fu r ie poignet. Il y a cependant des remed’es cju’on
applique extérieurement, & dont la vertu peut changer
toute la difpofition de la maffe du fang. Tel eft
Y emplâtre véficatoire. Son effet ne fe borne pas à l’é-
îévation des p'hlidaines fur l’endroit où on l’a appliqué
, ni à [’-évacuation de la matière lymphatique qui
coule de ces-veffies ; le fang en eft altéré, les lèls des
cantharides qui y font portés en détruifent la vifco-
lité. Tout le monde fait que Y emplâtre d’opium appliqué
fur l’artere temporale, calme efficacement la
douleur dés dents ; & le dodeur Nugent, dans une
Lavante differtation qu’il vient de donner fur l’hydro-
phobie, à la fuite de l’hiftoire d’une perfonne mordue
par un chien enragé, qui eut l’hydrophobie, &
qui fut heureufement guérie par l’ufage des antifpaf-
modiques; le dodeur Nugent, dis-je, a prouvé très-
foli dement que dans toutes les affedions qui dépendent
de l’irritation des folides & de l’émotion fpaf-
modique des fibres, il ne pouvait y avoir de remede
plus efficace que l’ufage régulier des applications topiques,
capable de calmer cesagitations.
On donne différentes figures aux emplâtres, fui-
vant les parties fur lefquelles on doit les appliquer ;
il y en a de ronds, de quarrés, d’ovales : on les taille
en croiffant ou en demi-lune pour la fiffule à l’anus *
On en fait de très-petits de la même figure pour les
paupières; ceux qu’on applique dans le pli de l ’aine
font triangulaires ; on les coupe en croix de Malte
pour l’extrémité des doigts, & on les fend plus ou
moins profondément dans leur circonférence, afin
qu’ on puiffe les appliquer également fur les parties
inégales. On roule des languettes d’emplâtres en forme
de baguettes ou de verges, connues fous le nom
de bougies y pour le traitement des maladies du canal
de furethre. Foyei Bougie & Carnosité. (T )
- EMPLETE, f. f. (<Com.) achat de marchandifes.
Foye^Achat. Ce mot pa-roît dérivé du latin emere,
acheter. (6 )
EMPLI, f. m. en terme de Raffinerie des fucres, fe
dit d’un-lieu voifin des fourneaux où l’on plante les
formes vuides. On fe fert encore de ce terme pour
lignifier la quantité de formes qu’on a remplies. Ces
formes , dit - o n , font du même empli : voilà U empli
d'hier, de ce matin , & c.
EM P L IR , en terme de Raffineur de fucre, eft en
général jetter la matière cuite dans des formes plantées
dans l’empli. Foye^ Planter & Empli.
' * EMPLOCIES, f. f. ( Mythol.) fêtes qu’on célé-
broit dans Athènes, & dont nous ne connoiffons qu’une
circonftance que l’étymologie nous a confer-
vée : c’eft que les femmes y paroiffoient les cheveux
treffés.
EMPLOI, (Jurijp.) ce terme a dans cette matière
plufieuirs Lignifications différentes.
Emploif dans un compte, lignifie Y application que
l’on fait d’une partie dans la recette ou la dépenfe ;
ainfi l’on dit employer unefomme en recette, c ’eft-à-
dire s’ en charger en recette. Employer une fomme en
dépenfe, c’eft la porter dans la dépenfe du compte.
Employer en reprife , c’eft reprendre & retirer une
fomme dont on s’eft d’abord chargé en recette, mais
que l’on reprend enfuite , parce que réellement on
ne l’a pas touchée.
Emploi de deniers, c’eft lorfqu’on fe fert dès-deniers
de quelqu’un, foit pour payer une dette, ou
pour acquérir un héritage ou autre immeuble.
• Emploi de la dot, c’eft lorfque le mari'place la dot
qu’il a reçue de fa femme, en deniers, afin d’en af-
■ fûrer la répétition. Foyer Dot & Répétition.
Double emploi fans un compte, eft lorfqu’un même
article eft porté deux fois, foit en recette ', dé-
penfeyou reprife. L’erreur qui réfulte d’un double
frnploi ne fe couvre point. Foye^ Compte.
