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•a dans les livres deTuftinien deux exemples remarquables
de l’effet que produit Verreurcorrimüne. _
L’Un eft en la fameufe loVbarbarius Philippus, au
ff. de officio pnÉtorum ; -c’eft l’efpece d’un efclave qui
-avoit fait l ’office de préteurs -la loi décide que tout
-ce-qu’ïl à fa it-eft valable.
L’autre eft la loi f i qiiis , au ff. defenàtüfc. maced.
qui décide que fi un homme a traité.avec un fils de
famille, qui.paflbit publiquement pour être pere de
•famille ; ce fils derfamille ne pourra pas exciper contre.
lui du bénéfice du macédonien, qïùa,publicï...- .
fie agebat, fie contrahebat. (A )
Erreur de Compte, voye^ci-devant Erreur
de Calcul.
• Erreur de Droit ; voyei ce qui a été. dit çi’-de-
vant au premier article fur le mot Erreur (fitirifp.)
Erreur de Fait , voye^ Ibidem.
Erreur de Nom , eft lorfque dans un a£le on
nomme une perfonne pour une autre, ou une choie
pour une autre. Une telle erreur vitie le legs, à moins
que la volonté du teftateur ne foit d’ailleurs confiante.
Voye{ la loi xf. ff. de hered. infiit. & leg. 4 . ff. de
•legatisprimo infiit. de légat. 2C). (A')
Erreur de Personne , c’eft-à-dire lorfque l’on
croit traiter avec une perfonne, & que l ’on traite
avec une autre , le contrat eft nul. Voye^ ce qui a
•été dit ci-devant au mot Empêchement de Mariage,
(A )
Erreur, (Propofition d’-) voye^ au mot Proposition.
Erreur de Lieu , (Med.') error loci ; c’eft une ex-
preffion employée enMedecine pourdéfigner le changement
qui fe fait dans le corps humain,lorfqu’un fluide
d’une nature déterminée & qui doit être contenu
dans des vaiffeaux qui lui font propres, fort de ces
vaiffeaux & fe porte dans d’autres voifins qui ne font
pas naturellement deflinés à le recevoir. Comme ce
changement n’eft bien fenfible que par rapport au
fang qui paffe de fes vaiffeaux dans les lymphatiques
ou autres, c’eft-là proprement ce que les Médecins
appellent erreur de lieu.
Les globules rouges font la partie la plus' groffiere
que l’on obferve dans le fang ; cette partie ne peut
être naturellement contenue & mife en mouvement
que dans les vaiffeaux du corps qui ont le plus de capacité.
La partie de ce fluide qui approche le plus du
globule rouge par rapport à fon volume, peut pénétrer
dans des vaiffeaux dont la capacité approche le
plus des vaiffeaux fanguins ; mais qui donne l’exclu-
fion aux globules rouges, parce qu’ils font trop greffiers
pour y pénétrer, & peut admettre toutes les autres
parties des fluides plus fubtils. La même chofë a
lieu vraiffemblablement par rapport aux différens
ordres de vaiffeaux qui diminuent de capacité les
uns refpe&ivement aux autres, jufqu’aux vaiffeaux
les plus fimples du corps humain, & la fanté femble
confifter principalement en ce que les différens fluides
reftent chacun dans les vaiffeaux qui lui font proportionnés.
C ’eft dans les parties les plus groffieres
de chaque fluide, que réfide la qualité propre qui le
<cara£térife.
Lorfqu’il arrive que la trop grande quantité de
fang, ou la raréfaftion exceffive de ce fluide, ou fon
mouvement trop impétueux, dilate fes propres vaiffeaux
& conféquemment les orifices des vaiffeaux
d’un genre différent, qui en naiffent immédiatement
au point de permettre le paffage des parties les plus
groffieres du fang, qui dévoient naturellement ref-
ter dans les vaiffeaux fanguins ; ces parties pénètrent
dans les vaiffeaux continus oii elles font étrangères:
elles occupent un lieu, où elles ne font admires
que par un effet contre nature Ce même effet
peut auffi être produit fans aucun changement dans
les parties folides contenantes, fi la confiftancc des
E R R
fluides cofttenuS, -bu le volume des parties qui
compofent, font tellement diminués qu’ils puiffent
pénétrer dans, des conduits où il§ n’auroient pas pûr
être admis avec leur cbnfiftancë:'natt,î'efl:e- £e pre»
mier cas fe préfente:fôuvent dansdes inflammations
cohfidérables ; & le féconde, dans les diffolutions
chaudes, la màffe dés humeurs , par l’effet de quel*
que exercice violent, de quelque cafife phyfique où
de toute autre de ce'tte nature.
