7 5 6 E P A
avis aux fergens & gardes-pêche, qui feront tenus
d’en donner procès-verbal, & de les donner en garde
à des perlonnes folvables, qui s’en chargeront,
dont le procureur du roi prendra communication au
greffe, aufli- tôt qu’il y aura été porté par le fergent
ou garde-pêche, & qu’il en foit fait leâure à la première
audience : furquoi le maître particulier, ou
fon lieutenant, doit ordonner que fi dans un mois
les épaves ne font demandées & reclamées , elles feront
vendues au profit du ro i, au plus offrant & dernier
enchériffeur, & les deniers en provenans mis es
mains des receveurs de S. M. faut à les délivrer à celui
qui les reclamera, un mois après la vente, s’il eft
ainfi ordonné en connoiffance de caufe.
L’article fuivant défend de prendre & enlever les
épaves fans la permiffion des officiers.des maîtrifes,
après la reconnoifl'ance qui en aura été faite, & qu’elles
auront été adjugées à celui qui les aura reclamées.
(A )
EPAVITÉ, f. f. ('Jurifprud.) fe dit, en quelques
‘Coûtumes, pour aubaine ; de même que les aubains
ou étrangers y font appellés épaves. La coûtume de
Vitri, art. 72 , dit qa epavité ne gît en nobleffe, d’autant
que, fuivant cette coûtume, les nobles nés &
demeurant hors le royaume , doivent fuccéder à
leurs parens décédés dans le royaume, ou ailleurs,
en tous leurs biens meubles ou immeubles , nobles
ou roturiers. Mais Bacquet, en fon traité du droit
d'aubaine, ch. x x x , dit que cette coûtume ne préjudicie
point aux droits que le roi a fur la fucceflion
des aubains. Suivant les ordonnances du duc de
Bouillon, art. Si y , le droit d'épavité appartient audit
fieur duc, par le décès d’un étranger qui n’eft
point fon fujet , & a délaiffé des biens meubles ou
immeubles, en fes terres & feigneuries, & il eft dit
qu’il a quitté & remis ce droit aux bourgeois de Sedan.
Voye^ Epaves 6* Aubaine, (A )
EPAULARD, f. m. orca , (Hifl. nat. Ichtkiolog.)
poiffon cétacé, que l’on appelle dorguc en Languedoc.
Il eft prefque rond. Il a , comme le dauphin,
un conduit pour tirer Pair, & il lui reffemble par le
mufeau, les nageoires, & la queue : mais il eft vingt
fois plus gros. Ses dents fpnt larges & pointues ; il
mord la baleine, & la fait mugir comme un taureau
& fuir fur les côtes, ce qui eft très-favorable aux
pêcheurs : aufli empêchent-ils autant qu’ils peuvent
qu’on ne bleffe les épaulards. Rondelet, hifloire des
poijfons, liv. X V I . chap.jx. Voye[ POISSO N. (/ )
E P A U L E , f. f. ( Anat.) partie double du corps
humain, fituée à l’extrémité fupérieure , & qui eft
compofée de deux pièces offeufes ; l’une antérieure
appellée clavicule, & l’autre poftérieure dite omoplate.
Voye^_ Clavicule , Omoplate.
On fait que c’eft principalement de l’omoplate
que dépendent les différentes attitudes de Vépaule ;
car la clavicule ne fait que fuivre les mouvemens
de l’omoplate, en bornant néanmoins ces mouve-
mens dans certaines attitudes : aufli la clavicule n’a
d’autre mufcle que le foûclavier, tandis que l’omoplate
en a cinq confidérables qui fervent à la lever,
à l’abaiffer, à la porter en-arriere, à la ramener en-
devant , en un mot à tous les mouvemens de Yé-
paule.
Les épaules font plus hautes ou plus baffes, plus
larges ou plus étroites dans différentes perfonnes,
c e qui dépend des deux pièces qui forment cette partie
: mais par leur fubftance cartilagineufe & flexible
dans la première enfance, elles font fufceptibles de
prendre de mauvaifes conformations , comme de
s’arrondir ou de fe voûter, de produire Yengonce-
ment, & même de contracter une inégalité de hauteur
; trois difformités principales qui gâtent entièrement
la beauté de la taille. Indiquons donc les
moyens de prévenir ou de corriger ces fortes de de-
E P A
faûts, d’après les bons auteurs d’Orthopédie.’
