1376, & dans des lettres du 15 Novembre 1378.
Voyez Elections. ^ "
Elus des Juifs , étoient une ou deux perfonnes
que les Juifs demeurans en France choififfoient en-
tr’eux, fuivant la periïufîion que le roi Jean leur en
avoit donnée au mois de Mars 1360, pour ordonner
faire affeoir & impofer tailles ou cueillettes, comme
.bon leur fembleroit, pour fournir à leurs dépenfes
communes.
Elus Laïcs , étoient ceux qui étoient choifis par
la nobleffe & par le tiers état, pour ordonner de l’af-
fxete & levée des aides & autres impoiitions avec Y élu
du clergé. Voyez Elections.
Elus de la Marée ou Conseillers , c’ eft ainfi
que le confeil des marchands forains de marée eft
qualifié dans les anciennes ordonnances> notamment
dans des lettres de Charles V, du 10 Juin 1369; c’e-
toient eux qui mettoient par éleélion les vendeurs de
marée, Voyez le tr. de la Police de la Mare, tome III* 4iv. V, ch. v.
Elus de Mer. Voyez Elus de la Marée.
Elus des Métiers , c’étoient les jurés de chaque
,tnétier, que l’on appelloit ainfi dans quelques villes,
comme a Tournay où il y en avoit trois dans chaque
métier ; il en eft parlé dans des lettres de Charles V.
du 7 Février 1365.
Elus sur le fait des Monnoies , furent établis
en conféquence d’une ordonnance du roi Jean,
du 18 Décembre 1355; ils étoient différens de ceux
qui furent établis pour les aides par la même ordonnance.
Elus sur le fait des Octrois ou T ailles
des Villes. Voyez ce qui en eft dit ci-devant au mot
Elections , à l’occafion de l’ordonnance du mois
de Mars 1331, pour la ville de Laon.
Elus Particuliers , étoient d’abord les lieu-
tenans ou commis des élus de chaque diocèfe, ils frirent
enfuite érigés en titre d’office : mais ces élus particuliers
ont été réunis aux élus généraux. Vî Elections.
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Elus des Poissonniers de la Marée fraîche
, c’eft le titre que l’on donnoit en 15 51 aux élûs
des marchands de marée. Voy. Elus de la Marée ,
& la Mare, à l'endroit cité.
Elu de la Province, étoituneperfonne choisie
par une province, pour ordonner de l’afliete 3c
levée des tailles. Voyez ce qui en eft dit au mot Election.
Elus ou Prudhommes , ces termes étoient autrefois
fouvent conjoints & fynonymes, pour défi—
ener des échevins ou confeillers de v ille, des élus ou
députés-fur le fait des aides ou autres impofitions,
des jurés de chaque métier.
Elus sur le fait des Subsides : quelques ordonnances
donnent ce titre à ceux qui étoient élûs
par les états pour faire affeoir & lever les aides, tailles
, & autres fubfides. Voyez les lettres de Charles V.
du 2 Septembre l $ J o , ordonnances de la troifieme race.
Elus pour les T ailles, étoient les perfonnes
choifies par les états en conféquence de l’ordonnance
de S. Louis, pour faire affeoir & lever la taille.
Voyez Election.
Elus pour les T ailles des Villes ou pour
les Octrois. Voye^au mot Elections ce qui en
eft dit à l’occafion du mois de Mars 1331» pour la
yille de Laon. (A )
ELVAS, ( Géog. modj) ville de l’Alentejo, en Portugal
: elle eft fituée fur une montagne, proche de
la Guadiana. Long. 1 1 .16. lat. 3 8 .44.
ELUL, f. m. (Hiß. anc.') mois des Hébreux, qui
revient à peu près à notre mois d’Août. Il n’a que
vingt-neuf jours. C ’eft le douzième mois de l’année
civile, & le fixieme de l’année fainte.
Le feptieme ou le neuvième de ce m ois, les Juifs
jeûnent en mémoire de ce qui arriva après îe retour
de ceux qui étoient allés confidérer la terre promife.
Le vingt-deuxieme de ce mois fe fait la fête de la
xylophorie, dans laquelle on portoit le bois au temple.
