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tox N O U VIE A U X V O Y A G E S A U X I S L ' E S
OrAngis
itws.
rulcere jufqu'à ce qu'on ai t ôté les chairs
baveuics qui y' font , après quoi on lave
la playe avec ce même fuc, & on mec
deffus un plumafleau & des comprefles
bien imbibées de ce mê me fuc ; on réitéré
ce remede trois ou quatm fois en'
vint-quatre beùr-es, & on eft feur par
mille experiences que des ulcérés qu'on
jogeoit incurables ont été queries «n
très-peu de jours. Plus on réïtere fouvent
l'application de ce fuc, & plutôt
ôn eft guen. ïl eil vrai qu'il caufe de la
douleur, mais la fanténe mérite-t-elle
pas un peu de peine ?
(>a fe fcrt encore de Ces oranges & de
celles de la Chine pour taire du cedra.
Quelques-uns ratiflent avec une cuillier
d'acier la fuperficie de îor ange , & reçoivent
dans lacuillier ce qui ibrtde Torange,
qu'ils metccntdans une fiole longues
l'y j'uftju''à ce qu'elle fe
foit déchargée de fes parties groffieres
Gfui s'amaffent au fond de la fiole pendant
que les plus fubtiles & les efprits
montent & demeurent en haut} onverfe
par inclinationcette huile fpiritneufe
dans de petites bouteilles que l'on bouche
bien •cxiiâement à caûfe qu'elle s'évapore
facilement.
il y en a d'autres qui coupent legercrnent
toute la fuperficie de l'orange en
petits z.efts dont ils expriment l'efprit
dans une fiole en comprimant le zeft.
Cette manière eil plus longue, mais'on
trouve au fond de la fiole bien moins de
parties groffieres.
On le fert du cedra pour parfumer
le tabac, & mille autres chofcs à qui
en veut donner de l'odeur. On en met
auffi dans quelques remedes. Si on juge
de fa bonté par fa cherté-, il doit être
très-bon.
Les oranges douces reflemblent aflez
à celles dont je viens de parler, excepté
due leur fac eft aiex doux, on en mange
6c on les trouve bonnes qmnd on tiji.
n'en a point d'autres j mais dès qu'on a
mangé de celles de la Chine, on ne les
peut plus ibuftVir.
Celles de la Chine ou de Portugal Omiu
font de deux fortes. Il y en a dont'^«''!
l'écorce eft épaiiTe & à gros grains, &
d'autres dont l'écorce eft excrêmement pw^.
fine & unie. Les'unes 6c les autres font
remplies d'un fuc doux, fucré, agreable
au de-là de tout ce qu'on peut s'imagi ncr.
J'en ai mangé de cette efpece en bien
des endroits-, en Europe , comme en
Efpagne, en Sicile, dans le Royaume
de Naples & fur la côte de Genes, mais
j'y ai toûjoiirs trouvé autant de difference
qu'on en trouve aux Iflesentreks
oranges douces ôc les véritables oranges
de la Chine. Ce qui me fait dire que le
terroir & te climat des Mes leur eft auffi
propre q:ue celui d'où elles ont été tranfportées.
I.CS oranges de la Barbade font la omp j
quatrième efpece de celles que nous é
avons aux Ifles Françoifes. On les ap-
^elle oranges de la Barbade , parce que '
es premieres nous ont été apportées
de cette Ifle Angloife, qui eft environ
à trente lieiies à l'Eft ou au vent de
la Martinique. Quoiqu'elles nousfoient
venues de la Barbade, il eft certain
q^u'elles n'en font pas originaires, elles
viennent de plus loin : quelques-uns
difent qu'elles ont été apportées de la
Vermude, autre Ifle Angloife, par les
trente-trois degrez de latitude Nord j.
d'autres prétendent qu'elles viennent
de Madère , Ifle Portugaife , par les
trente-deux degrez de la même latitude,
& je me range de ce dernier fentiraent
pour pluiieurs raifons. Quoiqu'il
en foit, l'arbre qui les porte eft
bien moins garni d'épines ou de pointes
que ceux dont je viens de parler,
& dont je n'ai pjis fait une ddcription
par-
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