger fi nous avions tort dans
une affairé que je rapporterai ci-après^
C H A P I T R E X I
Defcripion du Roticou ¡¿r de findig».
Ans T'etat que jefi^s de ma Pa-'
roifle, je ne me contentai
pas de fçavoir le nombre des
ames qui la compofoient,
j'obfervai encore les marchandifcs qui
s'y frabriquoienr. Je trouvai donc que
J e n'avois que cinq habitations ou l'on
fin du fucre. Tous mes autres Paroiffiens
s'occupoient à la culture du Roucou,
de l'Indigo & du Cacao. Outre
ceux-là il y avoit nombre d'ouvriers
differens. Se d'autres qui vivoient fur
leurs- habitations de ce quails en reciieilloientj
ôc des farines de Manioe
qu'ils
-j
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F R A N C O I S E S
D E L ' AME R i aUE : ^r
qu'ils faifoient, & des beftiaux & volailles
qu'ils y élevoient, qui n'étoit pas
le trafic le moins confiderable, puifqu'il
vient du fond même de la terre, & qu'il
ji-oduit de l'argent comptant. Je parerai
amplement du Sucre, du Cacao &
du Manioc dans un autre endroit. Je
vais donner à prefent une idée la plus
juite que je pourrai du Roucou, de fi
qualité, de fa culture, de fon ufage , des
mauvaifes façons qu'on y peut faire,, 6c
des moyens pour les découvrir, 6c enfuite
qui
es
en
je parlerai de l'indigo.
L e Roucou que les Efpagnols appellent
ùich'me-^ eit une teinture rouge
fert à mettre en premiere couleur
laines blanches qu'on veut teindre
rouge, bleu, jaune, verd Se autres couleurs.
Elle provient d'une pellicule rouge
qui couvre de,petites graines blan-'
ches 6c rondes dont eft rempli le fruit
de l'arbre, qu'on appelle Roucouier, 6s
qui vient par toute l'Amérique il eft
pour l'ordinaire de la grandeur d'un prunier,
mais beaucoup plus touffu j fon
écorce eft noirâtre, fcs teiiilles font affez
grandes, fortes, dures Sc d'un verd foncé.
Il porte deux fois l'année des fleurs
d'un rouge couleur de chair, par gros
bouquets qui reffemblent aifez aux roles
fauvages ou bâtardes, aufquelles fuccedent
des bouquets de gouffes, couvertes
de piquants comme deschataignes, maisplus
petites, qui étant ouvertes fe trouvent
pleines de graines comme de petitsgrains
de coriandre, couverts d'une
pellicule incarnate qui fe détache difficilement
du grain qu'elle couvre,,
qu'elle laiife tout blanc 8c afiez dur,
quand elle en eft féparée j cette pelli-
Gulemacerée 6c cuite, cooepofe la teinture
qu'onappelle Roucou.
On connoit que la graine eft meure
6c qu'elle a atteint fa parfaite couleur,
quand la goufie ou la coile qui la reu-
ferme s'ouvre d'elle-même. Il fufiît
qu'une ou deux foient ouvertes pour
cueillir tout le bouquet qui en contient
pour l'ordinaire huit ou dix, 6e
quelquefois davantage fuivant l'âge de
l'arbre 6c la bonté du terrein. Les Negres
grands 6c petits s'occupent à ouvrir
les gouffes qui ne le font pas fuffifamment,
en les preffant avec les
doigts, 6c font fortir avec l'ongle du
pouce les graines qui font dedans, qu'ils
recueillent dans descouis, c'eft-à-dire,
dans des moitiez de calebalî'es. On
met toutes ces graines dans des canots
ou grandes auges de bois tout d'une
piece, avec de l'eau. On les y laifle
pendant fept ou huit jours, 6c même
davantage juiqu'à ce que l'eau commence
à fermenter J alors on les remue
fortement avec des pagaies de
bois qui font comme de grandes fpatuïes,
ou plutôt comme des pelles de
four, 6c on les pile avecf des pilons de
bois, afin de faire détacher la pellicule
rouge du grain qu'elle couvre. On re--
commence ce manege quatre ou cinq,
fois, jufqu'à ce qu'il ne refte aucune
,)ellicule aux grains 5 après quoi onpaffe
e tout dans des hebichets, qui font des
cribles faits de roiêaux refendus, ou
de lataniers, dont les trous font affez
petits poûf ne pas laifler paffer les
grains ; l'eau que l'on en tire pour lors
eft affez épaiffe, fort rougeâtre 6c de
très mauvaife odeur. O» a ordinairement
deux chaudieres de fer ou de métal
d'une bonne épaiffeur, qui font montées
6c fcellées chacune fur fon fourneau,
©îr l'on nret cette eau , que l'on
faitboiiillir fortement j à mefure qu'elle
boult, on recueille dans de grandes
baffines l'écume qu'elle jet te, 6c quand
elle ne rend plus d'écume, on la jette
comme inutile, 6c on met à là place
dans les chaudieres. récume qu'on en
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