Selden prétend qu’on la célebroit le dix-huitie-
me du mois ab. Voye.j; Ab 6* X ylophorie.
Le vingt-fixieme du mois élul, les Juifs font mémoire
de la dédicace des murs de Jérufalem par Ne-
hemie. Diclionn. de la Bible. (G )
ELUTRIATION, (Chimie. ) opération méchani-
que, employée en Chimie, qui confifte à agiter dans
un grand volume d’eau, un amas de petits corps fo-
lides non folubles dans l’eau, afin de féparer par ce
moyen les parties les plus lourdes, qui gagnent les
premières le fond de l’eau, des plus legeres qui ref-
tent fui pendues pendant quelque tems dans ce fluide.
Cette opération eft fur-tout ufitée en Métallurgie ;
& elle eft plus connue fous le nom de lavage. Voyez
Lavage.
On employé quelquefois Y élutriation en Pharmacie
; elle fait partie de la pulvérifation à l’eau. Voyez
Pulvérisation à l’eau , fous le mot Pulvérisation.
(b)
ELWA.NGEN, (Géog. mod.') ville de la Soiiabe ^
enAllemagne;elle eft fituée furie Jart. Long. 28. S3.
lat. 4jj. 2.
EL Y , (Géog. mod.) ville du comté de Cambridge,
en Angleterre ; elle eft fituée fur l’Ouft. Long. 17,$5.
lat. 5%. 20.
ELYERYSUM ou IMMORTELLE. Voyez Immortelle.
ELYSÉES (C hamps) , Mythol. en latin elyjîum
elyjîi, elyjîi campi (que Virgile caràttérife fi bien en
deux mots, quand il les appelle locos Icetos, fedefqtu
beatas) , étoient félon la théologie payenne, un lieu
dans les enfers, plein de campagnes admirables, de
prairies charmantes, 3c de bois délicieux, qui fai-
foient la demeure des gens de bien après leur mort.
Orphée, Hercule, Ënée, eurent le bonheur pendant
leur vie, de voir une fois ce beau féjour.
A la droite du Tartare, difent les Poètes, fe trouve
un chemin qui conduit aux champs èlyfées, dans
ces îles fortunées, où les âmes de ceux qui ont bien
vécu pendant cette v ie , joiiiffent d’une paix profonde
, & des plaifirs innocens.
Tout ce qui peut entrer dans les defcriptions les
plus brillantes 3c les plus fleuries, eft peut-être raf-
femblé dans la peinture des champs èlyfées faite par
Pindare ; du moins Anacréon & Sapho, Mofchus 3c
Bion, dont les écrits font pleins d’images douces &
riantes, n’ont rien qui foit au-deffus du tableau du
poëte lyrique de la Grece ; cependant Homere a donné
le premier modèle de toutes les defcriptions de
Vélyfée, qu’ont fait depuis fous différentes peintures
Virgile, Ovide, Tibulle, Lucain, & Claudien.
Refte à favoir en quel endroit du monde étoit cette
demeure fortunée, fon origine, & l’efpace de tems
que les âmes habitoient ce féjour délicieux. Mais
c’eft fur quoi les fentimens font fort partagés.
Les uns établiffent Vélyfée au milieu des airs ; d’autres
, comme Plutarque, dans la lune ou dans le fo-
leil ; & d’autres au centre de la terre ; Platon le met
fous la terre, c’eft-à-dire dans l’hémifphere de la
terre diamétralement oppofé au nôtre, ou pour le
dire en d’autres termes, aux antipodes. Homere fem-
ble placer les champs èlyfées au pays des Cymmériens,
que M. le Clerc croit être l’Epire ; Virgile les met en
Italie ; quelques modernes entendent par les îles fortunées
, celles que nous appelions aujourd’hui les Canaries;
mais elles n’étoient pas connues des anciens,
qui n’ofoient paffer le détroit, 3c qui ne perdoient
point les côtes de vûe.
Si l’on en croit quelques autres, Vélyfée étoit le
charmant pays de la B étique (aujourd’hui la Grcnade
& l’Andaloufie), tout y quadre, Ce Ion Bochart,
à la defcription des Poètes.
