pente la plus Forte qui foit employée clans les großes ::
forges à foûtenir le marteau, à favorifer Ton adion, ;
& à réfifter à fa réadion. Voyei l'article G r o s s e ;
F o r g e ,
DROMORE, ( Géog. mod. ) ville du comté de
Dow, dans la province d’U lfter, eiî Irlande. Lon- ■
git. ià. aG. lat. àz. So.
DRONERO, (Géog. mod.) ville du marquifat de
Salucés, en Piémont, dans l’Italie. Elle eft fituée
aux pies des Alpes, fur le Maira.
DROPAX , f. m. ( Pharmacie.) forte d’emplâtre
compofé de poix & d’huile, aulquelles on ajoûtoit .
quelquefois de la racine de pyrethre, du poivre, du
fe l, du foufre. Les anciens appliquoient cet emplâtre
& l’arrachoient alternativement plulieurs fois de
fuite, -dans le deffein de faire rougir la partie & d’attirer
en-dehors les humeurs ; & c’étoit pour rendre
•ce remede plus efficace, qu’ils y ajoûtoient les poudres
véficatoires que nous avons nommées.
Le dropax étoit aufli employé pour faire tomber
ou pour arracher le poil.
Le ceropiffus dont parle Hippocrate, qui étoit
•aufli un emplâtre compofé de cire & de poix, fer-
voit à faire ces dropax ; ce qui peut faire conclure
que le nom de dropax ne fe donnoit qu’à l’emplâtre
étendu fur du linge & prêt à être appliqué, & que
le ceropiffus étoit la compofition même. (b)
D R O S O L I T E , f. m. (Hiß. nat.) pierre dont
parle un naturalifte italien nommé Camillo Lionardo;
on ne nous en apprend autre chofe finon qu’elle eft
de différentes couleurs, & que quand on l’approche
du feu il en fort une liqueur qui reffemble à de la
Tueur. (—)
DROSSART ou DROS T , (Hiß. mod.) ce nom
h’eft guere en ufage que dans les Pays-Bas & dans
la bafle-Saxe ; on s’en fert pour défigner un bailli ou
un offîcier qui rend la juftice , & veille au maintien
des lois dans un certain diftrid.
DROSSE, TROSSE ou TRISSE ou PALAN DE
CANON, (Marine.) ce font les cordages ou palans
qui fervent à approcher ou à reculer uné piece de canon
de fon fabord. Les deux bouts de la droffe tiennent
des deux côtés à deux boucles, enforte que la
piece de canon ne puiffe reculer que jufqu’à demi-
tillac. ( Z )
Drosse, Trosse, T risse: on donne aufli ces
jioms à un cordage qui ferre le racage de la vergue
d’artimon , & des autres vergues lorfqu’il s’y en
trouve. Quelques-uns l’appellent janiere , droffe de
vergue de civadiere; c’eft un palan qui faifit la vergue
de civadiere des deux côtés entre les balancines &
ies haubans, pour leur aider à la foûtenir & à la manoeuvrer,
c’eft le palan debout; quelques-uns la
nomment trifft de beaupré. (Z )
DROSSEUR, f. m. (Manufacture en laine.) ceux
d’entre les ouvriers, qui, dans les Manufadures en
laine, donnent l’huile aux draps, & les paflent à la
grande carde.
DROÜILLES ou DREUILLES ou RIERE-LODS,
(Jurijprud. ) font un droit que l’acquéreur paye en
quelques endroits aux officiers du feigneur , pour
l’enfaifinement de fon contrat & la mife en poffef-
fion, outre & par-deflus les lods & droits qui font
dûs au feigneur. M, Bretonnier en fes obfervat. fur
Henrys9 édit, de iyo8 , tome I. liv. III. chapit. iij.
quefl. 3 1 , dit que droüilles eft un terme gothique qui
lignifiepréfent; que dans le pays il lignine arrhes dans
les achats & loiiages, pour marquer que la chofe eft
confommée ; que les châtelains de Forés font en
poffeffion de percevoir ce droit fur toutes les ventes
; que fuivant Henrys ce droit eft de 3 fols 4 den.
pour livre, non pas du prix de l’acquifition, mais
de la valeur des lods, ce qui fait environ le quinzieme
du lod : mais M . Bretonnier dit qu’on lui a aftïirè
dans la pro vince , que ce n’eft que la vingtième partie
des lods ; que cela fe donne au châtelain pour la
peine qu’il prend d’inveftir l ’acquéreur, & que par
cette raifon on l’appelle aufli droit d’inveftifon ,
quafi ju s invejtitionis.
