7i4 E N S _ Beau ; & je me contenterai dé dire que la jufteffe
<le Y enfemble dépend beaucoup de la congoiffance de 1’Anatomie, puifqu’il eft l’effet extérieur des membres
mis en mouvement par les mufcles 8c les nerfs,
8c foûtenus dans ce mouvement par les os qui font la
charpente du corps»
L’effet du tout enfemble eft, comme on le fent bien,
le réfultat des enfembles donttje viens de parler, comme
le mot effet général eft le réfultat des effets particuliers
de chacune des parties de l’art de peindre, dont
on fait ufage dans un tableau. Vjyeç Effet. Cet article
ejl de M. WAT BLET.
Ensemble, f. m. en Architecture, fe dit de toutes
les parties d’un bâtiment, qui étant proportionnées
les unes avec les autres, forment un beau tout,
ce qu’on entend quelquefois aufli par maffe ; on dit,
la maffe d’un tel édifice, ou bâtiment, fait un bel ensemble.
(.P) Ensemble, (A n militaire.) V enfemble dans la tactique
, c’eft l’exaéte exécution des memes mouve-
mens, de la même maniéré, & dans le même tems.
Ainfi Yenfemble dans la marche d’une troupe, ou
d’un bataillon, c’eft l’union de tous les hommes du
bataillon, qui doivent agir comme s’ils étaient mûs
par une feule ôc même caufe qui agiroit egalement
fur chacun d’eux. Une troupe dont tous les foldats
marchent bien, enfemble, garde toûjours fon même
arrangement : fes rangs 8c fes files font toujours en
ligne droite, & aucune des parties ne va ni plus vite
, ni plus lentement que l’autre.
Cet enfemble eft d’une grande utilité dans les mou-
vernens des troupes ; mais les foldats ne peuvent
l’acquérir que par un exercice frequent. (Q) Ensemble , (Manège.) Venfemblen’eft autre cho-
fe que la fituation d’un cheval exa&ement contre-balancé
fur fes quatre membres. Mettre un cheval enfemble,
c’eft l’obliger à raffembler les parties de fon corps
& fes forces, en les diftribuant également fur fes quatre
jambes, & en les réunifiant pour ainfi dire. On
prononce fans ceffe le mot enfemble dans nos manèges
; peu d’écuyers font en état de le définir. On
verr.a toute l’étendue de fa fignification à Y article
Union, (e)
ENSEMENCER, v. a£h On dit enfemencer une
terre , un potager, une pepiniere, quand on la fait
labourer, fumer, & qu’on y a femé les plantes convenables.
Voye^ Semence. (R )
ENSlNIER,v. a£t. c’eft chez les Tondeurs de draps
un terme qui fignifie graffer legerement une étoffe
avec du faindoux, pour la rendre plus aiféê à être
frifée.
ENSISHEIM, (Géog. mod.') ville de la haute Al-
face, en France. Elle eft fituée fur l’Ill. Long. z 5d.
il. 55". lat. 4/d. 5i'.
ENSKIRREN, (Géog. mod.') ville de "Weftphalie,
en Allemagne. Elle appartient au duché de Juliers.
Long. . 56. lut. 5o. 58.
ENSOUAILLE, f. f. terme de riviere, petite corde
fervant à retenir le bout de la croffe d’un gouvernail
d’un bateau foncet.
* ENSOUFRER, v. aft. c’eft expofer les laines au
foufre. L’endroit où on les expofe s’appelle Yenfou-
Jroir. Cette préparation fe donne à tous les ouvrages
en laine blanche. Pour cet effet, on prend une
terrine bien verniffée ; on en couvre le fond de
cendre ; on forme fur ces cendres un petit bûcher
de bâtons de foufre. On prend les ouvrages au fortir
de la fouloire pour les bonnetiers, les couverturiers,
les drapiers, &c. en un mot, pour tous les ouvriers
en laine. On paffe dans un des bouts un petit bout
de fil en boucle ; on paffe la boucle dans des cordes
tendues, auxquelles les ouvrages reftent fufpendus.
On met le feu au foufre : la vapeur du foufre leur
donné une blancheur éclatante, ôc les rend plus fa-
E N S
ciles à peigner. Mais il faut bien obferver que la terrine
foit de terre verniffée, & non pas de fer : le foti*
fre détache , félon toute apparence, des particules
qui empêchent le blanchiment ; car il eft d’expérience
que cet effet en produit.
