
 
        
         
		109(5,  
 Deux  
 Maçons,  
 Vxnui  
 des Negns. 
   
 «Gardie»  
 dis beffjuux. 
   
 3 i 8  NOUVEAUX  VOY  
 pagnonavec  lui,  cela  va  fouvent  jufqu'à  
 cent  fols.  
 Quand  on  a une  fois des  ouvriers  dans  
 une  inaifon,  c'eftun  trefor qu'on  ne fçauroit  
 t rop  eilimer, &  pour qu'il  ne fe perde  
 pas,  il  faut  avoir foin de leurs  donner  des  
 apprentifs,  & leur faire de  tems  en  tems  
 quelque gratification à proportion  du  travail  
 qu'ils f o n t , du de l'avancement  qu'on  
 remarque dans ceux qu'ils inftruifent.  
 Il  ne  faut  pas  un  ong  difcours,  pour  
 perfuader ungrosHabi tant ,qu' i l  abefoin  
 de  Maçons  chez  lui:  il  arrive  tous  les  
 jours  tant d'accidens aux fourneaux,  aux  
 chaudieres,  &  à  d'autres  endroits  que  
 l'ons'épargne  desdépenfes  confiderables  
 lorfqu'on a des maçons  chez  foi, 6c quand  
 o n  n'en  a  point  à  faire,  on  trouve  toûjours  
 àlesloiier.  Lemoins  qu'ils  puilTent  
 gagner  c'ell cinquante  fols  par jour  chacun  
 avec  leur  nourriture.  
 Il  eft  bon  de  diftinguer  toujours  les  
 Nègres  ouvriers  des  autres,  foit  en  leur  
 donnant  plus  de  viande,  foit  en  leur  faiiant  
 quelque  gratification.  Rien  ne  les  
 anime  davantage  à  chercher  l'occafion  
 d^apprendre  un  métier.  Tel  qu'il  puiiTe  
 ê t r e ,  il  eil  toujours  d'une  grande  utilité  
 pour une maifon.  Lesprofirsque  font  les  
 ouvriers,  les  attachent  à  leurs  maîtres,  
 &  leur  donnent  le  moyen  d'entretenir  
 leurs  familles avec  quelque  forte  d'éclat,  
 &  le  plaiiîr  d'être  au-defllis  des  autres  
 contente  extrêmement  la  vanité  dont  ils  
 font  très-bien  pourvus.  J'en  ai  vû  qui  
 étoient  fi  fiers  d'être Maçons  ou  Menuiiîers, 
   qu'ils  affeétoient d'aller  à  l'Eglife  
 avec  leur  réglé  &  leur  tablier.  
 O n  doit mettre  à  la  garde  des  beiliaux  
 un  Negrefidclle,  &qui  aime  ce  métier.  
 Les  Negres  du  Cap-Verd,  de  Sénégal,  
 Se  de  Gambie,  y  font  les  plus  propres  ,  
 nrce  qu'ils  ont  chcz-eux  quantité  de  
 jeftiaux  qu'ils  regardent  comme  leur  
 principale  richeiTe.  Le  Comiaandeur  
 A G E S  AUX  ISLES  
 blanc ou N^gr e  doit  les  compter  tout  les i6<X>.  
 matins,  avant  qu'ils  aillent  paître,  &  le  
 foir quand  on les fait rentrer  dans  le  Parc.  
 Pour  les moutons,les chevres ou  cabrittes.  
 Ce font  les  petits  enfans qui  font  chargez  
 du  foin  de  es garder  fous ladi redion  du  
 Gardien  du gros  bétail.  
 On  donne  le  foin  des  malades  à  quelque  
 NegreiTe  fage & intelligente,  qui  les  
 ferve d i l igemment ,  qui  aille chercher  à la  
 cuifine  ce  dont  ils ont  befoin, qui  tienne  
 les  lits,  Scl'infirmerie p ropre,  &  qui  n'y  
 laifle entrer autre chofe que ce que le  Chi - 
 rurgien  a ordonné.C'eft une  neceffité d'avoir  
 une infirmerie dans  une  Habitation  :  
 outre  que  les  malades y  font  mieux  foignez, 
   &  plus  facilement  que  dans  leurs  
 cafes i  c'eft  un  moyen  fur  de  diftinguer  
 ceux  qui  le font véritablement,  de  ceux  
 qui le contre-font, ou par pareÎTe, ou  pour  
 faire quelque ouvrage dans leurs cafes.  
 Vingt-cinq  perfonnes fuffifent pour  couper  
 des Cannes,  &  entretenir  un  Moulin  
 à  eau,  &  fix  chaudiers,  fur  tout  quand  
 on  a  un  peu  d'avance  du jour  precedent,  eou/er  
 &  que  les Cannes  font belles,  nettes,  Se  Canbien  
 entretenues.  Quand  on n'a pas  cette  
 avance,à  caufe d'une Fêt e pendant  laquelle  
 les  Cannes  coupées  auroient  pû  fe  gât 
 e r ,  onenvoyecouperdes  Cannes  depuis  
 le  matin  jufqu'à  l'heure  du  déjeûné,  à  
 tous  ceux  qui devoient  travailler  à la  Sucrerie  
 ,  à  la Purger ie,  aux Fourneaux,  au  
 Bois,  &au  Moulin,  de forte qu'en  moins  
 de  deux  heures  on ait  aiîez d'avance  pour  