Le plus important eft de découvrir l’origine de
leurs fables, touchant le féjour des âmes après la
Ynort. On ne peut douter ici que la première notion
des champs èlyfées, de même que celle de l’enfer, ne
foit venue d’Egypte. Voyez Enfer.
Confultez Vofîius, le C lerc, 3c autres ; voyez aufli
Jacques W inder, de vitâ funclorum Jlatu , apud Etknt-
cos.
M. Pluche, dans fonhiftoire du ciel, donne à cette
fable une explication affez fimple. Diodore de Sicile
dit que la fépulture commune des Egyptiens étoit
au-delà d’un lac nommé Acherujie : que le mort etoit
apporté fur le bord de ce lac , au pié d’un tribunal
compofé de plufieurs juges, qui mformoient de fes
yie & moeurs. S’il n’avoit pas été fidele aux lois.,
on jettoit le corps dans une foffe ou efpece de voye-
rie qu’on nommoit le Tartare. S’il avoit ete vertueux,
un batelier conduifoit le corps au-delà du lac dans
une plaine embellie de prairies -9 de ruiffeaux, de bof-
quets, 3c de tous les agrémens champêtres. Ce lieu
fe nommoit èlifout ou ïes champs élyfees-, c’eft-à-dire
pleine fatisfaclion, féjour de repos ou de joie. Hift. du
ciel, tom.I.pag. 124& 12G. ( G j .
Au refte fi les Poètes ont varié fur la fituation des
champs èlyfées , ils ne font pas plus d’accord fur le
tems que les âmes y doivent demeurer. Anchife fem-
ble infinuer à Enée fon fils, qu’après une révolution
de mille ans, les âmes bûvoient de l’eau du fleuve
Léthé, & venoient dans d’autres corps ; en quoi V irgile
adopte en quelque maniéré la fameufe opinion
de la métempfycofe qui a eu tant de partifans, 8c qui
devoit encore fon origine aux Egyptiens. Voy. Métempsyco
se. Add. de M. leChev. d e J A U C O U R T .
ELYTROIDE, fub. f. en Anatomie , eft l’une des
trois tuniques propres des tefticules. Ce mot vient
du grec èxvlpov, vagina, guaine, 8c tîS'oe, forme.
Vélytroïde eft la fécondé des tuniques propres des
tefticules : elle reffemble à une guaine, ce qui la fait
nommer aufli vaginale par quelques auteurs .* elle eft
formée par la dilatation de la production du péritoine;
fa furface interne eft tapiffée d’une membrane
particulière très-fine, qui forme une efpécè de
diaphragme qui empêche la communication entre
la guaine du cordon fpermatique 8c la capfule ou
tunique vaginale du tefticule ; 8c l’externe eft cellulaire
, ce qui la rend d’autant plus adhérente à la
première des tuniques propres, qui fe nomme ery-
throïde. V o y e z E R Y TH R O ÏD E . ( L )
E M
* ËMACURIES, f. f. ( Mytk. ) fêtes qui fe céïe-
broient à Lacédémone au tombeau de Pélops ; là
de jeunes garçons fe foiietoient jufqu’à ce que le tombeau
fut arrofé de leur fang. Voilà des fêtes qui fe
fentent bien du cara&ere dur 8c auftère du peuple.
Voyez Fêtes. EMAGE, f. m. (Comm.') ancien droit qui fe leve
fur le fel en quelques endroits de Bretagne, 8c particulièrement
dans les bureaux de la prévôté de Nantes.
La pancarte de cette prévôté porte, que le roi
& duc prend fur les fels de Poitou îe fixieme denier
du prix que fe monte l’ancienne coûtume appellée
èmage. Dicl. de Comm. & de Trév, Voyez ^article Sel.
(G ) , t t
* EMAIL, f. m. (Art mèch.') branche de 1 art de la
Verrerie. Uémail eft une préparation particulière du
verre, auquel on donne differentes couleurs, tantôt
en lui confervant une partie de fa tranfparence, tantôt
en la lui ôtant ; car il y a des émaux tranfparens,
& des émaux opaques. Voyez à l'article Verrerie ,
Van de colorer le verre.