• J"aux emploi fe. confond- fouvent avec le double
emploi; l’ordonnance de 1667 ne fé fert même que
du terme fa faux emploi, en parlant des erreurs de
cette efpece qui peuvent fe gliffer dans les comptes :
il femble cependant que le faux emploi eft différent
du double emploi. L’un eft ce qui eft mal employé :
par exemple, fi un article ‘de dépenfe eft porté dans
la recette, aut vice verfâ, ou fi on porte en. dépenfe
quelqu’article qui ne regarde pas l’oyant ; au lieu
que le double emploi eft un article qui eft bon la première
fois qu’on l’employe, mais qui eft vicieux
dans l’endroit où ou l’employe pour la fécondé fois*
Emploi dans un inventaire de production, ou dans
une requête de production nouvelle, eft la mention
que l’on fait d’une piece dont on tire quelqu’induc-
tion, fans néanmoins produire la piece même, foit
parce qu’elle eft déjà produite fous quelqu’autre cotte,
foit parce que celui qui fait cet emploi, n’a pas
la piece en fa poffeflion.
On fait ainfi des emplois, non-feulement de pièces
connues & qui exiftent, mais auffi de faits que l’on,
pofe comme certains. Ces fortes d'emplois n’ont de
force qu’autant que les faits font conftans & notoires
, ou prouvés d’ailleurs, ou qu’ils font avoiiés par
la partie adverfe ; deforte que fi la partie ne convient
pas de ces faits, on contredit les emplois fa ces
faits prétendus certains , de même que les emplois
de pièces. Foyeç Contredits , Inventaire de,
production, Production, Pr o d u c t io n
nouvelle. (A )
EMPLOYÉ, adj. pris fubft. fignifie quelquefois
commis. Les directeurs des fermes du roi ont inlpec-
tion fur les receveurs , contrôleurs & autres employés.
{G)
EMPLOYER, dans le Commerce, fe fervir de quelqu’un
ou de quelque chofe. En fait de compte, ce
terme fignifie mettre quelque partie , quelqu'article en
recette ou en dépenfe. Aveç-vous employé ces mille écus
dans votre compte? Foye^ EMPLOI.. {G)
EMPLURE, f. f. en terme de Batteur d'or; c’eft une
feuille qui fe met au commencement des outils, pour,
garantir l’or de la trop grande force des coups, qu’elle
amortit : les deux premières font du double plus
épaiffes que les autres. Le nombre des emplures eft-
toûjours le même pour tous les outils. Foye^ O utils
6* Batteur d’Or.
EMPOIGNÉ, adj. en termes deBlafon, fe-dit des
fléchés, javelots & autres chofes femblables de figure
longue, quand elles font au nombre de trois ou
plus, l’une en pal, les autres en fautoir, affemblées
& croifées au milieu de l ’éçu. Les fléchés qui com-
pofent la de.vife des états de Hollande ; font de cette
forte.
Bons , comtes d’Entremont en Provence, d’or à
la bande d’azur, chargée de trois étoiles d’o r , & empoignée
par une patte dé lion de fable , mouvante du
flanc dextre de l’écu.
EMPOINTER , APPOINTER , ou POINTER
une piece d'étoffe, ( Draperie.) c’eft y faire quelques
points d’aiguille avec de la foie, du fil, ou de la ficelle
,. pour la contenir dans la forme où elle a été
pliée, &, l’empêcher de prendre de mauvais plis.
On ne peut bien voir ni examiner une piece d’étoffe,
qu’elle ne (dxt defempointée, c’eft-à-dire qu’on
n’en ait coupé les points pour la déplier & l’étendre.
Par le réglement du 7 Avril 1693 , concernant les
toiles quife fabriquent dans les généralités , de Caen
& d’Alençon, il eft défendu aux tifferands & marchands
d'empointer aucune piece de toile pour l’expo-
fer en vente.