L ’ophthalmie fournit un exemple.b,ien marqué du
paffage du fan.g dans des vaiffeaux-dé différent gen-,
r e , par l’effet de l’inflammation ; toute la conjonfH*
ve ou albiiginéé, qui étpit avant.l’ophthalmie d’une
blancheur éclatante } devient quelquefois dans cette
maladie d’un rouge très-foncé ; ce qui ne peut pas fe
faire fans que les vaiffeaux lymphatiques foient eux*
mêmes engorgés de la partie rouge du fang, y ayant
fi .peu de vaiffeaux fanguins diftribués dans le tiffu de
cette membrane, de l’oe il, dans l’état naturel.
. Cette forte d [erreur de lieu dans les inflammations,
eft d’ailleurs démontrée parl’infpedion anatomique,
félon l’expérience, du célébré Vieuffens, rapportée
dans fon ouvrage intitulé fiovum fyfiema vaforum ;
par l’obfervation fréquente des cas dans lefquels on
a vû des femmes , qui dans la fuppreffion des réglés,
par la voie naturelle, éprouvoient un fupplément à:
cette évacuation par les orifices des vaiffeaux galac-,
topheres , qui font autour des mamellons ; enforte-
qu’il fe faifoit fans aucune folution de continuité dans.
les vaiffeaux fanguins, une véritable tranlmiffion des
globules rouges, par les conduits deftinés à ne porter
ordinairement que la lymphe, & à féparer de la maffe*
des humeurs la matière du lait à l’occafion de la grof-
feffe. Les crachats, dans la péripneumonie, ne font
fouvent auffi teints de fang, que parce qu’il a été
pouffé quelques globules rouges dans les vaiffeaux
fecrétoires & excrétoires de l’humeur bronchique.
II ne manque pas auffi d’exemples du paffage du
fang dans des vaiffeaux étrangers , par l’effet de la
diflolution des humeurs ; on le voit arriver dans le s .
petites véroles qui font accompagnées d’une fi gran--
de fonte d’humeurs, qu’ayant perdu leur confiftan- :
ce naturelle, les plus groffieres deviennent fufcepti-
blés de pénétrer dans les vaiffeaux les plus déliés;,,
ainfi les globules rouges paffent par les couloirs des
urines, & conftitüent le piffement de fang-; ils font
pouffés dans les vaiffeaux cutanés, ils y fourniffent
matière à des fueurs fanglantes ; ils y font des taches
de couleur d’écarlate, ou pourprées, &c. V . Sang ,
Inflammation, Petite Vérole, Sueur, Pourpre
, &c.
On trouve même, dans l’économie animale faine ^
des preuves du paffage du fang dans des vaiffeaux de
différens genres, que l’on ne doit cependant pas ap- 1
pellér erreur de lieu, puifqu’il fe fait naturellement ;
mais qui fert à établir la poffibilité de celui qui eft
contre nature , & qui fe fait véritablement par erreur
de lieu : elles font tirées de ce qui fe paffe dans
l’écoulement du flux menftruel ; il eft certain que le
fang, après s’être ramaffé dans les vaiffeaux utérins
qui lui font propres, dilate l’orifice des autres vaiffeaux
de la matrice, qui ne fervant, hors du tems
menftruel, qu’à porter line lymphe féreufe, pénétré
dans ces vaiffeaux & dans leur finus , & parvient
à l’embouchure de ces mêmes conduits, qui aboutif-
fént à la furface interne de la matrice, où il fe répand
d’abord en petite quantité, mêlé avec la férofité fous
forme de fanie, & enfuite de fang en maffe, jufqu’à
ce que ces vaiffeaux, dans lefquels il eft étranger ,
foient defemplis, & puiffent fe refferrer au point de
ne plus permettre aux globules rouges de pénétrer
dans leur cavité. Voye^ Menstrues, (fi) Erreur , (’ Corom.) défaut de calcul, omifpfiaornt idee,
E R R * partie, article mal porté fur un livre, dans un compte
, ou dans une faâure.