Les auteurs diftinguent trois fortes $ émaux : ceux
qui fervent à imiter 8c contrefaire les pierres pré-
cieufes ; voyez Pierre précieuse : ceux qu’on employé
dans la peinture fur Vémail ; 8c ceux dont les
Emailleurs à la lampe font une infinité de petits ou*
vrages, tels que des magots, des animaux, des fleurs,
des aigrettes, des poudres brillantes, &c. Ils prétendent
que ces émaux font les mêmes pour le fond, 8c
que s’ils different, ce n’eft que par les couleurs 8c la
tranfparence.
Le P. Kir cher eft un des premiers qui ait parlé de
la peinture en émail. Voyez ce qu’il en dit dans fon
mundtts fubterraneus , ouvrage de génie, mais dont
le mérite eft un peu rabaiffé par le mélange du vrai
8c du faux.
On a cru pendant long-tems, que la peinture en-
cauftique des anciens étoit la même chofe que no*
tre peinture en émail. Ce fait commencé à devenir,
très-douteux. Voyez l'article Encaustique.
Il eft vrai que les anciens ont connu l’art de la
Verrerie, 8c qu’ils ont poffédé le fecret de porter dés
couleurs dans le verre ; ce qui conduifoit naturellement
à la peinture en émail: mais il ne paroît point
qu’ils y foient arrivés. Ils touchoient à beaucoup
d’autres découvertes que nous avons faites, de meme
que nous touchons à beaucoup d’autres que nous
Iaifferons à faire à nos neveux, qui ne s’étonneront
pas qu’elles nous ayent échappé, s’ils ont un peu
de philofophie.
Nous allons donner en premier lieu la maniéré dé
faire les émaux, d’après Neri 8c Kunckel ; nous expliquerons
enfuite la maniéré* de les employer , ou
le travail de l’émaiileur, que nous diviferons en trois
parties, l’art de peindre fur Vémail, l’art d’employer
les émaux clairs ou tranfparens, & l’art de fouffler 17-
mail à la lampe.
I. De la préparation des émaux. Kunckel qui fe
connoiffoit en ouvrages de Chimie, faifoit le plus
grand cas de l’art de la verrerie de Neri. Il s’eft donné
la peine d’éprouver tous les procédés que Neri a
prefcrits dans ce traité , 3c il a trouvé dans le livre
des émaux en particulier tant d’exaétintde, qu’il ne
balance point à dire que quand Neri ne nous auroit
laiffé que ce morceau , il mériteroit la réputation
qu’il s’eft acquife. C ’eft à M. le baron d’Holback que
nous devons la traduûîon de l’ouvrage de N eri, des
notes de Merret, du commentaire de Kunckel, 8c
de plufieurs autres morceaux intéreffans, qui forment
enfemble un volume in-40. très-çonfidérable,
d’où nous allons extraire la première partie de cet
article.
Préparer une matière commune pour toutes fortes (Té-
maux. Prenez trente livres de plomb 8c trente livres
d’étain bien purs; faites calciner, paffez les
chaux au tamis, rempliffez d’eau claire un vaiffeau
de terre verniffé, faites-y bouillir les chaux; lorsqu'elles
auront un peu bouilli, retirez le vaiffeau de
deffus le feu, & verfez l’eau par inclination, elle
entraînera avec elle la partie la plus fubtile des
chaux. Verfez de nouvelle eau fur les chaux qui refi
teront au fond du vaiffeau, faites bouillir comme
auparavant, 8c décantez; réitérez la même manoeuvre
jufqu’à ce que l’eau n’entraîne plus aucune portion
des chaux. Alors prenez ce qui en reftera au
fond du vaiffeau , 8c le récalcinez ; opérez fur ces
métaux calcinés derechef, ou fur ces fécondés chaux,
comme vous avez opéré fur les premières. Quant à
l’eau qui s’eft chargée fucceflivement de la partie la
plus fubtile de la chaux, faites-la évaporer à un feu,
que vous obferverez fur-tout de rallentir fur la fin ;
fans cette précaution-, vous rifquerez de tacher la
partie de la chaux qui touchera le fond du vaiffeau.
r Prenez de cette chaux fi déliée & de la fritte de
tarfe ou caillou blanc, que V*>us broyerez 8c tarais