On appelle étoffe empointée, celle dont les plis font
arrêtés par quelques points d’aiguille avec de la foie,
dit fil ’, ou;<de la ficelle. ; Foye£ les'dictionnaires de Tré-
yoiix , du_ Commerce , & les régfemens du Cptnm. {G)
EMPOIS;, f. m, (Blaftcliiffage du linge,').Prenez de_
- l’amidon
l’amydon une demi-livre ; faites bouillir dans trois
pintes d’eau bien nette ; remuez pendant l’ébullition
avec une fpatule de bois ; ajoutez une once
d’émail de Hollande, ou de bleu ; gros comme une
petite noix d’alun de roche, & autant de cire grom-
melée : faites cuire le tout à petit feu ; & quand vous
vous appercevrez que l’eau commencera à fe clarifier
, ôtez le mélange de deffus le feu , & paffez-le
par un linge propre. Foye£ Amydon.
EMPOISONNEMENT, f. m. {Jurifp.) c’eft l’action
de faire prendre à quelqu’un du poifon, ce qui
eft un crime capital : en termes de palais on dit plus
communément le crime de poifon. Foye£ P o i s o n .
( A)
EMPOISSONNER, v, ad. ( Pêche.) Le mois de
Mai eft toujours le tems qu’on choifit pour empoiffon-
nerles étangs, à caufe que c’eft la faifon de trouver
beaucoup de petits poiffons,ces animaux étant entres
en amour au commencement du printems.
En Bourgogne on appelle cet empoiffonnement de
Yalvin; & par étymologie, le lieu où on le conferve
s’appelle alv'mier.
Pour empoiffonner les étangs, il faut un millier de
petits poiffons par chaque arpent.
EMPOLI, {Géogr. mod.) ville de la Tofcane en
Italie ; elle eft fituée fur l ’Arne. Long. x8. 40. lat.
43- 4ZEMPORETIQUE
, adj. eft un terme de Pharmacie
qui fe dit du gros papier gris ou brouillard, qui boit,
& dont on fe fert pour filtrer des liqueurs.
* EMPORIUM , {Hifi. anc.) c’étoit à Rome un
lieu où s’affembloient des marchands de miel, de
fruits, & d’autres pareilles denrées. Il y en a voit un
dans la troifieme région, proche de la metafudante :
il tenoit tous les neuf jours. Il y en avoit un autre
hors de la porte trigemina , près du campus navalis ;
les bateaux y abordaient : il étoit fitué dans la treizième
région, pavé, entouré de paliffades. Ce fut
Aurélien qui l’enferma dans Rome, lorfqu’il en éten-
dit l’ençejnte, ; ,,
Il y avoit dans Âthenes des emporii curatores, dont
les fondions étoient de veiller à ce qu’on ne diftri-
buât aucune mauvaife denree dans les marches ; qu -
on y vendît-à bon poids & à bonne mefure, & qu aucun
particulier n’enlevât plus de vin & de ble qu il
ne lui en falloit pour fa confommation domeftique :
ce qui reftoit étoit acheté par l’état, porté dans des
magafins, & donné aux pauvres à un prix modéré.
EMPORTE-PIECE, f. m. en terme de Boutonnier;
c ’eft un fer grave en creux, & tranchant, qui emporte
de petits morceaux de vélin de la figure qu’il
a lui-même , quand on le frappe avec le marteau fur
les vélins. . .
Emporte-piece , chei les Bourreliers, eft une ei-
pece de cifeau de fer rond dans foute fa longueur,
creux par l’extrémité d’en-bas, & fort coupant, dont
on fe fert pour pratiquer des trous dans le cuir. Pour
cet effet on pofe la partie coupante de cet outil à
l ’endroit où on veut faire le. trou ; Sc en frappant
avec un maillet, fur la tête de l’inftrument, on coupe
le cuir, de maniéré que la piece ronde qui en fort,
monte le long de la partie creufe de Y emporte-piece,
& fort par une;ouverture pratiquée vers le .milieu
de l’inftrùment.'
jj II y a chez les- Bourreliers plufieurs fortes dW -
portes-piece, qui- ne different que par leur groffeur &
par la grandeur des pièces qu’ils emportent. Foye{
des figures dans la Planche du Bourrelier.
Emporte-piece , terme & outil de Ceinturier, qui
fert pour faire des trous au cuir qu’ils emplpyènt.v
Cet outil eft fait à-peürprès comme le rivetier,
eft creux & tranchant par en-l>as ; de façon, qu’en
l ’appliquant fur un morceau de. cuir, ôc frappant
tome F *
deffus, il emporte la piece & forme un trou. Foye7
lafig. PI. du Ceinturier.