Les châtelains des juftices feigneuriales ont pré*
tendu avoir le même droit : mais leur prétention a
été condamnée par un arrêt folennel du 22 Février
1684 > rendu en la troifieme des enquêtes, qui fait
défenfes à tous feigneurs dans l’étendue du comté
de Foré s, & à leurs officiers, de percevoir le droit
de droüilles, s’ils n’ont d’anciens av eux & dénom-
bremens ou reconnoiffances paffées par leurs emphi-
téotes ou autres titres valables faifant mention de cè
droit.
Dans les ftatuts de Breffe & de B u g e y , artic. 83,
le mot drouille lignifie les étrennes que l’on donne aux
officiers du feigneur au par-deflus du prix de la vente.
Voyt{ le traité des fiefs de M. G u y o t , tom, III, tic.
du quint, & ch. xvij. p. SS à. (A )
* D R O U IL L E T T E S , f. f. pl. terme de Pêche, ef-
pece de filets dérivans qu’on appelle aufli drivonet-
tes , manets à fanfonnets , warnettes , marfaigues, & c .
ils font chargés de plomb, au lieu que lés manets
de pêcheurs font garnis par le pié de fouillardures
ou de mauvais rets hors de fervice qui les font caler.
Ils ne peuvent jamais nuire au f r a i, parce que
le liège qui eft à la tête les tient élevés prefqu’à fleur
d’eau. Les petits manets, drouillettes oudrivonettes,
ne font faits que de fil fimple ; les manets de pêcheur
des côtes de C a u x , & autres, qui font la pêche
du maquereau, qu’ils appellent du grand métier,
à l’île de Bas & à l’entrée de la Manche, & qui fa -
lent en mer leur po iflon, font faits de fil gros & re tors.
Les pièces des premiers ont foixante-quinze à
quatre-vingt brafles de long fur environ une braffe
& demie de hauteur. D e s plates de plomb les font
caler ; des flotes de liège en élevent la tête. Chaque
homme de l ’équipage en fournit trois pièces qui forment
une longueur d’environ deux cents quarante
brafles ; le bateau en fournit autant : ce qui donne
pour un bateau de huit hommes d’équipage une tif-
fure d’environ deux mille cent foixante brafles. Lorf-
que toutes les pièces de drouillettes font affemblées ,
le bateau dérive à la marée, & la pêche fe fait à env
iron deux lieues au large de la côte. E lle commence
communément à la m i -A v r i l & finit avant la faint
Jean, faifon pendant laquelle les petits maquereaux
ou fanfonnets paroiflent à cette côte. Ils ne fe prennent
qu’en fe maillant. Les mailles ont au plus douze
à treize lignes en quarré ; d’oîi l’on doit préfumer
que ces maquereaux font beaucoup plus petits que
ceux qui font pêchés par les gens du grand métier,
foit à l ’ouverture de la M anche, foit par le travers
de l’île du Bas, aux côtes de la Bretagne feptentrio-
nale.
D R O U IN E , f. f. terme de Chauderonnier. Les chau-
deronniers qui courent la campagne,nomment ainfi
une efpece de havrefac de cuir a v e c des bretelles ,
dans lequel ils portent fur leur dos leurs outils
une partie de leurs menus ouvrages. Voye^ C h a u d
e r o n n ie r . Diclionn. de Trév.
D R O U IN E U R , f. m. terme de Chauderonnier. Les
chauderonniers en boutique nomment ainli par déri-
fion ceux de leur métier qui vont par les v illa g es , la
drouine fur le dos, raccommoder la v ieille chaude-,
ronnerie.
Les mots de drouine & de drouineurs viennent
d’Auv ergne, d’où il fort tous les ans quantité de ces
petits chauderonniers.
D R O U S SE T T E , fubft. f. terme de Cardeur ; voye^
C a r d e .
