
gnt | c’eft la décrétales de Leon I X , provïdeat etiam
■ arcKipr&sbyter vitam J'acerdotuin cardinaliurn prteceptis
fu i obtemperando epifcopi, ne aLlquando cedant autfcur-
Yditate torpeant. Cap. miniferium , x. de offic. archi-
vresbyt. .
' La difcipline pré fente de l’églife gallicane, eft que
chaque archidiaconé eft divifé en plufieurs doyennés,
qui ont chacun leur nom particulier , & aufquels on
donne pour chef un des curés du cliftrict, que 1 on
appelle doyen rural ou archiprétre rurcd; par exemple,
le diocèfe de Paris eft divifé en trpis archidiaconés ;
le premier appcllé le grand archidiaconé où archidia-
coné de Paris, contient deux doyennés, favoir, celui
de Montmorency & celui de Chelles ; l’archidiacone
de Jofas a les doyennés de Montlhéry & de Château-
fort ; l’ârchidiaconé de Brie a trois ddyennes, Lagny,
le vieux Corbeil, & Champeaux.
Une des principales fondions des doyens ruraux ,
eft de veiller fur les étirés de leur doyenné, & de rendre
compte à l’évêque dé toute leur conduite.
En général, les droits &les fondions des doyens
ruraux font réglés par les ftatuts de chaque diocèfe
& par Ies'termes de la commiflion qui leur eft donnée.
Leurs fondions les plus ordinaires font de vifi-
ter les paroiffes de leur, doyenné ou diftritt, d’admi-
niftrer les facremens aux curés qui font malades, de
mettre en poffeflion de leur bénéfice les nouveaux
cures, de préfider aux calendes ou conférences ec-
cléfiaftiques qui fe tenoient autrefois au commencement
de chaque mois, de diftribuer aux autres
curés les faintes huiles qui leur font adreffées par
l’évêque, & de leur faire tenir fes ordonnances &
mandemens. Au refte, quelque étendue que foit leur
commiflion, ils ne doivent rien faire que conformément
aux ordres qu’ils ont reçûs de lui, & doivent
lui rapporter fidèlement tout ce qui fe paffe.
Comme les doyens ruraux ont également à répondre
à leur évêque & à l’archidiacre dans le diftritt
duquel eft leur doyenné, le droit commun eft qu’ils
doivent être nommés par l’évêque & par l ’archidiacre
conjointement. C ’eft pourquoi, dans la plupart
des diocèfes, l’évêque donne la commiflion de doyen
rural fur la préfentation de l’archidiacre ; il y a
néanmoins des diocèfes où l’évêque choifit feul les
doyens ruraux, d’autres ou ce choix appartient aux
curés du doyenné qui préfentent à l’évêque celui
qu’ ils ont élu.
La commiflion des doyens ruraux contient ordinairement
la claufe, qu’e//e ne vaudra que tant qidil
plaira à Vévêque ; cette claufe y eft même toujours
fous-entendue , enforte que l’évêque peut les révoquer
quand il ju^e à propos, à moins que l’archidiacre
ou les cures du doyenné n’ayent eu quelque
part à leur nomination, auquel cas ils ne pourroient
être révoqués que du confentement de ceux qui les
auroient nommés.
Il y a encore dans quelques églifes cathédrales
des archiprêtres de la ville épifcopale, qui ont fur les
curés de la ville la même autorité que les doyens
ruraux ont fur les curés de la campagne. A Verdun,
l’archiprêtre eft nommé doyen urbain. Voyez ci-après
D o y e n u r b a in .
Sur les d o y en n és r u ra u x , voye^ ce qui ejl dit dans
les mémoires du Clergé. (A )
D o y e n d u s a c r é C o l l è g e eft la m êm e ch o fe
q u e doyen d es cardinaux ; c’eft le plus an cien en
p rom o tio n . ( ^ )
D o y e n u r b a in eft le titre que prend l’archi-
prêtre ou princier de l’églife cathédrale de Verdun,
quajî primicerius. Le doyenné urbain de cette ville
comprend les dix paroiffes de la ville & faubourgs.
Voyez l'hifoire de Verdun', Uv. II. part. III. p . 1i().