 mettre  au  Moulin,  &  avancer  le  travail  
 fans le diicontinuer.  Comme  c'eft le  plus  
 aifé  de tous les travaux, les femmes  y  font  
 autant  d'ouvrage  que les hommes.C'eft-là  
 principalement  qu'on  les employe  ,  auiïïbien  
 qu'au  fcrvice  du  Moulin,  qui  deshonoreroitles  
 hommes, s'ils y éroientem-  P""'- 
 ployez.  Je  me  fuis  quelquefois  fervi  de  'ji"  
 ce  moyen  pour  punir  des  Negres  qui^^S"  
 éioient  lâches  Scparelleux.  Je  les  f;ifois/e«Ar.  
 mettre  
 F R A N C O I S E S  DE  L'AMERIQ^UE.  329  
 16^6.  mettre à repailerlesbagaces,  qui eft l'em-  vent  pas  entrer  aufervicedu Moul in,  de  
 ploi  qu'on  donne  à  la plus foible des N e -  la  Sucrerie,  ou  desfourneaux,  doivent  
 greflesqu'on employe  au  Moulin.  Il n'y  grater  &  grager  le  manioc  qui  doit  être  
 avoitpomtde  chagrin  pareilau  leur,  ni  cuit  le j o u r  fuivant. Une Negreife aiTiftéc  
 de  prieres  &  de  promeflès  qu'ils  ne  me  d'un  enfant,  ou de quelque  infirme,  pour  
 fatlent,  pour  être  ôtez  de  ce  travail  qui  paiTer  le  manioc  par  l'hebichet  doivent  
 les Çouvroit  de  honte.  rendre  une  barrique  de  farine  par  joui%  
 stx  cm.  Ahndenepas  manquer  de  bois  à  b rû-  c'eft-à-dire, environ deux barrils  &demi.  
 C  f'  ,  mettre  à  profit  les  branches  Et  afin  qu'il  ne  puifle y  avoir  de  fraude  
 des  arbres  que  les  charpentiers  ne  met-  fur  cet  article  qui  eft  important  &  trèstent  
 point  en  oeuvre,  il eft  bon  d'avoir  tentatif,  il  faut  que  les  boëtes  à  prefler  
 toujours cinq ou fix Negr e s  dans  le  bois,  foient toujours pleines, jufqu'à la marque  
 Ils en d o p e n t  faire chacun  une  cabrouet-  qu'on  aura faite,  après  avoir  remarque  la  
 tee  par  jour .  Lorfqu'ils  font  fix,  on en  quantité de manioc g raeé qu'elles  doivent  
 met  quatre  a  hacher,  &  deux  à  fendre,  contenir pour faire une barrique de farine.  
 Autant  qu  il  fe  peut  faire,  il  faut  qu'ils  II  y  a  bien  des Habitans  qui fe  fervent  '  
 travaillent  au  voifinage  des  fcieurs  de  plûtôt  d'unCommandeurNegr e  que d'un  j  
 long,  afin que le m a u r e ,  ou  le  charpen-  blanc.  Sans  entrer dans  lesraifons  d'écouer  
 voye  plus  facilement  ce  qu'ils  font,  nomie,  je  croi  qu'ils  font  fort  bien,  Se  
 Uuand  on  a  ce  foin,  on peut continuer à  je m e n  fuis toujours bien trouvé.  Il  faut  
 taire  du Sucre  pendant  fept  a  huit  mois,  choifir pour  cet  emploi ,  un  Negre  fidefanscramdredemanquerdebois, 
   pourvu  le,  fage,  qui  entende bien le travail,  qui  
 qu  onaitfeulement  uneavance  de  fix  fe-  foit a f f e a ionné ,  qui  fâche fe faire  o b é i ,  
 marnes  avant  de  commencer  à  faire  du  6c bien  executer  les  ordres  qu'il  reço  t  
 Sucre i  parce  que  ces  fix  hommes  rem-  ce dernier  point  eft  aifé à trouver  •  car  il  
 fomme.  Depuis 1 invention  des nouveaux  mandent  avec  plus  d'empire,  \  oui  fe  
 fotirneaux  on  confomme beaucoup moins  faifent mieux  obéir  que les  NegSs^C'ef t  
 debois,  &ainfi on  pourra  employer  ces  au  Maître  à  veiller  fur  fes  auTres  nua S  
 lix hommes a d'autres ouvrages.  Ces  mê-  tez.  »  «tuucs  quaumes  
 coupeurs  fervent encore  à  abatre  &  Le  Commandeur  doit  être  toujours  
 deblayerlesarbresquelecharpentierleur  avec les N e g r e s ,  fans  les  abandonnTk  
 v a ? d e  l'a Ê  ^  p r e f i b ^ r t Î : - 
 . ^ d q u ' o n d o i v e a v o i r u n e b o n n e p r o .  
 une  quantité  de  manioc  fuffifante  pour  dans  le  boir,  pou  pouvoirXrau^af  
 fore  une  bamque  defarine.  Les  Negres  trel'étatdelèurtravail.  C' e f t l  ui^évî  '  
 SclesNegreiTes  qui  ne  font  pas  de  garde  1er les Negr e s , &  les faire affifter à la  P r t  
 pendantlanuit,  c'eft-à-dirc,  qui  nedpi -  refoir&matin,  ôcfaire,  ou  
 V v  ca .  
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