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 90  NOUVEAUX  VOYAGES  AUX  ISLES  
 bafilier  ou  de  cachibou  qu'ils  confervent  
 foigiieufement.  Dès  qu'ils  font  letnentles  
 vcz,  c'cll-à-dirc,  dès  qu'ils  font  fortis  
 Cixrai-  de  leur  hamacq,  ils  vont  fe  laver  tout  
 fervent  ^^  corps  il la mer  ou  dans  quelque  riiiu  
 roit' viere,  6c  après  que  le vent  ou  le  folcii  
 lesa  fechez,  ils  viennent  s'afleoir  fur  
 une petite  fellette au  milieu de  leur  carbet, 
   où  leurs  femmes  les  viennent  peigner  
 &  troufler  leurs  cheveux,  après  
 quoi elles mettent  dans  un  couy  un  peu  
 d'huile  de  carapat  dans  laquelle  elles  
 font  diiToudre  du  roucou  qu'elles  prennent  
 avec un  pinceau,  fie  en  peignent  
 tout  le  corps  de  leur  mari.  Je  parlerai  
 de lewrs coutumes dans un  autre  endroit.  
 Je  dirai  feulement  ici  que  cette  peinture  
 leur  conferve  la  peau,  qu'elle  empêche  
 que  le vent  ou  le  foleil  ne  la  faiTe  
 gerfer  ôc  crevafler,  &  qu'elle  les  prelèrve  
 des piqueures  des  coulîns,  maringouins  
 ou  mouftiques  qui  font  en  trèsgrande  
 quantité  autour  de  leurs  carbets  
 ou  cafes.  
 D E  r  I  N  D  1  G  O.  
 On  a fait autrefois beaucoup  d'indigo  
 dans  la  Paroifle du  Macouba.  Il  n'y  a  
 ni  ruiileau  ni  riviere  oii  l'on  ne  trouve  
 des indigoteries,  c'cft-à-dive,  des  bacs  
 ou cuves de  maçonnerie  bien  cimentées  
 où  l'on  met  en  digeftionla  plante  dont  
 on  tire  cette  couleur.  
 Ces  cuves font  triples  pour  l'ordinaire  
 les  unes  au  deiFus  des  autres  en  maniere  
 de  cafcade;  en  forte  que  k  feconde  
 qui  eft  plus  bafle que  le  fond  de  
 la  premiere  puiiTe  recevoir  k  liqueur  
 contenue  dans  Ja  premiere,  lorfqu'on  
 débouche  les  ouvertures  qu'on  à  pratiquées  
 dans le fond de la premiere ,  & que  
 k  troifiéme  puifle recevoir à fon tour ce  
 que  la  feconde  contenoit.  
 La premiere,,  kplus  grande  &laplus  
 haute  de  ces  cuves  s'appelle  la  trempe-  irtp^j,  ^  
 rie  ouk  pouriture;  on  lui donne  ordi-  cuvt  
 nairement  vingt pieds  de  long  fur  dou-  /«» ;;  j  
 ze  à  quinze  pieds de  largeur,  &  trois à  
 quatre  de  profondeur.  On  nomme  k  "  
 feconde  la batterie;  elle  eft  préfque  de  noms 0'  
 moitié  plus  petite  que  la  premiere.  Et  
 ktroiiîéme  qui  eft beaucoup  plus  petite  
 que  la  feconde,  s'appelle  le  diablotin. 
   
 _ Les  noms  des  deux  premieres  con- T^a  
 viennent  parfaitement  à  leurs  ufages,  
 parce  qu'on  met  tremper  la plante  dans  
 k  premiere  où  elle  fermente,  fe  macere  
 &  devient  comme  en  fumier &  pouriture  
 ,  après  que  les  iels &  k  fubftance  
 de k  feuille ôc de  l'écorce  fe font  répandus  
 dans  l'eau  par  k  fermentation  
 que  k  chaleur & la maturitéde  k  plante  
 y  a  excitée.  C'eft  dans k  feconde  la  
 qu'on  agite  8c  qu'on  bat  cette  même  terie.  
 eau  imprégnée  5c  chargée  de  fels de  k  
 plante,  jufqu'à  ce  que  les  ayant  ramaffez, 
   réunis  &  comme  coagulez  les  uns  
 avec  les autres,  on  ait  formé  les  grains  
 qui  compofentk  teinture.  
 Qiiant  au nom  de  k  troifiéme,  je  ne  
 voi  pas  bien  comment  il  lui  convient,  tin.  
 à moins  que  ce  ne  foit,  parce  que cette  
 cuve  eft  plus  colorée  que  les  deux  
 autres,  à  caufe que  l'indigo  déjà  formé  
 y  féjournant,  k  teint  &  la  colore  par  
 conféquent beaucoup davantage.  |  
 A  quoi je  dois  ajouter,  qu'il  n'y  a  
 qu'à  Saint  Domingue  qu'on  fe fert  de  
 ce terme.  On  appelle repofoir cette  der-^  
 nierecuve  aux Mes du  vent,  & ce  nomi'  
 lui convient  parfaitement,  puifque c'eft  
 dans  celle-là  que  l'indigo  commencé  
 dansktrempoire,  &  perfeftionné  dans'  
 k  batterie,  s'unit,  fe met  en  mafie, Çe  
 détache des parties  d'eau  qu'il  avoit  en-'i  
 core,  lespoulTeau  deffus &ferepofe  au  
 fond  de k  cuve d'où il eft  tiré  pour  être  
 mis  dans  des  fachets,. 8c  enfuite  dans  
 les.  
 î.  lor ^mm^ûire  
 3t.  .  
 LOSrDIG-OTEJlIE.  c- Cazsse^tis a, s^cÎ'cr l J.ru  
 ¿¿SnJt'oOn  i» c  r- 
 . Cicrac  ^^  
 .  Carntnojuieuf •  
 auî  e^ioiite •  ^ f f i s  de  'ircfnpeite- 
 • v i .  
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