* ENSUPLE , ENSUBLE, ENSOUBLE, EN-
SOUPLE , f. f. terme général d’Ourdiffage. Tous les
métiers des manufacturiers en foie, en laine, en f i l ,
&c , ont des enfuples. Ce font deux rouleaux de
bois , dont l’un eft placé au-devant du métier, 8c
l’autre au derrière. La chaîne eft portée fur ces rouleaux
; elle fe déroule de deffus Yenfuple de derrière,
à mefure que l’étoffe fe fabrique : 8c l’étoffe fabriquée
s’enroule fur celle de devant.
Nous allons donner la defcription des enfuples du
manufacturier en foie, du rubanier, du frifeur d’étoffe
, du tapiflîer 8c du tifferand ; celles du gazier ,
du drapier, Sc des autres ouvriers ourdiffeurs, en
different peu : 8c d’ailleurs nous en parlerons aux
articles de leur métier, f^oye^ Drap , Gaze , &c.
Enfuple de devant, partie du métier de l'étoffe de foie.
L’enfuple de devant le métier eft un rouleau de 6 à 7
pouces de diamètre, de 3 piés environ de longueur.
Il a une chanée de 2 piés environ, de -f- de pouce
de large, fur autant de profondeur, dans laquelle
entre la verge & le compofteur. Il a à un bout un
cercle de fer qui eft coché, pour fervir à faire la chaîne
tirante, au moyen du chien de fer qui mord dans
les cochées dudit cercle. Il eft de plus, 8c du même
côté, percé à double ; 8c au moyen de ces trous ,
dans lefquels entre la cheville de fer, on tourne
Yenfuple avec la cheville, à force d’hommes, 8c on
dévide l’étoffe à mefure qu’elle fe fabrique.
Enfuple de derrière. Venfuple de derrière eft un rouleau
de bois de 7 pouces dè diamètre & de 4 piés
de long environ. Il eft percé à double d’un côté, &
il avoit jadis de l’autre un nerf de boeuf, cloiié tout-
au-tour, pour fixer la corde du valet : mais les enfuples
d’aujourd’hui ont des moulures qui tiennent
4ieu du nerf de boeuf dont on parle.
Enfuple de velours uni. L’enfuple du velours uni eft
fait comme celui des autres étoffes ; il n’y a de différence
que dans la chanée, qui eft plus large à l’embouchure
, 8c qui perce Yenfuple d’outre en outre.
Enfuple de velours façonné. 1Yenfuple du velours façonné
eft faite comme celles ci-deffus , avec cette
différence, qu’il n’y a point de chanée : 8c pour contenir
l’étoffe à mefure qu’elle fe -fabrique, ces fortes
d’enfuples font garnies de petites pointes de fer très-
aiguës , qui entrent dans l’étoffe a mefure qu’elle fe
roule deffus.
Enfuple de poil. L’enfuple de poil eft faite comme
Yenfuple de derrière, décrite ci-deffus, avec la feule
différence, qu’elle eft de moitié plus petite, 8c que
les deux bouts font proportionnés au rayon , dont
l’ouverture eft ordinairement très-petite.
Enfuple de devant eft une piece de bois ronde ,
d’environ 4 où 5 pouces de diamètre , de toute
la largeur du métier : elle eft terminée à fes deux
bouts par deux petits tourillons qui entrent dans
deux petites mortoifes pratiquées dans les deux
barres de long du métier. La même enfuple eft tra-
verfée diamétralement du côté de la main droite de
l’ouvrier, à 5 ou 6 pouces de fon extrémité, par
deux menus bâtons, dont les bouts faillans fervent
à faire rouler ladite enfuple, lorfque l’ouvrier tire fa
tirée. Il eft bon de dire que lorfque l’on fait quelque
ouvrage extrêmement lourd, ces deux bâtons croifés
fe trouvent répétés à l’autre bout de Yenfuple; ce qui
fait que l’ouvrier, par cette double force réunie,.
vient plus aifément à bout de tirer fa tirée. Cette
enfuple a encore à fon bout, à main gauche, une
roue dentelée : il y a un trou quarré pratiqué dans
le centre de cette roue, & qui fert à la tenir fixée
E N S
fur lâ piece, aufli quarrée, de Yenfuple, qui lui fert
d’axe. Cette roue ne doit pas être fixée à demeure
dans ce tenon, attendu que fi l’on vouloir que Yenfuple
enroulât en-deffous, au lieu d’enrouler deffus,
il n’y auroit qu’à retourner cette roue , dont les
.dents, fe trouvant en fens contraire, arrêteront Yenfuple
du côté que l’on jugera nécefl'aire. Cette roue
eft rendue ftable, 8c fixe Yenfuple , au moyen d’une
petite piece de bois, appeilée chien, attachée fur la
barre de long, du côté de là roue que l’on décrit,
dont la mâchoire engrenant dans les dents de la
roue, du fens oppofé à fon tirage, l’empêche dé dérouler.