DRABOURG, (Gèogr. mod.') ville d’Allemagne,
dans la baffe Carinthie, aux frontières de la Stirie,
fur la Drave.
DRACUNCULES ou DRAGONNEAUX, f. m.'
pl. terme de Medecine dont on fe fert potin défîgner
de petits vers capillaires auxquels on a fuppofé une
figure relative à ce nom, parce qu’ils femblent lever
la tête fur la furface du corps comme de petits dragons.
On les appelle aufîi à caufe de leur reffem-
blance avec des cheveux, crinones ; ils naiffent fous
la peau de différentes parties du corps des enfans
für-tout, & leur caufent une maladie nommée par
tjlufieurs auteurs improprement morbus piloris, qui
eft un autre genre de maladie. Voyeç P o i l , P i l
a ir e s .
Les enfans qui ont des dragonneaux, deviennent
ordinairement très - maigres, quoiqu’ils paroiffent
d’ailleurs fe bien porter ; ils tettent bien, ils mangent
avec appétit, & cependant ils ne fe nourriffent
pas, quoiqu’il ne fe préfente aucune caufe de maigreur
; ce qui fait foupçonner que leur peau eft in-
feftée: de Ces vers, qui font nommés- comedones,
gloutons, parce qu’on croit communément qu’ils
confument le fuc des alimens deftiné à nourrir le
corps, dans lequel ils s’engendrent.
Les dracuncules different des cirons, en ce que
ceux-ci reffemblent à de très-petits poux qui naiffent
dans des puftules qui fe forment fous l’épiderme
de la paume des mains , & de la plante 'des pieds
principalement.
Les dragonneaux paroiffent avoir une figure allongée
comme des fils ou des cheveux ; mais on a
découvert, par le moyen du microfcope, qu’elle
n’eft pas fi fimple. Ils ont une tête affez groffe, ref-
peftivement au refte du corps qui eft allongé, & fe
termine en forme de queue un peu velue : ils font
de couleur cendrée, ils ont deux yeux ronds., affez
grands, avec deux antennes affez longues : ils fe
tiennent ordinairement fur les parties charnues,
particulièrement fur le dos, les épaulés & les bras,
de même que fur les cuiffes & les jambes. Ils vien nent
aux enfans fur-tout, comme il a été dit, & à
ceux d’entr’eux qui font les plus jeunes & les moins
robuftès.
C ’eft l’infenfible tranfpiration fupprimée qui donne
lieu à ce qu’il naiffe des dracuncules, comme l’a
foupçonné avec fondement Horftius, Uv. IV. obfer-
vat. Si la matière de cette excrétion fe trouve
être d’une qualité peu acre, & qu’elle foit on-
âùeufe, étant arrêtée dans les couloirs de la peau,
elle y contra&e un commencement de putréfa&ion
qui donne occafion au développement des germes
renfermés dans les oeufs d’infeôes infiniment petits
& de différentes fortes, qui font portés dans le fang,
avec le lait, par rapport aux alimens d’où il provient
; ou avec les bouillies, ou autres préparations
j alimentaires, dont fe nourriffent les enfans. Ces
oeufs, fans cet accident, n’auroient trouvé dans
aucune partie du corps un levain propre à les faire
éclorre ; comme ceux qui font pofés fur des morceaux
de viande en hyver, ne font point fécondés
par défaut de chaleur & de mouvement inteftin,
dans les fucs de cette portion d’animal qui font né-
ceffaires pour donner lieu au développement de
l’infe&e qui fe trouve renfermé dans ces particules
féminales,.
Ces vermiffeaux ainfi développés dans les pores
cutanés, s’y remuent, & excitent un fentiment de de-
mangeaifon, de picotement extraordinaire, en irritant
les fibires nerveufes des tégumens, qui font fort
fenfibles : le prurit eft prefque continuel, & plus ou
moins fatiguant ; ce qui rend les enfans inquiets, les
fait plaindre, crier, s’agiter, leur procure des infom-
, nies j enforte que malgré qu’ils prennent bien le tetton,
qu’ils l’épuifent même, ils ne Iaiffent pas de mai-
srirfenfiblement déplus en plus ; vraiffemblablement
parce que leurs cris > leurs tourmens continuels empêchent
qu’ils ne digèrent & qu’ils ne travaillent affez *
bien le chyle & le f ang, pour le convertir en lymphe
nourricière, de qualité convenable pour conferver
leur embonpoint, d’où réfulte peu-à-peu la confomp-
tion & le defféchement : ainfi il y a tout lieu de
penfer que ce ne font pas les vers eux - mêmes qui
confument la fttbftance de ces petits infortunés.
