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 il  h li  i  '  •  Li  
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 Î Î Î  NOUVEAUX  VOYAGES  
 I<îy(5.  les  coupe  pour  les  porter  au  liîouiin.  
 Premie-  PJ^Gcurs  raifoiis  m  ont  porté  à partaremi 
   gci"ainfi^mon  terrein  toutes  les  fois  que  
 ("»•  je  l'ai  pû  feire.  La premiere,  que  ces reparations  
 du  terrein  en  plufieurs  pieces  
 A  u x :  IS'UES  
 réplanter  fans  célTe.  ' ' ' r i  
 L a  troifiéme  raifon  eft,  que  le  ttiaître  
 peut  plus  facilement  vifiter  le  tra- ^'•"'i'-j  
 vaildefesgens,  &  voir  fi  lesCominan-f  " ' J  
 deurs &  les Negres  ne le trompent  point  
 F  R  A  N  Ç  0  I  S  E  S  DE  L'A  M  E  R  I  Q , U  E.  zg ,  
 pour  les  trois  premieres  '  raifons  que  ils.la  pratiquent  auffi  aifément  &  auiïï  
 jnpêchent  que  le  ftu  qui  ieroit  allumé  com;.  . ïs^.  S Î ^  ù^iÎ  ^ S Î  
 dans  un  quatre  ne  fe  communique  aux  quand  ils en  trouvent  l'ofcafion,  fe  con'  
 autres,  parce  que  ne  trouvant  point  de  
 matieres  dans  ces chemins,  par le moyen  
 defquelles  il  puiiTe joindre  le  quarrévoii 
 i n ,  il  eft  forcé  de  s'arrêter>  &  quand  
 Siconde  
 raifon.  
 tentant  de  larder  &  de  rechauflèr  les  
 cannes  qui  font  fur  les  bords  des  chemins, 
   pendant  que  le  milieu  où  la  vûe  
 .  '  i  - - -  ne  peut  penetrer  &  où  l'on  ne  peut  pas  
 meme  le  vent  l y  porteront,  on  auroit  aller,  demeure négligé,  plein  d'herbe  
 toujours  plusdetemsqu'iln'enfautpour  de  liannes  &  de  vuides,  ce  qui  a t S  
 y  i^medier  •  avec  le  tems  le  dépériiTement  total  des  
 l . a  leconde  raifon  eft  pour  empêcher  cannes  
 kscabroiiets  d'entrer  dans  les  pieces  de  Une  quatrième  raifon eft,  l'embellifcannes, 
   comme  ils  font  pour  y  charger  fementd'une  habitation^  où  tout  homme  
 les  cannes  qu  ils portent au moulin.  Rien  de  bon fens  ne doit pas  neghger d'v  oro-  '"'fi"'  
 n  eft  plus  pernicieux  8c  ne  détruit  tant  curer  le  plaifir,  quand il  peutêtre  joint  
 les  cannes  que  les  pieds des  teufs&  les  avecl'utik:  cai'on  peut  planter  lelong  
 roues  des  charettes  qui  paiTent  fur  les  des chemins des pois d'AngoIe ou des  poS  
 Touches,  dont  on  vient  de  couper  les  de  fept  ans,  qui  font "des arbrifléaux  fort  
 rejettons,  fur tout quand il pleut  &  lorf-  agreables  &  tort  utiles,  qui forment des  
 que  la  terre  eft  mo  le  On  voit  par  ex-  a  lécs  &  des  promenades.  L'habitation  
 perience  qu'on  eft  oblige  de planter  des  de Monfieur  de  Rochefort  au  petit  culcannes  
 dans les  routes  que  les  cabroiiéts  de-fac  de^  la  Guadeloupe  ,  étoit  toute  
 ent  faites,^  &  que  ces  cannes  ne  venant  partagée  de  cette  manière.  Je  l'ai  prati- 
 |«s  aufli  Vite  que les  rejettons  qui  pouf-  que  dans  tous  les  endroits  où  le  terrein  
 lent  d une  louche  quiafesracines,  elles  me  l'a  permis.  