Les épaules s’arrondiffent & fe voûtent en les ferrant
par-devant, en creufant la poitrine, ou amenant
les bras fur l’eftomac, comme font quelques
perfonnes dans leurs prières, s’imaginant que cette
pofture eft effentielle à là dévotion : il faut au contraire
, pour éviter une vouffure, qui ne croit que
trop avec l’âge, engager les enfans à avancer la poitrine
en - devant, a retirer les épaules en - arriéré, à
porter leurs coudes fur les hanches.
Une fécondé précaution néceffaire pour confer-
ver aux enfans le dos plat, c’eft de les empêcher ,
quand ils font aflis, qu’ils ne fe renverfent fur leur
fiége, & les obliger de fe tenir à-plomb fur leur
féant : en effet quand on eft aflis renverfé, le dos
prend néceffairement une courbure creufe en - dedans.
Une troifieme précaution , c’eft de faire enforte
que la tablette du fiége fur laquelle les enfans s’af-
feyent, au lieu d’être enfoncée dans le milieu, foit
abfolument plate ; parce que quand on eft aflis dans
un enfoncement, l’effort que l’on fait naturellement
& fans deffein pour ramener le corps à l’équilibre ,
oblige la taille à fe voûter encore davantage : c’eft
cependant dans des fiéges enfoncés que l’on aflied les
enfans dès leurs plus tendres années, au lieu de leur
donner des fauteuils ou des chaifes dont le fiége foit
d’une planche de bois bien unie. On peut remedier
à l’enfoncement des chaifes ou fauteuils de paille
dans lefquels on aflied les enfans, en mettant fous
cet enfoncement une vis de bois qui monte & def-
cende, fur laquelle fera pofée une petite planche ;
enforte qu’en tournant la vis félon un certain fens ,
elle pouffe la planche & éleve en-haut la paille qui
eft fous la chaife. Comme cetie vis doit porter fur
quelque chofe qui lui ferve d’appui, on la pofe fur
le milieu d’une petite traverfe de bois, dont on'cloue
en-bas les deux bouts à deux bâtons de la chaife.
Enfin une quatrième précaution eft de coucher
l’enfant pendant la nuit le plus à-plat qu’il fera pof-
fible ; & fi une de fes épaules fe trouve plus groffeque
l’autre, on le fera coucher fur le côté oppofé à cette
épaule, parce que l’épaule fur laquelle on fe couche
s’élève toûjours fur la furface du dos.
Paffons à la fécondé difformité, qui confifte dans
l’engoncement, c’eft-à-dire dans le cou enfoncé
dans les épaules.
Les nourrices, les fevreufes, les gouvernantes
qui fufpendent fans ceffe un enfant par la lifiere en le
foûlevant en l’air, l’expofent à avoir le cou enfoncé
dans les épaules. Les maîtres ou les maîtreffes à
lire & à écrire, qui font manger , lire, ou écrire
dans leurs perifions, un enfant fur une table trop
haute, & qui monte au-deffus des coudes de l’enfant
(au lieu qu’elle doit être deux doigts plus baffe),
l’expofent pareillement à avoir le cou enfoncé dans
les épaules.