D R U G E O N , f; m. ((Scon, rujliq. ) bourgeon dç
D R U Tannée qui eft tendre , qui pouffe aux branches de
■ la vigne, & qui fait avorter -le raifin.
DRUIDE, f. m. (Belles-Lettres f) miniftrè de la religion
chez les peuples de la Grande-Bretagne, les
Germains , & les anciens Gaulois. Les druides réu-
niflbient le facerdoce & l’autoritépolitique, avecun
pouvoir prefque fouverain.
Ils tenoient le premier rang dans les Gaulés, tandis
que les nobles occupoient le fécond, & que le
peuple languifloit dans la fervitude & dans l’ignorance.
Diogene Laërce dit aufli qu’ils étoient chez
les anciens Bretons dans le même rang que les phi-
lofophes étoient chez les Grecs, les mages chez les
Perfans, les gymnofophiftes chez les Indiens, & les
fages chez les Chaldéens ; mais ils étoient bien plus
que tout cela.
Rien ne fe faifoit dans les affaires publiques, re-
ligieufes & civiles, fans leur aveu. De plus ils pré-
fidoient à tous les facrifices, & avoient foin de tout
ce qui concernoit la religion dont ils étoient char-
.gés. La jeunefle gauloife accouroit à leur école en
très-grand nombre pour fe faire inftruire, & cependant
ils n’enfeignoient que les principaux & les plus
diftingués de cette jeunefle, au rapport de Mêla.
'Céfar nous apprend qu’ils jugeoient aufli toutes les
conteftations ; car la religion ne leur fournifloit pas
feulement un motif de prendre part au gouvernement
, mais ils prétendoient encore qu’elle les auto-
rifoit à fe mêler des affaires des particuliers : c’eft
pourquoi ils connoifloient des meurtres, des fuccef-
lions, des bornes, des limites, & décernoient en-
fuite les récompenfes & les châtimens.
Sous prétexte qu’il n’y a point d’aétion où la religion
ne foit intéreflee, ils s’attribuoient le droit d*exclure
des facrifices ceux qui refyfoient de fe foû-
mettre à leurs arrêts ; •& ils fe rendirent par ce
moyen très-redoutables» L’elpece d’excommunica-
ïion qu’ils lançoient étoit fi honteufe, que perfonne
•ne vouloit avoir commerce avec celui qui en avoit
été frappé.
Au milieu des forêts où ils tenoient leurs aflifes,
ils terminoient les différends des peuples. Ils étoient
les arbitres de la paix & de la guerre, exempts de
fervir dans les armées, de payer aucun tribut, &
d’avoir aucune forte de charges, tant civiles que militaires.
Les généraux n’ofoient livrer bataille qu’a-
près les avoir confultés ; & Strabon allure qu’ils
avoient eu quelquefois le crédit d’arrêter des armées
qui couroient au combat, les faire convenir d’un ar-
miftice, & leur donner la paix. Leurs jugemens fub-
fiftoient fans appel ; & le peuple étoit perfuadé que
la puiflance & le bonheur de l’état dépendoient du
bonheur des druides , & des honneurs qu’on leur
rendoit.
Indépendamment des fondions religieufes, de la
îégiflation, & de l’adminiftration de la juftice, les
■ druides exerçoient encore la Medecine, ou fi l’on
veut, employoient des pratiques fuperftitieufespour
le traitement des maladies; il n’importe: c’eft toû-
jours à-dire, fuivant l’excellente remarque de M.
Duclos , qu’ils joiiifloient de tout ce qui affermit
l’autorité & fubjugue les hommes , l’èlpérance &c
la crainte.
Leur chef étoit le fouverain de la nation ; & fon
autorité abfolue fondée fur le refpeft des peuples,
fe fortifia par le nombre de prêtres qui lui étoient
foûmis ; nombre fi prodigieux, qu’Etienne de By-
fance en parle comme d’un peuple. Après la mort
du grand pontife , le plus confidérable des druides
parvenoit par éleftion à cette éminente dignité, qui
étoit tellement briguée, qu’il falloit quelquefois en
.venir aux armes, avant que de faire un choix.
