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F R A N C O I S E S DE L'AMERIQ^UE. 7
teau ou un morceau de verre, la pointe chures de plufieurs couleurs. Il n'y a
& tous les ardillons jufqu'à ce que le point de coup de bouton qui ne caffe
boisfoitbien net , après quoi on les paffe bras au une jambe , ou qui
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encore au feu. On prétend qu'açrés
cela le poifon en eft entièrement ôté.
Cependant je ne voudrois par trop m'y
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Les fléchés dont les Cara'ibes le fervent
pour la chafle des gros oifeaux,
comme font les perroquets 5 les ramiers,
les pcKïlrix, les mansfenis qui font des
oifeaux de proye, les crabiers, & autres
, ont la pointe toute unie, fans
ardillons, & ne font point empoifonnées.
Celles qui fervent pour es peÉkhcs
tits oifeaux ont au bout un bouton de
cotton comme on en met au bout des
fleurets, qui les tue fans les percer, &
fende la tête en deux
ne
parties, car ils
fe fervent de cette arme avec beaucoup
d'adrefli & de force. ^
Il ne faut point oublier de dire ici
que quand les Caraïbes fe battent avec
leurs fléchés, ils ont foin de faire deux ^ua>id
taillades avec le coûteau à l'endroit oùtls fe
le rofeau eft enté à la pointe, afin que
quand la pointe eft enti'ée dans le
corps i le refte de la fleche s'en fepare
& tombe de lui-même à terre, &
qu'ainiî la partie de la fleche qui eft
empoilbnnée denaeure plus long-tems
dans la playe à caufe de la difficulté
^ qu'il yy aa*' àà llaa retirer, ou à la faire
fans que' leur fang fe répande & qu'il pafler par le côté oppofé, & fouvent
puifle gâter leurs plumes. Celles qu'ils même on a delà peine à la trouver.
cmployent pour tirer k poiflbn dans Quoiqu'ils ayent toujours leur coû- Les Cales
rivieres ou dans les endroits de la
mer où il n'y a que trois à quatre
pieds d'eau, font de bois toutes d'une
piece, & ont un ardillon aflcz long,
avec une petite corde attachée au bout
oppofé à a pointe. Cette corde qui eft
a(îez longue a à fon extrémité un morceau
de bois leger. Dès que le poiflbn
fe fent percé il s'enfuit j mais le bois
leger qui vient toujours fur l'eau, fait
connoître le lieu oti il e f t , ôc le Caraïbe
fe mettant à la nage le prend, &
fuivant la corde il fe rend maître du
poiflbn.
huton, Le bouton eft une efpece de maflùë
t m ' pieds Se demi de long,
plate, épaifle dans toute fa longueur,
de deux pouces, excepté à la poignée
ou fon épaiiTeur eft un peu moindre j,
elle eft large de deux pouces à k poignée,
Ê£ de quatre à cinq à l'autre extrémité,
d'un bois très-dur, fortpefant
& coupé à vives arrêtes. Ils gravent
difFerens compartimens fur les cotez
les plus Urges, & remplifl*en£ les bateau
à la main, il eft 'rare qu'ils s'en
frappent, à moins qu'ils ne foient{"^X^Î
yvres. Dans ces momens ils font dan- ùfs.
gereux, car s'ils fe fouviennent d'avoir
receu quelque iiîjure d'un autre
qui fera prefent & qui fera la débauche
avec eux, un d'eux iê lèvera &
viendra galament par derriere lui fendre
la tête d'un coup de bouton, ou
lui^ionner quelques coups de coûteau.
S'il tue fon ennemi, & que le mort
n'ait point de parens pour le vanger,
c'eft une aff^aire finie: mais s'il a des
parens, ou s'il n'a été que blefie &
qu'il guerifli, celui qui a fait le coup
doit changer de domicile s'il veut s'éxempter
d'en avoir autant à la premiere
occafion> car ils ne fçavent ce que
c'eft de pardonner ou de fe réconcilier ,
& perfonne d'entr'eux ne fonge à s'entremettre
pour cela.
Les enfans ont des ares & des bou- Aâreffi
tons proportionnez à leur la taille & à «/"î»;
leur force; ils s'exercent de bonne
heure à tirer, Se ils y réuiTiflent ii par- *
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