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 2tz  NOUVEAUX  VOYAGES  AUX  ISLES  
 irtprt.  Les  chaiTeurs,  les Boucaniers,  les  Pêcheurs  
 8c autres  gens qui  frequentent les  
 bois  Se lesliles,  la mangent  de cette maniéré  
 j  elle  leur  tient  lieu  de  pain  &  de  
 calTave.  
 Lorfqu'elle  eft  mûre  ,  on  la  mange  
 crue,  elle  n'a  point  d'autredefFaut  que  
 d'être  un  peu  venteufe.  
 On  la  fait  rôtir  fur le gril,  après  quoi  
 on  leye  fa  peau  &  on  la  mange  avec  le  
 fucre  &  le jus  d'orange.  
 On  la fait  cuire  fous la  cloche  comme  
 les poires  avec  du  vin,  du  fucre,  de  la  
 canelle  &  un  peu  de  geroffle.  Elle  devient  
 pour  lors  d'un  beau  rouge,  d'un  
 g o û t ,  d'une  odeur  &  d'une  délicateiTe  
 admirable j  très-bonne  pour  la  poitrine  
 &  très-nourriiTante.  On  la fend en deux  
 felon  fa  longueur.  
 Qiielquefois  on la  coupe  par  tranches  
 minces,  & après l'avoir  paiTée dans  une  
 pâte  claire,  on  k  frit  &  on  en  fait des  
 Signets.  
 Lorfqu'on  la  veut  conferver  comme  
 les  figues  ,  les  raifins  &  autres  fruits  
 qu'on  fait  fecher  ,  on  la  laiiTe  bien  
 meurir  dans  la  maifon,  après  quoi  on  
 leve  la  peau  qui  dans  cet  état  fe  leve  
 très-facilement;  on  la  fend  en  quatre  
 dans  toute  fa  longueur,  &  on  la  fait  
 fecher  fur  une  claye  au  foleil  ,  ou  au  
 four  après  qu'on  en  a  tiré  le  pain  ;  
 elle  fe  couvre  d'une  petite  pouffiere  
 blanche  &  fucrée  qui  provient  de  fon  
 fuc.  On  la  peut  conferver  des  années  
 entières.  
 J'ai  dit  dans  un  autre  endroit,  que  
 les  Indiens  en  font une pâte qu'ils  portent  
 avec  eux  dans  leurs  voyages  qui  
 leur  fert  de  nourriture  &  de  boiflbn.  
 Ceux  qui  veulent  faire  cette  pâte  avec  
 plus  de  foin,  font d'abord fecher  lesBananes  
 au  four  ou  au  foleil,  puis  ils  les  
 gragent,  ils y mêlent  enfuite  du  fucre  
 pilé,  avec  uq  peu  de  poudre  de  canelle, 
   de  geroffle  &  de gingembre,  tant  m  
 foit  peu  de farine &  un blanc d'oeuf pour  
 lier  toutes  ces  chofes  enfemble  après  
 qu'elles ont été paitries avec un peu d'eau  
 de  fleur  d'orange.  On  en  fait des  tablettes  
 qu'on  fait  fecher  au  four  ou  au  
 foleil, qui font très-bonnes &  très-nourri  
 riiTantes.,  
 Tous  les  animaux  de quelque  efpece  
 qu'ils  puiilènt ê t re,  jufqu'aux chats mêmes  
 ,  font  friands de  ce  fruit.  Ce  qui  
 n'eit  pas  une  petite  preuve  de  fa  boni  
 té.  :  ,  
 Il  y  a  une  autre  forte  de  Bananes  ]  
 qu'on  appelle  Bananes  mufquées.  Elles muf.  
 font beaucoup  plus courtes,  plus  déliées  
 que  les Bananes  ordinaires j  elles ne paffentgueres  
 fix  âfept  pouces de longueur  
 fur  huit  à  dix  lignes  de  diametre  :. leur  
 peau  eft  auflî  p  us  mince  &  leur  chair  
 qui  cil  incomparablement  plus  délicate,  
 a  une  petite  odeur  de  mufc  très-agre«- 
 blc.  ;  
 La  figue  de  l'Amerique  diiïbre  de  la pi^^à  1  
 banane  en  grandeur,  en  goût ,  en qua- l'Amiri-,  
 lité,  bien  que  l'arbre  qui  la  porte  foit i"'- 
 le  même,  ou  à  fi  peu  de  chofe  près  
 qu'il  eil; trés-facile de  s'y  tromper ,  tant  
 la  difference  qu'il y  a entre  le  figuier  &  
 le  bananier  ell  peu  confiderab  e.  La'  
 figue  n'a jamais  gueres  plus de  fix  àfept  
 pouces  de  longueur-  fur  douze  à  quinze  
 lignes  de  diametre.  Elle  eft  plus  ronde  
 que  la banane > &  comme  elle  eft  plus  
 petite,  fon  regime en  contient  un  bien  
 plus  grand  nombre,  &  fouvent  jufqu'à  
 quatre-vingt  &  quatre-vingt-dix.  Sa  
 cJiair  eft plus  blancheûtre  &  plus  délicate, 
   mais  elle  eil  pâteufe  8c  a  moins  
 de  faveur.  Quand  elle  eil  meure  5c  rôtie  
 fur  le  gril,  elle fond  dans  la  bouche  .  
 comme  une  gelée.  Elle  n'eil  point  du ufiiii'l  
 tout  venteufe,  quand  même  on  la man-'"^'i"']  
 geroit  crûè".  Etant  cuite elle eil  amie de  
 la  poitrine,  & d'une digeilion  trés-aifée.  
 Elle  
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 'tjiui cût^és  enydeux.  
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