Pafîbns aux différens ordres des druides, à leur
genre de v ie , à leurs lois, leurs maximes, & leurs
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dogmes. On ne peut s’empêcher d’y prendre encore
un certain intérêt mêlé de curiofité.
Strabon diftingué trois principaux ordres de druides
; les druides proprement nommés qui tenoient le
premier rang parmi les Gaulois, les hardes, les va-
cerres, & les cubages.
Les premiers étoient chargés des facrrfîcès, des
prières, & de l’interprétation des dogmes de la reli-
gion : à eux feuls apparterioit la Iégiflation, l’admi-
niftration de la juftice, & rinftrir&ion de la jeunefle
dans les Sciences, fiirtout dans celle de la divination,
■ cette chimère qiii a toujours eu tant de partifans.
Les bardes étoient commis pour chanter dès vers
à la louange de la divinité, des dieux, fi on Paime
mieux, & des hommes illuftres. Ils joiioientdes inf-
trumens, & chantoient à la tête des armées avant
& après le combat, pour exciter & loiier la vertu
des foldats , ou blâmer ceux qui avoient trahi leur
devoir.
•Les vacerres ou les vates offroïenties facrifices, &
vaquèrent à la contemplation de la nature , c’eft-à-
dire de la lune & des bois.
Les cubages tirôient dès augures dés vi&imes; cè
font peut-être les mêmes que les faronides de Dio-
dore de Sicile, comme les vacerres étoient ceux aux**
quels on a donné le nom grec de famothéês.
Il y avoit aufli des fondions du facerdoce, telle
que la prophétie, la divination, exercées par les
femmes de druides ou de la race des druides; & on les
confultoit fur ce fujet, ainfi qu’on faifoit les prêtref-
fes de Delphes .Les auteurs de I’hiftoire d’Augufte, &
entr’autres Lampridhis & Vopifcus, en parlent, &
même les font prophétifer jufte. Vopifcus rapporte
qu’Aurélien confulta les femmes druides pour favoir
fi l’empire demeureroit dans fa maifon, & qu’elles
lui répondirent que le nom de nul autre ne feroit
plus glorieux que celui des defeendans de Claude.
Ce fut une druide tongroife qui, félon le même Vopifcus
, prédit à Dioclétien qu’il feroit empereur.
Une autre druide, félon Lampridius, confultée par
Alexandre Severe fur le fort qui f attendoit, lui répondit
qu’il ne feroit point heureux. Revenons aipc
druides mâles.
Leurs chefs portoient une robe blanche ceinte d’une
bande de cuir doré, un rochet, & un bonnet
blanc tout fimple ; leur fouverain prêtre étoit diftingué
par une houppe de laine, avec deux bandes d’étoffes
qui pendoient derrière comme aux mitres des
évêques. Les bardes portoient un habit brun, un manteau
de même étoffe attaché à une agraphe de bois,
& un capuchon pareil aux capes de Béarn, & à peu
près femblable à celui des récollets.
Ces prêtres, du moins ceux qui étoient revêtus
du facerdoce, fe retiroient, hors les tems de leurs
fondions publiques, dans des cellules au milieu des
forêts. G’étoit-la qu’ils enfeignoient les jeunes gens
les plus diftingués qui venoient eux-mêmes fe donner
à eux, ou que leurs parens y pouffoiênt. Dans
ce nombre, ceux qui vouloient entrer dans leur
corps, dévoient en être dignes par leurs vertus, ou
s’en rendre capables par vingt années d’étude,pendant
lequel tems il n’étoitpas permis d’écrire la moindre
chofe des leçons qu’on recevoit ; il falloit tout
apprendre par coeur, ce qui s’exécutoit par le fé-
cours dés'Vers.
Le premier, & originairement l’unique collège
des druides Gaulois, étoit dans le pays des Carnu-
tes ou le pays chartrain, peut-être entre Chartres
& Dreux. Céfar nous apprend dans fes commentaires,
liv. VI. que c’étoit-là que l ’on tenoit chaque^
année une affemblée générale de tous les druides de
cette partie de la Gaule, & qu’on l’appelloit G allia
comata. C’étoit-là qu’ils faifoient leurs facrifices publics.
Ç’étoÿ-là qu’ils CQupoient tous les ans ’avec