N O U V E A U X VOY AGËS AUX ISLES
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S. Domingue.
Sivmus
des Chrez,
aux
Ißes dt
Vent,
('efl-àdirt,
à la
^Marti-
7iiqut,U
Guadeloupe,
p-c.
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ou de quitter quelques fortes de Religion
que ce foit. Je parlerai dans un autre endroit
de leur indifférence, & de leurs
moeurs.
L a partie Françoife de l'Iile de Saint
Domingue, eft diverÊe en deux quartiers
principaux. Celui du Nord qui comprend
le Cap François, & le port Paix,
& celui de rOu e f t qu'on appe leLeogar
ne. Les Capucins adminittroient lel'pi:-
rituel dans la partie du N o r d , &,av oient
encore, des Paroiflès daas la partie de
l'Oueft. Les Peres Blancs ou jacobins
y avoient trois ParoilTcs qui font les
Bourgs de l'Efterre, delà petite Riviere,
Se du Cul-de-fae. Le fpirituel a été adminiftrjé
de cette maniere jufques en
i j o i . que les Capucins ayant remonr
tré au Miniftre qu'ils ne pouvoient pas
fournir k nombre de Religieux neceffaires
pour ces Miffions, on a donné
»uxjefuitesk partie du Nord qui commence
au Cap François, & finit à la
riviere de l'Artibouite, & les Jacobms
ont eu tout le refte de l'Iile , -à commencer
à cetl^riviere jufqu'au cap Tiberon
qui eft le plus Occidental de
r i f l e où commence la conceffion de la
Compagnie de l'Ifle à Vache à qui
le Roi a permis de choifir tels Ecclefiaftiques
qu'elle jugera à propos.
' . C'eft le Roi qui entretient ks Religieux
Curez des Mes du V ent , c'eft-adire
de toutes les Ifles, excepté celle de
S. Domingue. Les penfions des Curez
fe prennent fur le domaine du Roi aux
Mes. Toutes les Cures anciennes ont
(douze raille livres de fucre brut, & les
nouvelles feulement neuf mille livres.
Comme les Paroàifes des Jefuites à la
Martinique font toutes anciennes, elles
foijt auiÉ toutes à douze mille livres
de fucre, celle du Fort S. Pierre a de
plus neuf m^le livres pour un fecondaire.
Les ParoiiTesdes Capucins de Îa Martinique
font toutes à neuf mille livres, excepté
celle du Fort Royal qui a vingt-un
mille livres pour deux Rel igieux, ils ont
outre cela cinq cens francs comme Aumôniers
de la Fortereife.
Les ParoifFes des Jacobins étant de
différentes efpeces, leurs penfions font
auffi difieren tes} celle du Moiiillage a
vingt un mille livres pour deux Religieux
, celle de la Baflè-pointe & de
Sainte Marie ont chacune douze mille
livres, &les autres n'ont que neuf mille
livres ; mais afin qoe nos Religieux
foieot tous égaux, le Supérieur prend fur
la Paroifte du Moiiillage izooo. livres
de fucre pour a:ioûter aux poco, livres
qu'ont les Paroiflès nouvelles afin de
leur faire à tous un revenu fixe de 12000
livres defucre brut. A l'égard du cafuel
des Paroiflès, il eft différent félon la différence
des lieux où elles font fituées j
il confifte feulement dans les droits de
fepulture ôc de mariage , & les publicâtions
des bancs pour ks perionnes
libres, car à l'égard des efckves on
n'exige rien d'eux ni de leurs maîtres
pour eux. La levée des corps que k
Curé va chercher à la maifon eft taxée
dans les Paroiffcsdu Fort S. Pierre, du
Moiiillage & du Fort Royal, à quinze
livres , dans les autres lieux de l'Me
à fix livres ; on donne dans les trois
Eglifes ci-deffus neuf livres pour chaque
grande Meffe, & dans le refte de
l'Jfle quatre livres dix fols > les Meffes
baffes a une livre, les publications
des bancs pour les mariages à vingt
fols chacune, & les certificats de Baptêmes,
mariages ou fepultures à vingt
fols. A l'égard des autres fonélions on
reçoit ce que les fideles prefentent quand
cela arrive, mais on ne demande jamais
rien.