Cet inconvénient eft difficile à éviter dans les
écoles publiques, oîi il n’y a d’ordinaire qu’une
même table pour tous les enfans de quelque taille
qu’ils foient : ainfi cette table proportionnée feulement
pour quelques - uns, fe trouve trop haute ou
trop baffe pour un grand nombre d’autres ; alors
ceux pour qui la table eft trop haute, font obligés
d’élever les épaules plus qu’il ne faut, ce qui à la longue
les rend engoncés ; & ceux pour qui la table eft
trop baffe, font obligés de fe voûter Sc d’avancer les
épaules en-arriere, ce qui ne peut que contribuer à
les leur arrondir. Mais dans les maifons domeftiques
les enfans qui mangent à là même table que leurs pq-,
res & meres, ne feront point expofés aux inconvé-
niens dont on vient de parler, des qu’on leur donnera
des fiéges proportionnés à la hauteur de la table
, avec un marche-pié pour appuyer leurs jambes,,
I
E P A
Un autre moyen feroit de ne point affeoir les enfans
dans des fieges > 011 dans des d e t t e s qUi ont
des accoudoirs un peu hauts ; parce que de pareils
accoudoirs fur lefquels les enfans s’appuient toujours
, leur font néceffairement lever les épaules. Le
remede, fi le défaut eft contracté, confifte à fe fer-
vir des avis que nous venons de donner, & à y joindre
tous les moyens qui peuvent tendre à mettre les
deux épaules au niveau, où elles doivent etre à 1 e-
gard de la partie inférieure du cou. ^
Parlons à préfent du furjettement d’une épaule au-
deffus de l’autre, ou de l’inégalité de leur hauteur,
qui fait que l’une s’élève trop, ou que l’autre baiffe
trop. I _ . ,
Un bon moyen pour corriger un enfant qui leve
ou qui baiffe trop une épaule, c’eft de lui mettre quelque
chofe d’un peu lourd fur l’épaule qui baiffe, oç
de ne point toucher à celle qui leve ; car le poids qui
fera fur l’épaule qui baiffe, la fera lever, & obligera
en même tems celle qui leve à baiffer. ^ #
L'épaule qui porte un fardeau, monte toujours
plus haut que celle qui n’eft pas chargée ; & alors la
ligne centrale de toute la pefanteur du corps & du
fardeau, paffe par la jambe qui foûtient le poids : fi
cela n’étoit pas, le corps tomberoit ; mais la nature
y pourvoit, en faifant qu’une égale partie de la pefanteur
du corps fe jette du côté oppofé à celui qui
porte le fardeau, & produit ainfi l’equilibre car
alors le corps eft obligé de fe pancher du côté qui
n’eft pas chargé, & de s’y pancher jufqu’à ce que
ce côté non chargé participe au poids du fardeau qui
fe trouve de l’autre côté : d’où il refulte que 1 épaule
chargée fe hauffe, & que celle qui ne l’eft pas fe baiffe.
Cette méchanique de la nature démontre l’erreur
de ceux qui, pour obliger un enfant à baiffer l'épaule
qui leve trop, lui mettent un plomb fur cette épaule,
s’imaginant que ce poids la lui fera baiffer ; c’eft au
contraire le vrai moyen de la lui faire lever davan-
tage. I . . .
On peut fe contenter, au lieu de lui mettre un
poids fur l'épaule qu’on veut faire lever, de faire porter
par l’enfant, avec la main qui eft du cote de cette
épaule, quelque chofe d’un peu pefant, il ne manquera
point alors de lever l’épaule de ce cote-là, &
de baiffer l’autre ; ce dernier expédient eft fur - tout
d’une grande utilité, quand un enfant a la taille con-
fidérablement plus tournée d’un côté que de l’autre ;
car dans ce ca s , foit qu’on lui faffe porter quelque
poids fous le bras, ou qu’on lui faffe lever par exemple
une chaife, un tabouret, avec la main qui eft du
côté vers lequel fa taille panche, il ne manquera
point defe pancher du côté oppofé. Un autre moyen,
.c’eft d’amufer l’enfant en l’exerçant à porter une petite
échelle faite exprès ; enforte cm’il la foûtienne
d’une épaule qu’il pofera fous un échelon ; 1 épaulé
fur laquelle fera l’échelon, lèvera, &c 1 autre baii-
Nous venons de dire que lorfqu’on foûleve d’un
bras une chaife ou un tabouret, 1 épaulé de ce cote-
là hauffe , & l’autre baiffe. Mais il faut obferver
que fi l’on porte avec la main pendante un vafe
qui ait une anfe pofée de niveau avec le bord du vaf
e , & que l’on porte ce vafe par l’anfe, enforte 1
que le fécond doigt entre dans l’anfe & la foûtienne
par le haut, z° que le doigt du milieu aille fous 1 anfe
& en foûtienne le bas, 30 que le pouce paffe furl’an-
fe,& que le pouce appuyant en cet endroit fur le bord
du vafe même, entre un peu dans le vafe, alors 1’«-
paule du bras qui porte le vafe ne fe hauffe pas comme
dans les cas précédens, mais fe baiffe au contraire
: ainfi c’eft un autre moyen dont on peut facilement
fe fervir à l’égard d’une jeune perfonne qui lev
é trop une épaule. '
yVoici deux autres expédiens très-fimples & très-ai-
E P A 757 fés. Premier expédient. Si l’enfant leve trop une
épaule, faites-le marcher appuyé de ce cote-là fur
une canne fort baffe ; & fi au contraire il la baiffe
trop, donnez-lui une canne un peu haute ; enfuite
lorfqu’il voudra fe repofer, faites-le affeoir dans une
chaife à deux bras, dont l’un foit plus haut que l’autre
, enforte que le bras haut foit du côté de Y-épaule
qui baiffe, & l’autre du côté de celle qui leve. Deuxieme
expédient. Comme perfonne n’ignore que lorfqu’on
fe carre d’un bras, c’eft-à-dire qu’on plie le bras
en forme d’anfe, en appuyant le poing fur la hanche
du même côté, Y épaule de ce côté-là le v e , & 1 autre
baiffe ; & que fi l’on couche alors l’autre bras le long
du corps, enforte qu’il pende jufqu’à l’endroit de la
cuiffe auquel il peut atteindre, Y épaule de ce côté-
là baiffera encore davantage : fervez-vous de ce
moyen fimple, & répétez-le, pour re&ifier dans un
enfantle défaut de Yépaule qui leve ou qui baiffe trop.
