49^ E L Ë le mouvement de fon aphélie. Les elemehs de la théorie
de la lune font fon mouvement moyen, celui de
fou noeud & de fon apogée , fon excentricité, l’in- clinaifon moyenne de fon orbite à l’écliptique. Voy.
É p o q u e , Mouvement m o y e n , Excentric
it é ,, -6‘c. (O)
EeÉMENS , f. pl. m. On appelle ainfi en Phyjique
les-parties primitives des corps. Les anciens, comme
tout.le.monde fait, admettoient.quatr.e élémens ou
corps primitifs dont ils fuppofoient les autres formes,
l’air , le feu, l’eau, la terre ; 8c cette opinion, quoi-
qu’abandonnée depuis, ft’étoit pas fi déraifonnable,
car il n’y a guere de mixte dans lequel la Chimie ne
trouve ce? quatre corps, ou du moins quelques-uns
d’èux. Defoartes eft venu, qui à ces quatre élémens
en a lubftitué trois autres, uniquement tirés de Ion
imagination, la matière fubtile ou du premier élément,
la matière globuleuje ou du fécond, 8c la matière
rametffe ou du troifieme. V<ye{ C arté sian
ism e , Etu e r , Matière sur tile, Globules,
&c. Aujourd’hui les Philofophes fages reconnoil-
fent, i° . qu’on ignore abfolument en quoi confifte
les élémens des corps. Vyyc{ C O N F l G U R AT i o n ,
C orp.s , Ma t iè r e , C orpuscule, &c. z°. Qu’on
ignore encore, à plus forte raifon, fi les élémens des
corps font tous femblables, 8c fi les corps different
entr’eux par la différente nature de leurs élémens, ou
feulement par leur différente difpofition. 3°. Qu’il
y a apparence que les,élémens ou particules primitives
des corps font durs par eux-mêmes. yoyc{
D ureté. On fera peut-être étonné de la brièveté
de cet article : mais nos connoiffançes fur ce qui en
fait l’objet font encore plus courtes. (P )
Elément ou premier Pr in c ip e , ( Chimie. )
Foyçi Principe.
Elément , (Medec. Phyjîol. Pathol.) ce terme eft
employé dans la théorie de la Mede.cinepour défigner
les premiers principes de la ftru&ure du corps hur
jnain. Poye{Fibr e , Nu trit io n . (</)
Elémentaire , adj. ( Philofophie.) fe dit de ce
qui fe rapporte aux élémens. f^oye^ E l é m e n t .
Àinft les .éî.émens d’un corps fe nomment aufti les
particules élémentaires de ce corps.
Tout l’efpace qui eft compris dans l’orbite de la
Lime, étoit appelle par les anciens la région élémentaire,
parce que ç’étoit félon eux le fiége ou la fphere
des quatre élémens vulgaires. C ’eft par la même
raifon que de prétendus philofophes ont appellé peuple
élémentaire une efpeçe d’êtres imaginaires qu’ils
ont crû ou fuppofé habiter les quatre élémens des
anciens, &c. En voilà affez 8c trop fur ces fottifes.
Sur V air 8c le Jeu élémentaire , voye^ Air & Feu.
E l é m e n t a i r e fe dit auffi, en parlant d’une
fcience, de la partie de cette fcience qui en renferme
les élémens. Ainft on dit la Géométrie élémentaire
pour les élémens de Géométrie, la Méchanique élémentaire
pour les élémens de Méchanique, &c. ( 0 )
ELEMI, (Hijl. nat. des Drogues.-) réfine étrangère
qui s’enflamme aifément, 8c qui fe diffout dans
l’huile. On diftingue deux fortes # élémi, i°. le vrai
élémi ou celui d’Ethiopie 8c de l ’Arabie heureufe,
Z°. y élémi d’Amérique.
j Le vrai élémi eft une réftne jaunâtre, ou d’un blanc
noirâtre, folide extérieurement, quoiqu’il ne foit
pas entièrement feç, mou & gluant intérieurement,
formé en morceaux cylindriques qui brûlent lorf-
qu’on les met fur le feu ; fon odeur forte n’eft pas
defagréable, elle approche de celle du fenouil. Ces
morceaux cylindriques font ordinairement enveloppés
de grandes feuilles de rofeau ou de palmier.
Nous n’a vons encore rien de certain fur l’arbre dont
cette réfine découle, & même on la trouye aujourd’hui
très-rarement dans les boutiques : on eft trop
heureux de rencontrer YélJmi pur d’Amérique .