QLiand j'arrivai au Mes nos penfions
étoient
F R A N C O r S E á DE L'AMERIQ^UE. Si
% ï^îM. éîoicnt payées en fucre brut, qui à eau- Les Lieutenans de Roi ont vingt mille
. . fe de la guerre étoit une marchandife il
prix du o „ „„ „¿„^
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' décriée qu'à peine la pouvoit-on négobrM
a- cier en marchandife, fur le pied d'un
•vant U é cukc ent , pendant que toutes ks pro-
^¿îfvick 'fifio"® l*-" venoient de France étoient
' à un prix exceflif. Mais ce même fucre
étant venu a enchérir vers la fin de
Dilivres
de fucre, ôc cinq cens livres de
gratification. Les Juges Royaux des
trois Mes ci-defliis, les Procureurs du
R o i , Scies Exécuteurs de la J u f t i c c , ont
chacun douze mille livres de fucre. Les
Confeillers au Confeil Supérieur, oni'
douze cens livres de fucre, ou l'exemlôp/.
oil on le vendit jufqu'à cinq Se tion du droit de Capitation pour douze
fix livres le cent. Se fon prix ayant en- de leursEfclaves.
core confiderablement augmenté après Le Domaine du Roi dans les IÎIes^"» f W
la paix deRi fvi ck, les Fermiers des Do- confifte dans k droit de Capitation que
maines du Roi obtinrent un Arreft du tous ks hommes blancs ou noirs libres,
Confeil d'Etat qui fixa toutes ks pen- engagez ou efclaves, payent depuis l'â- diiKoj,
fions, tantdu Clergéque dePEtatMa- ge de quatorze ans jufques à foixante.
j o r j à quatre livres dix fols le cent. Ce droit eft de cent livres de fucre brut
pendant que ces mêmes Fermiers exi- effedif par an, pour ceux qui en font,
geoient fix livres par cent pour ks ou de fix francs pour ceux qui n'en font
point. Ce font ks maîtres qui payent
pour leurs domeftiques engagez ou enclaves.
On paye encore un pour cent de
tout k fucre qu'on livre pour avoir le
droit de le pefer chez foi. Chaque Cabaret
paye deux mille livres de fucre par
an. Toutes les Marchandifes qui arrivent
aux Mes payent un pour cent en
efpece, ce qui fe doit entendre feulement
des provifions de bouche j outre
cela le tiers des confifcations Se des
amendes entre dans k Domaine du.
Roi,
^ —T o u s ks hommes blancs creolles ,
celles de l'Etat Major Se des Officiers de ' c'eft-à-dire, nez dans ks Mes, 5c ge-^«'
Juftice ont été payées fur k pied de nerakment toutes les femmes blanches-^"'/"'
quatre livres dix fols pour cent livres font exemptes du droit de Capi tat ionU
aufli-bien que ks efclaves, ferviteurs,^'•"'i ^tf
ou engagez des Religieux ou des anciens
Seigneurs, Propriétaires des Mes
Se leurs reprefentans.
Les penfions des Religieux qui deffervent
les Paroiffes de S. Domingue ne
droits de capitation de ceux qui ne
faifoient pas de fucre. Se du fucre ef-
1« Br«-feétif de ceux qui en faifoient. Ce fut
f > un nommé la Bruneliere infigne mal-
. t o t i e r s'il en fut jamais, qui avoit fuc-
Dmai- cédé à Monfieur de Vaucourtois qui
donna cet avis à fes maîtres. Par bonheur
pour ks Ifles fa Commiflion ne
dura que deux ans, car il auroit ruiné
tous ks hab.itans & tout k commerce
s'il y eût demeuré plus longtems. Mais
; k départ de cet honnête homme n'a pas
remédié aux maux qu'il a caufé, Sc depuis
ce tems-là les penfions des Curez,
de fucre.
Les appointemens du Gouverneur
General, du Lieutenant au Gouverne-
• . ment General, 8c de l'Intendant, font
t e l T P^y^^ P^^' Trefor en France. Les
dei-ém Gouverneurs de la Martinique, Guadelajor
loupe Sc s. Chriftophk, ont foixante font pas payées par k Roi. Ce font p^^M^
' /'w. mille livres de fucre payés à quatre U- ks habitans de chaque Paroiffe qui les''"
yres dix/olsk cent aux Mes, 6c mille payent.Le Marguillier afoin d'en faire
ecus de gratification payez eu France, a repartition £c la levée, & de la payer gue. ' "
Z m . J . l, ' -