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 N O U V E A U X  V O Y A G E S  AUX  1.SI.ES  
 li^yi.  On  doit percer les Purgeries d'un  nombre  
 d'ouvertures  fuffiiimt,  ou de  fenêtres,  
 pour  qu'il  y ait beaucoup  de j o u r .  Se  ces  
 fenêtres  doivent  fe fermer  avec  des  contrevents, 
   afin  qu'il  y  ait  le  moins  d'air  
 qu'il  eftpoilîble,  fur  toutquand  le  Sucre  
 efh fous la terre,  parceque  l'air  &  lè  vent  
 deiTecheroient  trop-tot  la  terre,  &confumeroient  
 l'eau qu'elle doit  laifler  filtrer  
 jeu à peu dans le Sucre,  d'où  fortant  par  
 e trou  de la forme,  elle emporte avec  elle  
 le  refte du  firop.  Il eft  bon  qu'il y  ait  une  
 ou  deux  chaudieres  montées  à  l'un  des  
 bouts  de  la Purger ie,  pour  y  cuire  les  firops  
 fins,  8cpour  lesrafiner,  fans  avoir  
 la peine de tranfporter les  firops  ou les Sucres  
 qu'on  veut  rafiner  à  la  Sucrerie.  
 Lorfqu'on le peut ,  il eft bon  de  pratiquer  
 un  appenti  à  l'un  de  fes  côtés,  pour  y  
 mettre  les  canots  ou  bacs,  où  l'on  fait  
 tremper  la  terre,  dont  on  couvre  le  Sucre, 
   ceux  dont on fefert pour  le  piler  au  
 foitir  de  l'étuve,  &  les balances  pour  le  
 pefer.  L'étuve,  autant qu'on le peut,  doit  
 être au bout  de ces appentis,  afin  qu'on  y  
 puiiTe aller à couvert,  quand on y porte  le  
 Sucre  au  fortir  de  la  Purgerie,  &  quand  
 on  l'en  retire  pour  le  piler.  
 Manure  Lorfqu'on  a  rempli  un  aflcz  grand  
 de  tocher  nombre  de  formes  pour  laireune  étuvée,  
 It  Sucre,  1-1,'  •  
 c'eft-a-dire,  pour  en remplir l e t u v e ,  qui  
 contient  ordinairement  cinq  à  fix  cent  
 formes,  on  loche,  c'eft-à-dire,  on  vifire  
 le  Sucre  qui  eft'  dans  toutes  les  formes.  
 Pour  cela  on  étend  par  terre  un  vieux  
 blanchet,fur  lequel on  renverfe les formes  
 ' fur  leur  fond,  quand  le Sucre  y  cft adhérant, 
   ou  parce  que  Informe  n'avoit  pas  
 été  bien lavée ou humectée,  lorfqu'on  l'y  
 a  mis,  ou  parce  qu'en  le  mouvant  à  la  
 Sucrerie  on  ne  Tavoit  bien  détaché  du  
 tour  de  la  forme,  ou  pour quelque  autre  
 raifon  qui  fiiit  qu'il  ne quitte  pas  la  forme  
 de  lui-même,  ce  qui  eft  abfolument  neleellaire  
 pour  en  connoître  la  qualité,  &  
 pour  lui  donner la terre j  en  c^a s  on  levé  •  
 un peu la forme, &  on frappe  de  fon  bord  
 contre  la  terre,  afin que  ce  mouvement  
 en  falTedefcendrc le Sucre. QLùndon  fent  
 qu'il  eft loché, on prend  la  tête  de  la  forme  
 de  la  main  gauche,  &  k  faifant  un  
 peu  pencher on  paiTe les doigts de la  main  
 dro)tefousIebord,  Se la levant en l'air  on  
 fait  avec  un  doigt  une  marque au  Sucre,  
 afin  queleRafineur  après  en avoir  vû  la  
 qualité  puiiTeremettre  la forme  au  même  
 endroit  &  dans la  mêmeïïtuation  qu'elle  
 ctoit  auparavant.  Après que  le Sucre  eit  
 Ioché,&  que félon faqualité leRafineur  a  
 déterminé  de  leterrer,  ou de  le  refondre,  
 s'il  eft mal fait, on plante les formes,  c'eftà 
 dire,on  lesmet  biendroiteschacunefur  
 fon pot,  dont on aura auparavant  ôté  tout  
 le  firop  qui  s'y  étoit  trouvé, &  qu'on aurareporté  
 à  la  Sucrerie  pour  l'y  faire  cuire  
 avec  les autres gros  firops  de la femaine.  
