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V O Y A G E S AUX I S L E S
iC(j6. de tout ce qui y étoit au commencement:
alors on acheve de tout paifer dans la batterie.
On remplit cnfuite le firop de ce
qui eft dans le flambeau, & celui-ci dece
qui cil; dans la propre, & ainfi de fuite,
• jufqu'au canot qui reçoit le vezou, à mefure
qu'il tombe du Moulin.
Un peu avant que la batterie foit en
état d'être tirée,le Rafineur envoye chercher
le nombre déformés qu'il juge pouvoir
remplir de ce qui en forcira, f'ay
déjà dit que quand elles font neuves, on
doit les faire tremper pendant quelques
jour dans les canots de la Vinaigrerie
qué^Ies formes font tappées, on les plante i^pS,
contre le mur, ou contre un petit ba uftre,
qu'on éleve à côté du chemin qui eft devant
les chaudieres. Le bout qu'on a
bouché, fe met à terre, & on les arrange
de maniere, que les bords de l'ouverture
foient bien de niveau, & on les foûtient
dans cette iîtuation par d'autres formes
que l'on pofe fur leur fond pour les bien
bien appuyer.
Quand la batterie eft tirée, 6c qu'on a ^''»¡'ri
remué avec la cueillier, ou la pagalle, ^¿y
le Sucre qui eft dans le rafraîchiiToir, on firmis,
charge le bec de corbin avec la cueillierj
Précati- pour les imbiber. Il fuffit qu'elles l'ayent celui qui le porte & qui doit remplit les
tion
' qtiil
faut
avoir
pour les
firmes.
été une fois i mais on eft obhgé de les
mettre tremper dans l'eau douce pendant
quinze ou vingt heures chaque fois que
l'on veut s'en fervir. On a ordinairement
un grand baquet pour cet ufage, ou quand
on à la commodité d'un Moulin à eau,
ou d'une riviere, on s'en fert pour les y
bien laver6c nettoyer, avant que de les
apporter à la Sucrerie. Le Rafineur doit
avoir foin de les examiner, non-ièulement
furia propreté qui doit y être, mais encore
pour remarquer, s'il n'y manque
point de cercle, 6c s'il n'y a point quelque
nouvelle fente ou félûre, que le Su-
T:re chaud qu'on doit y mettre, nemanqueroit
pas d'augmenter, en la faifant
crever aux dépens du Sucre qui couleroit
à terre, 6c fouvent le long des jambes de
celui qui le verferoit dans les formes, ou
qui leiéroit mouvoir, lefquelles en feroient
terriblement brûlées
Les formes étant en bon état, on les
tappe, c'eft-à-dire, on bouche l'ouverture
qu'elles ont à la t ê t e , avec un morceau
de linge, oti d'étoffe, dont on forme
un petit cône, dont on fait entrer la pointe
dans le trou, 6c on appiattir le refte à
l'entour de la tête. On tient toûjoursles
rappes dans un poc, ou une baille, où elles
trempent dans de l'eau nette. Après
formes, qui font plantées, partage dans
toutes ce qu'il a de Sucre dans fon bec de
corbin : de forte que il la batterie rend
fuffifamment du Sacre pour en emplir
quatre formes, il met à peu près le quart
du bec de corbin dans chacune, remarquant
celle où il a commencé à mettre du
Sucre, 6c celle où il a fini d'en mettre.
Le bec de corbin qui fuit, fe partage de
la même maniéré, commençant à mettre
dans celle, oùl'onavoit fini deverfer la
premiere fois, 6c finiiTant par celle où l'on
avoit commencé,6c ainfi fucceffivement
jufqu'à ce qu'elles foient toutes remplies.
S'il refte quelque peu de Sucre dans le rafraîchiiToir,
on le jette dans la batterie ou
dans le firop.
Au bout d'un quart d'heure, ou envi- -MiKUre
ron, felon la bonté du Sucre, il fe forme
une croûte fur la fuperficie des formes: sucre
quand le Rafineur laiugeaflezépaiiTe, il dans Us
la rompt avec fon couteau à Sucre,
remué, ou pour parler en termes de Rafineur,
il mouve tout le Sucre, il commence
par le couper felon toute la hauteur
de la forme, enfonçant le couteau
jufqu'au fond, 6c le retirant plufieurs
fois, il paiTe enfuite le plat du couteau
tout autour des bords en dedans, pour
en détacher le Sucre, 6l afin qu'il n'y aie
pas
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