L’u fagede cet enfuple eft de recevoir f ouvrage
fair, à mefiire que l’ouvrier tire ce que l’on
appel le tirée. Voye{ T ire.
... Ensuple , (Rubanier) eft Une piece de bois faite
âu tour : les bouts qui la terminent font menus ,
pour entrer dans les échancrures des potenceaux :
les moulures fervent, par letir éminence, à retenir
les cordes des contre-poids, ôc les empêcher de glif-
fer. Il y a une entaille pratiquée dans le corps de
Venfuple, pour recevoir le vergeon , pafle lui-même
dans les foies de la piece. Lorfque ce vergeon eft
placé dans cette entaille, on gliffe fur lui deux ficeb
les , nommées braffelets, qui font entortillées 8c
nouées fur Yenfuple : ces ficelles venant fur ce vergeon
, le retiennent 8c l’empêchent de fortir de fa
place ; conféquemment les foies de la chaine fe déroulent
de deflùs les enfuples, jufqu’à ce que le vergeon
ainfi arrêté par les ficelles ci-deffus dites, qui
fervent à le retenir, Yenfuple ne pourra plus dérouler
: pour lors on fe fert de la corde à encorder,
qu’il faut voir à fon lieu. L’ufage des enfuples eft de
porter tout, ce qu’on appelle chaine. Ensuple , (Drapier) eft une partie de la machine
à frifer, fur laquelle tourne l’étoffe en fortant de def-
fous les tables. Elle eft garnie de cardes de fer, pour
empêcher l’étoffe de fe chiffonner fous les tables, 8c
foûtenue fur un chaflis fur le devant, dans deux petits
collets à chaque montant. L'enfuple fe termine à
.droite par un hériffon , qui reçoit fon mouvement
d’une petite lanterne placée vis-à-vis. Voyeç Hérisson
, & les figures , Planches de la Draperie. Ensuple , efpece de gros & long cylindre ou
rouleau de bois, placé en large fur le derrière du métier
de ceux qui travaillent de la navette , tels que
font les Tifferands, Tiffeurs ou Tiflîers, &c. On l’appelle
aufli rouleau. Voyc{ Basse-Lisse.
Ensuple, piece du métier des Tifferands ; c’eft
lin gros cylindre ou rouleau de bois long, placé en
large fur le derrière du métier, fur lequel les fils qui
compofent la chaine d’une toile font roulés, 8c d’où
on les déroule à mefure que la toile fe fabrique.
Cette enfuple eft percée, par les deux bouts, de plu-
lieurs trous, dans lefquels on introduit un bâton ,
appellé le bachelier, pour l’arrêter ôc l’empêcher de
fe dérouler.
ENTABLEMENT, f. m. du latin tabulatum, plan*
cher, (Architecture.) Sous ce mot on entend la partie
qui couronne la colonne, ou le pilaftre. II a , félon
Vignole, le quart de l’ordre ; félon Palladio, le cinquième
, 8c félon Scamozzi, entre le quart & le cinquième.
Les autres commentateurs de Vitruve font
aufli d’avis différent ; mais les trois que nous citons
font le plus généralement approuvés , ÔC peuvent
être employés avec fuccès fuivant ees trois mefu-
res, félon qu’ils couronnent un édifice qui a plus ou
tnoins d’étendue, plus ou moins d’élévation , ou qui
doit être apperçû d’un point de diftance plus ou
moins éloigné.
Ventablement eft nommé improprement, par V itruve
8c Vignole, ornement : il ne faut pourtant pas
confondre ces deux mots ; car Y entablement, qui eft
une partie effentielle de l’ordre , eft lui-même fuf-
Tome y .