 On  connoit que le Sucre eft bon &  qu'il  c^m.  
 blanchira  bien,  quand  on  voit  qu'il  eft  
 bien  uni  tout  Je long  de la  forme,  d'une  
 bellecouleurdeperle,  &mémeplusclai-  fud'  
 re;  que la tête  ou  le  firop  s'eft retiré,  eft  tl^nchibonne, 
  un peu  fecheSc  brillante.  Au  lieu  
 que quand il  ades marques  rougeâtres  ou  
 noires,  en  tirant  fur  le  jaune,  &  que  la,  
 têteeftjaune&onctueufe,  c'eftunemarque  
 aiîùrée,  que  le  Sucre  eft  gras &  mal  
 fiiçonné,  &  qu'il  ne blanchira  point.  Le  
 plus  fur  en  ce  cas  eft  de  le jetter  dans  la  
 grande  pour  l'y  refondre.  
 Lorfquc  la Purgerie  eftafl'ez  large,  on  
 laiiTe  un  chemin  dans  le  milieu  de  toute  
 fa  longueur,  afin  de  partager  les  lits  des  
 formes,dont  les premieres  plantées  s'appuyent  
 contre  le mur.  On  obferve de  les  
 planter  bien  de  niveau,  afin que  la  terre  
 détrempée,dont  on les doit couvrir,  travaille  
 à plomb &  également  par  tout.  On •  
 en  fait  d'ordinaire  fix  rangs  qui  fe  tou-  >  
 client  les  uns  les  autres  -,  c'eft-ce  qu'on  
 appelle  un  lit  de  formes j  on  laifl^e entre •  
 cha- 
 •  
 Í  
 formes.  
 F R A N C O I S E S  DE  L'AMERIQ^UE.  297  
 i ^ A  chaque  lit un  fentier de  la largeur  du  dia-  gere  que  le  grain,  vient  au-deiTus,  s'y  
 Maniéré  d'une  forme,  qui  fert  à  pouvoir  ailemble  &  fe  congele,  fansquafi  s'attaiie  
 t>lan-  pafler entre  les  lits,  pour travailler au Su-  cher  au  Sucre  qui  eft  au-deiTous  d'elle,  
 ferles  cre.  La  l'aifon,  pour  laquelle  la  largeur  dont  par  confequent  il  eft  fort  aifé  de  la  
 des lits n'excede  pas le  nombrede  fix  for-  feparer.  On  ôted'abord  la premiere  croûmes, 
   eft  afin  de  pouvoir  toucher  avec  la  te  gui eft  feche,  de  couleur  d'ambre,  6c  
 main  Retravailler  le  Sucre,  qui  eft  dans  qui  a  le  goût  de Sucre  d'orge  i  on  la  met  
 la  troifiéme,  ce  qu'on  ne  pourroit  pas  àpartpourlarafiner^c'eftcequ'onappelfiu're  
 s'il y en  avoit davantage:  car  chaque  le  la  premiere  fontaine,  ou  la  fontaine  
 forme  aïant  environ  quatorze  pouces  de  feche.  Mais  pour  lafeconde,  quifenomdiametre, 
   il s'enfuit  que trois formes ran-  me  fontaine graiTe,  on la coupe  par morgées  
 font  une  largeur  de trois pieds &  de-  ceaux  avec  une  petite  tille  de fer  de  quami, 
   qui  eft  toute  la  diftance  où  la  main  "  —- 
 d'un  homme  peut  atteindre  pour  travailler  
 librement.  Il  eft  vrai  qu'il  feroit  encore  
 plus  facile  de  faire  ce  travail,  fi  les  
 lits  n'étoient  compoiêz  que  de  quatre  
 rangs de  formes j  mais  comme  il  faudroit  
 un  plus  grand  iiombre  de  fentiers,  cela  
 emporteroittrop  de  terrain.  La  planche  
 ci-jointe  fait  voir  la  difpofition  des  formes  
 dans  une  Purgerie.  
