mément à l’indication, eft auffi très-convenabîe.'
Si le vice des fluides eft particulier, & qu’il con-
fifte, par exemple, en ce que certaines évacuations
naturelles ou contre nature, devenues habituelles,
font fupprimées ou diminuées, on ne doit s’occuper
qu’à les rétablir par les remedes convenables. C ’ëft
dans cette vue que l’on employé fouvent avec füc-
cès contre Yépiltpfie, dans ces ca s, les emmenàgo-
gues, le's diurétiques, les fudorifiques, &c. contre
la fuppreflîon des réglés, des urines, de la tranfpi-
ration, &c. les veficatoires, les cauftiques, les fêtons,
pour faire des ulcérés artificiels qui fuppléent à
d’autres,néceffaires pour donner iffuë à de mauvaifes
humeurs. Les Indiens appliquent dans cette vue des
cauftiques au bas des jambes.
Si le vice qui produit Yépilepfit, dépend d’une tumeur,
d’une cicatrice, ou de toute autre caufe.qui
agit en comprimant, en irritant un nerf principal
dans quelque partie externe , on doit tâcher de le
détruire par toute forte de moyen convenable à fa
nature, en diminuant la fenfibilité des nerfs en général
, en les fortifiant par les remedes appropriés,
par l’exercice ^ par le régime ; en appliquant des li-
gatures au membre affedté, pour arrêter la propagation
du mal vers le cerveau, lorfque l’accès épileptique
peut être prévenu ; & s’il réfifte, &: que le fié-
ge en foit connu , on n’a d’autre reflburce que d’y
pénétrer avec le fer ou le feu , & d’y former un ulcéré
dont on entretienne la fuppuration, pour emporter
le foyer du mal.
On propofe en général bien de différens remedes
contre Y ép ilep fe , tels que le cinnabre naturel, qui
peut être employé avec d’autant plus de fuccès,
qu’il a la propriété de diflbudre les concrétions fan-
guines 8c lymphatiques, 8c de produire cet effet dans
desvaiffeaux moins petits que ceux dans lefquels
agit le mercure, fans agiter autant les humeurs. Le
cinnabre n’eft pas fi pénétrant, parce qu’il eft d’une
moindre gravité fpécifique Les praticiens font auffi
grand ufage du gui de chêne, de l’ongle d’élan , qui
font particulièrement recommandés par Baglivi; la
pivoine mâle, la valériane fauvage , la rue , le caf-
toreum, le camphre, le fuccin, les vers de terre di-
verfement préparés ; la poudre de guttete, qui eft
un compofé de ceux-là, &c. mais il n’en eft aucun
que l’on puiffe regarder comme fpécifique contre
toutes les différentes caufes de cette maladie. La
propriété de ces diverfes drogues étant connue , on
doit en faire l’application contre le vice dominant
auquel elles font oppofées : on peut dire cependant
qu’il eft peu de cas dans lefquels elles ne puiffent
convenir, parce qu’elles peuvent toujours produire
l’effet effentiel de régler le cours {lu fluide nerveux,
par l’analogie qu’ont leurs parties fubtiles, intégrante
s, avec celles de la matière qui coule dans les
nerfs. Voye^ Remedes antispasmodiques.
On ne doit pas omettre ici de faire mention du
kinkina, qui peut être employé avec fuccès dans
toutes les efpeces d’épilepfie périodique.
Boerhaave, qui avoit d’abord penfé, à la fuite de
quelques expériences favorables, que le fel d’étain
pouvoit être un remede aflïiré contre cette maladie
en général, s’eft convaincu par des obfervations ultérieures
, qu’il n’eft bon que contre celle qui provient
de l’acidité dominante dans les premières
voies.