Enfin quelquefois un enfant panche trop Y épaule
fur un des côtés, foit le gauche, foit le droit ; s’il
panche trop Y épaule du côté gauche, faites-le foute-
nir fur le pié droit ; car fe foûtenant alors fur ce pié
à l’exclufion de l’autre, qui dans ce tems-là demeure
oifif, il arrivera néceffairement que Y épaule droite
qui levoit trop, baiffera, & que Y épaule gauche qui
baiffoit trop , lèvera : cela fe fait naturellement en
vertu de l’équilibre, fans quoi le corps feroit en
rifque de tomber ; parce que quand on fe foûtient fur
un feul pié, la jambe oppofée, qui alors eft un peu
pliée, ne foûtient point le corps, elle demeure fans
aftion & comme morte, ainfi qu’on le voit dans les
enfans qui jouent à cloche-pie ; de forte qu’il faut
néceffairement que le poids d’en-haut qui porte fur
cette jambe, renvoyé le centre de fa pefanteur fur
1 la jointure de l’autre jambe qui foûtient le corps. Si
donc l’enfant panche trop Y épaulé fur le côté droit,
dites-lui de fe foûtenir fur le pié gauche ; s’il la panche
trop fur le côté gauche, dites-lui de fe foûtenir
fur le pié droit.
Je laiffe à imaginer d’autres moyens analogues a
ceux-ci, & de meilleurs encore ; je remarquerai feulement
que tous ceux que nous avons indiqués de-,
mandent pour le fuccès une longue continuation,’
guidée par des regards attentifs de la part des peres
& des meres fur leurs enfans , & ce n’eft pas communément
la branche de l’éducation dont ils font le
moins occupés ; il eft vrai cependant que malgré l ’intérêt
qu’ils y prennent, l ’art orthopédique le plus
lavant ne corrige les difformités des épaules que dans
ces premières années de l’enfance, ou les pièces car-
tilagineufes qui compofent les épaules , font encore
tendres & flexibles.
Au refte l’Anatomie, la Chirurgie, & la Mecha-
nique, fe prêtent de mutuels fecours pour guérir les
graves accidens auxquels cette partie du corps humain
fe trouve expofée. D ’un autre côte la Phyfio-
logie, Tantum feientiarum cognatio, juncluraque pol-
let ! tâche d’expliquer les caufes de quelques fymp-
tomes finguliers, que le hafard offre quelquefois à
nos regards furpris ; & pour en citer un feul exemple
, c’eft par les lumières de cette fcience qu’on peut
comprendre pourquoi l’on a vû des perfonnes qui,
après avoir été bleffées à Y épaule, ont perdu tout-à
coup l’ufage de la parole, & ne l’ont recouvert que
par la guérifon de la plaie. Ce phénomene dépend de
la communication d’un des mufcles de l ’os hyoïde
avec l’épaule ; ce mufcle qui a deux ventres & un
tendon au milieu eft le coraco-hyoïdien, qu’onpour-
roit nommer à plus jufte titre omoplato - hyoïdien ,
parce qu’il a fon attache fixe à la côte fuperieure de
l’omoplate, & finit à la corne de l’os hyoïde. Article
de M . le Chevalier D E J A V CO U R T .
Epaule 7 (Manège.) partie de l’avant-main du
cheval,