Dès que l’on eft affûré que le corps d’un enfant
eft infeété de dracuncules ou crinons, on peut l’en délivrer
promptement, en le plongeant dans un bain
tiède, où on le frotte bien avec du miel : cette ope1-
ration excite la fueur, qui fait fortir Ces vermiffeaux
fous la forme de gros cheveux ; dès qu’ils montrent
la tête hors de la peau, il faut les racler avec un ra-
foir ou une croûte de pain tranchante, & on les détruit
ainfi. D ’autres-, au lieu d’oindre les parties
affrétées de miel, comme il vient d’être d it, mettent
les enfans dans une leflive, dans laquelle on a fait
bouillir dans un fachet de la fiente de poules : il faut
les plonger jufqu’au cou jufqu’à ce qu’ils foient bien
difpofés à la fueur, enfuite on excite les dracuncules
à fortir de deffous la peau, en la frottant légèrement
avec la main un peu emmiellée ; &dès qu’ils paroiffent,
on les ratifie de la maniéré mentionnée. Il
faut répéter cette manoeuvre pendant deux ou trois
jours, jufqu’à ce qu’il n’en paroiffe plus.
Si les dracuncules font trop abondans, ou qu’ils fe
régénèrent trop aifément pour qu’on puiffe les détruire
entièrement par les moyens qui viennent
d’être expofés, il faut employer la méthode de T i-
mæus, qufil rapporte in fuis cafibus in morbis infantium,
qui confifte à donner intérieurement de la
teinture d’antimoine, ou , ce qui peut produire le
même effet, de la poudre de vipere ; à mettre les
enfans dans le bain & les frotter de la maniéré ci-
deffus prefcrite, à les laver enfuite avec une eau
aloëtique faite avec deux livres d’eau d’ablinthe,
dans laquelle on ait diffout deux onces d’aloës hépatique
: cette lotidn tue finement tous ces vermiffeaux
, & fait ceffer toute difpofition à ce qu’il
en renaiffc. Voye^ Etmuller, dans fon traité intitulé
collegium praclicum , de morbis infantium, dans la dif-
fertation qu’il appelle valetudinorium infantile y &
dans-une obfervation qu’il place à la fin du premier
volume de fes oeuvres, avec une planche qui repréfente
les dracuncules, tels qu’on les voit au microfcope.
.On peut aufli confulter les oeuvres de
Velfchius, de vermiculis capillaribus infantium & de
‘vend medinenfi. Pierre à Caftro, dans fon Traité de
colof ro , recommande beaucoup la pratique des femmes
portugaifes contre les dracuncules, qui confifte
à mêler de la fuie de cheminée avec du lait & du
miel, & en frotter la partie affeéfée de ces vermiffeaux.
On peut aufli employer avec fuccès dans- ce
cas, après le bain, la pommade mercurielle dont on
fait ufage contre la gale, pourvu que le mercure y
entre à moindre dofe.
Les chiques, qui attaquent les enfans de la Mif-
nie , font de véritables dracuncules.
AmatusLufitanus, cur, 64. cent. y. rapporte, comme
témoin oculaire , une obfervation d’une fub-
ftance en forme de vers, de trois coudées de longueur,
tirée peu-à-peu, après plufieurs jours, du
talon d’un jeune domeftique Ethiopien, qui lui cau-
foit de très-grandes douleurs. Le fait s’étant paffé à
Theffalonique, il vit à cette occafion un médecin
arabe, qui lui dit que cette maladie eft fort commune
& très-dangereufe dans l’Egypte, dans l’Inde
& tous les pays voifins : elle eft appellée par A vicenne
venaMedinat & par Galien dracunculus j mais
il n’y a pas apparence que ce foit la même maladie
Tome V.
qui eft défignée fous ces noms différens, parce que
la veine deMedine, telle que l’obfervation d’Ama-
tus en donne l’idée-, eft autre chofe que les dracuncules,
tels qu’Etmuller les décrit : ceux-ci font très-
courts refpe&ivement, ils peuvent être tirés par
morceaux, fans conféquénce ; ceux-là font très-
longs, plus folides; & fi on vient à les rompre en
les tirant, il s’enfuit des douleurs beaucoup plus violentes
qu’auparavant.
