
 
        
         
		¿"v-i»-,.  
 m  
 301  NOUVEAUX  VOY  
 1(^96.  \e  recevoir.  Ce  bâtiment  doit  être  au  
 Etuvefes vez,  dc  chauflec  ou  de  niveau  avec  la  
 propor-  Purgeric,  au  bout  des appentis  ou de  la  
 tiotisy  Pargerie,  afin qu'on y puifle aller  à  couyraH/ 
 d-  ^^^ ^^  Uneétuve  pour  contenir  lîx à fept  
 cent  formes,  doit  avoir  douze  pieds  en  
 quarré dans oeuvre.  On  donne deux  pieds  
 &  demi d'épaifleur aux murailles.  Il fuffit  
 que la porte ait  fix  pieds  de  haut  fiir  deux  
 pieds ou vingt-fix pouces de large entre les  
 tableaux.  On  y peut faire de doubles ventaux, 
   l'un qui s'ouvre en dedans,  &  l'aut 
 r e  en  dehors,  afin de tenir la chaleur  plus  
 reiîerrée.  Vis-à-vis  de  la porte  on  p  ace  
 le coffre de  fer,  dans lequel  on fait le  feu.  
 Ces  coffres font  de  fer  fondu,  longs  de  
 vingt-fix à trente  pouces,  leur largeur  eft  
 de vingt  à vingt-deux  pouces,  leur  hauteur  
 de  vingt-quatre  pouces,  &  l'épaiffeur  
 de  deux  pouces.  Des fix cotez,  dont  
 il eft compofé,comme font tous les cubes,  
 quatre  font de f e r ,  ôcdcux  font ouverts  j  
 fçavoir,celui du bout,  & celui de deiFous :  
 le  bout  ouvert  s'enchafle  ou  s'encaftre  
 trois ou quatre pouces  dansl'épaiiTeur  du  
 mur, oij il eft fcellé avec des tuileaux &  de  
 bon mortier.  Les pieds droits, le feuïi &  le  
 deilus de la bouche  ou entrée du fourneau  
 s'y  doivent  joindre,  &  le  vuide  de  deffous  
 eft appuyé fur les grilles  oîi  fe met  le  
 bois:  au-deflous eft le cendrier,  dont  la  
 bouche  eft  fous  celle  du  fourneau  &  de  
 même  grandeur.  Letourdubasducoftre  
 en  dedans  deTécuve  eft  encaftré dans  un  
 tour  de  pierre  de  taille,  ou enfermé avec  
 des  tuileaux  & de  bon mortier,  afin  que  
 lefeuquicftdedans,  oulafumée  nepuiflentpaspenerrerdansl'étuve. 
   On  l'élevé  
 ordinairement  de  quatre ou  cinq  pouces  
 au-deflus de l'aire de rétuve  qui  doit  être  
 carrelé.  La  hauteur  depuis  le  plancher  
 jufqu'au-deilus du chambranle  de  la  porte  
 fe  partage  en  trois  par  deux  rangs  de  
 foliveaux de trois à quatre pouces en  quarr 
 é ,  fcellez  dans  le  mur  de  chaque  côié  
 Cafres  
 d'une  
 Etavc.  
 A G E S  AUX  ISLES  
 de  la  porte  &  du  coflFrej  ils  laiflent  au  ''•i'®- 
 milieu  une  efpace  vuide  de  quatre  pieds  
 de  large.  On  cloiie  fur  ces  foliveaux  des  
 lattes d'un pouce d'épaifleur fur deux  pouces  
 de  large,  qui  doivent  être  efpacées  
 tant  plein  que Vuide;  elles  doivent  être  
 blanchies  àlavarloppe  &  d'un  bon  bois.  