 Lorfqu'on  ne  veut  pas  laiiTer  inutile  
 tbute  la  largeur  de  ces  chemins,  on  fe  
 contente dé laiflèr un petit fentier de chaque  
 côté  pour  pouvoir  vifiter  le  travail  
 &  pour  cueillir  les  poisi  &  on  plante  
 fe  trouvent  fuffoquées  par  celles  qui  
 font  auprès  d'elles,  qui  croiiTant  plus  
 vite,  leur dérobent  l'air &  lesfontmourirj  
 d'où  il  arrive  que les pieces  de  cannes  
 fe  dégarniiTent  &  déperiflcnt  tout  à  
 fait  par  ces  chemins  que  l'on  fait  tout  
 au  travers  fans  difcretion  &  fans  jugement  
 i  au  lieu  que  la  piece  n'aïant  que  
 cent  pas  en  quarré,  il  eft  aifé de  porter  
 les  paquets  de  cannes  au  bord  du  chemin, 
   puifque  du milieu  de  la  piece jufqu'au  
 chemin  il ne  peuty  avoir  que  cinquante  
 pas,  ce  qui  n'eft  pas une fatigue  
 confiderable,  eu égard  à  'avantage  que  
 l'on  trouve  d'avoir  toujours  fes  cannes  
 en  bon  état,  &  n'être  pas  obligé  de  les  
 i  ^  -.on  
 tout  le  refte  en  manioc  ou  en  patates,  
 felon  le befoin  que  l'on  a  de  l'un  ou  des  
 autres}  obfervantfeulement  dene  planter  
 que  du  manioc  blanc  ou  du  manioc  
 d'ozier,  afin  qu'il  foit  meur,  &  en. état  
 d'être  arraché avant  qu'on vienne à  couper  
 les  cannes.  
 Qi-ioique  les  cannes  foient  plantées  
 fur  des  mornes  ou  dans  des  revers  de  
 coftieres  trop  droites  pour  s'y  aller  promener  
 ,  il ne faut pas négliger  ce  partage  
 pour  
 j'ai  marquées  ci-defllis.  Il  faut  feulement  
 obferver  de  faire  ces chetnins dans  
 les  endroits  les  plus  comniodes  pour  le  
 charoi,  
 ¡lr0m  Le  terrein  étant  ainiÎ  partagé  ,  il  
 itflaii-kut  l'aligner,  c'eft-à-dire  qu'il  faut  
 étendre  une  corde  de  toute  la  longueur  
 du  terrein  ,  &  marquer  avec  
 I m  lis  
 I itnms  
 J Mcor- 
 I ¡M.  
 promptement  que  l'autre.  Je  l'ai  fait  
 jrat^ucr  par  tout  où  j'ai  fait  travailer, 
   8c: j e  m'en  fuis  toûjours  bien  trouvé. 
   :  •  T  ,  
 Après  que  le  terrein  eft  aligné,  on  —  
 difpofe:un  Negi-e  ou  une  NégreiTe  vis-  de  
 à-vis  de  chaque  ligne.  On  marque  fur  
 le  manche  de  leur  hoiie  la  diftance  
 H..  ;  .ji'  
 ^  .  1  -  1  —  — j ^ u i  iivjuv-  lit  uiiLaucc  
 a  pointe  d un  piquet  fur  la  terre  le  qu'ils  doivent  laifler  entre  chaque  fofle  
 trait  de  la  corde  afin  de  planter,  les  qu'ils  doivent  faire,  &  on  commence  
 cannes  en  droite  ligne}  felon  la  bon-  le  travail.  Chaque  foiTe  doit  être  de  
 te  de  la  terre  on  fait  les  rangs  plus  quinze  à  vingt  pouces  de  long,  de  la  
 ou  moins  éloignez  les  uns  des  autres,  largeur  delà  houe,  qui  eft  pour  l'or- 
 Qçiand  elle  eft  tout-à-fait  bonne,  on  d inaire  de  quatre  à  cinq  pouces,  &  k  
 peut  laiiTer  trois  pieds  &  demi  de  profondeur  n'excede  jamais  fept  à  huit  
 diftance  d'un  rang  à  l'autre  en  tous  pouces.  A  mefure  que  les  Nesres  qui  
 fens.  Mais  quand  la  terre  eft  maigre &  font  les  foiTes  avancent  chacun  fur  fa  
 uiee  ,  &  qu'on,  eft  obligé  de  replan-  ligne  ,  quelques  jeunes  Negres  ou  auter  
 tous  les deux  aiis,  il  fuffit  de laiiTer  très  qui  ne  font  pas  capables  d'un  plus  
 deux  pieds  en  tous  fens  entre  chaque  
 rang.  