E L E
Celui-ci eft une efpece de réfine quelquefois Man*
châtre, quelquefois verdâtre ou jaunâtre, tranfpa-
rent, approchant de la réfine du pin , de eonfiftence
tantôt plus molle, tantôt plus feche, d’une odeur
réfineufe, defagréable. On l’eftime quand il eft récent,
tranfparent, un peu verd, gras, gluant, odoriférant.
Il nous vient du Bréfil, de la nouvelle Espagne
8c des ifles d’Amérique : on l’apporte en pains
de deux à trois livres; & parce qu’ils font enveloppés
dans des feuilles de cannes, on lui donne
communément le nom de gomme élémi en rofeaux.
L’arbre qui fournit cette réfine s’appelle icicariba.
F o y e [ I c i c a r i b a .
On vend pour de Y élémi naturel, celui qui à caufe
de fa faleté, a été fondu & recuit au feu, 8c c’eft
peut-être là la moindre des tromperies. On contrefait
allez communément cette réfine avec du galipot
lavé dans de l’huile commune d’afpic. On fait auffi
paffer des goiûmes communes & quelques efpeces
de poix-réfines jaunâtres, blanchâtres, grifes, pour
Yélémi d’Amérique. Les connoiffeurs les diftinguent
par l’odeur & la couleur ; ihai's fi la chofe en valoit
la peine dans la pratique, la meilleure connoifTance
pour un acquéreur feroit celle d’un bon droguifte.
Article de M. le Chevalier D E J a u c o U R T .
E L e m i r é s i n e , ( jPhartn. mat. médic.) La réfrne
élémi eft plus connue dans les boutiques tous le noiàr
de gomme que fous celui de réjîne ; cependant comme
c’eft abfolument une réfine, nous l’appellerons
ainfi, 8c en cela nous fuivrons M. Geoffroy, qui lui
donne ce nom dans fa matière médicale.
La rejîne élémi s’employe rarement feule, mais
elle entre dans beaucoup de préparations officinales
externes ; c’eft elle qui fait la bafe du baume d’Ar-
ceus, auquel on donne quelquefois le nom d'onguent
élémi. Voyt{ B a u m e d'Arceus.
$i ori diftille par la retorte la rijine élémi, on en
retire tout ce que donnent ordinairement les réfines,
c’eft-à-dire du flegme acide, une huile allez limpide
dans le commencement, & qui s’épaiflit de plus en
plus vers la fin de l’opération ; il ne relie dans la
cornue qu’une petite quantité de caput mortuum , fur-
tout fi Y élémi etoit pur.
La réjîne élémi appliquée extérieurement, pâlie
pour réfoudre les tumeurs, déterger les ulcérés, 8e
pour être un très-bon digeltif ; mais, comme nous
l’avons dit, on ne l'employé point feule.
On ne l’employe point non plus pour l’intérieur,'
cependant quelques auteurs la vantent comme diurétique.
y élémi entre dans le baume d’Arceus & dans celui
de Fioraventi, dans les onguens de ftyrax &
martiatum, dans les emplâtres de bétoine, oppodel-
toch, d’André de la Croix, &c. (b)
* ELENOPHORIES, adj. pris fubft. fêtes ainfi
appellées, parce qu’on y portoit des vafes de jonè
8c d’ofier, qu’on appelloit elenes.
ELÉOMELI, f. m. ( Pharmacie.) e’eft une huile
plus épaiffe que le miel, 8c douce au goût, qui coule
du tronc d’un arbre à Palmyre contrée de la Syrie.
Cette huile prife dans de l’eau., évacue par les folles
les humeurs crues & bilieufes ; les malades qui s’en
fervent font attaqués d’engourdiflement & perdent
leurs forces, mais ces fymptoiries ne font point à
craindre.
On tire auffi cette huile des bourgeons oléagineux-
de cet arbre. Diofcoride & Chambers.
ELEO.-S AÇC.HARUM, (Chimie & Pharmacie.y
on appelle ainfi toute huile effèntiell© combinée1
avec du.fucr©. C ’eft un moyen pour rendre les-
huiles propres à fe mêler avec Peau ; ce qu'eûtes
ne feroient point à moins que le fticre, qui eft folubie
dans l’eau, ne fervîï d’intermède à cette union»
Pour faire Yel^facchqruttf, on n’a qu'à verfer quel»'
Ë L Ë qùes gouttes d’une huile effenticlle de citron, de cà-
nelle, de lavande, &c. fur du fucré en poudre ou
bien on n’a qu’à froter des morceaux de fucre fur la
peau d’une orangé.» d’un citron, &c. par-là lé fucre
fe charge d’une huile efientieïle aromatique » & lui
donne des entraves qui l’émpêchènt de fe diffiper
auffi promptement qu’elle ferôit fans cela. C ’eft-là
le moyen qu’employent les Italiens ■, & fur-tout les
Napolitains, pour donner a leurs fleurs artificielles
les mêmes odeurs qu’ont les fleurs naturelleSi Pour
cela ils ne font que cacher un peu d’eïeo -faccharum
dans le calice de la fleur artificielle ; cependant à la
fin la partie aromatique fe diffipe.