Il feroit trop long de rapporter ici tous les autres
remedes que l’on a mis en ufage contre Yépilepfe 8>c
fes différentes efpeces ; ceux dont on a fait mention,
font les plus ufités dans la pratique, on n’en connoît
point d’affûré jufqu’à préfent : il n’y a que des charlatans
qui difent en donner de tels, fans craindre la
honte de manquer le fuccès , que l’on ne peut pref-
que jamais fe promettre dans le traitement de Yépilepfe
des adultes, (d)
E pile psie, ( Manège, Maréchal!.') maladie noü
moins rëdoutable dans les chevaux que dans le*
hommes, & dont le fiége & les caufes phyfico*mé*
chaniques font fans doute les mêmes. Ses fympto-
mes varient. Cette agitation violente 8c convulfivc
faifit en effet certains chevaux tout-d’un-coup ; ils
tombent, ils friffonnent, ils écument, 8c le paro-
xyfme eft plus ou moins long. Il en eft d’autres en
qui l’accès s’annonce par des borborygmes , par un
battement de flanc, par un flux involontaire d’urine,
par un froid qui glace toutes leurs extrémités ; à
peine font - ils tombés, que leurs yeux femblent
tourner dans les orbites ; leurs membres fe roidif-
fent : quelquefois auffi leurs articulations font attaquées
d’un tremblement extraordinaire. J’en ai vu
qui fe relevoient un inftant après leur chute , qui
prenoient le fourrage qu’on leur préfentoit fur le
champ, 8c qui mangeoient auffi avidement que s’ils
joüifîoient d’une fanté entière. Un étalon atteint de
ce mal, tomboit, fans qu’aucun ligne précédât l’attaque
; il écumoit, mordoit fa langue, 8c la déchi-
roit avec fes dents : au bout d’un demi-quart d’heure
fon membre entroit en éreftion , il éjaculoit une
quantité confidérable de femence ; il fe relevoit auffi-
tô t , fe fecoiioit, 8c hennifïoit pour demander du
fourrage. Une jument n’avoit des accès épileptiques
que lorfqu’elle étoit trop fanglée , 8c feulement dès
les premiers pas qu’elle faifoit fous le cavalier. Un
cheval de tirage , après avoir cheminé trente pas
étant attelé ; un cheval napolitain , eftrapafle, &
gendarmé pendant long-tems dans les piliers ; un
cheval limoufin, naturellement timide, & qu’on ef-
frayoit indiferetement pour l’accoutumer au feu ; lia
poulain dont une multitude de vers rongeoient les
tuniques des inteftins , étoienf affligés de cette maladie
, ainfi qu’un cheval fujet à une fluxion périodique
fur les y eu x, 8c dont on le guérit.
Les remedes convenables, félon les idées que nous
nous formons de Yépilepfe, font nombreux ; mais
leur multiplicité n’en garantit pas le fuccès. Il pa-
roit qu’on doit débuter par l’adminiftration des-mé-
dicamens généraux. Les faignées à la jugulaire font
propres à dégorger les finus de la dure - mere ; on
peut en pratiquer au plat de la cuiffe , pour opérer
une révulfion. On purgera plufieurs fois, 8c on fera
entrer Yaquila alba dans le breuvage purgatif ton aura
recours aux lavemens émolliens : on mettra enfin
en ufage la décoftion des bois de gayac, de faffafras,
de fantaux, de racine de pivoine, dont on hume&era
le fon que l’on donnera tous les matins à l’animal :
dans la journée on mêlera dans cette même nourriture
des poudres anti-épileptiques, telles que celles
de vers de terre, de gui de chêne, d’ongle de cheval
, de caforeum, de femence de pivoine, de grande
valériane. On pourra 8c il fera bon d’employer le
cinnabre; on tentera des fêtons à l’encolure, ou
dans d’autres parties du corps. J’avoue néanmoins
que j’ai éprouvé , relativement à cinq ou fix chevaux
que j’ai traités de cette maladie, l’infuffifance
de tous ces médicamens ; leur plus grande efficacité
s’eft bornée à'éloigner Amplement les accès, mais
nul d’entr’eux n’en a opéré la cure radicale. Cet
aveu me coûte d’autant moins, que je trouverois,
fi mon amour propre pouvoit en être blefle, dans la
fincérité de quelques médecins, 8c dans l’impuiflàn-
ce des fecours qu’ils entreprennent de fournir aux
hommes en pareil cas, de quoi me confoler de l’inutilité
de mes foins 8c de mes efforts, (c)
EPILLER, (Potier d’étain.) Epiller l’étain, c’eft
ôter les jets des pièces avec le fer. Quand on a jetté
toute fa fonte, on met dit feu au fourneau. On ne
fe fert que de charbon de bois. Le fourneau doit être
de brique, d’environ huit à dix pouces de long fur
fix ou fept de large, ouvert pardev-:nt, avec une
grille de fer deffous, pour porter les fers & le charbon
qu’on y met. On fe fert ordinairement de deux
fers à fonder, qui font quarrés 8c pointus par le
bout, 8c dont la queue entre dans un manche de
bois percé, qui s’ôte 8c fe remet chaque fois qu’on
les prend. On frote un côté du fer fur de la poix-
réfine mêlée de grais, égrugés enfemble. On effuie
enfuite le fer fur un torchon mouillé qu’on nomme
torche-fer; 8c puis on ôte‘ les jets des pièces, en les
fondant avec le fer, & recevant l’étain qui en tombe
dans une écuelle de bois. Voilà ce qu’on appelle
epiller. Après quoi on bouche les trous 8c autres fautes
des pièces : cela s’appelle revercher. Voyeç Re-
vercher. Pendant qu’un fer fert, l’autre chauffe,
& on s’en fert alternativement, & ainfi de même
lorfqu’on fonde la poterie. Mais il faut apprêter auparavant
; après quoi on tourne les pièces qui font
à tourner, on forge la vaiffelle, & on achevé la poterie
ou menuifene. Voye{ Apprêter , Souder ,
T ourner, Forger, Achever.