 Cette  manière  de  difpofer  la  terre  
 confomme  un  peu  plus  de  tems  que  
 quand  on  fait  les  rangs  &  les  foiTes  à  
 l'avanture  &  fans  regie  ;  mais  elle  a  
 cela  de commode,  que  les  cannes  étant  
 plantées  à  la  ligne,  font  plus  faciles  à  
 farder,  parce qu'en difpofant  les  Negres  
 entre  les  rangs,  ils  voyent  mieux  les  
 heAes  &  les  liannes^,  il  leur  eft  plus  
 facile  de  découvrir  les  ferpens  qui  ne  
 grand  travail  ,  îes  fuîvent  &  jettent  
 dans  chaque  foiTe  deux  morceaux  de  
 canne  de  quinze  à  dix-huit  pouces  de  
 long.  Ces  femeurs,  pour  me  fervirdc  
 ce  terme,  font  fuivis  d'autres  Negres  
 avec  des  houes  qui  ajuftent  les  deux  
 morceaux  de  canne  l'un  à  côté  de  l'autre, 
   de  forte  que  le  bout  qui  vient  du  
 côté  de  la  tête  de  la  canne,  foit hors de  
 la  terre  de  trois  pouces,  &  que  le  bout  
 de  l'autre  morceau  fafle  le  même  eiFec  
 à  l'extrémité  o -  X ,  ,  ^  ppofée  .:   iaippriècss   UquUoUil   liilss   
 lontque  trop  communs  a  laMartimque,  empliffent  la  folTe  de  la  terre  qui  en  a  
 &  de  s'en  garantir.  Le  Maître  ou  fon  été  tirée.  
 Commandeur  voit  d'un  bout  à  l'autre  Les  morceaux  de  canne  que  l'on  
 d  une  piece  de  cannes  ce  qu'il  y  a à  fai-  met  ep  terre  ,  fe  prennent  ordinairere, 
   comment  les Negres  travaillent,  &  ment  à  la  tête  de  la  canne,  un  peu  au  
 s  Ils  ne  quittent  point  le  travail  pour  deflbus  de  la  naiiTance  des  feiiilles  •  on  
 dormiri  ce  qui  n'eft  pas  aifé  à  obfer-  leur  donne  quinze  à  dix-huit  poucesver  
 quand  les  touffes  de  cannes  font  de  long.  Plus  ils  ont  de  noeuds  ou  de  
 pelemele,  parce  qu'elles  fe cachent les  bourgeons,  ou  comme  on  parle  aux  
 unes  les  autres,  8c  cachent  en  même  Mes,  plus  ils  ont  d'yeux,  &  plus  on  
 l r ? J  P^ " '  efperer  qu'ils  poufferont  de  rejet- 
 V  ers.  D'ailleurs  quand  les Negres  font,  tons  &  prendront  plus  promptement  
 nnefojsaccoutumez  a  cette  maniere,,  racine.  r  r  
 ' H  11  Le s  
 "I  k'   . il:  .(if:t--'.  
 M.  if  
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 ...-v  li-'. •  if-'''  
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