Dans la Pharmacie on eonnoît Yeleo-facckdrüm
carminativum , qui fe fait en verfant l’huile éfien-
tielle de camomille, vingt-quatre gouttes, fur douze
onces de fucre. blanc en poudre. Il y. a auffi Yeleo-
Jaccharùm de fafîafras, qui fe fait avec 3ij d’huile de
faffaffas, & | vj de fucre blanc : on dit que c’eft un
bon remede pour les catarrhes. Foye^W o y t , Gaço-
phylacium medico-phyjîcum. (—)
ELEPHANT, elephas, f. m. (Hijl. nat. Zool.) le
plus grand de tous les animaux quadrupèdes , 8c un
des plus finguliers dans la conformation de plufieurs
parties du corps» Planche I. figure i. En confidérant
Yéléphant relativement à ï’idée que nous avons de la
jufteffe des proportions , il femble'être mal proportionné
& mal deffîné ,,pour ainfi dire , à caufe. de-
fon corps gros & court, de fes jambes roides 8c mal
formées , de fes piés ronds 8c tort-us, de fa grofîe
tête, deTés petits y eux , 8cde fes grandes oreilles.
On pourroit dire auffi que l’habit dont il paroî-t couvert
, eft encore plus mal taillé 8c plus mal fait. Sa
trompe, fesdéfenfes, fes piés, &c. le rendent auffi
•extraordinaire que la grandeur de fa taille. La def-
■ cription de fes parties, 8c I’hiftoire de leurs ufages,
ne donnera pas moins d’admiration que leur afpeû
caufe de furprife.
Le roi de Portugal envoya en 1668 au roi de France
un éléphant du royaume de Congo , âgé de dix-
fept ans , 8c haut de fix piés 8c demi depuis terre
;jufqu’au-deffus.du dos. Il vécut dans la ménagerie
cle Verfailles pendant treize ans , 8c ne grandit que
d’un pié , fans doute .parce que le changement de
climat ÔC de nourriture avoit retardé fon açcrpifîe-
ment; ainfi il n’avoit que fept piés 8c demi! de hauteur
lorfqueMM-. de l’académie royale dés Sciences
en firent la defeription.
Le corps de cet animal avoit douze piés 8c demi
de tour ; fa longueur étoit prefqu’égale à fa hauteur»
Il avoit depuis le front jufqu’au commencement de
la queue ,- huit piés 8c demi, 8c trois piés 8c demi
depuis le ventre jufqu’à terre. En prenant la mefure
des jambes fur le fquelette, on a trouvé que celles
de devant avoient quatre piés 8c demi, 8c celles de
derrière quatre piés huit pouces ; mais lorfque l’animal
eft revêtu de fa chair 8c de fa peau, les jambes
de derrière paroifient plus Courtes que celles de devant
, parce qu’elles font moins dégagées de la mafle
du corps : elles reffeinblent plus à celles de l’homme
qu’à celles de la plûpart des quadrupèdes, en ce que
le talon pofe à terre, & que le pié eft Fort court.