 Les  formes  étant  plantées  ou  pofées,  
 cinq  pouces  de  long  fur deux à  trois  
 pouces  de  large,  dont  le manche  de  bois  
 n'a  pas  plus  de  cinq pouces  de  long.  On  
 la  coupe,  dis-je,  par  morceaux  pour  la  
 lever  plus facilement,  Sconla  metaulfià  
 •)art,  ou  pour  la  repaiTer  dans  le  Sucre  
 )rur,  quand  elle eft bien feche,  ou  pour  
 la  rejetter dans la g rande,  afinde  profiter  
 du  Sucre  qui s'y  trouve  encore mêlé  avec  
 la graifle.  On  foiiille enfuite avec  la  petite  
 tille,  un pouce  ou deux fous le lieu  qu'occupoit  
 la  fontaine grafìe,  parce  qu'il  s'en  
 on fait leur  fond,  c'eft-à-dire, après  avoir  
 enlevé  ce  qu'on  appelle  la  fontaine  delà  
 forme,  on  la  remplit  de  Sucre  en  grain  abfolument  neceiTaire  d'ôter  a  caufe  
 jufqu'àunpouceprès  dubord,  refervant  
 ce vuide pour contenir la terre qu'on  doit  
 mettre  par  deiTus.  
 Pourentendre  ce  que c'eft  que  les  fontreà  
 trouve quelquefois  une feconde,  qu'il  eft  
 nlTmlTim/^nr  r^f^f^f^iTnîi'f^  A^A^-a*.  
 Ce  que  
 taines  des formes,  il faut  fe  fouvenir  que  
 laines  
 qu'elleempêcheroit  le paiTage de l'eau qui  Maniert  
 filtre  au travers de la terre.  Pendant  qu'on  ff'^"''  
 foiiille les fontaines, on  rape avec un  cou-  / e i f i f - 
 teauàdeuxmainsijuelqueiormedumême  mes,  '  
 Sucre,  que  l'on  réduit  engrain,  Scdont  
 le Sucre  chaud étant mis dans chaq u e for -  on  fe  iert  pour  remplir  le  vuide  qu'on  a  
 desfor-  Tue, faitunecroûte,  &  qu'après que cette  fait  au  fond  de  la  forme  en  enlevant  les  
 croûte  a été  rompue  les  deux  fois  qu'on  deux  fontaines.  On  remplit  donc  ce  vuil'a  
 mouvée,  il  s'en  fait  une troifiéme qui  de jufqu'à  un  doigt  prés  du  bord,  ôc  on  
 eft raboteufeSc  inégale,  parce  qu'elle  eft  le  renc  ferme  &  bien uni en  l'étendant,8c  
 _ J  '  en  frappant  deilùs  a compofée des pieces brifées des  deux  pré- vec une truelle  ronde  
 cédentes.  Au-deiTous de cette croûte  il fe  
 fait  un  vuide  de  l'épaifléur  d'environ  un  
 pouce,  &  quelquefois davantage,  &fous  
 ce vuide  il fe forme une  autre  croûte  brune  
 &  prefque  noire,  de  l'épaiftcur  d'un  
 pouce  au  milieu,  qui  va  en  diminuant  
 de  fer  ou  de  cuivre,  de  trois  à  quatre  
 poucesdediametre,  afinquelaterre  dont  
 on couvre  cette  furface,  a  trouvant  ferme, 
   unie  &  de  niveau,  travaille  également  
 par tout ,  fans faire  de trou j  ce  qui  
 ne manqueroit  pas d'arriver  dans  leslieux  
 vers les bords.  Cette  croûte  cft compofée  où  la  fuperficie  ne  feroit  pas  également  
 ae  la  grailfe  du  Sucre,  qui  étantphisle-  forte&unie.  C'eft  là ce qui s'appelle faire  
 a q  
 tell  
 lin  
 •Il iT.  ,  
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