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N 6 U V E Ä Ü X V O Y A G E S A U X I S L È S
^693-. point d'argent à la Sacriftie pour les Meffesj
de force qu'il falloit que le Couvent
çourv'ûtà la fubfiftance de dix Religieux
étrangers moyennant douze fous par tête
, ce qui fuiiifoit à peine pour leur donner
du pain, particulièrement à cïuxqui
étoient de Limoge. Le Syndic du Couvent
nous en avoit parlé, & je trouvois
•qu'il avoitraifonj mais nous n'étions pas
parties capables pour faire aucun changement
au règlement qui avoit été fait.
Enfin le jour que je partis le P. Prieur fit
dire à nos Miffionnaires qu'il falloit abfolument
trouver un temperament dans
cette affaire, parce que les vivres encheriiTanttouslesjours,
il n'étoit pluspoffible
au Couvent de les nourrir avec une fî
petite fomme dont même il ne recevoit
rien > ils furent affez mal-avifez pour fe
retirer dans la maifon du fieur Boudor,
où la plûpart couchercnt, ce qui auroit
caufébiendufcandale, lî le P. Prieur ne
leur avoit envoyé deux de fes Religieux
pour leur dire de venir au Couvent, Se
que quand jeferois de retour on chercheroit
un expedient pour contenter rout
le monde. J'arrivai quelques momens
après qu'ils furent revenus ; on m'apprit
tout ce qui s'étoit pafié, dont j'eus bien
du chagrin. Je parlai au Prieur & à tous
fes Religieux , qui étant extrêmement
raifonnables n'avoient jamais eu intention
de chafler nos Miffionnaires 5 mais
feulement de les obliger d'écrire au Commiflaire
des Miffions, afin qu'il leur fit
donner de l'argent du moins jufqu'à la
concurrence des douze fous pour aider à
lés nourrir. J'accommodai aifément cé
different, malgré l'oppofition du Marchand
Boudor. Je donnai au Syndic une
partie de l'argent que j'avois apporté à
compte de nôtre dépenfe, 6c jefisfigner
à tous nos Miiîjonnaires une aéte par lequel,
après avoir certifié l'impoiribilitéoii
étoit le Couvent de nous entretenir cette
açhée pour douge' fogs par tête, noi^s
nous engagions quand nous ferions'arri- 1695;
vez aux Illes de faire tous nos efforts
pour obliger le Supérieur General des
Miffions d'indemnifer le Couvent. CeÎa
remit le calme & la paix que la vivacité
de quelques-uns de nos Peres avoit fait
difparoîcre : & ce fut un bonheur pour
nous, car en moins de cinq où fix jours
nous tombâmes prefque tous malades ,
auffi-bien que les Religieux du Couvent.
Il n'y eût que le P. Prieur, leP.Daitez
8c le Frere du Mortier qui conferverent
leur fanté, qu'ils employèrent avec beaucoup
de zele & de charité à fecourir les
autres. "
J'employai le refle du mois à préparer
tout ce qui étoit neceiTaire pour nôtre embarquement.
Le 2 de Novembre M. de
Sainte Marie m'écrivit que depuis qu'il
i-n'avoit parlé, on l'avoit chargé detafit
de pafîagers, qu'il lui étoit impoffible dè
me donner paifage dans fon vaifîèau, qu'il
en étoit fâché, mais qu'il m'en avertiiToit
de bonne heure, afin que je me pourvûiTe
d'un autre bâtiment. Cependant le tems
preiToit 5 car les bâtimens étoient en rade,
& n'attendoient plus que le vent, &les
derniers ordres dè la Cour ; de forte que
je fus obligé d'aller le lendemain à Rochefort
pour parler à M. de Mauclerc. II
envoya auffi-tôt chercher M. de Sainte
Marie à qui il fit une mercuriale des plus
vertes, & malgré toutes fes raifons, il
l'obligea de promettre de me recevoir
dans fon vaiiTeau puifqu'il avoit déjà receu
nos rations, & qu'il n'étoit plus tems
de chercher un autre embarquement. M.
de Sainte Marie promit à la fin de nous
recevoir} mats je ne jugeai pas apropos
de m'embarquer avec lui} je craignois
avec raifqn qu'il ne me fît payer la mercuriale
que je lui avois procurée. Je dis
ma penfée â M. de Mauclerc, & le priai
de me donner un ordre pour m'embarquer
dans la Loire avec mon Compagnon,
puifqu'il n'y avoit pas d'apparence que le'
P.