EPILOGUE, f. m. (Belles-Lettré) dans l’art oratoire
, conclufion ou derniere partie d’un difeours ou
d’un traité, laquelle contient ordinairement la récapitulation
des principaux points répandus & expofés
dans le corps du difeours ou de l’ouvrage. Voyeç Péroraison.
Epilogue, dans la poéfie dramatique, fignifioit
chez les anciens ce qu’un des principaux aêleurs
adreffoit aux fpeûateurs lorfque la piece étoit finie,
8c qui contenoit ordinairement quelques réflexions
relatives à cette même piece, & au rôle qu’y avoit
joué cet afteur.
Parmi les modernes ce nom & ce rôle font inconnus
; mais à Y épilogue des anciens ils ont fubftitué
l ’ufage des petites pièces ou comédies qu’on fait
fucceder aux pièces férieufes, afin, dit-on, de calmer
les pallions, 8c de dilfiper les idées triftes que
la tragédie auroit pû exciter. Il eft douteux que
cette pratique foit bonne, & mérite des éloges : un
auteur ingénieux la compare à une gigue qu’on joiie-
roit fur une orgue après un fermon touchant, afin
de renvoyer l’auditoire dans le même état où il étoit
venu. Mais quoique Y épilogue> confidéré fous ce rapport
, foit allez inconféquent, il eft appuyé fur la
pratique des anciens, dont l’exode, c’eft-à-dire la fin,
la fortie des pièces, exordium, étoit une farce pour
effiiyer les larmes qu’on avoit verfées pendant la
repréfentation de la tragédie : ut quidquid lacryma-
rum ac triflitioe cepijfent ex tragicis affeclibus , hujus
fpeclaculi rifus ditergeret, dit le feholiafte de Juvenal.
Voye{Tragédie, Satyre.
L ’épilogue n’a pas même toujours été d’ufage fur
le théâtre des anciens, ni à beaucoup près fi ancien
que le prologue. Il eft vrai que plufieurs auteurs ont
confondu dans le drame grec , Y épilogue avec ce
qu’on nommoit exode, trompés parce qu’Ariftoté a
défini celui-ci une partie qu’on récite lorfque le choeur a
chanté pour la derniere fois ; mais ces deux chofes
étoient en effet auffi différentes que le font nos grandes
& nos petites pièces,l’exode étant une des parties
de la tragédie, c*eft-à-dire la quatrième & derniere,
qui renfermoit la cataftrophe ou le dénouement dé
l’intrigue, & répondoit'à nôtre cinquième aôe ; au
lieu que Y épilogue étoit un hors - d’oeuvre , qui n’avoit
tout-aU-pluS que dés rapports arbitraires 8c fort
éloignés avec la tragédie. Voye^ Exode. (G)-
E PIM ED I17M, f. m. (Hif. nat. Bot;) genre de
plante à fleur en croix, çompofée de quatre pétales
faites en forme de tuyau. Il fort du calice tin piftil
qui devient dans la fuite un rruit ou une filique qui
ne forme qti’une càpfülè qui s’ouvre en deux parties,
8c qui renferme des femences. Tournef. Inf.
rei herb. Vàye\ PLANTE. ( I )
* EPIMELETTES, f. m. pl. (Myth.) c’étoit ainfi
qu on appellqit ceux d’entre les miniftres du culte
de Céres, qui dans les facrifices qu’on faifoit à cette
divinité, fervoient particulièrement d’acolythes au
roi des facrifices.