 C'eft fur ces lattes qu'on  met  les  pains  de  
 fuere. Depuis le deflus de la porte jufqu'au  
 haut de l'étuve on fait trois  autres  étages,  
 à chacun defquels on donne deux  pieds  &  
 demi  de  hauteur;  ils  font  foûtenus  par  
 des foliveaux  de  trois  à  quatre  pouces  en  
 quarré,  fcellez dans les murs,  furlefquels  
 on  cloiie des lattes,  comme aux deux  autres  
 demi  étages.  On  laiflï un vuide  de  
 deux pieds & demi en quarré, qui  répond  
 au mi  ieu du bât iment,  pour  entrer  d'un  
 étage dans l'autre,  afin d'y placer les formes  
 de Sucre;  & comme  il  pourroit  arriver  
 que  leSucreqniferoitau-deflus  du  
 coffre ,  venant  à  s'éclatter  par  la  trop  
 grande  chaleur,  tomberoit  fur  le coffre  
 &pourroitprendre  feu,  &le  communiquer  
 au  refte de l'étuve,  comme  il eft  arrivé  
 plufieurs  fois,  on  met  des  planches  
 jercées  de  trous^  de  tarriere,  nu  Heu  de  
 nttes  en cet endroit-là.  Le  deffus de  l'étuve  
 à la hauteur des murs eft couvert  d'un  
 plancher  fait de  bonnes planches,  fur lequel  
 on  fait une maçonnerie de neuf à dix  
 poucesd'épaiffeur.  Oniaiflbau milieu  du  
 plancher  une  ouverture  égale  à  celle  qui  
 perce  les  étages,  qui  fe  ferme  avec  une  
 trape.  Elle  fcrt à donner  de  l'air  à laiffcr  
 évaporer  les premieres exhalaifons qui  
 fortent  du Sucre,  quand  il  commence  à  
 fecher,  après  cela  on  la  ferme  pour  concentrer  
 davantage  la chaleur.  Le  haut  de  
 l'étuve  eft  terminé  par  un  comble  de  
 charpente,  que l'on couvre d'ardoifes  ou  
 d'effentes.  
 Qitelqucs  jours  avant  qu'on  mette  le Pnp^r^- 
 Sucre  à  l'étuve,  onlanettoye,  &  on  la  ''»nde  
 chauffe,  afin  de  diifiper  l ^  i  'humidité  q^u  i  zjy  mil'  
 pour- 
 Ifîyf),F R A N C O I S E S  D E  L ' A M E R I Q ^ U E .  305  
 ,  
 pourroit  s'y  être  concentrée  depuis  la  huit  nuits  d'un  feu  viffic  continuel fuffimered\ 
   qu'on s'en.eft fervi,  &  pour  fent pour  bien fecher  uneétuvéedeSucre.  
 mettrel  ^ifliper  1  plus  facilement,J  
   on  laiffe ou-  Lorfqu'on  lejuge  fee autant  qu'il  le  doit  
 suir,..  vertes  a trape trape &&    la la porte.porte.    Lorfqu'L...Lorfqu'elleeft    
 être,  on ouvre  la trappe,  & on  choifit  un  
 bien  feche  ,  &  que  le  Sucre  qui  eft  à  la  jour  chaud  &  fee  pour  le  piler.  On  fe Baes&  
 Purgerie,  eft en état d'y  être  mis,  onlo-  fert  pour  cet  effet de  deux  bacs,  ou  ca-  ^  
 che  les  formes  l'une  après  l'autre  fur  le  nots.  Les bacs font comme de grands cofbloc; 
   on  porte  à  l'étuve  celles  qui  font  fres de  dix  à  douze  pieds  de  long,  deux  
 blanches  d' un bout  à l'autre,  & on coupe  pieds 8s demi de large,  &  autant  de  proçequin'eft  
 pas  blanc  dans  les  autres  que  fondeur,  compofez  de madriers  de  deux  
 l'on  deftine  à  être  rafinées.  On  met  un  pouces  d'épaiffeur,  bien  affemblez,  &  
 Negre  à chaque  étage,  &  un à  la porte:  fouvent  enfermez  dans  un  chaflîs  qui  iê  
 celui-c! reçoit  les pains  de Sucreàm!.fure  ferre avec des  clefs  de bois,  (¿and  on  fe  
 qti'on  les  lui  apporte,  &  les donne  à ce-  fert  de  canots  qui  font  tout  d'une  piece,  
 lui  qui eft^ au  premier  étage,^  celui-là  au  on  leur  laiffe la même  épaiffeur  par  tout.  
 On  enfonce les  uns &  les  autres  à  moitié  
 en  terre,  afin qu'ilsfoient plus  fermes,  &  
 moins  fujets à s'ouvrir  par  l'effort des  pilons. 