Comme d’après la découverte des polypes d’eau
douce on s’eft convaincu que le tania n’eft autre
chofe qu’un polype , & qu’il fe reproduit par végétation,
n’y auroit-il pas lieu de croire que les-dra*
gonneaux font aufli de vrais polypes, puifque les
portions qui reftent fous les tegumens après la rup-*-
ture de celles qui en ont été tirées, ne font pas privées
de mouvement, & font aufli nuifibles que lorf-
que les vers font encore entiers ?
Parmi les obfervations de Medecine de la fociété
d’Edimbourg, on en trouve une(vo/. VI. art.y b.') par
laquelle il confie que les dragonneaux de Guinée caufent
quelquefois des ulcérés dans les parties qu’ils
affeéfent, qui peuvent avoir des fuites très-fâcheu-
fes, & que l’on a tiré de différens endroits de la
jambe d’un jeune homme, dans l’ifle Bermade, des
portions de ces vers jufqu’à la longueur de 90 pieds.
Voilà un fait qui femble bien propre à confirmer,
l’analogie des dracuncules avec le tania.
Avant Etmuller, il ne paroît pas que l’on fût bien
certain que les dragonneaux fuffent des animaux ;
Ambroife Paré le nie, plufieurs autres établiffent des
doutes à ce fujet. Voy. Dudithius, epif. 12. lib. X I Î I .
Wierius, lib. II. obferv. de varenis, qui prétend que
l’empereur Henri V. eft mort de la maladie des dracuncules.
V oyez aujfi Sennert, qui traite ex profeßo
ce fujet, practic. lib. X I . part. 1 i.
Ruifch fait mention, thefaur. anal. lib. III. n° 14.
d’un ver de Guinée, de ceux qui affeÔent les pieds,
des habitans de ce pays avec de très-grandes douleurs.
On parvient à le préparer, fans lui rien ôter
de fa longueur qui eft très-conïidérable, quoiqu’il
foit très-délié, & à lui conferver aufli fa couleur au
naturel.
Il y a bien des gens incommodés de ces vers dans
l’Amérique méridionnale. VoyefSfüK. (d )
DRACONITES ou DRACONTIA, {Hiß. nat.)
pierre fabuleufe, que Pline & quelques anciens Na-
turaliftes ont prétendu fe trouver dans la tête du
dragon. Pour fe procurer la draconite , il falloit l’endormir
avant que de lui couper la tête ; fans cette
précaution , point de pierre. Ceux qui voudront
connoître toutes les rêveries qu’on a débitées fur
ce fujet, n’ont qu’à confulter Boëce de Boot, de
lapidibus & gemmis, pag. 34b. & foiv.
M. Stoboeus croit que la draconite n’eft autre chofe
que Yafroitc. Il prétend que les charlatans, pour
en relever le prix , fe font imaginés de dire qu’elle
venoit des Indes, & qu’elle avoit été tirée de la tête
d’un dragon. La forme d’une étoile qu’on remarque
dans l’aftroïte, fuffifoit d’ailleurs pour la rendre
merveilleufe au peuple qui ne pouvoit manquer
d’y appercevoir des marques d’une influence cé-
lefte. Une autre circonftance qui devoit encore frapper
des gens peu inftruits, c’eft qu’en mettant du vinaigre
fur cette pierre , on y appercevoit du mouvement
: ce qui devient une chofe affez naturelle ,
fur-tout fi la pierre eft du genre des calcaires, qui
ont la propriété de fe diffoudre dans tous les acides
& d’y faire effervefcence. Voye^ Stobai opufcula,
p. 130. & fuiv. Cependant la defcriptiomque Pline
donne du dracontia, ne paroît point avoir de rapport
avec celle de l’aftroïtë , attendu qu?il dit que
la première eft blanche êc tranfparente ; au lieu que