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340 NOUVEAUX VOYAGES AUX. I S L E S
des Epiceries fines, c'eft-à-dire, de la que impalpables comme de la poufficre 1(^9«.
Canelle, du Gerofle, de la Mufcade, blanche. C'eil de labafe de ce piftis que"
& l'établiiTement de plufieurs Manu- le fruit fort -, il eil oblong, & compofé
fa£tures, dont je,parlei-ai dans la ñute, de deux lobes, fur chacun defquels ilya
Scdont je montrerai l'utilité, & la fa- une raineurc. Il s'ouvre de lui-même,
quand il eil meur, & fe trouve plein de'
très-petites femences ou graines rondes,
grifes, & aífezfermes, qui étantfemées
levent facilement , & produifent l'arbriileau,
dont les feiiilles & les fleurs
font ce qu'on recherche,'&: dont l'infuiîon
dans l'eau chaude fait la boiflbn ordinaire
des Chinois, & des Peuples voicilité.
A l'égard du Thé, il croît naturellement
aux liles. Toutes les terres lui
naturel-Çont propres, j'enay vû en quantité à la
Umcnt BaiTererre, & aux Cul-de-Sac de la
Martinique. On l'appelle Thé fauvagc,
parce qu'il vient fans culture, ce qui peut
diminuer quelque chofede fa vertu.
C'eft un arbriffeau de quatre à cinq fins, dont les Européens fe fervent àleur.
pieds de hauteur, foûtenu par une maî- imitation.--—
c, n i . , n-, i-«
trefle racine aiîez grofle , pour l'arbrifièau
quelle foûtient accompagnée de
plufieurs racineaux, qui s'étendent, &
de quantité de chevelure. Le tronc n'a
guéres plus d'un pouce ou d'un pouce &
demi de diametre, du moins n'en ai-jc
point vû déplus gros. JlpoulTc quantité
de branches droites, déliées,fouples,&
&à laquelle ilaplû aux Médecins
d'attacher de,grandes vertus, bien»
moins réelles pourtant que le profitqu'jr
font les Marchands qui le débitent.
Ces feuilles étant cueillies, 8c expofées
au Soleil, ie fechent, & fe roulent d'elles
mêmes > ce qui n'eft pas particulier
au Thé de la Chine, comme le vulgaire
fe le perfuade , puifqu'on le remarque
qui ont auffi bien que le tronc un peu dans toutes fortes de feiiilles qui font
de mqiielle. L'écorce des branches efl; longues & délicates. Nôtre Thé Ameverte
& mince j cell^du tronc efl: plus riquain a naturellement aulfi-bien que
cpaifle &p]us pâle. Toutes les branches
£c les rameaux qui en fortent font extraordinairement
chargées de petites
feiiilles fermes, dentelées , environ deux
celui de la Chine l'odeur de violette. Il
efl: vrai qu'il m'a femblé qu'il l'avoit
moins forte. Cela peut venir de plufieurs
caufes,. comme d'avoir été cueilli avant
fois plus longues que larges, d'un beau fa parfaite maturité, ou trop long-tems
verd, bien nourries, fucculentes, & qui après que les feiiillesétoient meures j de
n'ont prefque pas de queue. n'avoir pas bien pris la faifon 8c la tem-
Sa fleur efl: un Calice compofé de dix perature de l'air qui étoit convenable,
feuilles, les cinq extérieures font vertes, de les avoir expofées au Soleil en les fe-
& pofées de maniéré qu'elles foûtiennent chant, qui a fait évaporerpar fa chaleur
les intérieures dans le point de leur fe- leur odeur naturelle , comme on voit
paration. Les cinq intérieures font blan- qu'il arrive aux fleurs des Orangers, 8c
ches, délicates, refendues jufqu'au mi- des Citronniers, aux Rofes, aux Jaflieu
de leur hauteur. Elles renferment mins, aux Tubereuies, qui ne rendent
quatre étaminées, dont le chapiteau efl: prefque pas d'odeur, lorfqu'elles font
femé d'une pouiïïere jaune ou dorée, au expofées au Soleil, au lieu qu'elles emmilieu
defquelles efl: un piftis, qui afon baument l'air la nuit, le foir 6c le mafommet
chargé de petites graines pref- tin.
Dans
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tr,ç)6. I^ns le fond il efl: confliant, que nô- ceux qui ledébitent en Europe,-^n'aident
tre The a naturellement cette odeur, & point par quelque artifice leur marchanqu
il ne fera pas difficile de lui en don- dife .à rendre cette odeur ? -
ner autant qu'à celui de la. Chine, en Les Officiers d'un Vaifleau François,
recherchant avec un peud?apphcationle qui venoit des Grandes Indes, firent oretems
propre z lc cueillir, & la manière fent à M. Robert Intendant de MaÎine
delefairefecher: earpour tout lereile, à,Breil, Se alors Intendant aux Mes,
ceftaflurementlarnemechofe ^ : f un.peu dela.graineqniproduitl'arbrif-
Un Chimrgien d'un V^ailTeau de Nàfl- feau du Thé. Ces g rLe s furent femées
tes, qui chargeoit au Cul-de-Sac do la dans le jardin de l'IntendancreSÎc!
Trinité de la Martinique, avoit amaiTé verent facilement, 6c produifirent des
unepartie confiderablede Thédupaïs, arbriflèaux,bien chargez dlflëurs, de
qu 11 rendit tres-bien en France, fur le feiiilles 6c de graines, dont il feroTt aiil
p^d deThe de la Chine. Tous ceux de multiplier fffez l'eVpece pour fourni
qmenavoientachete, s'enloûoientbeau- toute l'Europe 6c l'ArrieriqL de S
coup, 6cauroient toujours demeuré dans fans en aller chercher fi- loin , & avec
les-memes ientimens, fi le Vendeurn'a- tant de rifn
rifques 6c de dépenfes.
voit pas eu à la fin l'imprudence de dire,
M. delà Guarigue Savigni, Chevalier
que ce Thé venoit de la Martinique, 6c
de Si Loiiis, & Lieutenant de Roi
q^'^l lui avoit coûté que la peine de
lYrn'èTlir '^"r 'u ^ Guadeloupe, qui jointà beaucoup
L e a Snle^ ? f '''' "" ^e probité 6c de valeur une connoiflan^
S i t f r u des fimples 6c de leur
S e n t îln'ini H T > «y^Jement. l i n en fallut pas davantage pour venoit à dminr.tn -e^u delà mêmegraïne5c u_
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marquez, 6c dont on ne fe feroit peut- cautions p^u^" q ^ u ^ l l e ' e S - '
etie jamais avifej tant il efl: vrai que l'i- portée par les Lirmk n,, „Avenue
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