Emporte- piece, outil de Ferblantier; c’eft un
poinçon long de trois pouces, gros de deux pouces,
rond dans toute fa.longueur, & qui eft creux en-dedans
par en-bas, & fort tranchant. Cet outil fert
aux Ferblantiers pour former un gros trou rond dans,
une piece de fer-blanc. Foye^ la figure, Planche du
Ferblantier.
Emporte-piece , pour les fermoirs de livres; ç’eft
une efpece de levier, à l’extrémité duquel on a pratiqué
la figure en creux des fermoirs de livres. Les
bords de cette figure font fort tranchans : le levier
eft long ; il eft arrêté à charnière fur un établi, vers,
le bout où l’on a pratiqué la figure en creux.du fer-,
moir. On expofe à l’aàion de ce levier, fous la figure
en creux, des feuilles de cuivre, d’argent, &c.
On applique la main à l’extrémité du levier, & cette
feule preflion fait trancher les feuilles par les bords
coupans de la figure en creux du fermoir. En très-
peu de tems on parvient à couper ainfi un grand
nombre de fermoirs. Foye^ les figures. 1 Emporte-piece, {Jardinage.) c’eft un outil de
fer ou d’acier, très-tranchant, qui ampute, entaille
& enleve à foi, lorfqu’on le retire, la piece qu’il a
coupée. C’eft une efpece de fermoir bu cifeau de
menuifier, avec lequel on fait dans le bois d’une tige
étronçonnée, une entaille longue & large, à proportion
de la groffeur de la greffe qu’on y veut inférer
, de maniéré qu’elle y foit enchâffée bien jufte.
On dit greffer en emporte-piece. Foyeç Greffe. (K) Emporte-piece, {Lutherie.) forte de poinçon à
découper dont les Fadeurs de clavecins fe fervent
pour percer en qùarré les regiftres & guides revêtus
de peau de mouton. Le pelletier emporte d’un feul
coup une piece parallélogramme, qui eft la figure des
trous des regiftres & du guide par où paffent les fau-
tereaux : les deux autres, marqués 2 & 3 dans la
Planche, fervent à faire en deux fois la même opération.
Celui qui eft marqué z , coupe les deux longs
côtés des trous> &.le troifieme, les deux petits côtés
des mêmes trous. On fe fert préférablement de
ces derniers, quoiqu’il foit néceffaire de frapper deux
fois, parce qu’ils font plus faciles à faire & plus faciles
à aiguifer. On coupe ces morceaux de peau fur
un morceau de bois bien dreffé, ou fur une lame
de plomb. Foye{ les figures 2 4 , x$ & 2 $ , PI. X F I I .
de la Lutherie.
Emporte- piece , .a la Monnoie, nom que les
ouvriers donnent à l’inftrument appellé coupoir»
Foyei Coupoir.
* EMPORTER, v. ad. fe dit en général d’une action
en conféquence de laquelle un corps auquel cette
adion eft appliquée, paffe d’un lieu dans un autre.
On y joint pourtant cette yûe de l ’efprit, que la
caufe qui tranfporte eft regardée comme continuellement
appliquée à la chofe emportée. On fe fert de
ce terme au fimple & au figuré, au moral & au phy-
fique ; mais; le fubftantif emportement ne fe prend
qu’au moral, & marque une agitation violente de l'a-
me. Le participe emportéie prend au phyfique 6c au
moral : on dit, on a emporté cette armoire, & c'efi un
emporté, — : . _ , v-.. '
. Emporter, Remporter., fynon. Ondit,.toujours
remporter la victoire, & non pas emporter la, victoire;
mais on dit au contraire emporter U butin , &
non pas remporter le butin. Ces deux mots ont égale?
ment leur bifarrerie d’ufage, quand on les employé
au figuré. Art. de M. le Chevalier DE J a v c o u r t . • Emporter , {Marine.) fendit de ce que le vent
ou les.eoups.de mer enlevent du vaiffeau. On a vu
des voiles & des vergues emportées par le vent,. des
galeries emportées par des coups de mer, & quelquefois
des mâts. {Z) f 811