* EPIMENIES, adj. pris fubft. (Myth.) c’eft ainfi
qu on appelloit dans Athènes les facrifices faits aux
dieux à chaque nouvelle lune , pour le bonheur de
la ville.
On entendoit ailleurs par épimenies, la provifion
qu on donnoit aux domeftiques pour un mois. Ils
parvenoient à fe faire un pécule de ce qu’ils en
épargnoient.
* EPIMETRUM, (Hiß. anc.) partie de la car-
gaifon totale d’un vaifleau, qu’on accordoit aux pilotes
, 8c dont ils pouvoient difpofer à leur profit.
C ’etoit une forte d’indemnité ou de récompenfe par
laquelle on fe propofoit de les encourager à leurs devoirs.
Quand on regarde Yepirnetrum comme une indemnité
, il défigne le déchet d’une marchandife en
voyage : alors ce droit étoit d’autant plus confidérable
, que le voyage avoit été plus grand. Vepimetrunt
ou déchet accordé aux pilotes pour les vaiffeaux de la
flote d’Alexandrie, étoit de quatre livres pefant fur
cent livres de froment, ou d’un boiffeau fur vingt-
cinq.
EPINARS , f. m. pl. (Hiß. nat. Botan.) fpinacia
genre de plante à fleur fans pétales, çompofée de
plufieurs étamines foûtenues par un calice. Ces
fleurs font ftériles. Les embrions naiflent fur les efpeces
de ce genre qui ne portent point de fleurs, 8c
deviennent dans la fuite des femences faites en forme
de poire, & renfermées dans des capfules qui
ont la même forme dans certaines efpeces, & qui
font cornues ou anguleufes dans d’autres. Tournef.
Inß. rei herb. Voye^ PLANTE. ( I )
Les épinars demandent la meilleure terre, dans laquelle
on les ferne deux ou trois fois l’année, pour
en avoir dans plufieurs faifons. On les arrofe dans
les années trop feches, & der. on a grand foin de les far(
K ) Epinars , (JDiete.)Vépinars cuit à l’eau eft en foi
& indépendamment de tout affaifonnement, un alipmreonctu
preeru ô niio eunrrtrifeltaennti,r &la dlieb efartcéil ed ud ivgeenfttiroen. : il peut
Il eft très - utile dans le cas où l’on interdit l’ufage
des Mandes, fans réduire cependant à celui dés
bouillons ; comme lorfqu’on commence à manger
après des indigeftions de viandes ou de poiffon :
dans lès diarrhées qui les fuivent, & en général dans
les dévoÿemens accompagnés de rapports nidoreux;,
dans cette dilpofition des premières voies , qui donne
aux fucs digeftifs la tournure alkalefcente de Boer-
haâve.
Ôn peut dire plus généralement encore, 8c peut-
être avec plus de vérité, que Y épinars eft un aliment
affez fain, 8c à-peu-près indifférent pour le plus
grand nombre de fujets. (b)
* EPINCELER ou EPINCER, v. aél. (Draperie.)
c’eft ôter les noeuds, pailles, 8c autres ordures du
drap , avec des pinces. Ce font des femmes qu’on
employé à cet ouvrage, qui s’appelle auffi efpoutier.
Voye[ l'article Drap.
Les femmes qui èpincelent font appeMées épinceleu-
fes , ou ènoüeufts , ou épinceufes , ou ipinhtleufes, du
verbe épincheler, ou épincheufes, d'épincher.
' EPINCOIR, f. m. (Maff.) gros marteau court &
pefant à tête fendue en angle par les deux côtés;.ce
qui forme à chaque bout deux coins.ou dents affez
tranchantes. Il fert aux Paveurs, foit à débiter le pavé
au fprtir de la carrière ; foit à le tailler pour être mis
en place. Cet outil eft nëceffaire pour le pavé d’échantillon.
EPINE, (Botan.) petite pointe aiguë qui part du
bois ou de l’écorce' des arbres. Les épines font ou li