E N T 7 î *
ceptible d’ornement, en plus ou moins grande quantité
, félon qu’il appartient à un ordre viril où défi*
cat. On dit : cet entablement couronne bien cet édU
nce ; les ornemens qui y font appliqués font d’urt
beau choii : les ornemens font donc les parties de
detail de 1 entablement ; celui-ci en eft la totalité.
Ventablement en général eft compofé de trois paf*
ties ; fâyoir, de l’architrave (yoye{ A r c h it r a v e ) 4
de la frife (voye^ Fr is e ) , & de là corniche ( voye^
C o r n ïc h e ) . Le rapport le plus parfait que l’on
puiffe donner à ces trois membres, eft de faire en
que l’architrave foit à la frife, ce que la frife
eft à la corniche. Les entablement tofean Sc ionique
de Vignole font difpofés ainfi ; dans le premier A r chitrave
a 1 z pouces, la frife 14 , & la corniche U>
pouces : dans le fécond l’architrave 1 module f , lâ
frife 1 module 7 , 8c la corniche 1 module 7 : lès autres
entablemens de cet auteur font moins réguliers^
Plufieurs archite&es font leur corniche égale à leur
architrave ; Serlio fait les trois membres de Y enta*
blemtnt tofean égaux. ( roye{ le Parallèle de M. de
Chambrai.) Rien n’eft plus propre à diriger le goufc
que de conftater les rapports qu’on doit obfervef
entre les parties 8c le tout, non-feulement de Yen*
tablement dont nous parlons , mais aufli de l’ordre
en general, qui néceffairement doit donnetle ton à
toute la décoration d’un édifice, foit qu’on y em-*
ployé les ordres, foit qu’on veuille feulement n’en
emprunter que l ’expreflion. (P)
ENTÂBLER , v. a£L (Manege) Queiqüës-uns ont
très mal-à-propos confondu ce mot avec celui à'acculer,
8c ont employé cette derniere expreflion danst
le fens qui naturellement ne convient qu’à la pre-*
miere. Nous expliquerons ici la différence delafigni*
fication de l ’une 8t de l’autre.
Tout cheval entablè eft celui dont les hanches de«
vancent les épaules, Iorfqu’il manie de deux piftes,
tant fur les voltes que furies changemens de main,
larges ou étroirs.
f Cette fauffe position précipite le devant & ie derrière
dans une contrainte, qui non-feulement s’op-*
pofe à toute jufteffe, mais qui eft capable de eau-*
fer de véritables defordres. Les épaules, d’une part,
trop en dehors, & de l’autre les hanches trop rapprochées
du dedans, ou du centre, ne joiiiffent pluâ
de cette liberté mutuelle 8c néceffaire qu’elles fe
communiquent ou fe raviffent toûjours réciproquement
, attendu l’intimité de leur rapport 8c de leur
correfpondance : dès-lors l’animal ne fauroit avancer
, ainfi qu’il le doit, un pas à chaque tems ; au
contraire, il fe refferre, il fe rétrécit du derrière ; 8ï
fi on ne le tire de cette fituation forcée, il eft im-,
poflïhle qu’enfin il ne s’accule.
Ce défaut, qui fe rencontre dans Une multitudè
etonnante de chevaux , eft naturel ou accidentel i
naturel, quand on peut en accufer l’animal ; acci- '
dentel, quand il a pour principe dés îeçons prématurées
, peu réfléchies, adminiftrées fans jugement,
Ou quand il n’eft que momentané, 8c qu’ifrie peut
être imputé qu’à une faute paffagere du cavalier*
On ne doit donc point être furpris qu’un cheval foi-
ble de reins , dont les jarrets n’ont point de foliditd
8c font atteints de divers mâux , 8c dont le derrierè
eft en proie à quelque douleuf, ainfi que celui qui
eft né avec une fi forte difpofition à s’unir, que là
nature l’a en quelque façon cOnftruit pour être ra-<
mingue, Rentable fouvent & facilement. Nous de-*
Vons l’être encore moins de le voir tomber dans câ
Vice , lorfque , fans avoir égard à fon peu de fou-
pleffe, à la liéceflité de le déterminer, de le réfoiv*
dre, de l’élargir avec foin fur les voltes fimples 84
parle droit(voyc{ É l a r g ir ) , 8c fans penferà l’obligation
de perfeftionner fon appui 8c de pafer à l’incertitude
de fê$ hanches fauffes ou trop legeres , otn
X X x x ij