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4S NOUVEAUX VOYAGES AUX ISLES
Aprèsque j'eus paiî'é la riviere Capot, lamer il -r
j'entrai dans la Savannc du fieur dm- ceTu' 1 v alo
loiSi je vis en paiTant la Sucrerie. Je ^^
trouvai cnfuitc la Savannc du-Monf i i r B è^n
Pocquet, Ccsdeuxhabitationsfontdaas Une N e i e S W ' .
«nplatpaïs&uni, élevé de trois à qua- dans a S a v a n e où Z'
tretoifesaudeiTusdelamer. Ceterrdna bvtLp fmJr h Î i c ^^ ^ ^^ ^^^^
afixàfeptcenspasdelargeuri celle de foi à m Î l W ^ &l è d i f p o -
jufqu;à la grande rivierequi Jn S eî T ^ Z i ^ r ^ 'r'™
desautresfar espetitesSSt"3S
pvines profonj^s^ui rendent à lavérité defcendîmés polS S^ine le ferf d? I.
les chemins difficiles, jna.squi font des iner. J'avoue^e defcente mî ^
bornes fort commodespour les terres & nem- V me fit
des retranchemens bieïfacilS à t^ c ^ ' ^ e m „ ét^^^^^^
J'arrivai à la Baiepointe .ne heure S s i « i S - ^ ^ ^ ^
|vant le coucher du foleil, je demandai m'aiTurant que les c h ^ a S du 'pav"
a voir le Pere Char es Breton qui en étoient faits\ ces forteîde defcentes^
^to,t Cure j mais ne l'ayant pas trouvé & que je n'y aurois pas paiTé t r S L'
chezlui, jechargeaifonNegredeluifai- quatre fois, que je nV p S o i nL
re mescomphmens, & de lui dire que II y avoit\u bor^ d f l a mÎr 1
jetois deftin pour femr la ParoiiTe'du maifoÎ du maître T i c o t celk d'un
Macouba; J'y arrivai en£n Jevisauprès Chirurgien , & queWs ¿ a g a L où
de l'Eglife une petite maifon de planches les hablans du l a S r leSoient
de feize pieds en quatré avec un petit leurs fucres 8c aun-e m a S n S
appenti a cote% accompagné d'une au- attendant que les barqu les
tre petite maifon couverte depailleavec chercher. NousenSes daLuneS
imfour. Je conjefturai que 'uneétoit ge ouverture que T u T f a S e s e^^^^^^
la maifon du Curé & l'autre fa cuifine. ?ées & coupe^es prefqï'à p t^b hTf
U maître d'Ecole Jogeoit .u bord de fent entre elfes, c^ci t l i ^ Z t c f y t
ce
"»i' 1694.
Rtweu
düMaciuba.
F R A N C O I S E S DE
ee que coule la riviere du- Macouba.
On trouve fous ces falaifes de grandes
voûtes comme des arcades naturelles
avec des trous ronds dans leurs cintres
qui percent fort avant, qui paroiffent
comme des tuyaux de c leminées.
Je n'ai jamais pû découvrir comment
ces trous fe font faits ; car il n'y a
pas d'apparence que ce foient de^s racines
d'arbres qui lesayentfaits, vûqu'ils
font dans un rocher vif fur lequel il y
a plus de vingt-cinq toifes de terre ,
ou de pierre de hauteur. La riviere du
Macouba a environ- quarante pieds de
large , & ordinairement deux pieds
d'eau. Le chemin de l'autre côté de
la riviere me parut bien plus aifé &
plus beau, bien que le morne foit auffi
haut, mais il eft bien plus- long, auffi
a t-il été pratiqué dans la pente dumorne.
Nous arrivâmes à la maifon du
Marguillier. Il s'appelloit Monfieur
Dauville. II étoit de Noi-mandie, cydevant
Premier Capitaine de Milice de
Marie Galante^ honnefte homine , fort
civil, fçachant parfaitement bien vivre,
auffi l'avoit-il appris chez: Monfieur de
Champigny, Confeiller d 'Et a t , dontil
avoit été Maître d'Hôtel. CeSeigneur
l'avoit mis auprès du Marquis de Themericourt
fon beaufils lorfqu'il vint
aux Mes pour partager le Marquifat
da la Guadeloupe avec Monfieur Houel
fon oncle. Monfieur de Themericourt
ayant été pourvû du Gouvernement de
Marie Galante, le fieur Dauville l'y
fuivit, & s'y établit, il époufa enfuite
une femme de chambre de fon ancienne
maîtrefle Madame de Champigny,
mais cette femme ne s'accommodant
L ' A M E R I Q U E . 47
un des plus aifezde Marie Galante, ily 16941
faifoit la fonétion de Major ; mais cette
pauvre Ifle ayant été faccagée deux fois
par les Hollandois, ôc enfin prife en
l6p2. par les Anglois qui eurent la
cruauté de pendre à la porte de l'Eglife
vingt-trois habitans qui s'étoienc
venus rendre, ou qui étoient prifonniers
de guerre, le fieur Dauville feroit enfin
tombé entre leurs mains, & auroit eu
le même fort, fi Monfieur de Codrington
General des Ifles Angloifes fous le vent,
ne fut arrivé, & n'eût ôié le commandement
à un ceitain brutal qui commandoit
les Anglois' Ce General qui
connoiilbit le mérité de M. Auger qui
étoit Gouverneur de l'Ifle, & qui admiroic
le courage & la prudence qu'il
avoit fait paroître en fe défendant avec
une poignée de gens contre des troupes
auffi nombireufes que les fiennes , lui
envoyaun trompette pour lui dire, qu'il
avoit acquis aiTez de gloire dans la vigoureufe
défenfe qu'il avoit faite, qu'il
ne falloit pas poulîer les chofes à bout,
qu'il étoit tems de fe rendre, & que
pour lui montrer l'eftime qu'il faifoit
de fon mérite, il le laiifoit maître des
conditions du Traité. Monfieur Auger
qui n'avoit plus avec lui qu'environ
foixante ou loixante & dix hommes
, £c qui commençoit à manquer
de vivres Se de munitions, accepta le
parti. Il vint d'ouver le General Codrington,
qui, après l'avoir fort loué de
fabravoure, le fittranfporter à la Martinique
avec les gens armez qui étoient
venus avec lui. LeGeneral Anglois fe retira
à Antigües, après avoir ruiné un petit
_ Fort qui étoit auprès du Bourg dont on
pas à l'air du païs, & ne fympatifant avoit bruflé les maifons quand les Anpas
trop aTCc l'humeur de fon mary , glois avoient fait leur defcente.
" ' " ' Ce fut ainfi que le fieur Dauville vint
à la Martinique à la fuite de fon Gou- •
verneurj, il avoit fauvé quelques Negres
Se
revint en France au bout de quelques
années, s'établit à Honfleur d'où elle
étoit. Le fieur Dauville étoit devenu