Les piés de Y éléphant dont il s’agit ici étoient fi petits,
qu’on ne lesdiftinguoit pas des jambes, qui def-
cendoienç tout d'une venue jufqu’à terre , 8c dont la
peau renfermoit les doigts des piés. La plante des
piés de derrière avoit dix pouces de longueur, 8c
celle des piés de devant, quatorze ; elle étoit garnie
d’une corné.en'forme de femelle , qui étoit dure,
Folide 8c épaiffe d’un pouce, 8c qui débordoit comme
fi elle avoit été écachée par le poids du corps, 8c
formoit quelques ongles mal figurés : il n’y en avoit
que trois à chaque pié , cependant il s’eft trouvé
iinq doigts dans le fquelette ; mais ils étoient recou-
- Tome m
Ë L Ë 499 vetts par k peau ; 8c n’avoient aucun rappôrl avec
les onglës. La corne, qiié l’on a comparée à Une fe-,
melle, formoit eiieôré d’âittreS prôlongemerts que
Bon auroit pu prendrë pôiir dés Ongles. Il ÿ a lieu
dé croire que cétte partie Varie daris différens individus
, comme noiis lé férdns voit daris la fuite. La
queue étoit menue St pointue ; elle avoit deux piéfi
8c demi de longueur, 8c étoit terriiihée par une hou-
pe de gros poils longs de trois à quatre pouces. Cet
élepharït k.toit femelle ; l’orifice extéirieür de la matrice
fe trouvoït placé au milieu du ventre près dix
nombril, à l’extrémité d’un conduit qui Formbit une
éminence qui s’étendôit depuis l’anus jufqü’à la vuL
Ve, 8c qui renfermoit un clitoris de déiix piés 8c demi
de longueur, 8e dè deux pouces de diamètre ; de
forte qu’on I’auroit pris, avant la diffëdiori, pour une
verge, parce que cettè partie eft fituée de là même
façon daris la plûpart des qüàdhipedes. Il y avoit fur
la poitrine deux mammellés, les iriâmmelons étoient
petits. La têté étoit grande ; elle avoit deux boffes
par derrière, & un creüx entré detix. Le colt étoit
court, le front large , les yeux petits » la bouché
étroite , 8c prefqiie cachée lous lé ftieritbn ; la mâchoire
inférieure fort pbiritüe , 8c les Oreilles deux:
fois plus grandes à proportion que celles d’itri âne ;
elles avoient trois piés dé hauteur, deiix piés de largeur
, 8c feulement deux lignes d’épaiffeur leur figure
approchoit de l’ovale , 8c ellès étoient collées
contre la tête, comme celles de Ph'Ommé » 8c s’éten-
doient en-arriere. On voit par lèlirs diirierifions qu’aucun
animal n’a les oreilles à proportion àüffi grandes
que Y éléphant*. La trompe avoit cinq piés trois
pouces de longueur après la mort de l’anirilal, neuf
pouces de diamètre à fa racine, 8c trois vers l’extrémité
, qui s’élargiffoit- comme le haut d’un vafe, 8c
formoit un rebord dont la partie de deffôus étoit plus
épaiffe que. les côtés. Ce irebord s’àllongeoit par là
deffus en maniéré d’un bout dé doigt : fout lè rebord
formoit comme une petite taffe, au fond de laquelle
étoient lés narines ; auffi la racine dé la trompe tort
de l'endroit qui corréfpond.à celui des narines dans
les autres quadrupèdes. Les défenfes avoient deux:
piés de longuèur 8c quatre pouces de diariietré vers
leur racine ; ellès étoient un peu recourbées ën-haut,
8c fortoient de la mâchoire fupériéure, à cillq pbif-
çes au-deffu$ du bord dè la lèvre : il n’y avoit qué‘
huit dents , quatre en chaque riiachôire., deux de
chaque côté ; la longueur dé la plus' groffe etbit de
quatre pouces, la largeur d’uri poncé 8c demi. Il fé
trouvoit fur la peau des crins ôu des foies plus grôf-
fos que celles des fangliers ; elles étôiênt noires-lui-
fantes, d’une groffeur égale.depüis la racine jufqu’au
b out, qui paroiffoit coupé : il y bri avoit peu , &
feulement fur quelques parties ; faVôir la trompe ,
les paupières, 8c la queüê d’im bout à l’autre ; jufqu’à
la houpe de l’extrémité. La longueur dès foies
de la trompe étoit d’un pouce 8c demi. La peau avoit
des rides de deux efpeces ; IèS liftes étoient dès li-
i gnes creufées comme nous lés avons au-dèdans des
mains ; les autres étoient' élevées comme elles lé
font au-deffus des mains aux perfônnés 'vieilles 8c
maigres. Les rides rendoient la peau dè Y éléphant fort
vilaine , étant couverte d’un épiderme gris-briin,
épais en plufieurs endroits , calleux , couvert dé
craffe, 8c comme déchiré pâr-une infinité de gérfu-
res. Voyt7 les mém. pour fervir à l'hijioire naturelle des
animaux , drejfés parM. Perrault, troijîeme partie.
‘ Les éléphans lè trouvent èft Afie & en Afrique»
Ceux de l’Afie font lès plus grands ; on prétend qu’ils
ont jufqu’à treize, quatorze ou quinze piés, 8c même
plus, dé hauteur depuis terre jiifqu’âu-dèffus du
dos. On a vu des défenfes qui pefoiènt cerit foïxante
livres : faris doute elles verioient des éléphans.d’Afiej
car on affûte qu’il y eri a du poids de deux cent? li