Dans le Commerce, on dit en ce divers fens : il y
a erreur dans cette addition ; vous vous êtes trompé
dans la faélure que vous m’avez envoyée un tel jour;
vous tirez en ligne 1677 liv. 10 f. au lieu de 1657 L
10 f. pour 130 aunes de drap à 12 liv. 15 f. c’eft une
erreur de vingt livres qui doit tourner à mon profit ;
j’ai trouvé plufieurs erreurs dans votre compte ; l’article
porté en crédit le 1 Juillet pour 1540 liv. ne doit
être que de 1530 liv. vous mfc débitez le 20 Août de
400 liv. pour ma traite du 3 dudit à Lambert, je n’en
ai point de connfciflance.
Dans l’arrêté des comptes que les marchands &
négocians foldent enfemble, ils ne doivent pas omettre
la claufe, fauf erreur de calcul, ou omiffion de parties
.O
n dit en proverbe qu'erreur n'efipas compte, pour
faire entendre que quoiqu’un compte foit foldé,fi l’on
y trouve quelque défaut de calcul ou omiffion de parties
, on doit réciproquement s’en faire raifon. Diel.
de Comm. de Trév. & de Chamb. (G )
ERRHINS, adj. pl. (Pharmacie.) Ce mot vient du
grec tv, in, dans, & piv, nafus, nez.
C’eft ainfi qu’on appelle tous les remedes qui font
deftinés à être introduits dans -le nez.
Ces remèdes fe préparent fous différentes formes ;
tantôt ils font liquides, tantôt folides, tantôt c’eft
une poudre, quelquefois c’eft un Uniment, une pommade
, un onguent.
Ceux qui font fous forme liquide, ou bien en
poudre, fe reniflent.
Ceux qui font folides fe forment en petits bâtons
pyramidaux, qu’on introduit dans les narines , &
qu’on y laiffe autant de tems qu’il eft néceffaire.
Les linimens, les pommades, les onguens fe portent
dans le nez avec le bout du doigt.
Les remedes errhins font quelquefois deftinés à
provoquer l’éternument, & alors on les nomme
fiernutatoires. Voye£ Sternutatoires. La véritable
lignification du mot errhin eft celle que nous v enons
de lui donner avec les auteurs les plus exa&s ;
mais ce n’eft pas dans ce fens générique que la plû-
part l’ont pris : quelques-uns ont reftraint le nom
d’errhin aux remedes qui excitoient doucement l’excrétion
des narines , & ils ne les diftinguoient des
fiernutatoires que par le degré d’aûivité ; quelques
autres définiffent Verrhin par la forme liquide ; d’autres
prétendent au contraire que la confiftance pulvérulente
, molle, liquide ou folide lui eft indifférente
, & c . . ..
La fignification du mot errhin étant bornée,félon fon
acception la plus ordinaire,à défigner les remedes qui
évacuent la membrane pituitaire, nous obferverons
que les errhins les plus doux peuvent devenir fter-
nutatoires fur certains fujets, & que les fternuta-
toires au contraire , peuvent n’être que des éva-
cuans doux pour d’autres fujets. La maniéré d’agir
de ces remedes eft donc la même ; ils opèrent une
irritation fur la membrane pituitaire, & ils déterminent
une évacution par fes couloirs -, en excitant
avec plus ou moins d’énergie l’excrétion de l’humeur
qu’elle fépare. Voye{ Excrétion & Irritation.
Cette irritation portée à un certain point,
détermine cette fecouffe violente & convuifive de
plulieurs organes, qui eft connue fous le nom d’éter-
nument ; fecouffe inutile à l’évacuation des narines,
mais^ue l’on cherche à exciter dans certains cas ,
pour une autre vûe. Voye{ EteRNUMENT & Ster-
NUTATOIRE.
