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i t s NOÜYÍIAÜX VÒYAGÌLS AUX ISLÈS
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desNoix
de Me -
decinc.
Maniè -
re aijée
deje
furger.
refte de la noix. Cette noix peut avoit
fix à huit lignes de hauteur fur trois à
quatre de diamètre. Elle eft plus ronde
d'un côté que de l'autre.
Quatre à cinq de ces noix felon l'âge
6c le temperament des perlbnnes qui
s'en veulent fervir, fuffifcnt pour purger
très-bien. Mais quand on en prend
une plus grande quantité, on s'expofe
-à des vomiffemens cruels , & à des évacuations
trop grandes. Ceux qui arrivent
aux Mes y font fourent trompez,
ou par la demangeaifon qu'ils ont de
goûter de tous les fruits qu'ils voyent,
'OU par la malice de ceux qui connoiffent
le païs qui leur en -prefentent fans
les avertir de fa vertu purgative. Une
regie generarle»qu'il faut obferver à l'é-
'gard des fruits qu'on ne connoî't point,
•eft de n'y point toucher, à moins qu'on
ne voye qu'ils ont été bequetez par les
oifeaux. Ces animaux fom plus habiles
•que les hommes, qui avec toute leur
taifon font rronïpez plus fouvent &plus
facilement qu'eux.
Il faut avoiier que ces noix font excellentes
pour ceux qui ont une trop
•grande repugnance à prendre des médecines,
ce que je n'ofe blâmer de crainte
de me condamner moi-même -, mais il
fout qu'ils fe fervent de ce fruit avec moderation,
& aittant feulement que leurs
forces & leur temperament le peuvent
permetti-e, n'en mangeant d'abord que
trois ou quatre, & augmentant le nombre
fi on voit que les premieres ne font
pas affez d'effet.
Les Efpagnols, nos'Chafieurs ou Boucaniers,
nos Flibuftiers & autres gens
qui ont la pratique du païs, fe purgent
d'une maniere encore plus facile,
& fans courir le moindre rifque. ïls ne
font que prendre une orange de la Chin
e , ou à fon défaut une orange douce,
ils la coupent par le milieu 2c couvrjent
de ici battu les dctix moitfez qu*i1s re*
mettent l'une fur l'autre, & les laiiTent
ainfi pendant douze ou quinze heures,
après quoi ils les mangent à jeun, 8c
ils font afîlirez d'être très-bien purgez,
Bc d'une maniei'e douce & fans dégoût.
Le Medicinier de la feconde eipece
eft un arbriiTeau de fept à huit pieds
de hauteur, & de la groiTeur du bras.
Ses feuilles font larges, déchiquetées
ou taillées en plufieurs parties. 11 jette
des bouquets compofez de plufieurs
MeMil
nia il
• Ufi.
condt
effm.
fleurs à peu près comme celles du Medecinier
de la premiere efpece, excepté
qu'elles font p us petites, d'une couleur
de feu très-vive, & que les queues qui
les attachent aux branches font moins
'groiîes, moins longues, 6c de plufieurs
couleurs. Le fruit qui fuccede à ces
fleurs eft plus petit & plus délicat que
le premier, & cependant il ne laifîe
pas depurger auffi violemment lorfqu'on
en prend une doze un peu trop forte.
Il y a des gens qui mangent les feuilles
de cette féconde eipece en falade avec
d'autres herbes , & qui prétendent
qu'elles leur font faire autant de felles
qu'ils ont mangé de feuilles. Ma curiofité
ne m'a pas porté à en faire l'expérience.
Ainfi je laiiîe à la liberté du lecteur
d'en croire ce qu'il lui plaira, ou
d'en faire l'expérience, s'il eft en lieu
de la pouvoir faire.
Le Medicinier de la troifiéme efpece
eft encore plus petit que celui de la
fécondé. Ce n'eft qu'un arbrifleau de
trois à quatre pieds de hauteur , gros à
M-oportion } iés feuilles font graiTes,
Tuileufes & molles i elles font colorées
de verd , de jaune 8c de rouge : elles
font plus entieres 8c bien moins refendues
que celles de la fécondé efpece,,
8c tous leurs bords font femez de petits
points jaunes,
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