   On  doit  avoir  foin  de.laver  les  canots  
 la  veillé,  &  de  les  bien  fecher.  
 On  commence  par  numeroter  &  tarer  ^^ „¡m  
 les barriques ou l'on doit mettre  le Sucre,  î'î/^L  
 c'eft-à-dire,  qu'on  pefe les  ftitailles  vuides, 
   au  poids  qui  eft  pour  l'ordinaire  à  f f " '  
 côté  des canots fous le même appentis,  &  XjZ'  
 on marque fur le fond dechacune  cequ'elle  
 a pcfé: c'efl ce qu'on  appelle  la tare.  On  
 marque  auflî  le  numéro  de  barrique.fécond,  &  le fécond  au  troifiéme qui  les  
 arrange dans le troifiéme étage  ,&  enfuite  
 dans ceux  qui  foin  plus  bas.  Lorfque  les  
 grands  étages  font pleins,  on  remplit  le^  
 petits;  Se  en  cas  de  befoin  on  en  peut  
 aaettre jufques  fur  les  carreaux.  
 J'ai  déjà  dir  qu'on  vifite  toutes  les  
 formes,  afin que  fi  les  têtes  font  noires  ,  
 on puiffe les couperpour les mettre  àpart,  
 &  pour  les  rafiner;  ou s'il  y  avoit  quelques  
 formes  qui  fuflènt encore  moites,  
 pour  n'avoir  pas égoûté  toute  leur  eau,  
 on1   les ,m  etfurr  les demis  étages,-  ou  fur  le  ......^juu  auiji  iw  uuuiciu  uc  la  oarrique.  
 Plancher,  afin  que  venant  a  fe  rompre  afin  d'en  tenir  plus  aifémcrit  le  compte  
 eelllleess   nneettoommbbeenntt   opooiinntt   ddaannss   l1ep  mmiilliieenu   rdiie-   &  n,,.,,-,^  pIUc  ....  i:„.  q.  r  ^  '  
 l'étuve,  ou  fur  d'autres  formes  qu'elles  
 endommageroient,  fur  tout quand  il  arrive  
 qu'elles  fe fondent  &  coulent  en  firop. 
   
 On  ne fait qu'un  feu  mediocre les deux  
 premiers  jours,  de  peur  que  la  chaleur  
 trop  violente  ne  furprcnne  le Sucre  dans  
 ces  commencemens.  Pendant  ce  mêmetems  
 on  vifite  fouvent  l'étuve  pour  voir  
 ôC quand  elles  Ibnt  remplies  &foncées,on  les  pefe  derechef,  &  on  marque  audeffous  
 de la tare le poids net, c'eft-à-dire^  
 la quantité de Sucre contenu  dans  la  barrique  
 ,  la  tare  ou  poids  du  bois  étant  
 ôté.  
 Les pilons dont  on fe fert doivent  être  
 deboisdur&pefant;  comme  d'Acomas,  
 de Balatas, de Savonettes,  de bois  Rouge,  
 -  p - - -  o^u^  d^e^ bois  de  fer.  Ov^nii  liie^Luiri   dinojnuniiec  hnuit  àa  
 1 état  du  bucre,  pour  amaffer celui  qui  neuf  pouces  de  hauteur  fur  cinq  de  diatombe, 
   ou  pour  redr^ffer  les  mine  n,,;  ;i„  r.  •  
 me.  
 tombe,rcdreffer  pains  qui  
 penchent,  &  qui  pourroient  tomber  ;  
 après  ces deux jours on  ferme  la  trappe,  
 &  on  augmente  le  feu,  de  forte  que  le  
 ¿offre devient  tout  rouge.  Huit jours §c  
 metre;  ils  font  de  figure  cilindrique,  
 percez dans leur  centre  pour  recevo'ir  un  
 manche  rond de fix piedstielongs  &  d'un  
 pouce  de  diamètre.  
 Les  Negres  &  Negreffes qui  doivent  
 piler  
 tv,  
 ' ' • i t  
 •  
 p r ' '  
 i i l S l  
 i f  
 Kluîte  1.   
 f i  
 fejf  i  
 i t e  i  i  
 I f '  ^  
 i ' : :