— F R A N C O I S E S D E L' A M E R I Q U E. 7
i6p3- P. Charles s'y pût embarquer, à caufe de la fîévre l'iivoit repris d'une maniéré très-. 1693^
famaladie} il y confentit, 8c me donna vive. Cependant il en fut quitte pour trois
l'ordre que je ui demandois. Je revins le ou quatre accès.
lendemain à la Rochelle;^ j'allai trouver II arriva ce même jour à la Rochelle
M. de la Heronniere Capitaine de la Loi - un Religieux du Couvent de Touloufe,
re, à qui je remis l'ordre de M . de Mau- appellé le P. Jean Baptifte la Bannière.
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clerc. Il me fit beaucoup d'honnêtetez,
& me promit le pailage} mais comme il
ne vou oit rien avoir à difcuter avec M.
Sirainiln-itoeif -Mi arie pour retirAe rA /nTo rsli >r a^t/1io ns, il
Il avoit une ObéifTance pour les Iflesoii
il prétendoit être Procureur de nos Miffions
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, l'ayant été pendant quelques années
de fon Couvent. Mais foit que la
mer lui fit peur, foit qu'il eût reçûquel-
UC la IVOLllCllC. J Cl-lIVJÙ JLC lUCUJC ilC, ll^cuic
jour , j'eus réponfe le lendemain avec en fon pays,
l'ordre que je demandois, que je portai M. de Sainte Marie avoit pour Aumôà
M. de a-Heronnicre qui fut content, 8c nier un Capucin, qui tomba malade après
moi encore plus d'être forci de cet em- avoir reçû trois mois d'avance de fes ap-
•banas. pointemens, & les avoir employez en
Le 6 j'allai avec le P. Martelly voir M. différentes choies pour fon ufâge. Cecon-
Chevalier quicommandoit laTranquillej. tre-tems embaraifa beaucoup ce Capitaiil
nous mena à fon bord , oi:i nous paila- ne qui fe voyoit à la veille de partirfans
mes la nuit & une partie du jour fuivant. Aumônier, ou de donner les trois mois
où après nous avoir bien régalé, il nous d'avance à fes dépensa celui qui voudroit
ramena, à la Rochelle. s'embarquer avec lui. Il crut fe retirer
L e 10. on nous avertit de nous tenir d'embarras en venant m'offrir de me reprets
à nous embarquer, le P. Daflez qui cevoir dans fon vaiffeau avec mon Comavoit
le pied marin, fe chargea de faire pagnon, fi je voulois lui fervir d'Aumôporter
nos coffres Sc nos matelats à bord nier j ufqu'aux liles j mais je le remerciai'
des vaifleaux où nous devions nous em- de fes offres, n'étant pas d'avis de m'exbarquer.
Nous nous y rendîmes fur le pofer au reffentiment qu'il pouvoitavoir
foir. Mais le vent ayant changé, nous s'il venoit à fe iouvenir de ce qui c'étoit
fumes obligez de revenir le lendemain à paffé. LeP.Romanetquinefçavoitcomterre
; 11 n'y eut que le P. Gaflbt qui re- ment faire paffer le petit garçon qu'il vouttat
dans fon vaiffeau, dont il eut fujet de loit mener aux Mes, accepta le parti
le bien repentir} car la nuit fuivante il moyennant le paifage de fon clerc. l'ai
y eut une tempête épouvantable. Prefque fçû depuis qu'il avoit bien fouffert de la^
tous les vaifleaux qm etoient en rade, mauvaife humeur de ceCapitaine
chafferent fur leurs anchres, il y en eut Le 17 je tombai malade d'une groil'e
qui s aborderent, d'autres qui perdirent fièvre continue avec des redoublemens fi
leurs anchres. Les vaiffeaux qui étoient furieux, qu'on crut que j'étois à la veille
dans le port, furent en danger, & de d;unvoyage où je n'ïurois pas befoin de
ceux qui etoientmouillez encre la digue vaiffeau, ou du moins que je tiendrois
Sreîu ^ l T V ^««^P^gnie au P.Charles què fa maladie
es de ¿ v i t • f " d'attendre un auïre embarquel
l t r ^ Le p a u v r e P .Ga f T o t f u t ment. Le Prieur & les Religieux qui fe
apporte a terre le 14. plus mort quevif, .trouvèrent en état de me poÎvoirfLu