Les errhins , confidérés comme évacuans, s’emp
lo y e r le plus fouvent contre les incommodités
connues dans le langage ordinaire fous, je nom de
fluxions, & fur-tout de celles qui attaquent les yeux
f Tome V,
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& les oreilles, principalement lorfqu’elles font ab-
folument féreufes. Voyc^ Fluxion. Les affeâions
véritablement inflammatoires des yeux & des paupières
font plfitôt augmentées que diminuées par
l’ufage des errhins, quoiqn’à vrai dire, ils deviennent
bien-tôt fi indifférens par une courte habitude, que
le médecin ne peut guere compter fur ces fecours.
L’ufage prefque général du tabac, qui eft un errhin
( que la plupart des preneurs de tabac s’appliquent
continuellement fans le favoir, comme M.
Jourdain faifoit de la profe), & même le feul que
nous employions aujourd’hui, a rendu ce fecours
encore plus inutile, ou du moins plus rarement applicable
; comme l ’habitude de boire du vin a privé
la plupart des hommes d’une grande reffource contre
plufieurs maux, (fi)
ERS , f. m. ( Hiß. nat. Bot. ) Ervum, genre de
plantes à fleurs papilionacées. Le piftil fort du calice,
& devient dans là fuite une filique dont les
deux faces font relevées en ondes ou en noeuds ;
elle renferme des femences arrondies : ajoûtez aux
cara&eres de ce genre, que les feuilles font rangées
par paires fur une côte. Tournefort, infi. rei
herb. V o y e ^ PLANTE. (/)
Ers ou Orobe. (Pharmacie & Matière médicale.)
La femence, ou plûtôt la farine de Vers, eft la feule
partie de cette plante qui foit d’ufage en Medecine r
les anciens médecins la réduifoient en poudre, & la
donnoient incorporée avec le miel dans l’afthme humide,
pour faciliter l’expectoration. Galien, dans fon
premier livre des facultés des alimens, dit que quoiqu’on
ne mange point la femence d’ers , à caufe de
fon mauvais goût & de fon mauvais fuc, cependant
dans des difettes on a quelquefois été obligé d’y recourir.
La farine d’ers eft une des quatre farines réfolu-
tive s, & elle n’a d’autre ufage magiftral, que d’être
un des ingrédiens des cataplafmes qu’on prépare
avec ces farines. Voye^ Rarine résolutive. La
farine d'ers entre dans les tr.ochifques fcillitiques.
ERSE , f. f. (Marine.) c’eft une corde qui entoure
le moufle de la poulie, & qui fert à l’amarrer. Voyèf_
Etrope. (Z )
ERTZGEBURGE, ( Gèog, modfi) nom d’un des
cercles de l’éleCtorat de Saxe.
ERUCAGO, f. f. (Hit. nat. Bot.) genre de plantes
à fleurs en croix. Il fort du calice un piftil qui
devient dans la fuite un fruit qui reffemble à une
petite maffue à quatre faces, dont les arrêtes font relevées
en forme de crêtes. Ce fruit eft partagé en
trois loges, & renferme des femences qui font arrondies,
pour l’ordinaire , & qui ont un petit bec.
Tournefort, infi. rei herb. Voye^ Plante. ( I )
Erucago. ( Matière medicale. ) Lémery dit que
Verucago fegetum ,finapi echinatum , J. B. eft incifive,
atténuante, propre pour raréfier la pituite du cerveau
, & pour faire éternuer. On lui attribue un©
qualité anti-feorbutique, comme à la vraie roquette,1
dont elle a lés principes. Chambers.
ERUCIR, (Venerief) Il fe dit d’un cerf, quand i!
prend une branche dans fa gueule, & la fuce pour,
en tirer le fuc.
ERUDIT, adj. m. (Littératuref) On appelle de la
forte celui qui a de l’érudition (voyeç Érudition) ;
ainfi on peut dire que Saumaife étoitun homme très-
érudit. Erudit fe prend auffi fubftantivement ; on dit
par ellipfe, un érudit, pour un homme érudit : l’el-.
lipfe a toujours lieu dans les adjeâifs pris fubftantivement.
Voyei Ellipse, Adjectif, Substantif,
&c.
Les mots érudit & dofte font bornés à défigner les
hommes profonds dans l’érudition ; /avant s’applique
également aux hommes yerfés dans les matières
Z Z z z z